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Une semaine annonciatrice d’un échec putatif

Les échecs s’enchaînent pour le gouvernement et il est déjà à peu près certain que les six prochains mois avant les « fameux » jeux seront olympiques ne seront pas une sinécure! La France devient impossible à gérer tant les crispations (au mieux), les révoltes (en cours), les prospectives de conflits (à venir) se succèdent comme autant de vagues sur la plage de celui qui serait le gendre idéal pour belles-mères BCBG. Sa tentative pour juguler la jacquerie paysanne semble mal partie puisque la concurrence entre les organisations syndicales fait rage. La FNSEA est contrainte de refuser car elle sent bien que les autres pratiquent la surenchère. 

D’abord, probablement sur les conseils de son père spirituel, il a manqué totalement ses débuts à Matignon. Son âge a été le rideaux de fumée dissimulant l’incapacité de l’occupant en CDD à l’Elysée de changer sa manière de gouverner. « Je sais tout. Je fais Tout. Je règle tout. Je bousille tout. » Incapable de renouveler l’équipe car il est de fait prisonnier des « poids lourds » garants de la politique de soutien à la caste financière à l’égard de laquelle ils sont redevables.

Le maître de Bercy ayant creusé un déficit abyssal et devant faire face à une dette colossale, a fermé les robinets des milliards faciles. Le Premier des Ministres n’a de fait aucune marge de manœuvre sur les initiatives générant l’ouverture de lignes budgétaires supplémentaires. Il a le droit de prononcer de belles phrases ou de formuler des promesses sans date d’exécution mais pas de distribuer du fric qui n’existe plus.

Le ministre de la sécurité affiche une mansuétude à l’égard des manifestants enfreignant toutes les règles appliquées avec vigueur aux autres qui hypothèquent l’avenir. Mieux il soutient ouvertement les bloqueurs d’autoroutes et les laissent saccager les bâtiments publics ou des biens privés. Il a même délivré un message qui se retournera tôt ou tard contre le gouvernement : « On ne répond pas à la souffrance en envoyant des CRS ». Il voudrait mettre l’occupant de Matignon dans le purin qu’il n’aurait pas trouvé pareille astuce. Implicitement il instille l’idée que celui dont il lorgnait la place n’a aucune autorité et débute par un laxisme prometteur.

Quand la justice apprend par la presse ou par des images que des faits répréhensibles ont été commis, elle se doit d’ouvrir une enquête… et elle ne s’en prive pas quand il s’agit d’élus par exemple. Là, rien. Pas l’ombre d’un battement d’aile. Les sociétés d’autoroutes ne bronchent pas. Les Préfets dont les locaux sont couverts d’ordures, de lisier et auxquels on tente de mettre le feu ne voient rien, n’entendent rien et surtout ne disent rien. Pas d’enquête. Tout est normal. Le ministre de la justice a disparu…

L’éducation nationale montrera sa mauvaise humeur à l’égard d’une ministre ayant cumulé les erreurs de communication et qui a fini pas se griller. Si elle reste en poste il lui faudra des mois et des mois avant de restaurer un semblant d’autorité et de crédibilité. Le soutien de l’entourage présidentiel suffira à la protéger d’autant que les J.O. approchent et qu’elle sera le fusible idéal si les anneaux ne tournent pas ronds.

Son collègue en charge de la mutation écologique avale son chapeau vert chaque jour un peu plus. Tous ses grands discours sur la nécessité de lutter contre les effets du réchauffement climatique s’effondrent ou seront à ranger au placard. Les 50 millions d’ € accordés pour financer la transition écologique (à peine quelques centaines d’euros par propriétés) attestent de ce contre -sens historique.

Le gouvernement croupion tente la stratégie de l’édredon. Il laisse à son chef le soin d’annoncer une série de mesures à la Prévert qui ne règlent rien sur le fond. Bercy montre ses muscles en affirmant que les inspections seront multipliées pour vérifier l’exécution de la loi Egalim. Personne ne souligne qu’il n’y plus de fonctionnaires puisque au nom de la liberté du monde économique les postes de l’ex-DRCCF ont été supprimés depuis des années. Se plaindre du surcroît de contrôles de l’application des normes environnementales relèvent du mythe puisque le nombre des vérifications est infinitésimal faute de personnels. Ils ne sont effectués que quand il y a une plainte ou une exagération telle dans les pratiques qu’il est impossible de fermer les yeux.

