Comment à la fois dresser l’opinion dominante contre des mesures de protection de l’environnement et la précipiter dans les bras du populisme ? Il suffit de prendre à Paris une décision, d’en décider une date d’application et de l’imposer sans qu’aucune véritable information n’ait été donnée et que soit simplement posée le principe de son application. Bien évidemment l’applicabilité effective d’une loi, d’un texte, d’une norme dresse contre les objectifs qu’elle porte les personnes qui peuvent être sanctionnées alors qu’elles sont dans l’incapacité d’y répondre. Mieux dans quasiment tous les cas la mise en œuvre, le financement et le contrôle sont transférés aux collectivités locales…et à des élus devant faire face aux critiques. L’Etat irresponsable !
Quelques jours avant la clôture de 2023 est tombé. Il concerne l’obligation de déposer hors des poubelles « normales » les biodéchets ménagers. Des strcutures de collecte ont été farouchement critiquées pour avoir déjà depuis des années, décidé pareil tri sélectif. Elles ont dû se battre durant un laps de temps très long pour faire admettre ce principe et surtout le concrétiser par des achats de bacs spécialisés pour les zones urbaines et par la distribution de composteurs partout où c’était possible. Des formations citoyennes ont même été proposées. Avec un succés mitigé.
Selon l’Ademe, 26% de nos poubelles classiques sont en réalité des biodéchets compostables, qui terminent leur vie dans une décharge au lieu d’être naturellement décomposés. Une situation qui conduit chaque année à l’incinération de 5,5 millions de tonnes de déchets verts en France. Pour le moment, un quart des ménages seulement a accès à une solution de compostage de proximité. Rien n’est véritablement prêt : aux organisateurs de la collecte de se débrouiller.
On entre donc dans une pagaille susceptible de provoquer des réaction d’hostilité vite exploitées par les habitués de la récupération du mécontentement. La collecte et l’élimination des déchets, quels qu’ils soient, constituent depuis des décennies un sujet polémique. Leur financement (taxes ou redevance) qui devient de plus en plus problématique génère des contestations rentables électoralement. Bien évidemment le consommateur conçoit mal qu’on lui fasse payer l’élimination de emballages, des produits, des matériaux qu’il a déjà payés. La notion de « pollueur payeur » est longue, très longue à être transformé en réalité.
Ainsi depuis le 1er janvier 2024, le compostage des déchets organiques est devenu obligatoire. Concrètement, cela signifie que vous ne pouvez plus jeter vos épluchures, marc de café ou encore restes alimentaires dans une poubelle classique. Tous les Français sont concernés, et devront bientôt investir dans une poubelle supplémentaire. En attendant que ce soit effectif une usine à gaz réglementaire a été « pondue » ce qui conduit à une panique générale chez celles et ceux qui tentent de se mettre en conformité. Pour y voir clair il est indispensable de faire preuve d’optimisme.
D’abord le citoyen doit savoir ce qui se cache sous l’appellation « biodéchets ». Le Code de l’environnement en donne une définition tellement large que plus grand-chose finira dans une poubelle puisqu’elle couvre les « déchets non dangereux biodégradables de jardin et de parc (sic) mais aussi “tout déchet non dangereux alimentaire ou de cuisine issue notamment des ménages, des restaurants, des traiteurs ou des magasins de vente au détail, ainsi que tout déchet comparable provenant des établissements de production ou de transformation de denrées alimentaires“. Comme les papiers, le carton, les emballages propres entrent dans poubelle jaune, que toutes les appareils électriques ou électronique, les métaux, le bois, les batteries, les piles, les meubles, le plastique, les matériaux de construction, les produits chimiques, les produits médicaux ont leurs filières de récupération et sont déjà interdits…
Pour les biodéchets les solutions envisagées dépendent poru une grande part de l’effort citoyen dont on sait combien il est dévalorisé. Premier cas, vous avez un jardin spacieux et il vous suffira de composter vous-même vos déchets et de continuer à payer votre contribution au « ramasseur » qui passera devant chez vous pour rien ramasser. Il en ira différemment pour les zones urbaines : vous serez dispensé de compostage. Par contre vous devrez vous tourner vers la collectivité pour lui demander ce qu’elle a prévu pour recueillir vos biodéchets.
Sur son site, l’Ademe indique que les citadins et les personnes privées de solution de compostage individuelle devront se tourner vers des bacs de compostage collectif, ou dans des bornes de collecte qui pourront être mises en place à la manière des bornes récup’verre qui existent déjà sur le territoire. Dans certains cas, des collectes dédiées pourront aussi être mises en place. Dans tous les cas, il faudra au préalable avoir placé les biodéchets dans des contenants adaptés : des sacs en papier kraft, compostables ou des seaux réutilisables pourront être fournis par les collectivités. Mais le plus dur reste à faire : où implanter les lieux de collecte (les voisins?) ou de méthanisation (opposition garantie)…
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Pour parler « simplement », on n’est pas sortis de l’auberge !
