Si la sécurité dans sa version la plus polémique et la plus restreinte semble tenir la vedette dans certains programmes électoraux des régionales et des départementales il en est un qui est bel et bien absent de ces mêmes documents c’est celui de « solidarité » sauf dans ceux de la majorité actuelle. Normal quand nous sommes entrés dans une société de l’égoïsme, de l’indifférence et surtout de l’ignorance de ce que recouvre cette valeur. Elle appartient pourtant à l’ADN des Départements qui sont au cœur des réponses à la crise sociale.
La République après la dernière guerre mondiale et sur la base des prescriptions du conseil national de la résistance avait admis le principe clé d’une vie collective apaisée. Toutes les initiatives prises dans les premiers mois de la Libération reposaient sur la nécessité de construire une réponse solidaire face aux aléas de la vie : altération de la santé, droit à pension de la fin de carrière professionnelle, perte d’emploi, diminution de l’autonomie, aide à l’enfance maltraitée ou abandonnée.
Une grande partie de ces acquis considérés comme indispensables ont été modifiés, bouleversés, altérés au fil des dernières décennies et transférés de fait vers les collectivités territoriales de proximité que sont les département. Ils assument pour le compte d’un Etat qui a trouvé par ce biais là à se défausser de sa mission première consistant à garantir l’égalité entre tous les secteurs les plus lourds de l’action sociale. Et dans le contexte probable d’une crise économique latente ces responsabilités pèseront lourdement sur l’avenir de millions de Françaises et de Français.
L’autonomie des personnes reconnues handicapées ou de celles qui sont victimes des conséquences du « naufrage de ma vieillesse » constitue l’une des préoccupations premières du département de la Gironde. Tant que pour l’attribution de la prestation de Compensation du Handicap (PCH) que pour l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) le nombre de dossiers ne cesse d’augmenter en Gironde. Cette solidarité active, concrète représentera plus de 120 millions d’€ pour le PCH (1) et près de 150 millions pour l’APA à domicile ou en établissement (2) !
Du concret, du quotidien et une politique portée avec conviction et ambition qui a bénéficié de l’intérêt de multiples secrétaire d’État ou ministres venus chercher des accords de partenariat…Pas du baratin sur les estrades de campagne que sont devenus les réseaux sociaux !
Inutile de préciser que, dans ces pratiques, les 3 lettres RSA après celles que Michel Rocard avait mis en place en (RMI) il y a 33 ans à l’unanimité de l’assemblée nationale, vont entretenir le concept de gabegie financière au profit des « cassos’ », de « fraudeurs », de « profiteurs », de « fainéants » ou de « migrants exploiteurs »… En ajoutant un soupçon ou une louche de migrants on réalise de cocktail idéal.
Il est épuisant d’expliquer que le Revenu de Solidarité Active réglé aux attributaires par la CAF…. est facturé au Département chaque mois. A lui de se débrouiller pour trouver les fonds et de faire face à plus de On atteindra avec les difficultés créées par la crise plus de 260 millions en 2021 (3) sur lequel la compensation de l’État qui en fixe les modalités et le montant… n’est que de 140 millions. Il faudrait peut-être avant de hurler avec les loups de l’exclusion
Les efforts pour le retour à l’emploi avec par exemple la structure D2C Transfer installée sur le canton de Créon (4) financée par l’Europe et le département, pour l’insertion professionnelle (associations, entreprises, 200 000 heures réservées dans les marchés publics, cumul RSA et emploi saisonnier, territoire Zéro chômeurs), pour le retour à une vie sociale (alphabétisation, suivi des parcours individuels) sont constants et ne cessent de progresser. L’augmentation des personnes ayant recours à ce filet de sécurité solidaire augmentant sans cesse (réforme de la durée de l’assurance chômage) rend la tâche plus facile en paroles de campagne qu’en actes concrets. Contrairement à ce qui est affirmée sur du papier glacé jamais le nombre de personnes qui quittent le RSA n’a été aussi fort en pourcentage en Gironde.
La solidarité la plus exigeante devient celle de l’enfance maltraitée ou défavorisée. En 2020 ce sont 12 000 gamin.e.s ou adolescent.e.s qui relèvent de l’aide sociale et parmi eux 4 800 sont confiés en Gironde par la justice avec obligation de prise en charge. Là encore un « monde » secret dont on ne parle qu’à travers des reportages à sensation ou avec le prisme de l’accueil des mineurs non accompagnés (MNA) ayant été reconnus comme tel que la loi actuelle oblige à mettre à l’abri sous la responsabilité directe ou indirecte du Conseil départemental. La dépense pour ces enfants atteindra 240 millions d’€ en 2021.
Les hébergements en EHPAD ou dans les structures familiales (144 millions) ou dans les établissements pour handicapés (40 millions)….sont aussi de plus en plus importants.
Il n’y donc pas un seul d’entre nous qui n’a pas un membre de sa famille, une connaissance proche, une voisine ou une voisin qui ne bénéficie pas directement (allocation) ou indirectement (emploi) de ce superbe mot en voie d’oubli qu’est la solidarité… et dont l’avenir dépend de votre bulletin de vote !
(1) 35 000 dossiers examinés par les personnes médicales ou sociales qualifiées de la MDPH pour 8 200 personnes percevant une prestation
(2) 22 300 personnes âgées dépendantes vivant à domicile en 2020 ; 14 800 personnes accueillies au sein de familles d’accueil et d’établissements médico-sociaux
(3) Environ 90 000 personnes avec ou sans allocation dont un fort pourcentage de femmes seules avec enfants
(4) D2C a remis près de 800 personnes en situation d’emploi. Cette initiative exclusivement girondine a bénéficié de visites mlinistérielles
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La solidarité entre commune existe t’elle. Les grosses communes, moyennes et petites devraient être solidaires entre elles pour offrir aux habitants plus de services. Encore faut il savoir ce qu’est un service !
J’aimais bien les journaux papier du passé.