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Le chihuahua, le patou, le malinois et le Saint-Bernard

Les deux références qui viennent à l’esprit quand on examinera la période présente c’est l’arrogance et l’aveuglement. Et le pire c’est que rien, pas même les défaites successives, pas même des résultats médiocres, pas même des menaces de crises proches, n’arrivent à enrayer ce qui constitue le poison de la démocratie représentative. Sans être, loin de là, un défenseur du gouvernement actuel, il est évident que l’on ne peut que constater combien les détracteurs de son propre camp portent les stigmates du mépris macronien. Alors que jamais dans l’histoire de la V° République des « sortis » par le suffrage universel n’ont laissé une situation aussi catastrophique, ceux qui en sont responsables se permettent de parader en dispensant des appréciations niant leur propre responsabilité.

Face par exemple à celui qui est venu de haute Savoie pour jouer au Saint-Bernard de la Droite ultra-libérale, un chihuahua ayant occupé la niche dorée de Matignon montre qu’il a bien retenu la leçon de son dresseur. Il aboie de loin, Il jappe, il montre ses caninettes acérées. Il menace. En fait le roquet tente de dissimuler sa déception de ne pas avoir pu démontrer son talent précoce derrière un festival d’aboiements occasionnels. La première rencontre sur le perron de la maison dont l’un n’avait plus la garde et que l’autre acceptait de reprendre sans état des lieux, le jeunot avait étalé son immodestie naturelle. Son successeur avait bien de la chance puisque en quelques mois il avait « gagné » deux élections et il laissait un bilan que le monde entier enviait. Un discours fleuve d’une impressionnante autosatisfaction étalée comme la confiture sur la tartine d’un goinfre orgueilleux. Ca dégoulinait !

Il a remis ça lors de la seconde confrontation publique. Cette fois du haut du perchoir il dominait la situation et il s’est lâché car selon les spécialistes il n’aurait pas été remercié et même cité dans les propos du Saint-Bernard. Ce dernier failli perdre la piste alors qu’il a découvert qu’il n’avait même plus les moyens de s’acheter un baril de réconfortant pour les victimes ensevelies sous l’avalanche de décisions désastreuses prises par ses soutiens putatifs.  « Avec vous même, avec votre gouvernement, nous aurons à cœur de bâtir une relation de confiance solide. Le genre de confiance qui ne se décrète pas mais se construit. Aucun soutien ne peut se tenir pour acquis. »  Un petit pipi méprisant et hop il est parti. Attention le cabot a de la gnaque et il se prépare à mordre au mollet par derrière. La meute du RN n’a aucun souci à se faire : le danger ce n’est pas elle mais plutôt la majorité toujours davantage minoritaire qui a tout réussi et qui peut donc donner la leçon.

Remarquez que ce comportement ne constituait pas une exclusivité du chihuahua puisque le « patou » de Bercy gardien du troupeau des gens fortunés menacés par le loup du NFP, n’avait pas témoigné d’une exceptionnelle modestie. Devant près de 5 000 invités il avait aboyé pour vanter ses mérites en matière de finances publiques. N’était-il pas appelé à professer en Suisse, pays dans lequel se réfugie les vedettes rebutées par la fiscalité de leur lieu antérieur de résidence ? Eux au moins il reconnaissait les mérites de la doxa de la non imposition des détenteurs des ressorts de la finance. Il laisse un trou gigantesque mais peu importe c’est avec le sentiment rassurant de la mission accomplie qu’il a quitté la bergerie où reposent l’élite des moutons fortunés. Lui a témoigné la pire des arrogances :  celle du silence réprobateur avant d’aller se cacher pour satisfaire ses besoins. 

Il restait à l’ex-malinois de l’intérieur de se rappeler au bon souvenir du Saint-Bernard. Il n’a pas manqué de hurler avec les loups en annonçant qu’il ne voterait pas un budget qu’il ne connaît d’ailkeurs pas. Il applique la stratégie des forces de l’ordre c’est à dire la morsure préventive. « Je ne voterai pas d’augmentation d’impôts », prévient-il alors que celui qu’a choisi son maître prévoit de récupérer 20 milliards de « nonos » en taxant même temporairement  les grandes entreprises et les plus fortunés. Il a flairé  « un retour en arrière vers François Hollande ». « Ça va créer le chômage de demain », prévient celui qui a été l’ancien sinistre des Comptes publics dont bien entendu il n’a pas été responsable. Les retraités oubliés il s’en moque. Il craint une surtaxe « pérenne » pour les sociétés, « parce qu’on ne peut pas tenir la trajectoire évoquée par le Premier ministre sans une augmentation pérenne d’impôts ». Il ne risque absolument rien en aboyant ainsi puisqu’il n’y aura aucun vote sur le budget qui sera adopté par le 49-3 ! Il fait son pipi sur le mur de Matignon en passant et il attend qu’on le sanctionne. Un vrai anar ! 

Le Saint-Bernard de Haute-Savoie qui chemine sur « la ligne de crête » doit se demander ce qu’il fout dans cette mélasse sans aucune solidité autre que celle que lui confère un mélange de mépris et d’irresponsabilité. Ses anciens piliers de la sécurisation de l’avenir du pays n’« ont rien fait, rien vu venir, rien dit et surtout rien entendu de la part des électrices et des électeurs ». A les entendre s’ils n’avaient pas été là ce serait pire et si on les avait laissés continuer ce serait mieux. Jusqu’où iront-ils ces mordus du macronisme ? 

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Cet article a 3 commentaires

  1. J.J.

    « …son maître prévoit de récupérer 20 milliards de « nonos » en taxant même temporairement les grandes entreprises et les plus fortunés. »
    Actuellement ce ne sont que de vagues prévisions, des projets un peu fumeux et irréalistes, sans consistance réelle, sujet à discussions et négociations.
    Ce qui apparaît plus concret c’est :
    1) La non baisse de l’électricité dont le prix de la « matière première », va diminuer mais dont la taxe va augmenter !
    2 ) Le blocage de l’augmentation des pensions de ces plus que nantis, ces goinfres budgétivores que représentent la plupart des retraité (y faut prendre les sous où qu’y sont !).
    3) La baisse de dix pour cent des remboursements de la sécu, qui seront pris en charge par les mutuelles ou les complémentaires santé…pour ceux qui en ont. Et évidemment l’augmentation en proportion des cotisations pour ces mutuelles ou ces complémentaires.
    Et ça ce ne sont pas des vœux pieux, des éléments négociables, des promesses en l’air, c’est du solide, du concret, du sûr, et du social ou je ne m’y connais pas.

  2. christian grené

    C’est du nanan que tu nous as servi là? Je l’arrose avec un bon Pape Clément pour te dire que… j’adhère à 100%.
    A croire que tu bois à La Fontaine!

    1. faconjf

      @Christian si je peux me permettre, je me souviens de cette petite formule pour les bons auteurs « Corneille perchée sur la Racine de La Bruyère Boileau De La Fontaine « .
      Dans ma région Un taïaut c’est un chien de chasse à courre, alors vous pensez un Re » taïaut ça ne manque pas de mordant!!
      cordialement

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