Un exemple concret : depuis plusieurs années, probablement à titre expérimental, la municipalité a fait installer dans plusieurs quartiers au pied des immeubles des bacs de compostage ou les résidents, qui ont tous théoriquement reçu un « bio seau » peuvent (et devraient) porter leurs « déchets organiques ». Les maîtresses et maitres composteurs(c’est la dénomination des agents chargés de gérer les points de compostage) ont bien expliqué au cours de petites animations les buts et les principes du tri, en plus des affichages explicatifs aux points de collecte.
Résultats : on constater qu’à part les vieux résidents (les boomers fauteurs de trouble qui ont mangé le blé en herbe d’après les d’jeunes) et quelques personnes qui prennent la peine de venir de l’extérieur, en voiture parfois, très peu d’autres habitants des lieux s’astreignait à cette facile discipline. et le phénomène est le même au sujet du tri des déchets « noirs » ou « jaunes » dans les bacs collectifs.
En vérité, mes frères et sœurs, je vous le dis : on n’est pas sortis de l’auberge.
Je me suis rendu à Hambourg en 1997 où ma fille préparait sa maîtrise de droit Européen,elle vivait dans un appartement .Au pied de l’immeuble il y avait des bacs de compostage collectifs.Ce qui était possible en Allemagne à cette époque n’est pas réalisable en France aujourd’hui?
Ma cousine réside dans un maison individuelle avec jardin à Villingen, en Allemagne.A la même époque elle compostait ses déchets car un bac de compostage avait été mis à sa disposition!Et nous n’en n’avions pas.
Pourtant l’Allemagne est un modèle pour nos princes, quand il s’agit de réduire nos droits.
J’habite Tresses, si vous passez Avenue de Mélac vous pourrez voir des cartons en vrac sur le trottoir à coté de la poubelle jaune,pourtant la déchetterie est à 500 m!
Bonjour,
les ayatollahs verts ont encore frappé 2024 l’année compliquée pour les collectivités locales et surtout pour le citoyen lambda. Derrière le pollueur-payeur se cachent les géants du déchet et de l’emballage dont la promotion est assurée par les ayatollahs verts. La réalité qui comme on le sait prend l’escalier alors que le mensonge prend l’ascenseur va bientôt arriver sur notre palier. Le consommateur-payeur lourdement frappé par l’inflation constate l’envolée des prix sur la collecte des OMR, résultat normal puisque la taxe sur les activités polluantes TGAP elle aussi prend l’ascenseur. Selon AMORCE, la TAGP associée à l’incinération va augmenter à 12 €/t en 2020 à 25 €/t en 2025. En ce qui concerne l’enfouissement le coût de la TGAP va augmenter de 25 €/t en 2020 à 65 €/t en 2025.Pour réduire la facture les collectivités locales sont contraintes de réduire la quantité de déchets coûte que coûte. Selon l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), les biodéchets des ménages représentent 40% des ordures ménagères résiduelles, soit 18 millions de tonnes par an.
À 90% ces biodéchets sont encore majoritairement envoyés à l’incinération ou à l’enfouissement, le producteur de ces biodéchets paie la TGAP.
La seule donnée ignorée par les grands mamamouchis qui nous gouvernent, ou pense le faire, c’est la quantité de méthane qui ne sera plus récupérée avec la dispersion des composteurs le gaz méthane étant 23 fois plus polluant que le co2 que ces lois sont censées faire diminuer. Seuls les composteurs où la fermentation anaérobie est évitées par brassage mécanique ne produisent que du CO2 de la chaleur et de la vapeur d’eau. Les processus de compostage, outre du compost, génère de la chaleur, de l’humidité, et du CO2 (le fameux cycle de la matière organique). Les bactéries consomment de grandes quantités d’oxygène lors du processus. Si la matière est mal mélangée ou mal oxygénée, il peut se produire des poches anaérobies qui vont produire du méthane et des gaz soufrés, l’odeur devient alors forte et le bilan environnemental catastrophique. Et je ne vous parle pas des rongeurs attirés par le pain !
Pas grave du moment que vous payez pour de bons ou mauvais prétextes, les grands mamamouchis qui nous gouvernent oublient, quand ça les arrange, que le seul déchet qui ne pollue pas est celui que l’on a pas produit à la source.
Mais ça c’est contraire au business du déchet et de l’emballage, On a les amis que l’on choisit et le cri du billet de100 € apaise tellement les scrupules.
Bonne journée
Je possède un jardin avec un composteur que j’utilise pour les déchets ménagers. Je le crie haut et fort !
Je dépose le verre dans les bacs prévus à cet effet à 500 mètres de chez moi. Je le crie haut et fort !
