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Le pouvoir d’achat risque de devenir pour certains le pouvoir de survivre

Le trajet domicile-lieu de travail entre désormais pour une part importante dans le budget des familles. L’étalement urbain accepté durant les trois dernières décennies pour satisfaire la devise populaire « maison, gazon, télévision » génère désormais des dégâts financiers. Le prix fluctuant du carburant ou de l’énergie, l’augmentation des assurances, le coût des réparations (Ça pique pour les véhicules électriques) sur les automobiles, la croissance des tarifs des autoroutes sur de courtes distances et les temps de trajets aggravent la saignée provoquée par l’inflation sur le pouvoir du reste à vivre quand tout est payé.

Ce constat s’élargit. Les foyers des zones « rurbaines » de la troisième couronne des métropoles mal desservies par les transports collectifs entrent dans une période difficile. L’usage de l’automobile reste indispensable quand tous les services se trouvent à des distances impliquant des déplacements ne pouvant pas être assurés autrement. La santé, la culture, le sport, les démarches administratives, les établissements scolaires, les permanences diverses lorsqu’elles existent dans la proximité accentuent ce volet des dépenses contraintes. Les renoncements se multiplient tant dans la ruralité que dans la zone périurbaine élargie.

Lorsque des emprunts ont été souscrits dans la facilité des taux variables la claque financière aggrave cette situation. L’électricité, le gaz éventuellement, l’eau ne s’arrêteront pas de filer vers des hausses grandissantes. La collecte et la destruction des déchets suit la même trajectoire. Les mutuelles devenues vraiment essentielles dans la période actuelle de la crise que traverse le système public de santé sont annoncées comme contraintes à des progressions significatives de leurs tarifs. Rares sont les habitants qui perçoivent dans cette situation les conséquences d’une privatisation continue des services essentiels. L’État n’ayant plus la main sur aucun de ces secteurs et étant obsédé par la baisse vitale de ses dépenses il court après des pansements sur une hémorragie.

La France en stagnation, enlisée dans un marécage international fragilisant sa marche en avant continue de promettre des solutions financières conjoncturelles avec des crédits qu’elle n’a plus. On arrivera bientôt au milliard cumulé en faveur du milieu agricole quand on ajoute aux ouvertures de crédits promises les pertes dues à l’annulation des augmentations des taxes prévues. Il ne s’agit pas de remettre en cause le financement de ces mesures mais de rappeler un principe de saine gestion : qui dit dépenses supplémentaires dit recettes équivalentes à trouver.

Le gouvernement (et il n’est pas le seul) s’autorise toutes les folies dans ce domaine. Bien évidemment les ménages ne se retrouvent pas dans la même situation. Pour eux creuser un déficit c’est aller vers le gouffre de la faillite personnelle. Toutes les structures d’appui social sentent venir la fin de leurs actions dans une période où leur utilité devient prépondérante. Les centres sociaux manifestent leur inquiétude sur les zones urbaines les plus en difficulté. Il leur manque des tracteurs, du lisier, du fumier et des bottes de paille, de vieux pneus pour être pris en considération. Un problème que ne connaissent pas les secteurs ruraux puisqu’ils ne disposent pas de ses lieux essentiels pour la cohésion et le lien social.

En fait la France libérale a entretenu, développé et soutenu le transfert de l’économie publique ou sociale et solidaire vers l’économie de marché. Cette dernière est la seule qui permet une baisse des aides publiques et qui en plus rapporte au budget général par les taxes et les quelques impôts restant sur son activité. Plus la privatisation avance plus le double bénéfice reposant sur la baisse des effectifs et des subsides publics et l’augmentation des recettes assurées par les utilisatrices et utilisateurs se révèle positive. Le secteurs publics et para-publics ne produisent ni profits, ni bénéfices, deux notions qu’adore Bercy !

Qui va par exemple assurer tous les contrôles promis aux agriculteurs quand on sait dans quel état de délabrement sont les services chargés de les assurer. Les coupes sombres dans les rangs des fonctionnaires rend ces promesses illusoires car impossibles avec les moyens humains actuels de les concrétiser dans les délais promis. Il va falloir embaucher dur ou sous-traité au… privé pour mettre en œuvre le catalogue énuméré dans diverses séquences de pure communication.

L’inflation ne baissera pas avant Juillet et encore avec la période estivale et les JO rien de ne dit qu’il n’y aura pas une reprise circonstancielle. Les conflits en cours ou en devenir pèseront sur les prix de l’énergie et des matières premières. Pour peu que les taux d’intérêt restent élevés, le danger pour les foyers endettés par le choix d’une construction éloignée du lieu de travail va croître vers la fin de l’année. Il se murmure que des crashs-tests se profilent pour quelques banques…

Cet article a 3 commentaires

  1. J.J.

    Pourtant on a des sous puisque l’on va contribuer à aider à hauteur de quelques milliards la décision suicidaire européenne d’aider l’Ukraine(en fait je me demande jusqu’à quel point » nos amis d’outre Atlantique »(sic) ne nous ont pas refilé d’office la patate chaude afin que l’on raque à leur place).

    À voir défiler ces tracteurs innombrables dans les étranges lucarnes, je prends conscience que l’on n’accuse jamais le monde agricole de produire des gaz à effet de serre avec leurs monstres, même si leur travail représente une nécessité vitale pour le pays. Pourtant un tracteur qui tracte(comme son om l’indique) un engin agricole, ça doit « dépoter grave » du CO2, et pas de contrôle technique à ma connaissance.

    Quant aux véhicules électriques ils ont montré leurs limites lors de la vaguelette de froid en janvier : ayant eu besoin d’utiliser un VSL(luxe dont je me serais bien passé) les conductrices et conducteurs qui me prenaient en charge m’ont confirmé que les VH électriques(pourtant très confortables) avaient été remisés en attendant le retour d’une température plus clémente : éviter de trouver le matin des véhicules aux batteries insuffisamment chargées ou qui ne « tenaient pas toute la journée. donc retour massif et total au « thermique » pour être sûr d’assurer le service.

  2. facon jf

    Bonjour,
    en espérant que mon commentaire ne finira pas dans le cul de basse-fosse du site. La FNSEA qui trahit les agriculteurs et les consommateurs rien de plus normal pour une organisation mafieuse qui ne roule que pour ces dirigeants. Un discours de politique générale qui défile à la cadence d’une mitrailleuse par le plus jeune premier Sinistre, discours aussi vieux que le thatchérisme qui l’inspire. Le système de santé qui implose sous la conjugaison de l’anémie et de la pression croissante de la demande. En tant que président de syndicat ( UFML) , Jérôme Marty va rencontrer la ministre de la Santé Catherine Vautrin dans les prochains jours. « Tout le monde est au courant de la situation, dans nos services, à l’assurance maladie… Mais il n’y a qu’au plus haut de l’Etat qu’ils ne comprennent pas. » Le Dr Marty de poursuivre : « Quand les politiques viennent en visite à l’hopital, ils préviennent à l’avance, on repeint les murs et on fait comme si tout allait bien. Il faudrait qu’ils viennent de nuit, sans prévenir, pour voir la réalité en face. Quand on voit les annonces d’Attal… »
    Et les consommateurs dans tout ça ? Ils doivent s’attendre à être dans le rôle de la dinde que l’on va farcir de pesticides.
    https://www.quechoisir.org/billet-de-la-presidente-halte-a-l-instrumentalisation-de-la-crise-agricole-surencheres-de-la-fnsea-pour-demanteler-les-reglementations-sur-l-eau-et-les-pesticides-n116066/
    tout va bien le bateau coule normalement.
    bonne journée

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