Depuis plusieurs années la dérive de l’utilisation des réseaux sociaux ne cesse d’accroître les dangers sur les choix que les électrices et les électeurs peuvent effectuer dans les démocraties ou sur le maintien au pouvoir de dictateurs de tous poils. Les critiques inaudibles car refusées par les utilisatrices et utilisateurs, ne permettent vraiment pas d’espérer une amélioration d’une situation inquiétante. Nul ne sait vraiment si l’élection présidentielle française ne sera pas impactée par des stratégies du type de celle que l’on a trouvée dans la campagne américaine.
Quelle que soit l’appréciation que l’on porte sur les grandes entreprises qui possèdent ces « outils » de communication d’envergure mondiale il faut admettre que leur influence peut être encore « encadrée » pour peu qu’il existe une volonté politique. La très grande majorité des utilisatrices et des utilisateurs n’émettent pas des positions dangereuses. Il leur est même souvent reproché de diffuser majoritairement sous leur responsabilité des banalités personnelles ou des propos que l’on peut considérer comme « acceptables ». Par contre ils laissent reprendre sans sourciller des positions mitonnées par d’autres à des fins complotistes ou de propagande.
L’existence d’officines ayant en charge ce type de messages ne fait plus aucun doute. Des équipes autour de toutes les personnalités qui comptent, se chargent de cette intoxication ressemblant à cette du monoxyde de carbone : inodore, incolore mais terriblement dangereuse. Le nouveau combat militant, devient pour moi, d’avoir le courage de rectifier, de proposer d’autres analyses, de refuser de céder à la facilité de l’indifférence. Le vrai problème réside dans le fait que pour pouvoir lutter avec ces « monstres » des temps modernes renforcés par les télés perroquets toutes aussi insidieuses, les moyens manquent.
Les forces du monde du profit et même si c’est désuet d’utiliser ce mot, du capital ont compris depuis longtemps qu’il leur fallait directement ou indirectement maîtriser ce système « merdiatique » aux multiples facettes. Ils investissent actuellement dans des « groupes » multimédias pour se doter (ou doter ceux qu’ils soutiennent) des outils indispensables pour éviter la perte de leur vrai pouvoir. Le tendance s’accélère. La « presse » au sens large, contre-pouvoir indispensable, a bien du mal à conserver ce statut vis à vis des puissants.
Lors de la grande messe rance de « Z » journalistes admis ont été pris à parti. Le présentateur du journal de 20 heures sur TF1 (que je regarde plus depuis des décennies), a été traité de « connard ». Ce n’est pas nouveau et la stigmatisation des personnes « critiques » a toujours constitué une constante des pouvoirs autoritaires de toute nature. Le pire ne vient pas toujours des personnes en vue mais des entourages et de fanatiques chauffés à blanc. Cette stigmatisation de certaines « professions » de certains « acteurs » de contre-pouvoirs a constitué une constante dans la montée du fascisme. Elle n’a jamais été aussi en vogue.
Les organisateurs du meeting « Z » avaient par ailleurs pris la précaution de produire et de gérer les images de leur leader. Les chaînes de télé qui retransmettaient en direct ont accepté de les utiliser avec simplement placé durant quelques minutes, un bandeau constituant selon eux une mise en garde suffisante sur leur origine. Toutes étaient à l’avantage de la cause de « Z » et le procédé à parfaitement fonctionné. Plans larges de la salle sur mesure, tri parmi les plans de coupe, gros plans calculés selon les phrases clés du discours :une leçon de propagande camouflée en information. « Z » connaissant bien le système a donc réussi son « opération » reconquête.
Comme pour les réseaux sociaux la tendance actuelle réside dans la dépossession (assez facile devant leur passivité consentante) des contre-pouvoirs de leur capacité à critiquer ou à présenter autrement les éléments de réflexion démocratique. Trump a poussé cette logique à l’extrême et il n’y a aucune raison que ses principes ayant détruit ce qu’il restait de la démocratie américaine ne traversent pas l’Atlantique. L’ex-président avait annoncé le lancement de son propre réseau social, baptisé Truth Social. Cette initiative vise contourner Facebook, Twitter et YouTube qui l’ont exclu depuis l’assaut meurtrier contre le Capitole mené par ses partisans le 6 janvier 2021.