Je vais régulièrement à la déchetterie pour vider tous les déchets verts. Je le crie haut et fort !
Je sors la poubelle jaune une fois par mois pour vider les pubs que je n’ai pas demandées. Je le crie haut et fort !
Cela n’empêche pas les impôts indirects de me ponctionner de 420 euros par an de taxes d’ordures ménagères !
Je vis seul ! Si ce n’est pas du racket, je m’en étouffe à force de crier haut et fort !
Alors il me reste mon bulletin de vote qui n’ira pas à la poubelle mais dans l’urne de l’espérance….
Bonjour !
Aaaaah ! Les poubelles ! ! ! !
C’est un certain Eugène … Poubelle, préfet de Paris qui imposa cet outil dans lequel nous mettons tous nos déchets … du même nom ! Sauf, qu’à l’époque (1884), la quantité était certainement restreinte, la Consommation étant Parcimonieuse et non affublée de l’adjectif Grande ! ! Le recyclage à l’extrême de la trame étant dans les mœurs, les résidus étaient alors faibles et finissaient en majorité dans les vastes et goulues cheminées … qui n’émettaient point de particules fines (contrairement aux dires de la vedette parisienne!) !
Certes, dans ma commune (700 habitants), dans les années 1960 à 1990, le service-poubelle était assuré par la mairie qui déléguait l’exercice à un employé, lequel collectait et incinérait sur un terrain communal. Ce terrain est devenu une magnifique aire de pique-nique très prisée et, contraints, nous avons alors versé notre obole au Sémoctom ! !
Oui, J-M, ainsi que tu le sais, ce vaste sujet est devenu mon dada de senior, non point par amour de la chose si ce n’est la récup, mais par effroi devant l’inflation des appels semestriels de la comcom, inflation qui n’a d’égale que le nombre croissant de dépôts sauvages décorant notre belle campagne. Le département va pouvoir récupérer ses balises car il est désormais possible de tracer un itinéraire sportif grâce à ces repères colorés ! !
Revenons à ce tri soigneux… imposé à l’usager, dont tu nous narres si bien la réalité … sauf que, comme les dirigeants actuels de la structure locale, tu oublies qu’en 1982, nous étions dotés d’un système au top avec yeux électroniques qui effectuait à merveille le tri recherché. En présentant tes vœux à l’Ancien de Camblanes (33), ravive sa mémoire : il t’en sera reconnaissant !
Le compost et cette « merveille » de composteur : un miracle issu (non, pas de Lourdes!) des cervelles énarquiennes en ébullition … sauf que ma grand-mère et mon arrière grand-mère qui n’avaient pas d’ordi ni de portable, connaissaient leur tas de terreau au fond du jardin (à coté de la cabane « très privée » !) où finissaient tous les restes, en partage avec la basse-cour. Un brassage régulier, suivi d’un transport sur la future planche de salades annonçait l’arrivée de l’hiver ! Si, aujourd’hui, je peine sur ce clavier, c’est grâce à la bonne cuisine de Mémé et ses merveilleux légumes. Et oui, Mémé ne connaissait pas SÉMOCTOM et ses trouvailles …payantes car elle avait aussi son brûlot! !
Et tout le monde était écolo ..sans le crier et sans em….er le petit Peuple ! !
La formation au tri et au composteur : de belles réunions très vivantes où un « commercial » nous a vanté les mérites et réussites de l’objectif … en nous citant en références positives les usagers charentais. Or, en lisant @J.J., je constate que nous avons été floués. Merci aux charentais intervenants … sans Cognac ! ! !
«Quelques jours avant la clôture de 2023 est tombé. Il concerne l’obligation de déposer hors des poubelles « normales » les biodéchets ménagers »
Un petit bémol en négatif : la nouvelle a près de trois ans, ce qui a réveillé le SÉMOCTOM qui a mis en route la réplique mais il semble que le relais des maires est fait long feu. Il est vrai qu’ils étaient captivés par la disparition de la taxe d’habitation !
Cette mesure comporte d’autres volets notamment la fin des collectes en porte-à-porte … pour éviter la pesée !
Nous avons eu droit à une démo de collectes par automate de bacs collectifs : il y a « anguille sous roche » !
Un peu de marche nous attend !
Toujours sur les biodéchets, le gaspillage et la prévention de l’excès d’emballage sont à réfléchir :
– prendre trois feuilles sur un chou et jeter la pomme est anormal : revoir le menu !
– acheter un article sur-emballé engendre des frais de collecte : soit proscrire l’achat, soit ramener l’emballage au vendeur ( problème simplement déplacé !), soit signaler son erreur au vendeur, soit préférer le vrac (avec une certaine attention !)
Bien sûr, les solutions-campagne ne sont pas forcément transposables en ville, mais « ça, c’est une autre histoire ! ! »
Amicalement