Depuis que j’ai changé les modalités de fonctionnement de « Roue Libre » j’ai l’impression que les chroniques s’évanouissent dans un système de plus en plus fermé. Tout concourt à restreindre la diffusion des supports comme celui que je propose depuis 2005. Je pense aux fameuses « radios libres » qui ont été autorisées au début des années 1980 qui ont vite disparu sous la pression des contraintes techniques et donc financières. Ce « blog » n’a plus aucune réelle liberté d’exister puisque désormais il n’est plus diffusé quotidiennement et automatiquement aux abonnés. Le constat est implacable : le taux de lecture a diminué.
La bande des habitué(e)s a fondu comme neige au soleil. Certes des aléas de la vie privée (santé surtout) ont contraint certain(e)s a ne plus s’intéresser aux publications. Elles n’ont pourtant de l’intérêt que si elles débouchent sur des commentaires, des réactions, des dialogues. Depuis plusieurs jours, les commentaires ont disparu. Beaucoup de lectrices et de lecteurs n’osent pas aussi se lancer dans la discussion et c’est un regret ! Rien n’est pourtant plus intéressant que de lire des échanges entre personnes aux perceptions des contenus différentes et exprimées de manière originale, argumentée ou humoristique.
Comme le veut désormais le fonctionnement médiatique, l’envie d’aller vers une information différente, baisse. Déjà que les grands supports sont en chute libre en raison de la désaffection du public, il n’y a logiquement que très peu de motivation pour la découverte de ceux qui sont marginaux. Roue libre et ses 400 abonnés n’ont jamais cherché à conquérir des parts de marché ou de progresser pour équilibrer ses comptes. La diffusion des chroniques me coûte plus de 50 euros par mois sans réel impact. Un choix de vie et de dépenses que j’assume mais qui n’a vraiment d’intérêt que s’il rencontre un écho.
Un autre constat s’impose. J’ai remarqué que l’annonce de la publication via Facebook est muselée par ce réseau. Les suiveurs et le suiveuses du profil ne le voient certainement pas comme lorsque l’on publie une vidéo hébergée par un autre support. Dans les années passées les algorithmes n’empêchaient pas ce lien avec un lectorat potentiel. Tout devient payant et le système se referme. Inexorablement il sera inévitable de payer pour diffuser une autre information. Pas de moyens financiers et pas d’opportunités d’expression. Il faut donc changer la donne.
J’ai toujours plaidé pour que les collectivités territoriales aient leurs propres supports pour devenir indépendantes des réseaux à but lucratif. J’ai ainsi créé en 1983, Créon Hebdo, une feuille recto-verso gratuite qui permettait le plus succinctement possible de donner les éléments essentiels de la vie locale. Le concept vit encore. Nous avions tenté de contractualiser avec Orange il y a vingt ans pour lancer une télé locale… L’idée avait séduit. Elle a mué en une télévision de reportages citoyens bénévoles sur l’actualité locale qui fonctionne en toute indépendance avec dynamisme et qui a trouvé sa place dans le paysage créonnais.
J’ai rêvé que l’installation de la fibre par la puissance publique lance un débat sur son utilisation autrement que par les opérateurs privés. La réservation d’un « canal » pour une autre expression citoyenne structurée de manière associative permettrait de donner une opportunité différente de traitement de l’information. Un rêve car immédiatement se poserait le problème du financement et de l’engagement des bénévoles devant posséder un indispensable savoir-faire. Les radios de ce type ont eu du mal à survivre et dès qu’elles flanchent, le privé se rue sur les fréquences qu’elles possèdent. Il en serait de même pour des télés.
La citoyenneté suppose la volonté de rechercher les éléments permettant de se constituer ses propres convictions. Elle disparaît surtout si elle nécessite de la lecture. Les télés réputées informatives ont étouffé la réflexion et la volonté de se construire une vision personnelle de la vie sociale. Les « consommateurs » laissent les autres leur imposer leur vision de l’actualité. Ce constat permet avec des artifices de communication proches mais plus élaborés que la propagande, de construire une opinion dominante aisément manipulable. Dans tous les pays du monde la situation est la même provoquant des situations populistes de plus en plus fréquentes.
Un média n’a d’intérêt que s’il a un auditoire ou un lectorat. Roue Libre devra trouver des solutions très vite pour reconstituer le « réseau ». N’ayant plus d’écho il ressemblera à une bouteille à la mer sans autre intérêt que celle de faire le bonheur de celui qui la met à l’eau avec l’espoir qu’elle trouvera un récepteur…L’information se mérite. Elle ne s’accorde pas. Pas suffisant pour être satisfait.
Triste constat Jean-Marie…
Il est de plus en plus difficile de se faire entendre c’est clair, et c’est une conséquence collatérale de la financiarisation d’Internet et des réseaux je pense.
J’ai fait ce constat moi-même récemment à propos de la grève des personnels de FR3 sur la réforme de leur chaîne.
