Pour construire un avenir à une collectivité territoriale et encore plus à un pays la continuité dans l’action publique est nécessaire. Le temps joue en effet un rôle primordial dans la mise en place d’une politique. C’est surtout valable au niveau local puisque la mise en œuvre concrète des objectifs définis nécessite patience et opiniâtreté. Surtout si l’idée est novatrice. Toute décision paraît simple mais sa réalisation prend parfois des années car l’instabilité nationale institutionnelle devient préoccupante. Tout membre du gouvernement cherche en effet à imprimer sa patte en utilisant le mot « réforme » comme talisman à sa notoriété. D’ailleurs en ce moment le « ramoneur budgétaire de Matignon » se retrouve face à des « réformateurs » de tous poils.
Le document présenté pour le fonctionnement du pays en 2025 devrait être révolutionnaire si l’on s’attache aux propos critiques du Rastignac qui marine dans son dépit ambitieux. En quelques jours il faut « réformer » surtout dans les domaines où il n’a rien fait. Remarquez qu’il n’a pas trop besoin de le dire car c’est l’habitude des nouveaux arrivants. En auront-ils le temps ? Probablement pas et heureusement en un sens car sur toutes les travées de l’Assemblée nationale il sera de bon ton d’annoncer que l’on ne votera pas un budget trop exigeant et usant d’expédients du vieux monde alors que l’on sait fort bien qu’il ne passera que sans vote avec le 49-3. De la poudre aux yeux.
Le RN et le NFP l’ont annoncé. Les minoritaires de l’ex-majorité l’ont laissé entendre et seule une poignée de « croyants » dans le talent du monsieur de Haute Savoie le soutiendront. Les faux-culs, les vierges outragées, les exploiteurs en tous genres cherchent un moyen d’endosser l’armure du chevalier blanc défenseur du contribuable, du retraité, du chômeur, de l’entrepreneur, de la veuve et de l’orphelin. Ils se pressent au libre service des idées toutes faites. Malheureusement il n’y a plus de fond dans les annonces ou les décisions politiciennes. Des batailles de formules toutes faites ou d’éléments de langage inspirés par des sondages discrets donnant la température du pays. Il est devenu essentiel à onze mois (selon mes estimations) d’une campagne des législatives de flatter « son » électorat. Mais au fait les seules questions qui vaillent c’est Qui ? Quand? Où? Au bénéfice de qui a-t-on laissé créer ce gouffre de la dette ?
Il est étonnant alors que les révélations se succèdent sur l’obstination des gouvernants passés que pas un seul groupe parlementaire n’ait posé le principe d’une commission d’enquête sur le fonctionnement de Bercy. Probablement que la raison essentielle en est que ce type de méthode d’évaluation mettrait en cause le fonctionnement même de l’État. Depuis l’automne dernier, des notes confidentielles alertaient en effet sur l’état des finances publiques. Le 28 novembre 2023, dans un mémo, l’administration prévient le cabinet de Bruno Le Maire de Bercy, ministre de l’Économie que “l’activité française a ralenti de façon plus marquée que prévu” selon France Info.
Mieux le 7 décembre, une nouvelle note signale que faute de recettes, le déficit pour l’année 2023 s’alourdirait de 9,2 milliards d’euros. Ce qui aggraverait aussi le déficit en 2024. Le directeur général du Trésor y précise toutefois que les chiffres ne sont pas encore définitifs : “Il convient de rester prudent mais la tendance n’est pas bonne.” Quelques semaines plus tard le déficit atteint 5,7% du PIB, très loin de l’objectif des 4,4%. Une différence de 35 milliards d’euros, l’équivalent du budget du ministère de l’Intérieur. Il serait intéressant de savoir jusqu’à quel niveau dans l’appareil d’État ces alertes ont été transmises. Elles ont été méprisés, cachées et délibérément ignorées pour ne pas perturber l’épargnant, l’actionnaire et le couillon de contribuable mais à l’arrivée ce sont eux qui trinquent.
La stratégie macronienne ne devait pas être mise en cause. Le maître des clepsydres jouait à chat perché. Une rumeur circule. Considérant que « son » gouvernement était nul mais qu’il ne pouvait pas s’en débarrasser en le faisant démissionner, il aurait décidé de dissoudre pour éjecter Le Maire de Bercy et quelques autres qui n’étaient pas à la hauteur de leur rôle. D’ailleurs il est assez facile d’identifier les branches mortes dont il ne voulait plus. Dès leur départ les bulles des réalités sont remontées à la surface. Les vrais gestionnaires des finances publiques qui agissent dans l’ombre ont tout lâché pour ne pas porter le chapeau d’un faillite putative. Tout ce beau monde expédie maintenant aux médias rapports et notes pour se dédouaner. Mais c’est trop tard. Le mal est fait. Ni responsable. Ni coupable.
Les Sénateurs ne seront plus en pointe pour enquêter maintenant que le duo Barnier-Retailleau officie. Une commission venant du Palais Bourbon serait donc la bienvenue. Elle démontrerait un véritable changement dans la vie politique. Y’en a en effet un peu marre d’entendre : « ce n’est pas mois c’est l’autre ! » Oui mais quel autre ? Si l’on en croit les derniers vœux de prospérité prononcés par Le Maire de Bercy on le connaît : « Ce 4,4% de déficit n’est pas une lubie du ministre des Finances, c’est un objectif collectif fixé par le Président de la République.” , ajoutant que « le tournant du redressement de nos finances publiques a été pris et sera tenu fermement.” Tu parles…
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L’ex Maire de Bercy a de la chance de vivre au XXIème siècle, dans la Rome antique, il eut été tout doucement mené « manu militari » au bord de la Roche Tarpéienne.
@JJ à notre époque plus de roche tarpéienne pour précipiter dans le vide les responsables de haute trahison.Le conseil constitutionnel dont plusieurs membres ont largement dépassé les limites protège les grands mamamouchis des foudres de la loi.
De même les juges constituent une nouvelle caste décidant qui est coupable et de quoi. Ainsi le GJ ont été brutalisé par les forces de l’ordre et sévèrement punis par les juges au service de l’oligarchie. Nous pouvons tous constater que le sieur Bayrou a été blanchi alors que pour les mêmes faits le R haine est poursuivi, je n’ai aucune sympathie pour le clan lepen force est de constater le deux poids deux mesures.
On va vers un gros b….l non?
Bonsoir,
une petite vidéo si vous en avez envie
https://youtu.be/20gfiWV-qzE
moi aussi les mots me manquent.
Heureusement que nous avons le Mozart de la finance et qui plus est bien conseillé par Mac Kinsey