La France passe au « 30 » à l’heure actuelle

Les faits s’accumulent à une vitesse vertigineuse dans une France déboussolée, décérébrée et persuadée que son salut passe par le retour au climat des années 1930… Les mêmes causes provoquant les mêmes effets, il y a fort à craindre que la crise financière qui se profile, que la montée généralisée des pouvoirs autoritaires, que la progression des conflits armés, que la défiance généralisée provoquent un séisme dont le pays aurait bien du mal à se remettre. Celui qui selon les médias pique des colères noires dans son île déserte en idées de l’Élysée portera une lourde responsabilité vis à vis de l’Histoire. De partout les valeurs s’effondrent comme ces chaînes de morceaux de sucre que des mains patientes agencent pour que la chute ne s’arrête jamais.

En quelques jours on apprend que deux maires pour des raisons différentes défrayent l’actualité. L’un premier magistrat de Mions (69) présente sa démission au Préfet car il ne supporte plus les « propos et les actes antisémites » qui l’accable depuis le début de son mandat. Parmi les raisons qui l’ont poussé à jeter l’éponge, même si «ce n’est pas le principal», Claude Cohen ces faits  dont il rapporte avoir été victime au cours de son mandat. Ce, «le jour même» où il a été élu en 2014. «C’est systématique, j’ai droit à tous les propos antisémites, qui sont parfois en dents de scie, en fonction de ce qui se passe en Israël, on m’oublie ou on m’attaque», dit-il. «On a voulu me décapiter, la personne a été entendue deux heures en gendarmerie, puis libérée et on lui a fait un rappel à la loi.» Il assure avoir déposé plusieurs plaintes, mais toutes seraient restées sans suite. «Je suis tanné, j’en ai pris tellement que je me suis habitué». Dramatique !

L’autre qui exerce ses fonctions à Villeneuve Saint-Georges (Val de marne) a dérapé dans un contexte conflictuel au sein du Conseil municipal.  Celui-ci avait dû être reporté le 15 avril dernier, faute de présence suffisante d’élus. Dans un contexte ultra-tendu, le maire ayant perdu une partie de ses délégations et ne pouvant plus faire voter les décisions nécessaires à la gestion de la ville, la séance est tranquillement montée en pression, jusqu’à l’explosion, peu après 10 heures.

Alors qu’un élu écologiste accuse le maire d’avoir «fait alliance avec l’extrême droite pour emporter la ville en 2020», celui-ci suspend la séance puis adresse un salut nazi à l’assemblée. Et crie : «Heil !» Avant de s’excuser : «Je conçois que j’ai mal réagi, je m’en excuse à 200 %. On ne peut pas qualifier ce conseil d’extrémiste. Mon initiative était malheureuse, la séance était suspendue, je m’en excuse.» Il a plaidé la «boutade». C’est probablement ce que l’on ap^pelle médiatiquement la banalisation des idées d’extrême-droite.

Allez une petite histoire à moins de cent jours de l’accueil supposé du monde en joie dans notre belle capitale. Une touriste marocaine, influenceuse de 22 ans, qui vit à Madrid affirme avoir été la cible de crachats de la part d’un joggeur alors qu’elle se baladait près de la Tour Eiffel avec une amie. Un joggeur « a littéralement craché sur nous alors que nous étions en train de choisir un restaurant pour déjeuner », raconte-t-elle. « Il a continué à courir en nous faisant un doigt d’honneur. Son attitude était hostile et il nous regardait mal ». un courageux probablement puisqu’alors que le jeune femme le poursuivait il a récidivé avant des disparaître. Un vrai sportif courageux ce gars-là !

Dans un courrier la juriste franco-palestinienne est convoquée le 30 avril « afin d’être entendue librement sur des faits d’apologie publique d’un acte de terrorisme, commise au moyen d’un service de communication au public en ligne ». Des faits survenus, selon la police, entre le 5 novembre et le 1er décembre 2023, soit avant qu’elle ne soit candidate sur la liste de LFI. C’est parti pour une nouvelle polémique. La France insoumise voit aussi « une tentative d’intimider et de criminaliser toutes les voix qui se lèvent face aux massacres en cours à Gaza »« Contrairement aux propos qui lui sont imputés, Rima Hassan n’a jamais dit que les actions du 7 octobre étaient légitimes », ajoute dans son communiqué le mouvement de gauche radicale, qui a fait de la dénonciation des opérations militaires israéliennes à Gaza l’un des principaux axes de sa campagne pour les élections européennes du 9 juin.

Et pendant ce temps commencent à sortir des commentaires sur des contraintes imposées par l’UE à la France à dérive pour ses finances publiques et même certains spécialistes pensent qu’après de Jeux Olympiques coûteux le FMI commence à s’intéresser sérieusement à la France. Une insécurité débridée, des attitudes totalement déconnectées des principes républicains, une démocratie en déliquescence, un racisme quasiment institutionnalisé : la fin des années 1930 revient au galop.

Bandeau : manifestation à Paris le 27 avril 1934 

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Cet article a 3 commentaires

  1. J.J.

    Ce qui me met mal à l’aise, et c’est un euphémisme, c’est la dissonance qui s’établit entre les déclarations et admonestations officielles (visibles sur les étranges lucarnes) pour une soi disant diminution de toutes pollutions actives ou passives et, en enchaînant, le train train décontracté avec lequel, un exemple entre mille, on continue à se féliciter de la progression de l’industrie aéronautique, de la fabrication de munitions et explosifs et autres activités hautement « écologiques « .
    Objectif zéro carbone en 2030, 2050, etc. D’ici là il y a beaucoup de malchance pour que les glaciers et autres calottes glaciaires aient définitivement disparu (avant une probable nouvelle ère glaciaire dont personne ne sera témoin !)
    C’est malheureux d’en venir à dire des choses pareilles et qui peuvent vous faire passer pour un monstre d’égoïsme, mais je suis bien content d’être vieux, avec peu de chances (si l’on peut appeler ça de la chance ) de voir la suite.

