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Et le vainqueur du bonneteau présidentiel est…

La fin de la partie de bonneteau présidentielle destinée à dénicher un premier des ministres marque le début d’une crise plus grave que celle qui a été présentée depuis quelques semaines comme essentielle. Seuls les gogos inconscients pensent avoir trouvé la bonne carte alors qu’ils n’ont absolument aucune chance d’y parvenir. Tout est une question de manipulation. Et depuis plusieurs mois le système politique fonctionne sur l’illusion que tout s’arrangera le jour où le « valet » aura été déniché parmi un carré aux couleurs diverses.

Il y avait au choix « Lahire » Cazeneuve rouge comme un cœur, « Hector » Bertrand qui se tenait à carreau, « Hogier » Lisnard le maire qui pique sur fond d’Azur aux nuages bruns et en définitive ce fut le vieux « Lancelot » Barnier du Lac Léman qui est sorti de la valse des gobelets gravés aux armes de l’Élysée. Ce verdict du plus grand trucage de la V° République a surpris les badauds de la vie politique. Les complices médiatiques ayant attisé l’envie de jouer de nombreux prétendants à la bonne fortune « matignonesque », méritent une certaine reconnaissance car leur rôle a été essentiel pour tromper l’assemblée.

Nous voici avec le vieux ramoneur savoyard à la manœuvre. Pour combien de temps ? Tout dépendra de la volonté de la Marine nationaliste qui après un coup de semonce risque de couler la canonnière usagée qui se prépare à traverser une mer agitée. Une pichenette suffira tant elle est en mauvais état ! A la moindre contrariété elle appuiera sur le bouton en profitant d’un texte déposé par LFI. Que feront alors les autres composantes du NFP ? Le dilemme reste entier. Le PS rejoindra-t-il le RN sur un texte de censure ? Qui vivra verra…

Les marges de manœuvre d’un gouvernement issu de la Droite et du centre n’existent pas. Après la leçon suffisante et égocentrique du farfadet qui a été dissout par le maître de l’Élysée, son remplaçant sait ce qui l’attend : une mise sous tutelle permanente. Le jeunot nourrira sa vengeance avec le plat froid de son arrogance similaire à celle dont a fait preuve le joueur de bonneteau. Il n’épargnera rien au Haut Savoyard d’autant plus que sa majorité ne sera plus le havre de paix espéré. Les rivalités entre Édouard et Gabriel débuteront dès la fin de l’année. En fait et c’est la seule certitude, le briscard blanchi sous le harnais molletonné de la vie politique, retraité confortablement installé dans des pensions européennes juteuses  n’a plus qu’à croire au Père Noël pour espérer durer jusqu’au début 2025. Le Père Fouettard du RN l’a à l’œil ! 

Le discours d’autosatisfaction que lui a infligé l’évincé de Matignon contraint de fait Barnier, à solliciter très vite « un droit d’inventaire ». Ce sera déjà un casus belli avec celui qui l’a nommé et avec celui qui l’a précédé. Et pourtant. La situation du pays est trop grave pour qu’il assume seul la responsabilité des sanctions qui pleuvront en provenance de Bruxelles. Comment prôner la rupture si par exemple le vieux cheval de retour de la Droite reprend dans son gouvernement des « sinistres » fossoyeurs des finances publiques, des instigateurs de réformes impopulaires et catastrophiques, des ectoplasmes arrivés là par le jeu des partis ? Comment annoncer un « parler vrai » quand depuis des années on a pratiqué le suivisme d’intérêt personnel ? Comment se démarquer sans se faire débarquer ?

Il faudra des jours avant qu’un gouvernement complet et fiable soit constitué. Trouver des oiseaux rares pouvant abandonner des CDI solides pour un contrat dont la durée est véritablement indéterminée, relèvera de la prouesse. Se tourner vers des personnalités techniques le privera du soutien des écuries politiques dans lesquelles existent toujours de prétendants au principe de Peter ! Les rivalités entre les postulants à la candidature présidentielle compliquent sa tache car ils ne souhaitent pas que des postes en vue soient attribués à des concurrents putatifs. Faire revenir des vieilles gloires ou des éternels redoublants confirmerait l’incapacité à se renouveler. Depuis hier soir la chasse au maroquin est lancée. Elle sera compliquée et forcément décevante.

Barnier a besoin de vite dénicher deux poids lourds : l’un pour Bercy et l’autre pour la place Beauvau ! Le choix sera essentiel mais très difficile. Pour le reste (santé, éducation, justice, agriculture, affaires étrangères) il lui faut des pointures inférieures aux précédentes mais crédibles. Tous ne devront pas être des adversaires déclarés du RN car la sanction serait immédiate. Ils ne devront pas aussi être des laudateurs de l’ex maître des Horloges.  Dans le fond c’est en pensant à la Marine nationaliste qu’il positionnera les « sinistres provisoires» car elle a des personnalités dans le viseur et elle peut déclencher une allergie fatale au rebouteux Barnier. Le téléphone a dû chauffer la nuit dernière. Il appellera le RN pour chanter « Tu veux ou tu veux pas ! » 

Une déclaration de politique générale sans vote ; une refonte du budget 2024 et un terrible coup de vis budgétaire pour 2025 ; une rentrée sociale explosive pour peu que l’austérité pourtant inévitable débarque ; une navigation à la corne de brume dans l’Assemblée nationale bordélisable à tout moment; une léection américaine incertaine attendent le « valet » de trèfle. Comme le dit très bien Pierre Dac allias le le Sâr Rabindranath Duval dans le fameux sketch du fakir : « Barnier a son avenir devant lui mais il l’aura dans le dos chaque fois qu’il se retournera ». Les couteaux sont affûtés !

