Alors que l’on se déchire au parlement sur une phrase présidentielle relative à l’envoi putatif de troupes en Ukraine, une autre guerre fait rage dans notre pays, celle du vol de données, de secrets plus ou moins bien protégés ou de fichiers de toutes sortes. Les services spécialisés ne cessent de sonner le tocsin et envisagent les fameux Jeux Olympiques avec une certaine angoisse. Les hackers tant du coté des mafieux avides de rançons liés au blocage des sites ou les pilleurs récupérant des renseignements monnayables auprès de concurrents, avancent toujours avec une vitesse fulgurante et une compétence accrue.
La France connaît ainsi un début d’année 2024 particulièrement inquiétant sur le plan de la cybersécurité. Une « catastrophe » oubliée alors que l’on parle des autres conflits visibles et surtout plus vendeurs en terme d’images. Une énorme fuite pose un vrai problème de fiabilité des systèmes « officiels ». Trente trois millions de citoyens sont en effet touchés par le « pompage » des leurs données personnelles de prestataires du tiers payant de Viamedis et Almerys. Des pirates, ont mis la main sur de nombreuses informations, comme leur numéro de Sécurité sociale. Alors que le gouvernement vend la mise sur les téléphone portable de la carte nationale d’identité et la carte Vitale les hackers se sont empressés d’utiliser la masse énorme de renseignements récupérés et l’utilise sans scrupules.
Depuis cette attaque que personne n’a vue venir les usurpations d’identité se sont multipliées à vitesse grand V. Une fraude à grande échelle dont on parle très peu alors qu’elle est incomparable avec les autres qui font les choux gras du RN ou de la droite extrême. Il y a environ quinze jours le chiffre de 100 000 fausses cartes avaient été recensés, il y en avait 124 000 le 22 février, 164 000 le 23 février et, le 26 février, France Verif recensait 217 000 usurpations. (1) Et selon l’organisme de lutte contre ce type de phénomène « nous ne sommes que sur la vente des données d’environ 300 000 personnes… il reste encore 32,7 millions de personnes dont les données n’ont pas encore été vendues »
La situation inconnue de la plupart des personnes concernées s’aggrave au fil des ventes. Les voleurs des fichiers mal protégés trouvent des acheteurs de toutes catégories sur les réseaux parallèles. Ils publient des annonces et vendent au plus offrant des millions de vrais noms, de prénoms, des dates de naissance, un numéro de sécurité sociale, le nom de la mutuelle ou de l’assureur santé. Rien ne les empêche de poursuivre encore durant des semaines ou des mois ce commerce à l’insu du plein gré de ceux qui les pensaient en sécurité.
Après avoir annoncé que seuls quatre comptes de bénéficiaires des allocations familiales avaient été volés par des pirates, la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf) a finalement détecté de son coté que « plusieurs milliers de comptes ont été visités de manière illégitime ». Tous les allocataires devront donc obligatoirement changer leur mot de passe dans les prochains jours. Un groupe de pirates informatiques affirme avoir piraté plus de 600 000 comptes d’allocataires de la CAF le 12 février. L’organisme a démenti toute faille de sécurité, mais précise que « les investigations [étaient] en cours ». Vendredi dernier, la Caisse nationale d’allocations familiales était finalement en mesure d’affirmer qu’« une violation de données est avérée » et que « des personnes malveillantes se sont connectées à des comptes d’allocataires ». On s’arrête là.
Les attaques fusent tous azimuts. Certaines ciblées servent des intérêts étrangers car elles portent sur des structures gouvernementales ou économiques de la première importance. Elles sont commanditées par des États qui possèdent tous des officines spécialisées pour parvenir à leurs fins. Récemment une opération menée par une dizaine de pays réussissait à mettre hors-ligne les sites du groupe cybercriminel LockBit, connu pour ses attaques pour obtenir des rançons. Les cris de victoire ont été de courte durée car les hackers ont annoncé quelques heures plus tard avoir restauré ses serveurs et lancé un nouveau site vitrine. Douze victimes y sont d’ores et déjà présentées, dont une entreprise française : Idea, groupe spécialisé dans la logistique et l’emballage industriel qui une expertise dans de nombreux secteurs sensibles, comme l’aéronautique, la défense ou l’énergie.
Cette guerre souterraine, invisible accompagne de vastes campagnes de désinformation ou des manipulations du système médiatique basée sur du piratage de dossiers divers. Le lanceur d’alerte Julien Assange paiera pour sa part très cher la divulgation de milliers de documents qui mettaient en péril la géopolitique d’une époque. Un individu face à la meute institutionnelle. Désormais ce sont des entreprises à but idéologique ou lucratif qui n’ont aucune visée autre que celles de déstabiliser les pays attaqués. Une sorte de guerre froide qui ne dit pas son nom.
(1) site clubbic
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C’est un des sujets qui me met régulièrement en colère car le pouvoir nous oblige de plus en plus à passer sous les fourches caudines de l’informatique pour les impôts, les banques et autres services publics (ou ce qu’il en reste) comme le nouveau service dd dossier médical personnel, alors que ces nouveaux services ne sont pas du tout sécurisés.
Vous pouvez être victime du piratage de votre carte bleue n’importe quand lors d’un achat sur Internet.
Vous devez passer par France Connect pour certains sites alors que ce service a lui-même été piraté.
D’ailleurs je souhaite bien du plaisir aux notaires pour récupérer les données d’un défunt lorsque tout sera numérisé!
Pour votre sécurité, bien sûr.
C’est encore une vaste escroquerie des pouvoirs publics, qui sont, il est vrai, corrompus jusqu’à la moelle et infiltrés par les mafias qui rémunèrent les hackers les plus habiles!
Allez, bonne journée quand même et courage à Julien ASSANGE tout d’abord.
Zéro papier, tout sur le « net »!
Les Cassandre qui recommandaient la prudence, se faisant traiter de passéistes, de rétrogrades routiniers et de vieux croutons ont encore malheureusement eu raison ! Plus que jamais est vrai l’adage qui prétend que l’on ne doit pas mettre tous ses œufs dans le même panier.
Cela fait maintenant des mois(depuis octobre) que le personnel municipal et de la grande agglomération travaille à remettre en état tout le réseau informatique complétement déstabilisé par un « attentat » informatique.
Curieux en effet le silence assourdissant des médias à propos de Julien Assange, qui n’a fait que son devoir de journaliste, citoyen australien menacé d’extradition par un pays étranger, les USA qui se croient mégalomaniaquement les maîtres du monde, au grand dam de tous les principes de justice.
Et qu’a t-il dénoncé Julien Assange ? Des faits parfaitement documentés que l’on qualifierait de crimes de guerre s’ils avaient été commis par d’autres pays(sauf Israël).
Paraphrasant Pascal, on peut assurer : » Vérité au delà de l’Atlantique ou du Jourdain, erreur au delà. »