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On n’a pas tiré l’enseignement des primaires

La mode des primaires revient à toute allure dans le système médiatico-politique. Copies de cette méthode américaine pour désigner les candidat.e.s des deux grands partis inévitablement conduits à s’affronter elles n’ont absolument pas le même sens en France. Si l’on se fie aux annonces multiples et plus ou moins avariées qui se succèdent ont finira par avoir une bonne vingtaine de prétendant.e.s à ce que l’on pense être l’onction populaire. Pourtant jusqu’à présent aucun des désigné.e.s par ce système n’a gagné l’élection. Bien au contraire.

Depuis plus d’un demi-siècle et le choix d’élire le « Roi de la République » au suffrage universel nous vivons sur un mythe démocratique voulant que l’élection présidentielle serait « la rencontre d’un homme (nul n’envisageait alors qu’il puisse s’agir d’une femme) et d’un peuple ». En fait les partis laissent accroire qu’un choix préalable est un facteur accru de réussite alors qu’aucun des Présidents élus a eu recours à c qui constitue un handicap plus qu’une force.

Dans la France parcellisée par le système de la proportionnelle permettant aux leaders de survivre à toutes les péripéties électorales l’organisation de primaires constituent en effet un leurre. Le temps passé par les particpant.e.s à cette improbable course à une désignation constitue un premier handicap. Il faut y ajouter que le débat (ou le pugilat selon les partis) accentue les fissures dans le camp des tenants des mêmes valeurs. Les traces sont indélébiles et fragilisent considérablement la crédibilité de l’heureux.euse élu.e.

Le combat de ce préambule a démontré au moins à gauche que comme à droite il déchaînait les coups bas et plus encore les trahisons ultérieures. Benoït Hamon largement vainqueur ne s’est jamais remis de la défiance des caciques de son propre parti. Ce qui avait fait sa force (58,69 % des voix) devint rapidement une faiblesse catastrophique. Le 29 janvier 2017, à l’issue du second tour de la primaire auquel avaient participé plus de 2 millions d’électeurs,il l’avait emporté face à Manuel Valls et était devenu le candidat officiel du Parti socialiste et de ses alliés pour l’élection présidentielle française de 2017.

Alors que tous les candidats s’étaient engagés à soutenir le vainqueur de la primaire, quel qu’il soit, deux d’entre-eux, François de Rugy et Manuel Valls, annoncent après la victoire de Benoît Hamon soutenir Emmanuel Macron. Le ralliement de Jadot candidat groupusculaire dans les sondages (2%) coûta 400 000 € de remboursement de la pré-campagne verte ne lui apporta rien. Aucun lien entre le résultat du match d’entraînement et celui de la compétition. On est reparti pour un scénario pouvant être pire !

Il en fut de même à droite où le 27 novembre 2016, à l’issue du second tour auquel participent plus de 4,4 millions d’électeurs, François Fillon est reconnu vainqueur (66%) face à Alain Juppé (33 %) et devient le candidat de la droite et du centre pour l’élection présidentielle française de 2017. Là encore on a vite vu que les rancœurs du premier acte serviraient le camp du duo (Macron-Le Pen) poursuivant sa route vers les premiers rôles. Il restera toujours un doute sur l’origine de la fuite ayant dézingué « Ulysse et Pénélope » mais chut ça n’a rien à voir avec la déception des participants à l’empoignade de l’ère primaire.

Bien évidemment, dans le contexte actuel de balkanisation des deux camps traditionnels, parmi les grenouilles de toutes les couleurs se voyant déjà comme le bœuf de leur camp certaines souhaitent simplement se positionner dans le champ médiatique. La participation à ce cirque permet en effet de renforcer sa notoriété personnelle et quel qu’en soit le résultat de choisir, lors du ralliement au second tour, un.e ami;e qui ne vous voudra ensuite que du bien. La profusion des vocations élyséennes rend ce processus extrêmement suspect.

Il est donc normal que les plus « populaires » refusent de se positionner en attendant que le puzzle actuel se disperse et s’épuise dans des guerres intestines…primaires. Un trio (Macron, Le Pen, Mélenchon) ne bougera pas d’un iota et le quatrième ( Bertrand) attendra patiemment que l’on vienne le chercher tant il y aura de morts et de blessés au bord du chemin après l’échauffement éventuel des esprits.