    1. facon jf

      @JJ
      Quand huit Français sur dix pensent que « ce sont les plus pauvres qui payent la crise climatique et énergétique alors que ce sont les plus riches qui en sont responsables », la perméabilité de l’opinion à la démagogie climaticide s’explique aisément. Comment accepter la transition lorsque domine le sentiment (fondé) que la répartition des efforts est injuste ? Utiliser les pauvres comme alibi pour continuer à encaisser les bénéfices de l’industrie carbonée, c’est malin.
      Si l’on prolonge un peu la réflexion on peut observer que l’oligarchie utilise les pauvres pour justifier son conservatisme lui permettant de maintenir ses privilèges. Par exemple, le fait que les femmes en situation socio-économique précaires avortent davantage devient chez les « pro-life » un argument anti-avortement : il faut lutter contre la pauvreté et non de débattre des droits reproductifs et du libre-choix de toutes les femmes. C’est le même type de discours sur l’aide à mourir et le suicide assisté, qui risquerait de conduire à l’euthanasie des vieillards indigents. Les réactionnaires font leur beurre sur le dos des plus précaires, sans jamais questionner et encore moins s’attaquer aux causes de la précarité. Ainsi va notre monde.

  2. facon jf

    Bonjour,
    « Une insécurité débridée, des attitudes totalement déconnectées des principes républicains, une démocratie en déliquescence, un racisme quasiment institutionnalisé : la fin des années 1930 revient au galop. »
    Je pense quant à moi que notre justice dérive vers les années 40.
    « Or, avec le « naufrage de la France » en 1940 et l’accession au pouvoir du maréchal Pétain, elle ( la justice- note perso-) s’altéra profondément.
    D’abord dans son indépendance. Car les juges acceptèrent de prêter serment à la personne du chef de l’État. À l’exception d’un seul, Paul Didier, qui fut révoqué pour cette marque de désobéissance, la quasi-totalité des magistrats prêta allégeance et fidélité au maréchal Pétain [1].
    [1]Selon la formule du serment instauré par l’acte constitutionnel…
    La magistrature acceptait ainsi sans protester le joug du régime de Vichy, semblable il est vrai en cela à la quasi-totalité de la haute administration française.  » Robert Badinter Dans Histoire de la justice 2019
    « Le tribunal de Lille vient de condamner Jean Paul Delescaut SG de la CGT du Nord à un an de prison avec sursis suite à une phrase dans un tract. Il s’agit d’un cap gravissime franchi dans la répression des libertés. La cgt fait appel de ce jugement honteux » Sophie Binet
    Force est de constater que la justice de notre pays s’aligne sur la position du gouvernement Mac-Ronds pour interdire toute contestation du massacre actuellement commis à Gaza par l’armée d’ Israël.
    On trouve dans la note du garde des sceaux du 10/10/2024 le paragraphe suivant : « Enfin, une vigilance appuyée et une anticipation en lien avec l’autorité préfectorale, à chaque fois que cela est possible, devront être assurées concernant les réunions publiques susceptibles d’être organisées en soutien au Hamas ou aux attaques menées depuis le 7 octobre 2023 contre Israël. Les infractions qui viendraient à être commises dans ce cadre appellent une réponse pénale immédiate, dont la graduation fondée sur la nature des faits perpétrés et la personnalité de leur auteur devra être significative. » Ors ces derniers jours la justice dérape! Dans un abus d’interprétation par certains préfets il y a assimilation entre soutien aux Gazaouis et soutien au Hamas.
    Le Hamas figurant sur la liste des organisations terroristes établie par l’Union européenne, je souligne.
    Le terrorisme tue, y compris en France. Le banaliser en traitant certains militants d’éco terroristes ou en en poursuivant d’autres devant les tribunaux c’est grave. A l’heure où certaines voix y compris à l’ONU n’hésitent plus à qualifier de Génocide le massacre en cours à Gaza, est-ce vraiment à Jean-Paul Delescaut qu’ il faut faire le procès ?
    Le 4 avril dernier, ce fut le tour de Kamel Brahimi, secrétaire Général de la CGT 93 d’être interpellé et placé en garde à vue pendant plus de 7 heures pour une simple participation à une manifestation symbolique et pacifique. Ce même 4 avril, Laurent Indrusiak, secrétaire général de la CGT de l’Allier comparaissait au tribunal de Montluçon avec deux autres militant·e·s suite à une opération escargot sans aucune dégradation matérielle. L’action du parquet et de l’État font désormais sens. Il s’agit d’entraver l’action syndicale par l’usage de moyens judiciaires disproportionnés et inadéquats.
     » Plus que tout autre, le juge est devenu le garant des grands principes du droit et un rempart contre les atteintes aux libertés fondamentales. Cette exigence doit toujours l’inspirer dans sa grande mission au service non seulement de l’État, mais de l’État de droit dans une grande démocratie. » Robert Badinter Dans Histoire de la justice 2019
    L’instrumentalisation de la justice à des fins politiques n’est pas qu’une vue de l’esprit ou un moyen de défense. C’est une réalité de plus en plus prégnante et inquiétante.
    bonne journée

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