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Compétitions sportives et politique sont indissociables

Les liens entre le sport et la géopolitique ou celle de la plus petite échelle existent depuis que les compétions ont été créées Dans l’Antiquité en Grèce les édiles se servaient des athlètes, des pugilistes les plus célèbres pour asseoir leur renommée ou leur pouvoir. Les rivalités entre les grandes cités ont été exacerbées lors des fameux Jeux Olympiques qui rassemblaient des concurrents des villes ou des provinces. La récupération politique a toujours existé et elle n’a jamais été aussi développée. Et le nier c’est tout simplement tenter de justifier des non prises de position rentables.

Lors du congrès de Neuchâtel, le 25 novembre 1975, le président du Comité international olympique (CIO ), Juan Antonio Samaranch dont les idéaux n’étaient pas d’une grande clarté, avait déclaré : « Nul doute que les compétitions sportives, et en particulier les Jeux Olympiques, reflètent la réalité du monde et constituent un microcosme des relations internationales. » Il n’y a pas eu une seule séquence olympique dans l’histoire sans interférence plus ou moins accentuée. Et il en va ainsi de tous les grands rendez-vous internationaux où fleure le nationalisme. 

Les dirigeants de tous les États se servent de l’impact médiatique des compétitions pour régler leurs comptes, pour montrer leurs « muscles » ou pour se procurer une notoriété salutaire. La République Démocratique Allemande en aura été l’illustration parfaite. Les usines à champions avec leurs excès en matière de dopage servaient uniquement à consacrer la partition germanique. En montant sur le podium les médaillés contraignaient les Occidentaux à accepter un drapeau et un hymne refusés ailleurs.

En 1967 j’ai eu la possibilité de séjourner en RDA. Dans les discussions sur le développement du sport mes interlocuteurs ne faisaient pas mystère de leurs objectifs. Une détection très précoce, une formation quasiment militaire, une utilisation optimum des capacités et un statut privilégié pour les plus compétitifs constituaient les étapes successifs de la création d’une « armée » présente dans toutes les disciplines.

Chaque médaille représentait selon les dirigeants d’alors une victoire indispensable à la survie de leur pays sur la scène internationale. Dans le cyclisme si les équipes nationales n’existent pas officiellement elles prolifèrent via les Emirats Arabes Unis, l’Azerbaïdjan ou Bahreïn et un jour la Chine ! 

Plus récemment lors d’un voyage en Ouzbékistan alors dirigé d’une main plus que ferme par Islam Karimov j’ai découvert une autre forme de vampirisation du sport à des fins politiques. Dès notre arrivée à Tachkent, alors que notre périple était purement privé et touristique, une « demande d’audience » plus que surprenante nous attendait à l’hôtel. Les responsables de la Fédération de Kourash nous offraient une réception dans notre hôtel. Une démarche surprenante car aucun des élus présents n’avaient entendu parler de cette sorte de lutte dans laquelle est que les adversaires se saisissent de leur adversaire au moyen de serviette.

Dynamique, spectaculaire ce sport que l’on pratique avec une sorte de kimono s’apparente au judo. Même s’il est plus ancien il n’en a pas la notoriété. Karimov avait promis à son peuple qu’il en ferait une discipline olympique ! Chaque fois qu’ils le pouvaient les dirigeants de la plus populaire des fédération ouzbek pratiquaient un lobbying sur les groupes susceptibles de les aider à internationaliser leur passion. Durant tout le voyage ils nous gratifièrent dans les grandes villes (ra exemple sur la grande place vide de Boukhara) de longues démonstrations et de rencontres tentant de nous persuader des qualités de cette variante du judo !

Ils avaient créé de grandes tournois factices avec des lutteurs recrutés pour représenter des pays n’ayant qu’une poignée de pratiquants. La France n’ayant aucun licencié puisqu’il n’y avait ni club, ni structure nationale les visiteurs du soir souhaitaient simplement que nous les aidions à implanter le Kourash. Le pouvoir ne reculait devant rien. Il organisa avec le soutien de l’UFOLEP une compétition totalement « importée » dans un gymnase de Mérignac. La fille de Karimov en avion spécial vint y remettre les médailles.

Les tournois internationaux, championnats continentaux et mondiaux se déroulent désormais régulièrement à travers le monde. Son introduction récente aux jeux asiatiques et africains en tant que sport de démonstration le pose comme un futur prétendant aux J.O. Un ancien judoka et samboïste célèbre dans son pays Komim Yusupov a réunifié les différents styles régionaux de lutte et en a fait un sport international, codifié et exportable sur toute la planète. C’est ainsi qu’est née, l’International Kourash Association (IKA), nouvelle fédération internationale qui compte, en 2007, 82 nations affiliées dont la France ! Des millions de dollars ont été investis pour obtenir ce résultat strictement politique. Qui sait si un jour on ne retrouvera pas le Qatar comme pays organisateur !

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Cet article a 11 commentaires

  1. J.J.

    Je regrette de n’être pas un amateur de football car je ne pourrai pas boycotter la coupe du monde ! Je suis frustré.

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à mon ami J.J.
      Nous serons 2 frustrés (c’est toi qui gagne au titre du masculin…)

      1. Laure Garralaga Lataste

        Sans rancune…

  2. Laure Garralaga Lataste

     » … pour montrer leurs « muscles »… »
    Cette année, au Katar, ce sont les muscles « des forçats de la terre » -vive l’Internationale- qui auront fait surgir du sable les temples érigés par ces héros morts pour ce qu’on ose encore appeler sport !

  3. christian grené

    Et les J.O. d’hiver 2029 en Arabie Saoudite, ça vous dit? Il se murmure que la France a des chances de médailles avec Josiane Balasko, Marie-Anne Chazel, Dominique Lavanant, Michel Blanc, Christian Clavier, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte… et moi.

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à mon très cher ami christian qui…
      me prête vie… ! ! ! Jusqu’en… ! ! ! 2029…………
      Aurais-je encore la FORCE… !… de tenir encore la plume… ? !

    2. Laure Garralaga Lataste

      @ à mon mi christian…
      Mais que viens-tu faire dans cette galère… ! ! !
      Non ! Ce n’est pas moi qui parle… c’est presque du …
      Devinette… c’est presque du… ?
      Un indice…il est… GRAND… !

    3. Laure Garralaga Lataste

      à mon ami christian…
      Puisque je ne figure pas dans ta liste… « Tu as douté de moi » !…
      Sans rancune………

  4. christian grené

    Je viens d’appeler Jean-Claude Killy, qui fêtera ses 83 hivers l’an prochain, et il m’a dit: « Pour ta Laurita à Doha, c’est tout bon: »

  5. christian grené

    Et m…! Je voulais dire à Ryad, station de sports d’hiver bien connue. Comme ça, c’est mieux Laurita?

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à mi amiguito christian…
      Ni Doha… Ni Ryad… Je n’ai plus l’âge de patiner, et encore moins de skier surtout… sous un soleil de plomb… ! Tu me prends pour une gourde… ?
      Si tu me proposais du Ukulélé… Je dirais tout de suite… OK ! ! !
       » Bonne nuit les petits… « 

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