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Cet article a 5 commentaires

  1. Gilles Jeanneau

    On dirait du Alain Duhamel!!
    Quelle verve!!!
    Parlez-moi de la pluie et non pas du temps clamait l’ami Georges.
    Et bonne journée quand même!

  2. Michel Caron

    Il se confirme ici que l’humour est bien la poésie du désespoir ! Pour autant, la vue de la passation de pouvoir révèle à quel point ces messieurs ont de la considération les uns pour les autres. Qu’un nouveau premier ministre demande s’il peut dire quelques mots après la tirade héroïque de son prédécesseur en dit long sur la pseudo hauteur de vue du nouveau promu : et l’âge n’y est pour rien : l’habitude des jeux européens profitera t elle à la recherche de la responsabilité politique dans le contexte français ? Les menteurs et les tricheurs font aussi partie du jeu! On est bien loin de jean Zay et de Pierre mendes France.

  3. J.J.

    On dirait du Alain Duhamel!! NON ! la comparaison , à mon avis n’est pas très flatteuse. On dirait du Jean Marie Darmian, en toute simplicité, et c’est nettement mieux.
    Je ne pensais pas, depuis celui de 1957, à assister à un nouveau coup d’état, soft celui ci pour le moment, mais un « golpe » quand même.

  4. facon jf

    Bonjour,
    et voici le fondu savoyard au palais Bourbon comment va-t-il résister à la chaleur de l’assemblée Nationale pour ne pas se liquéfier? Un avenir incertain pour celui qui a été choisi dans le parti arrivé 4 éme de la dernière élection, le parti arrivé premier ( quoiqu’on en dise, c’est l’extrême droite du RN ) va souffler le chaud et le froid, ce qui est très mauvais pour le fromage à fondue. Le marché de Mac-Ronds est maintenant fermé, il a choisi un très vieux fromage oublié à la droite extrême des étals sous une épaisse couche Eurocratique.
    Les déclaration du fondu savoyard se parfument déjà des arômes du mépris des parvenus au sommet de l’oligarchie. Le sénateur socialiste Yan Chantrel a également dénoncé « le mépris de classe comme ligne politique » de Michel Barnier, pendant que le député Génération.s Benjamin Lucas a prévenu : « En République il n’y a pas “les gens d’en bas” monsieur le Premier ministre. Il y a le peuple tout en haut. Au-dessus de tout. Au-dessus de vous. Vous le constaterez. »
    La Mac-Ronnie se fait dithyrambique à son sujet saluant son parcours politique oubliant au passage ce 7 janvier 2022, sur le plateau de France Info, où le fondu Savoyard liste ce qu’il considère être les échecs du président. « Il est responsable de l’effondrement de notre commerce extérieur. Il est responsable de l’explosion de notre dette et de notre déficit. Il est responsable du chômage. Il est responsable de l’insécurité », égrène celui qui souhaitait alors un contrôle strict de l’immigration, la retraite à 65 ans et la lutte contre l’« assistanat ».
    Il fallait un homme de droite extrême pour s’attirer les bonnes grâces de l’extrême droite, le fondu Savoyard est au tableau d’honneur des Eurocrates néo-libéraux. Ses déclarations et le programme qu’il défendait pour la primaire de la droite de 2022 sont connus. Je vais pourtant les rappeler succinctement:
    – Michel Barnier est le défenseur d’une politique régalienne forte. Sur l’immigration, le désormais chef du gouvernement proposait d’instaurer un moratoire de trois à cinq ans et d’organiser un référendum – ce que réclame avec vigueur le Rassemblement national depuis plusieurs années.
    – Sécurité : plus de prisons
    – Plus de prisons et de fermeté. C’est le credo de Michel Barnier. En 2021, celui qui a été quatre fois ministre souhaitait ouvrir 20 000 places de prison supplémentaires en cinq ans et quadrupler les places dans les centres éducatifs fermés.
    – Social : une allocation sociale unique, fervent défenseur du travail, Michel Barnier souhaitait « encourager ceux qui ne travaillent pas à le faire », avec une allocation sociale « unique » et « plafonnée » en dessous du Smic. Les allocations « doivent être suspendues après deux refus d’une offre raisonnable », estimait-il.
    – Économie retraite à 65 ans.
    – Institutions : pas de révolution… Nous verrons si le RN maintient sa pression pour la proportionnelle à 1 tour qui supprime de fait le front républicain.
    – Environnement : pro-nucléaire, anti-éoliennes.
    – Europe : oui, mais… L’ancien commissaire européen, défenseur de l’Europe, promettait toutefois de confier au Parlement français « un travail très important d’évaluation de toutes les directives européennes » qui seraient appliquées « parfois avec trop de zèle ».
    En 1981, Michel Barnier, alors âgé de 30 ans, s’est opposé à la dépénalisation de l’homosexualité. comme Jacques Chirac, François Fillon, Philippe Séguin ou Jean-Louis Debré, avec qui il siégeait sur les bancs du RPR.
    La Marine du R haine soutien sans l’annoncer le fondu savoyard en attendant de le jeter dans la marmite de ses ambitions.
    Bonne journée

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