Depuis des décennies les Néo-Zélandais impressionnent le monde du rugby de l’hémisphère nord. Tant chez eux que lors des tournées en Europe, ils dézinguent toutes les équipes qui se présentent devant eux. L’équipe des antipodes impressionne par sa maîtrise du jeu, sa technique, sa forme physique, son habileté et son sens du détail. Les écarts de points entre eux et leurs adversaires sont souvent impressionnants. Ils entretiennent une légende. La même que celles des ogres que l’on craint de croiser sur un chemin que l’on sait par avance déjà pentu et exigeant. Les Bleus sont parvenus à enrayer une statistique des confrontations très cruelle avec 48 défaites (80 %) sur 63 matchs disputés. Les pauvres Namibiens n’ont même pas rêvé de pareil exploit.
La noirceur de leur desseins lorsqu’ils entrent sur une pelouse où pas un seul instant ils songent à se comporter en moutons, date du XIX° siècle. Les « Néozeds » comme disent les possesseurs de l’argot rugbystique porteraient avec leur tenue noire le deuil de leurs adversaires tombés au combat. Un tantinet présomptueux puisque justement le qualificatif d’All Blacks ne viendrait que d’une coquille de presse.
En 1905, lors de leur première tournée en Grande Bretagne, les avants des « Originals » (première sélection officielle) avaient fasciné par leur vélocité, leur agilité et leur puissance. Un journaliste anglais aurait déclaré « They are all backs » ce qui pour ceux qui comme moi ont appris l’anglais avec Mme Tauzin « Ce sont tous des arrières ». A l’impression du journal, on aurait retrouvé une autre version car la phrase se serait transformée en « They are all blacks. » c’est à dire « ils sont tous noirs. » Cette anecdote détruit en partie le roman noir du rugby actuel même si ça n’a jamais été prouvé.
Face à leurs adversaires ils entretiennent ce climat de combattants impitoyables prêts à briser le moindre rêve de gloire de leurs opposants. La tradition fait qu’un joueur d’origine maorie conduisent une danse rituelle et guerrière de ce peuple originel en Nouvelle . Le haka se pratiquait en période de fête ou à l’annonce de déclarations de guerre permettant aux tribus de se jauger. Est-ce l’effet de cette chorégraphie menaçante mais en cinq minutes la confrontation avec la Namibie était pliée. Pas le temps de réaliser que la menace se transformait en actes ! Les cinq premières minutes reflétaient très vite l’écart entre les « Tout noir « et les « Blancs » d’un soir. L’enfilage de « perles » débutaient.
La Coupe se remplissait de points de manière méthodique sans que le public toulousain n’y trouve son compte. Le bonus sonnait après une vingtaine de minutes de jeu effectif. Le match d’entraînement devint en effet vite ennuyeux tellement il était disproportionné. Dans le fond la confrontation entre les Bleus et les Uruguayens avaient eu l’avantage de l’indécision. Celle que les « Tout noir » dominaient de la tête, des épaules, du mollet et de la main n’avaient pas cet intérêt. McKenzie qui avait le privilège de porter un prénom laissant planer, à une lettre près, le doute sur ma participation à une démonstration disproportionnée, slalomait sans aucun problème entre des adversaires figés. La grande vadrouille, version attrape-moi si tu peux ne cesserait qu’avec un ultime coup de sifflet anglais.
Courant après un ballon insaisissable, car travaillé au noir en permanence, les Namibiens ne savaient où donner du placage. Un vrai calvaire pour une équipe incapable de tenir le rythme et de colmater les multiples brèches créées avec un grande facilité dans sa défense. Les « Néozeds » enquillaient les essais avec une dérisoire facilité. Le film du match défilant sur « l’écran noir » provoquerait des nuits blanches aux joueurs namibiens. Le scénario catastrophe imaginé par les producteurs n’avait rien de surprenant et donc de captivant.
« They are all backs » avait soit-disant écrit le journaliste british. Ils furent en effet tous des arrières percutants et véloces face à des Namibiens courageux mais trop limités physiquement et techniquement pour offrir autre chose que du placo-plâtre à une escouade de perce-murailles. Un vrai « cauchenoir » Avec 123 points encaissés en deux matchs et celui de la France à venir, ils risquent de rentrer chez eux avec des valises en surpoids. Le classement de la poule se jouera désormais dans les deux confrontations des favoris avec l’Italie…
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Après cette démonstration des blacks qui en ont fait voire de toute les couleurs à la Namibie , on peut dire que le black est d’ équerre .
Si Lavilliers et Nicoletta avaient des » idées noires » , que pour Johny , « noir c’ est noir, il n’ y a plus d’ espoir » et que pour les Rolling stones , il fallait » pain’t it black », que penser de l’ outrenoir de Soulages ?
La réponse du philosophe Frédéric Lenoir peut être ?
Je vais boire un petit noir et ça va s’ arranger .
Cordialement .
@ à mon ami Alain.e…
Pour ne plus broyer du noir, en effet, rien ne vaut une petite » gnole… » !