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Le choix orgueilleux de la bordélisation après la « bardellisation » du pays

Bien évidemment en annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale et un vote avant le 14 juillet, le Président n’a pas agi comme le pense certains, sur un coup de tête. La première impression conduit à penser que cette décision ressemble au caprice d’un gamin déçu par un résultat non conforme à ses souhaits ou de la blessure d’amour-propre d’une personne ne souffrant pas la contradiction. Durant ces dernières semaines, il s’est évertué à nier une évidence en clamant sa capacité à redresser une situation qu’il ne voulait pas admettre : une défaite cuisante inévitable. La marque d’un comportement en déphasage complet avec la réalité.

Il n’a plus aucune prise sur l’opinion dominante et donc il affiche le mépris de ceux qui se pense incompris par un peuple qu’il a contribué à déconnecter de la vie politique. Le fameux ni de gauche, ni de droite a conduit à une situation catastrophique. La destruction systématique des repères essentiels conduit inévitablement les gens à se réfugier dans la démagogie et la facilité. Pour un homme aussi sûr de lui, aussi distant du quotidien, aussi imbu de certitudes, aussi confiant dans sa capacité à se sortir des situations difficiles par le verbe, la fuite en avant devient la seule solution. Nous y sommes. Il a conduit le pays au bord du gouffre par suffisance et inconscience.

Il est incontestable que depuis le début de son dernier mandat il a oublié que s’il avait gagné ce n’était que par défaut face à justement celle qu’il s’était promis de réduire à néant. Une « Chirac » de 2002 mais dans un contexte nettement dégradé. Il a continué à servir les intérêts du monde du profit financier et surtout il a déstructuré les finances publiques pour accentuer les inégalités et la précarité. Toutes les réformes ont été orientées délibérément vers le soutien à l’économie au détriment de l’Humain. Les électrices et les électeurs lui ont fait payer la note ! Et rien sauveraa son image. Et pourtant, il paraît difficile de croire que la dissolution n’est que la résultante d’une énième velléité de démontrer qu’il a raison contre tous.

Il est à peu près certain qu’encore une fois le Président a échafaudé un plan tarabiscoté pour sauver ce qui peut l’être encore et notamment la haute idée qu’il a des es talents politiciens. C’est à dire peu de choses. En effet, il est impossible de ne pas envisager que la situation soit tellement catastrophique qu’il ne puisse plus la gérer. Il espère qu’en la refilant dans la précipitation pour la fin de son mandat à des gestionnaires encore plus incompétents, il pourra sauver les apparences. Les erreurs cumulées depuis sept ans ne sont plus réparables sauf au prix de mesures drastiques et tellement impopulaires qu’elles finiraient par le contraindre à démissionner. Rien de pire pour  son égo. En attendant un effondrement des finances de l’Etat n’est pas une hypothèse absurde puisque un nouveau gouvernement ne pourra vraiment réagir et agir qu’en octobre 2024. 

Durant l’été la situation des finances publiques s’aggravera de manière dramatique. Tous les voyants sont déjà au rouge avec un déficit galopant. Toute la stratégie mise en œuvre par Bercy mène à la faillite. Emprunts massifs pour un fonctionnement qui ne cesseront de progresser (promesses constantes dans tous les secteurs) ; intérêts de la dette qui augmenteront de manière insupportables ; baisse des recettes uniquement liées aux taxes sur tous les secteurs d’une consommation en chute libre; débâcle des services publics essentiels car oubliés au profit des privatisations ; inflation qui repart en ce mois de juin et qui explosera à la rentrée : il n’a plus de solutions et en confiant les clés de Bercy à un autre clan libéral, il se dédouanera de ses échec : « regardez ils ne font pas mieux si ce n’est pire ! »

Son comportement de va-t-en-guerre débouche aussi sur une impasse. Rouleur de mécaniques sans en avoir les moyens il s’est érigé en leader des soutiens à l’Ukraine. L’arrivée probable début 2025 de Trump aux commandes des USA rendra alors la situation intenable pour un pays exsangue sur la plan financier, fragilisé sur le volet social et isolé en Europe (résultats en Allemagne). Imaginons un instant une entrevue entre la « Marine nationaliste » accompagnant le Président pour rencontrer Trump… La guerre ce ne sera plus lui mais les autres etsans majorité, reclus dans son Palais il n’aura aucun rôle réel face à un conflit qui risuqe désormais de dégénérer (déclarations de Poutine heureux de la baffe prise par le Président vantard de la France). 