Le désaveu juridique du Conseil constitutionnel s’ajoute au palmarès d’une semaine de chaos intégral. La déclaration de politique générale n’a déjà plus aucun intérêt. Elle arrivera trop tard. Si une motion de censure était déposée… on assisterait à une déconfiture total de la ligne suivie depuis des mois par un Président déconnecté du monde réel qu’il a créé. Une dissolution est impossible car elle serait électoralement catastrophique. Allez cherchez un peu à qui profite déjà et profiterait la situation ?

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Cet article a 2 commentaires

  1. J.J.

    … »au nom de la liberté du monde économique les postes de l’ex-DRCCF ont été supprimés depuis des années »…et à partir de dorénavant, les contrôles seront assurés par des organismes privés, qui seront en fait juge et partie, les gloutons se dévorant rarement entre eux..
    À nous les conflits d’intérêt, prises illégales d’intérêts et copinages en haut lieu. Par ici la bonne soupe !

  2. facon jf

    Bonjour,
    la mayonnaise de communication du gouvernement a du mal à prendre. Pourtant c’était pas faute d’imagination nommer Attal premier sinistre était pourtant un bon joker. Le choix de Macron consistait à nommer non pas un fusible mais la protection par quelqu’un qui appartient à la minorité sacrée, celle que l’on n’a pas le droit de critiquer sans s’attirer les étiquettes infamantes. C’est finement joué! critiquer le premier Sinistre c’ est être homophobe et antisémite, le piège des communicants semble bien fonctionner pour le moment. Ce qui fonctionne moins bien c’est l’ensemble des Iznogouds qui veulent être Vizirs à la place du Vizir. C’est le cas pour Bruno col roulé Lemaire et Darmalin qui savonnent la planche au mignon du Méprisant ( ha zut !! j’ai glissé chef ) . Bruno étrangle les crédits censés lubrifier les grinçantes négociations agricoles et Gérald retient les pandores face aux dégradations commises. L’un et l’autre se disent que le temps travaille à leur place en comptant sur le retournement de l’opinion. Le groupe Renew qui siège à Strasbourg tente par tous les moyens de cacher à l’opinion sa signature en novembre dernier aux accords UE-Nouvelle Zélande. Alors que cet accord va aggraver la crise climatique et fragiliser la situation de l’agriculture paysanne européenne. La campagne d’interpellation menée par les organisations de la société civile n’a pas été vaine : les eurodéputés Français des groupes S&D, Verts et GUE ont voté contre cet accord, Une belle cacophonie!
    Difficile de sortir de l’ornière dans laquelle s’est enlisée la Sinistre Oudéa casse-toi de là qui multiplie marche avant et marche arrière en s’enfonçant irrémédiablement.
    L’important sinistre Dupont-Masérati pointe aux abonnés absent ce qui le dispense d’ouvrir des enquêtes sur les incendies allumés lors des manifestations paysannes.
    A la FNSEA on fait aussi un important rideau de fumée pour masquer les conflits d’intérêts de son président et les intérêts des petits paysans qu’il est censé défendre. L’avancée sur le GNR a des conséquences financières différentes entre un agriculteur modeste et un céréalier qui gloutonne des tonnes de gazole détaxé pour cultiver des céréales bourrées de pesticides pour faire bio carburant et bio gaz… Comprend qui peut cette stratégie au service des nécros-carburants dont le bilan énergétique est plus que douteux… mais pas les profits!
    Aux abonnés absents on trouve aussi le Sinistre Bechu de la transition écologique sans doute un peu gêné aux entournures par rapport aux accusations d’homophobie qui lui collent à la peau comme le sparadrap du capitaine haddock. Les concessions aux agriculteurs sur les pesticides et l’irrigation vont être difficiles à vendre. La marche arrière en grande vitesse est recommandée.
    Il faut noter et c’est le seul point positif, notre méprisant s’est gardé de ses saillies habituelles (pour rabaisser le caquet des gaulois réfractaires ) depuis l’Inde. Décidément l’humour Méprisentiel n’est plus ce qu’il était.
    Bonne fin de semaine

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