La Maire de Romans s’est largement exprimée sur le drame qui indirectement a frappé sa ville. Elle a toujours eu une attitude digne, lucide et marquée par le souci de ne pas jeter de l’huile sur les braises d’un feu allumé par les pyromanes s’érigeant en pompiers. Il n’est pas inutile de le reconnaître car encore une fois la connaissance de la réalité locale l’emporte sur toutes les interprétations nationales relevant de l’exploitation pure et simple d’un fait divers dramatique. Sa vision du contexte a le mérite de la sincérité et de la mesure.
Lorsqu’elle évoque le quartier vers lequel se dirigeait le cortège elle souligne que « sur plus de 4500 habitants » elle évalue à une « cinquantaine de personnes » le nombre de ceux qui pourrissent la vie collective. Ce constat mériterait d’être repris car bon nombre de maires savent qu’il suffit dans une commune ou un quartier de quelques irréductibles pour détruire tous les efforts entrepris pour maintenir la qualité du vivre ensemble. Ce phénomène de la « minorité » imposant sa volonté à une majorité parfois indifférente mais souvent apeurée par des comportements violents appartient à la vie d’absolument tous les élus locaux.
Ces groupes qui se constituent sur la base de considérations différentes ne possèdent pas tous
des prénoms issus de la culture arabe. Loin s’en faut. Dans des localités où ne vivent aucun immigré les incivilités, les agissements contraires à la loi figurent au menu quotidien des maires créant un sentiment d’insécurité amplifié par les références nationales. Ces groupes informels échappent à toutes les politiques à la fois par refus de leur part qu’à cause de la difficulté par tout ce qui est institutionnel de les approcher. Lorsque le rassemblement devient une bande la catastrophe menace. Les mineurs ou les adultes qui fréquentent ces « groupes » y viennent pour des raisons diverses.
La Maire de Romans les a énumérées : « faiblesse ou inexistence de l’autorité parentale » ; « trafics divers lucratifs » ; « besoin de se parer d’une identité » et surtout elle a ajouté ce qui est essentiel « problèmes psychologiques et même psychiatriques graves ». C’est la première fois qu’une élue évoque cette cause de comportements violents ou marginaux. L’extrémisme sous toutes ses formes a des racines puisant leur force dans des défaillances mentales plus ou moins fortes. Dans les phénomènes sectaires ces errances sont par exemple évoquées alors que dans les adhésions à des conceptions religieuses extrémistes ce n’est jamais évoqué.
Elle a évoqué également abordé le sort des mineurs en déshérence. Encore une fois les exploiteurs des événements prônent pour satisfaire l’opinion dominante des mesures qu’ils pensent miraculeuses alors qu’elles existent déjà. Pour les mineurs l’article 227-17 du code pénal, punit de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende « le fait, par le père ou la mère, de se soustraire, sans motif légitime, à ses obligations légales au point de compromettre la santé, la sécurité, la moralité ou l’éducation de son enfant mineur ».
Les obligations légales auxquelles cette incrimination fait référence sont celles qui s’attachent à l’autorité parentale, dont les finalités sont évoquées à l’article 371-1 du code civil : protéger l’enfant dans « sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement (…) ». Elles sont appliquées dans les faits après des actes répréhensibles commis par des mineurs mais on ne le sait pas ou on fait semblant de ne pas le savoir.
Les départements ont la charge de prendre en compte les décisions de justice et elles s’accumulent. Personne ne veut voir une évolution dramatique du secteur de l’enfance et de l’adolescence. Le nombre de jeunes de tous les âges et de toutes les origines placés dans les services d’aide sociale à l’enfance en Gironde ne cesse de croître en Gironde.
Le Président selon une gradation allant de l’accompagnement au domicile des parents au placement par un juge dans des structures adaptées a sous sa responsabilité environ 12.000 enfants (de 8 jours à 21 ans) . Tous sont suivis par les services départementaux et 5.800 d’entre eux sont placés dans des familles d’accueil, par décision de justice. Les structures manquent de personnel qualifié et le département recherche 150 familles d’accueil pour faire face aux obligations édictées par les juges.
La malhonnêteté consiste à insinuer que ce sont des enfants de familles immigrées ou précarisées. La déstructuration familiale avec parents isolés constitue la cause la plus courante des déviances constatées chez les jeunes concernés par l’ASE. La maltraitance physique ou psychique en est une autre. L’abandon pur et simple existe aussi. Là encore les conséquences psychiatriques ou psychologiques s’aggravent d’autant que les lieux d’accueil dépendant de l’État manquent !
Le refuge du groupe identitaire prend alors sa vraie signification.
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