Mais dans le fond pour paraphraser une saillie prêtée Churchill sur la démocratie il est possible d’affirmer que « les primaires sont un mauvais système, mais elles sont le moins mauvais de tous les systèmes »…

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Cet article a 8 commentaires

  1. Philippe Conchou

    La machine à perdre est de retour et Macron rigole…

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à Philippe
      Je ne suis pas sûre qu’il rigole tant que ça… !
      Parce que, quand la machine à baffes se met en route, comme diraient les sous doués, qui peut l’arrêter ?

  2. J.J.

    Quand j’entends un individu comme Valls se prétendre socialiste, je me demande à quoi correspond dans son cas la définition du socialisme. À moins qu’il ait confondu avec opportunisme ?

    Tout cela prouve que la Cinquième République est moribonde .
    Vive la Sixième !

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à J . J
      N’oublions pas qu’avant de mourir, le taureau (el toro) peut… encore faire mal !
      Et peut-on faire confiance à une république qui n’est pas encore née ?
      Je n’ai pas écrit encornée…, mais ça pourrait être ça, comme l’est cette 5e qui se meurt !

  3. Laure Garralaga Lataste

    La TRAHISON ?
    Je l’ai connue et j’ai payé !
    Avant de toucher les rives « du grand fleuve tranquille », j’ai eu le temps de connaître, de vivre et d’apprendre ainsi…
    Que  » tu es le pire ennemi de ton meilleur ami « .

  4. faconjf

    Bonjour,
    beaucoup de nuages d’orages s’accumulent à l’horizon rendant incertains les plans sur la comète de toutes ces candidatures avortées ou pas ( tautologie, truisme ou lapalissade ).
    Sur le plan sanitaire il va falloir se prononcer au sujet du « pseudo » vaccin obligatoire ou pas… La résistance passive des antivaxx pourrait bien devenir active. Le reconfinement en septembre pourrait finir de disqualifier O. Veran et son staff, si la stratégie vaccinale n’atteignait pas son but. La fermeture des lits d’hôpitaux se poursuit 1 800 lits fermés en 3 mois selon FO. En 1981 on comptait 731 lits pour 100 000 habitants en 2020 il en restait 378 !
    Au plan économique le national et l’international se combinent pour faire monter la mayonnaise. L’inflation cet impôts sur les pauvres, revient au galop sur fond de pénurie globale. Le peu d »industrie qui nous reste souffre atrocement des difficultés à trouver de la main d’œuvre qualifiée ou pas… Les composants électroniques sont en rupture frappant même la fabrication des cartes à puce. Les matières premières sont en grande tension bois et métaux connaissent une hausse des prix colossale. Le secteur bancaire est au bord de l »asphyxie étranglé par les taux négatifs.
    Au plan social la rentrée de septembre va se faire au rythme soutenu des plans sociaux, la fin du quoi qu’il en coûte va être douloureuse. Les injonctions de Bruxelles pour repousser l’âge de départ à la retraite obligent le gouvernement à prendre des décisions saignantes. Les matraques vont chauffer sur les ronds-points.
    Les grandes manœuvres sont en cours dans les états-majors des partis politiques tout le monde veut la place. Ou à tout le moins beaucoup de suffrages dans la mère des batailles tractant mécaniquement le résultat des législatives. Condition nécessaire pour pouvoir prendre la part du lion des 130 millions d’€ octroyés par l »état pour le financement des partis politiques. Dans leur grande sagesse les législateurs, premiers intéressés à la distribution, ont prévu une répartition en fonction des suffrages exprimés et au nombre d’élus l »abstention ne les concerne donc pas.
    Les médias vont retentir des clameurs de scandales révélés ou pas … Pas de soucis coco vérité ou pas … ça fait monter le tirage.
    Bonne journée et n’oubliez pas c’est les soldes consommez, consommez et consommez encore!!!

  5. LAVIGNE Maria

    Panier de crabes ! Nous n’en pouvons plus de ces opportunistes imbus de leur petite personne

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