Impossible de savoir le fin mot de l’histoire; la grève est-elle encore en cours ? Mystère. Pas un mot dans Sud-Ouest. J’ai écrit au médiateur qui m’a poliment accusé réception pour transmettre à la rédaction…
Quant à Fr3 que j’ai harcelé de messages sur leurs publications dans Facebook, aucune réaction.
Internet a soulevé beaucoup d’espoir de communication car gratuit au départ.
C’était trop beau; il fallait bien se douter que Big Brother et ses vassaux les GAFA et autres allaient s’en emparer…
C’est comme ça que tu en arrives à ne plus pouvoir t’exprimer.
En tout cas, ne te résignes pas, Jean-Marie. Tes chroniques nous remontent le moral même si souvent, le constat nous amènent à penser qu’on est des vieux cons!
Allez, bonne journée quand m^me à toutes et tous
Bonjour J-M !
Allons, La Classe, on fait la gueule ce matin ? « Un grand garçon comme toi … avec la Légion d’honneur … et l’artériosclérose » ( J. Bodoin) ?
Bon ! T’as la gueule de bois parce que le Jeunot t’a oublié ? Faut accepter ! Comme disait notre centenaire local, on fait partie des vieux …qu’ont (c…s!) de l’age ! Vu la conduite à droite, bien sur, tu partais avec un énorme handicap, t’obligeant à arriver loin derrière … mais près d’un rosé de la Raison au « Bar des copains ».
J’arrête là mes bêtises de collégien et je tente une analyse de ce « trou d’air » des commentaires.
Bien que les raisons que tu avances soient indubitables, j’y ajouterai quelques critères factuels :
– Le froid : oui, nous sommes en Janvier (!) et cette période nous rappelle que le réchauffement climatique présente des exceptions : as-tu remarqué que le « Moscou-Paris » est toujours là … comme il y a des décennies ? Aussi, même avec le central, les claviers grelottent !
– Le contexte : les chaises musicales parisiennes nous laissent un mauvais goût après des fêtes maussades et un porte-monnaie de couleur faillitaire.
– Tu sembles fuir les sujets politiques … qui sont la trame de ce blog et (peut-être!) les lecteurs y sont sensibles. Je comprends très bien que l’age et les pépins t’apportent la Raison. Pourtant, tu le sais : citoyenneté et politique sont liées et s’entrecroisent ! Un exemple : comme d’autres lecteurs de ton blog, j’apprécierai beaucoup tes commentaires justes sur tel philosophe ou tel essayiste ou l’émission à l’audience grandissante d’un vendéen célèbre (C news, 19 h le vendredi) … même si tes cheveux se hérissent ! ! La démocratie française est faite d’un patchwork humain que tu ne peux nier, toi qui glorifie l’immigration débridée … qui n’est pas celle de tes grands parents ! !
Voilà quelques motifs non exhaustifs de ce « trou d’air » auxquels il faut joindre les problèmes personnels (sociaux, familiaux et santé !!) … qui ne nous empêchent point de guetter « Roue Libre » quotidiennement (prioritairement et parfois très tôt !!) comme un starter pour une … Bonne joirnée J-M, Bonne journée Mesdames, Bonne Journée Messieurs ! ! !
Amicalement
Tu me prêtes toujours des ambitions que je n’ai jamaie eues et que j’aurai encore moins mainetnant…
☺☺☺☺☺☺☺☺☺! ! ! !
Si l’on n’est plus que mille, eh bien, j’en suis ! Si même
Ils ne sont plus que cent, je brave encor Sylla ;
S’il en demeure dix, je serai le dixième ;
Et s’il n’en reste qu’un, je serai celui-là !
À condition d’être toujours là….
Les dérives et la main mise de l’ information sur les médias ne datent pas d’ hier , » Les nouveaux chiens de garde » vieillissent bien finalement .
Personnellement , je préfère l’ oral à l’ écrit , on voit moins les fautes d’ orthographe , et puis commenter , c’ est prendre le risque de déplaire , de dire des bêtises et si les écrits restent , les paroles s’ envolent .
Alors , il faut peser ses maux , et ses mots également , sinon modérateur et censure …
En tout cas , ce blog reste un espace de lecture intéressant par la variétés des sujets abordés et les commentaires apportés .
Cordialement .
Je me sens confus, et même con tout court, d’appartenir au camp des déserteurs de la Roue Libre dans cette phase de transition entre 2023 et 2024. Tu as bien fait, Jean-Marie, de réveiller la marmotte qui sommeille en moi. J’aimerais tant avoir l’assiduité et la verve de J.J.! Surtout, J.M, ne lâche pas! On a trop besoin de tes rubriques quotidiennes qui sont quand même d’un autre tonneau que ces nouilles (S’cusez-moi, j’sais pas dire news) qu’on nous fait avaler dans les médias traditionnels.
bonsoir,
je suis au bord du nil avec une connexion limitée et un programme de visites étoffé, pas assez de temps pour commenter.
A bientôt