En Nouvelle-Calédonie le pourrissement de la situation nécessitait une mesure de retrait de la réforme des listes électorales ou l’ajournement du Congrès qu’il se refusait à accepter. Grâce à la dissolution ces mesures sont remises aux calendes grecques. Une porte de sortie qui préserve l’honneur de celui qui les avait imaginées sans résoudre sur le fond le problème. Le vote aux législatives contraindra les contestataires à revenir de fait dans le système s’ils veulent être représentés dans les instances nationales. Un soulagement même si rien n’est réglé sur place. 

Prenant la Gauche de vitesse car la dissolution intervient alors que le pôle social-démocrate est arrivé avant LFI et largement avant les Verts. Les équilibres sont bouleversés à l’intérieur du PS et modifiés au sein de feu la NUPES et il devient illusoire de penser que cette situation ne pèsera pas sur les discussions relatives aux désignations. Elle ne peut qu’espérer sauver les meubles et le financement des Partis qui la composent. Le PCF cherchera à survivre. Les écolos sont dans une situation de coma avancé qui leur fera perdre la moitié de leurs sièges. La très faible porosité entre LR et le RN n’existee plus et malgré la pantomime Ciotti les sirènes du pouvoir les fractureront en deux ou trois morceaux. Les Présidentielles ne sont même pas envisageables dans l’état actuel de leurs forces.

Cette stratégie du « coup de boule » l’a conduit à sacrifier ses propres troupes, marque d’orgueil suprême car elle légitime le parti que ses vaillants soldats présentaient comme un danger réel pour le pays. A force de vouloir avoir raison en permanence il a fini par détruire tout esprit collectif dans son propre camp. En fait il n’a réussi, pour préserver sa présence dans l’Histoire, qu’une vaste bordélisation de la vie sociale après avoir contribué à la « bardellisation » massive de la France.

Cet article a 8 commentaires

  1. J.J.

    Résultat des manœuvres cauteleuses ayant permis l’entrée du renard dans le poulailler, lequel renard après avoir mangé les poules s’est transformé en incontrôlable chien fou.
    L’obstination dans l’orgueil, la bêtise, l’ambition, le mépris et l’outrecuidance.
    Si ça n’était pas si grave, on en rirait.

  2. lecomte

    Très fort, malheureusement juste…

  3. Pc

    42 millions d’electeurs inscrits n’ont pas voté pour Bardella, il y a peut-être de l’espoir. On peut toujours rêver.
    Quant à Macron, en 2027 il ira presider l’Europe ou une grande banque, tout s’oublie vite.

    1. Francois

      Bonjour @ Pc !
      …. parce que sept ans voire dix ne vous suffisent point, vous le souhaitez à la tête de l’U.E. ? Vous êtes un adepte de la méthode Coué ou du principe socialo « le b….l dont je ne veux plus, je le f..s chez les autres » ? ? ? ???????
      Amicalement

      1. Pc

        Qui parle d’amour, il est adulé par. Toute l’Europe, personnellement son avenir je m’en contrefiche.des gens bien plus nuls que lui ont été encore plus avantageusement recyclés

    2. François

      Re-Bonjour !
      Mettre les 42 millions d’électeurs … dans « le même panier » est un peu gros et erroné comme raccourci mathématique.
      Sans être staticien écervelé, chacun sait que les 48,51% d’abstentionistes apporteraient leurs voix dans les mêmes proportions, donc sont favorables aux vainqueurs ! Donc, pas de plan déraisonnable sur la comète: comme disaient les anciens: »les carottes sont cuites! » car le 30 juin est proche et empêche les explications fallacieuses. Macron est en plein suicide politique …et entraine ses copains !

  4. facon jf

    Bonjour,
    Pas de hasard dans tout ça le bordel est prémédité, préparé, voulu et soigneusement mis en œuvre. La mission de Mac-Ronds n’est pas achevée, il faut que notre pays soit économiquement et intellectuellement détruit pour devenir ce que l’oncle Sam voulait après la libération, à savoir une colonie des USA.
    C’est ma conviction, elle est discutable et le sera!
    Quoi que l’on puisse dire et penser presque 10 millions de Français se sont déplacés dimanche pour glisser un bulletin extrême droite dans l’urne. Vouer à l’excommunication 10 millions de Français ne peut pas résoudre l’équation. Seulement 7.31% des inscrits se sont déplacés pour voter Mac-Ronds, les faits sont têtus.
    Le Méprisant est prêt à tout pour mener à bien la mission qui lui a été confiée, cet homme n’aime ni la France ni les Français, que lui importe notre destin commun seule compte son ambition de servir ses maîtres.
    C’est mon opinion, elle est discutable et le sera!

    https://www.vududroit.com/2024/06/dissolution-de-lassemblee-par-macron/

    bonne journée

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