Il avait recueilli 300 millions de soutiens financiers pour cette opération. L’entreprise qui doit donner naissance à cette plate-forme numérique ainsi que la société avec laquelle elle doit fusionner pour entrer en Bourse, ont annoncé qu’un groupe d’investisseurs institutionnels était désormais prêt à apporter un milliard de dollars supplémentaire. Une annonce qui bien entendu n’a aucune chance d’être effectuée dans notre pays à une autre échelle. La loi sur le financement des campagnes électorales a de mauvais jours devant elle…
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Assisterons-nous, impuissants, à l’élargissement mondial de ce que nous appellerons « une trumperie » ? Mon ordi, connaissant l’orthographe, veut m’imposer le mot tromperie… Il n’a aucun humour… ! Comme aurait dit Sophie Daumier dans la drague !
Je suis seule ce soir… avec mes rêves ? Ou mes cauchemars… !
Réveillez-vous mes amis-es… « la peste brune avance… » !
Signer : « la pythie ».
Que veux-tu que nous rajoutions au constat dressé par ce cher Jean-Marie. Il dit tout haut ce que nous pensons ici bas. Vrai! La peste brune avance à petits pas…
Amiga mia, tu es franche comme Laure.
Abrazos.
bonjour,
Dans un monde où la communication prend le pas sur l’information, le nombre de communicants explose et le nombre de journaliste se réduit. Le Pew Research Center publiait en août 2014 le résultat des statistiques des emplois aux États-Unis.Le nombre de journalistes a baissé de 17 % au même moment où le chiffre des communicants augmentait de 22 %, et on constate qu’aux États-Unis les communicants sont quatre fois plus nombreux que les journalistes. On comprend mieux l’ampleur du travail qui reste à faire pour les journalistes, ou plutôt le travail qu’il reste à faire pour ceux qui préfèrent l’Information à la Communication.
Comment faire la différence entre communication et information?
Le mot Information, en journalisme, désigne tout élément d’une histoire ayant été vérifié, validé, en opposition à une rumeur, un bruit de couloir.
Le mot communication, en journalisme (comme en marketing ou en politique), désigne tout élément de discours ayant été produit à des fins précises, vendre un produit ou appuyer une thèse.
Il en résulte Information ≠ Communication et Journaliste ≠ Communicant
On constate ( navrés) le changement introduit par les réseaux (dits) sociaux. Les journalistes ne sont plus les seuls maîtres de la hiérarchisation de l’information. Un monde parallèle, dont font partie les réseaux sociaux, dicte également les tendances. Il est très difficile, pour un journaliste, de voir que Twitter, Facebook et internet parlent d’un sujet sans qu’il se sente obligé de le traiter. Le jeu des communicants réside donc dans la création d’évènements plutôt artificiels pour créer du » buzz » sur les réseaux sociaux contraignant de fait les journalistes à en parler. On assiste donc à une communication qui se transforme en pseudo information qui de se fait se révèle en fausse vérité ni vérifiée ni validée en recoupant les faits.
Pour compliquer le tout certains merdias produisent de la communication comme le fait l’empire merdiatique Bolloré en travestissant des journalistes en communicants plaidants pour les causes mises en avant par leur patron.
Nous nous éloignons chaque jour un peu plus de la charte de Munich héritièrede la Charte des devoirs professionnels des journalistes français écrite en 1918 et remaniée en 1938. Pour mémoire l’article 1 des devoirs des journalistes précise: « Respecter la vérité, quelles qu’en puissent être les conséquences pour lui-même, et ce, en raison du droit que le public a de connaître la vérité. » et dans l’article 9 « Ne jamais confondre le métier de journaliste avec celui du publicitaire ou du propagandiste ; n’accepter aucune consigne, directe ou indirecte, des annonceurs. » Et pour finir le meilleur à l’article 10 « Refuser toute pression et n’accepter de directives rédactionnelles que des responsables de la rédaction. »
Je crois que tout est dit. Albert Londres disait » Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie. » Je ne pense pas qu’il aurait été salarié chez bouygues, Bolloré et autres.