Ce qui devient extraordinaire dans le monde politique français c’est cette propension qu’ont tous les responsables à ne pas assumer les situations dramatiques qu’ils donnent en pâture à l’opinion dominante. Mieux ils découvrent souvent les difficultés qu’ils ont eux-mêmes générés. La seule idéologie commune à tous ces caciques en place ou aspirant à prendre la place se résume dans une formule : ce sont des pyromanes-pompiers. L’exemple le plus révélateur de cette tendance qui perdure depuis deux décennies, reste celui de Le Maire de Bercy. Il tente d’éteindre un incendie qu’il a allumé non pas par incompétence mais par une application aveugle de principes ultra-libéraux imposés par l’Europe.
Lorsque le Président qui pratique le « moi je » avec une aisance proche d’une inquiétante persistance, annonce dans un discours de plus de deux heures que son « message est simple : Nous devons être lucides sur le fait que notre Europe aujourd’hui peut mourir, et cela dépend uniquement de nos choix qui sont à faire maintenant » il alimente ce principe ravageur de l’irresponsabilité dans la situation présente. La vraie question abordée nulle part et surtout remise en cause par personne : si nous en sommes arrivés à une UE agonisante qui en a le mérite ? Pourquoi ne parle-t-on pas du fameux vote sur le traité constitutionnel européen dont le contenu porte en germe le fiasco présent ?
Depuis le 29 mai 2005 une large proportion de Françaises et de Français avaient manifesté leur opposition ou leur scepticisme à l’égard de cette Union des mondes du profit su continent et surtout vis à vis de la destruction pure et simple de la place de la « politique » dans la gestion du sort collectif des pays réunis par l’Euro. La question posée aux électeurs est « Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une constitution pour l’Europe? » avait eu une réponse claire puisque le « non » avait recueilli 54,68 % des suffrages exprimés défavorables, soit 2 641 238 voix de plus que le « oui ». Il a fallu une honteuse manipulation avec la rédaction d’un texte légèrement différent qui cette fois ne serait pas soumis au vote des Peuples.
À la suite du rejet de la Constitution, les gouvernements européens (réunis en conférence intergouvernementale) ont préparé en 2007 le traité de Lisbonne reprenant les principaux éléments du projet de constitution rejeté. Des amendements renvoyant aux textes antérieurs déjà adoptés ont permis de mettre à mal la libre décision des Peuples. Le gouvernement, sous la présidence de … Sarkozy n’a pas proposé de nouveau référendum à ses citoyens au motif que ce nouveau traité n’était plus une Constitution européenne. Une révision de la Constitution française effectuée par la voie du Congrès le 4 février 2008 a permis la ratification du traité lui-même par la voie parlementaire. Selon un sondage réalisé en mai 2015, si la question du référendum de 2005 était reposée, les Français voteraient « non » pour 62 % d’entre eux, « soit sept points de plus qu’en 2005 » Une enquête conduite quatre ans plus tard fait état de 54 % de « non ». Le vote des Européennes de ce 9 juin est dans la continuité de cette terrible tromperie.
Absolument tous les gouvernants actuels qui exerçaient un mandat politique il y a presque vingt ans comme une grande partie de ceux du mandat de François Hollande étaient ou sont issus du camp du « oui ». Ils portent donc la responsabilité de la destruction de la crédibilité de la politique européenne actuelle. Voici en effet les principaux arguments que j’avais porté dans des dizaines dans les plus vivantes, les plus passionnantes réunions citoyennes que j’ai eues à animer. A celles et ceux qui veulent bien les examiner de dire s’ils n’appartiennent pas à la réalité de la période que nous traversons.
Nous dénoncions la perte de la souveraineté française au nom de la construction d’une Europe de plus en plus fédérale irréaliste; a difficulté de faire évoluer à l’avenir, un texte qualifié de « constitution » et soumis comme les autres traités à une condition d’unanimité pour sa révision ; Que s’est il passé ? Faute de reconnaissance de la subsidiarité les nationalismes exacerbés ont fleuri et essaimé. Le pire était l’inscription « dans le marbre » de choix politiques et économiques, en particulier du libéralisme économique.
L’inscription d’orientations de politiques, notamment économiques, dans un traité constitutionnel a été critiquée. Le « marché libre » et la « concurrence libre et non faussée » réaffirmés dans ce texte prenaient une valeur politique, juridique et symbolique plus forte, figeant les politiques économiques et rendant impossible leur éventuel retrait des objectifs de l’Union. Nous en payons chaque jour les conséquences ;Si l’Europe se meurt c’est étouffée par le poids de ses choix en faveur du profit, de la finance et des lobbies économiques. Et comme le texte est maintenant impossible à réformer et que personne ne propose de le faire, la situation devient intenable.
J’ai en mémoire d’avoir aussi dénoncé que la Charte des droits fondamentaux, jugé assez contraignante pas assez contraignante (IVG par exemple), ou au contraire trop (« liberté de manifester sa religion » par exemple) et que sa force juridique n’était pas contraignante. Il faut maintenant regaarder où l’on en est ! Oui l’Europe est moribonde mais… Qui l’a empoisonnée ? Les peuples ou ses dirigeants autoproclamés de la Commission ?
Durant deux heures de baratin convenu le Président a évidemment occulté ces réalités se contentant de faire peur , de prononcer des incantations contenant des mots abstraits échappant à la très grande majorité des rares citoyens qui l’auront écouté. En attendant, il n’est ni responsable, ni coupable, ni même concerné par la situation qu’il dénonce. Avec ses petits bras musclés et son charisme il va construire seul une nouvelle Europe !
