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La spirale de la dégradation du pouvoir d’achat

Comment peut-on encore croire aux prévisions de déficit du budget de la nation pour 2024 et plus encore pour 2025 ? Les notations des agences de notation ont été présentées comme un signe d’approbation des mesures envisagées par Le Maire de Bercy qui a été probablement formé à la fameuse méthode Coué. Il jongle avec les mots avec la même dextérité qu’un débutant sur la piste du cirque médiatique. La réalité est toute autre. Plus personne ne sait comment, dès le désastre électoral du 10 juin, réagiront les marchés financiers et plus largement quelles perspectives crédibles pourra leur donner le gouvernement.

En effet la série des ponts du mois de mai auxquels s’ajoutent les préoccupations essentielles que sont la météo, les qualifications du PSG et de l’OM, les réglements de compte entre filières de trafiquants divers, les insultes entre candidats de gauche aux Européennes, vont permettre de dissimuler une réalité alarmante. Par exemple il serait étonnant que sur les chaînes distributrices des plateaux des idées toutes faites soit évoqués des signes inquiétants d’une spirale de dégradation de la situation du pays.

Ainsi selon les premières indications publiées par marc Touati dans Capital l’inflation repart et ne s’arrêtera pas dans les prochains mois malgré les cris de victoire de Le Maire de Bercy et les chiffres en trompe couillon du touche à tout élyséen. En effet il annonce que « les prix à la consommation, principale jauge de l’inflation, ont bondi de 0,6% en France et en zone euro. Et l’inflation est particulièrement forte dans les services. Le pouvoir d’achat des ménages va encore souffrir, affaiblissant de nouveau l’économie et l’emploi ». Exactement le contraire de ce que déclare un Président contraint de descendre dans l’arène électorale : « (…) Nous avons créé plus de 2 millions d’emplois et plus de 300 usines, en moins de sept ans, c’est inédit (..) » La vraie question : quel type d’emplois ? Quels statuts ? Quels salaires ? Quels types d’usines ? Qui en achètera les productions ?

Le problème du pouvoir de vivre quand toutes les dépenses obligatoires des foyers ont été réglées constituerait la seule vraie préoccupation du gouvernement./ Plus d’in million de foyers n’ont pas réglé dans les temps leur facture d’énergie … Les dossiers de surendettement reprennent de plus belle. L’insécurité sociale s’accentue. Et donc dans ce contexte la reprise de l’inflation constitue certainement la plus mauvaise nouvelle statistique de ces derniers mois (en dehors de la forte hausse du déficit public de la France en 2023).

Sur le seul mois d’avril 2024, les prix à la consommation ont augmenté de 0,6% tant en France que dans l’ensemble de la zone euro. Sur trois mois, cette augmentation atteint 1,8% dans l’Hexagone et 2% pour l’Union Économique et Monétaire (UEM). Enfin, depuis janvier 2021, la flambée des prix à la consommation atteint respectivement 16,3% et 19,7%. Ces chiffres ne sont que peu commentés et peu présentés. Les seules réponse données ont été les ponctions supplémentaires individuelles dans le domaine de la santé, l’augmentation du gaz et de l’électricité, tous les tarifs de base (restauration scolaire, centre de loisirs, mobilité, loisirs…) qui s’envolent.

Selon l’économiste Marc Touati « dès le mois de mai et surtout à partir de cet été, compte tenu d’un effet de base défavorable, lié à la moindre hausse des prix de mai à juillet 2023, celle-ci devrait également repartir à la hausse. » Ajoutons que l’appât de gains mirifiques durant les J.O. va accentuer par une inflation circonstancielle celle qui devient structurelle. Deux facteurs s’ajouteront : l’augmentation des cours des matières premières et la baisse de l’euro depuis quelques mois n’ont pas encore produit leurs effets sur les prix à la consommation. Les conséquences sont à venir. Par exemple la « Tasse qui fume » magasin créonnais spécialisé dans la vente de café n’a pas augmenté ses prix car il tourne sur un stock basé sur des contrats N-2. Ce ne pas le cas partout et dans tous les secteurs. Les hausses sont à venir. C’est uen certitude.

Dans ce cadre, le pouvoir d’achat des ménages va encore souffrir, affaiblissant de nouveau l’activité économique et l’emploi, ce qui finira par aggraver les déficits publics, en France. Le leurre d’une croissance reposant sur la consommation s’évanouit chaque jour davantage. Pire la stratégie libérale consistant à financer majoritairement l’action publique par des taxes multiples sur les actes d’achat conduit à un cul de sac. Dos au mur, le gouvernement va tailler, tailler, tailler dans les dépenses de solidarité humaine renforçant les inégalités ce qui conduira tôt ou tard à des affrontements dont on ne mesure pas encore la dangerosité. Rendez-vous en octobre…

Cet article a 2 commentaires

  1. J.J.

    « les chiffres en trompe couillon du touche à tout élyséen. »
    Je suis un couillon difficile à trumper au niveau des dépense de consommation : je fais depuis des années(entre autres observations) le relevé des dépenses mensuelles, uniquement pour la nourriture et je fais des moyennes pour l’année :
    2021 : 388,
    2022 : 410,
    2023 : 436,
    2024 : 449 (sur 4 mois), malgré les belles promesses du beau merle qui chante
    Et je doute que ça s’arrange dans l’avenir.
    Je ne parle pas de l’énergie (consommation en baisse sur la moyenne, mais montant plus que doublé). Et tout à l’avenant

  2. François

    Bonjour @J.J. !
    Ces moyennes croissantes ne me surprennent pas. Elles confortent mon ressenti depuis Covid ( sans relation virale ! !) devant mon caddie …stable et mon ticket de caisse (à TOUJOURS réclamer ! ) en constante augmentation malgré une chasse aux promos ouverte sans permis toute l’année !
    Mais le phénomène n’est pas récent. Ma mémoire ancienne (merci Allouis !) me rappelle un temps que vous avez connu ( bien sûr! ) :
    1960 !:
    Avec un SMIG (ex SMIC) mensuel : 43 € soit 282 F ,
    – la VRAIE baguette valait 0, 20 F soit 0,15€
    – un timbre ordinaire pour une lettre Bordeaux -Strasbourg en une nuit : 0, 20 F maintenant → 1,29 € avec 2 voire 3 jours ouvrés … si la lettre n’est pas perdue ! !
    – le quotidien régional qui arrivait chaque jour avec le courrier … en échange d’un verre de blanc pour le facteur à vélo ( ! ! ) : 0,20 F (1,29 €) Maintenant 1,5 € avec un facteur électrifié (Bip-Bip : tiens, il est passé ! ! )
    – un litre de fuel (chauffage ou tracteur agricole ancien ) : 0,20 F →il y a trois jours : 1,62 € à la pompe !
    À votre calculette ! Quand elle va chauffer, accordez lui une pause en allant désespérer sur un site, célèbre ces jours-ci :
    https://www.ofce.sciences-po.fr en complétant la demande par /l’évolution des salaires sur une longue période. Arrêtez vous page 4/12 et pleurez sur la lente et inexorable agonie (programmée !) du pouvoir d’achat ! !
    Bon après-midi qu’en même … temps, dirait le maître du Palais ! ! !
    Amicalement

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