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« Nous devons être lucides sur le fait que notre Europe aujourd’hui peut mourir, »
J’ajouterai même : DOIT mourir, avec ses hypocrisies, son orientation tournée vers l’exploitation des peuples, son cynisme décomplexé, ses symboles visibles assumés hypocritement dévots(sans compter les petits trafics entre copains et les situations délicates pour certains dirigeants, glissées subrepticement sous le tapis).
Sans parler du béniouiouisme de certains représentants porteurs de la « bonne parole », semblant dénués de tout esprit critique.
Même pas une caricature du projet initial que nous avions naïvement espéré, mais un monstrueux danger pour les valeurs citoyennes et humaines.
Il y en a un, suivez mon regard, qui a encore lamentablement perdu une occasion de se taire.
« Si l’Europe se meurt c’est étouffée par le poids de ses choix en faveur du profit, de la finance et des lobbies économiques »…
Là est résumé toute ta tirade découlant de ce que tu dénonces à juste titre: le mépris de la volonté populaire.
J’adore le commentaire de J.J. Mais le fou n’en a que faire, hélas!
Bonne journée quand même.
Bonjour,
« Sept ans après le discours de la Sorbonne [en septembre 2017], je souhaitais venir ici dans ce même lieu pour renouer le fil de nos accomplissements et parler de notre avenir : notre avenir européen, mais qui est par définition l’avenir de la France » Emmanuel Macron
Autrement dit, l’avenir de la France se dissout dans l’Europe et dans sa transformation en un tout fédéral.
Le projet fédéral de l’ UE(rss) que Mac-ronds et Raphaël Glucksmann ont en commun. En novembre 2023, une résolution du Parlement européen a proposé de modifier les traités pour généraliser la règle de la majorité qualifiée, puis une résolution semblable a été adoptée à l’Assemblée nationale. Cinquante personnalités, dont Arnaud Montebourg et Marcel Gauchet, appellent à organiser un référendum sur ce sujet qui engage la souveraineté de la France.
L’Union européenne n’en finit plus de dériver vers une supranationalité écrasante. D’année en année, la devise « Unis dans la diversité » a cédé sous une centralisation uniformisatrice effaçant les identités et les souverainetés nationales. Tournant le dos à ce qui la fonde, l’Union devient un carcan normatif où l’État de droit n’est brandi que pour justifier l’extension sans limites d’un système autoritaire. Imaginée comme un espace de prospérité où le « doux commerce » et la coopération renforceraient la paix entre les nations, elle est devenue une « prison des peuples » reposant sur des dogmes aveugles qu’il est interdit d’interroger malgré leurs évidents et dramatiques échecs économiques, sociaux et géopolitiques.
Petit rappel des propos du Méprisant 7 ans plus tôt:
« Mais nous ne devons pas tomber dans le piège des populistes ou des extrêmes, a déclaré Emmanuel Macron dans son discours de La Sorbonne en septembre 2017. Nous devons refonder le projet européen, par et avec le peuple, avec une exigence démocratique beaucoup plus forte. » Le constat c’est que Mac-Ronds a trahi ses deux promesses : stopper la progression de l’extrême droite et cultiver la démocratie en Europe, ou même simplement dans notre pays. Au contraire, lors des élections françaises de 2022 – d’abord l’élection présidentielle, puis le vote pour élire l’Assemblée nationale – Marine Le Pen a accru tant son influence que sa présence dans les institutions françaises.
En fait le Méprisant, antipopuliste autoproclamé, est le grand artisan de la montée en puissance de l’extrême-droite. Et pourtant, il faut aussi dire que la France n’est en aucun cas un cas unique. Au contraire, il s’agit là d’un schéma qui se répète. En octobre 2022, les libéraux suédois (Liberalerna) ont rejoint le cabinet d’Ulf Kristersson. En Suède, la coalition gouvernementale bénéficie du soutien extérieur des démocrates de Suède, anciennement un mouvement néo-nazi. Là encore, les libéraux n’ont plus aucune réticence vis à vis de l’extrême droite.
Partout en Europe les droites centristes pour conserver leur pouvoir s’allient avec les extrêmes droites locales. La dérive droitière est également évidente à la tête de la commission européenne. il serait plus juste de parler de « melonisation » de Von der La Hyène . La présidente, qui a dirigé plusieurs ministères allemands sous la chancelière Angela Merkel, appartient au Parti populaire européen (PPE), dont le chef de file est Manfred Weber. Il y a deux ans, le PPE a intensifié ses discussions avec les conservateurs et réformistes européens (ECR), dirigés par l’Italienne d’extrême droite Giorgia Meloni. Ce dialogue a débouché sur une alliance tactique qui se développe aujourd’hui à un rythme soutenu. Voir les visites de la Présidente en Italie pour soutenir Meloni ou le mémorandum signé avec la Tunisie. Cette alliance est aussi une chance importante pour Von der La Hyène de renouveller son mandat à la tête de l’UE…
Demain, si nous les laissons faire, nous aurons jeté à la poubelle de l’histoire la souveraineté nationale et nous serons gouvernés par une coalition extrême droite et droite extrême dans une fédération Européenne veuve de la démocratie.
bonne journée
Robert réveille toi, ils sont devenus fous!
PC: Lire Robert UE.