Dans les grands principes républicains trois mots se retrouvent en clés du vivre ensemble : la liberté, l’égalité et la fraternité. Ils sont toujours flamboyants comme les valeurs qu’ils portent mais ils ne sont plus du tout au même niveau. Si l’on prend la situation actuelle en France il faut bien convenir que les événements cruels et barbares des derniers mois ont écorné deux d’entre eux (liberté, fraternité) pour les réduire à de bonnes intentions d’une minorité attentive. Quand au troisième (égalité) il n’est plus du tout d’actualité détruit par la concurrence économique et plus encore le creusement terrible de la pauvreté ou de la précarité au nom de l’impérieuse nécessité de croissance. En fait il faudrait désormais parler « des » contraintes, « des » inégalités et même « des » exclusions.
Les premières semaines de la campagne des élections présidentielles ne sont guère rassurantes à ce sujet. Elle malmènent singulièrement des principes que l’on croyait incontournables pour presque tous les candidat(e)s à la fonction suprême de garants… de la République ! La très grande majorité de la population est par exemple indifférente aux déclarations, aux actes, aux propositions qui altèrent de fait les libertés fondamentales acquises parfois au prix de longues luttes collectives. Pour la première fois de son histoire récente des élections vont par exemple se dérouler en France en « état d’urgence » autorisant des interdictions de manifestations, comme pendant Nuit debout et la COP 21. C’est aussi la première fois que cette situation d’exception dure aussi longtemps, davantage que pendant la guerre d’Algérie. Il faut rappeler qu’il existe aussi le droit commun, terriblement renforcé, en particulier par la loi du 3 juin 2016 qui devait permettre de protéger correctement les populations. De façon presque insensible – 90 % des Français ne ressentent pas l’état d’urgence -, s’installe une accoutumance extrêmement grave pour les droits et libertés fondamentaux que l’on peut lourdement payer dans quelques mois.
Comment ne pas évoquer aussi les attaques répétées (avec l’assentiment de foules aveuglées par leur esprit partisan) contre la presse venant de la droite extrême ou de l’extrême-droite ? Si on ajoute une remise en cause quotidienne du rôle de la justice violemment prise à parti pour perturber sa sérénité et accréditer la thèse du « complot institutionnel » il y a tout lieu de s’inquiéter. Au nom du « libéralisme » de multiples atteintes à la dignité humaine ne cessent de monter dans un pays obsédé par les résultats économiques. La revendication oppressante d’une « libéralisation » toujours croissante de tous les secteurs jusque là protégés par le principe de service public, va à l’encontre de ce que le conseil national de la résistance avait souhaité. Il suffit d’avoir un brin de lucidité pour mesurer les dégâts ferait dans ce secteur clé de la vie démocratique une victoire de Le Pen ou de Fillon ! La fracture serait terrible !
Dans le tumulte des affaires au quotidien les électrices et les électeurs, obnubilés par leur soutien à des personnes, ont singulièrement oublié que l’égalité a été le socle de la révolution française. Égalité d’accès aux soins, égalité en matière d’éducation, égalité face à la justice, égalité pour la contribution au financement de la vie collective, égalité culturelle, égalité face au logement, égalité environnementale : les ambitions théoriques sont mises à mal ! Comme la société est entrée dans l’obsession de la défense de ce qui est acquis on admet désormais que les inégalités soient au contraire figées. Le terrible « je défends ce que j’ai contre les autres et pas question de leur permettre de me rejoindre ! » est ancré dans les esprits. Il génère non seulement le repli sur soi, la fin de la solidarité et plus encore une forme de haine de l’autre qui est établie comme une règle de vie. Une part de la France a peur de perdre le peu qu’elle a et de manière incompréhensible elle en confie la défense à celles et ceux qui sont responsables de cette situation.
Comme une part de la Gauche leur explique qu’il n’est pas « possible » pour des questions budgétaires de gommer ces inégalités cette France de la précarité et celles des nantis une grande partie de ces « oubliés » de la politique de l’offre vont vers du populisme facile. La France compte 5 millions de pauvres si l’on fixe le seuil de pauvreté à 50 % du niveau de vie médian et 8,8 millions si l’on utilise le seuil à 60 %, selon les données 2014 de l’Insee (dernière année disponible). Dans le premier cas, le taux de pauvreté est de 8,1 % et dans le second de 14,1 %. Au cours des dix dernières années (2004-2014), le nombre de pauvres a augmenté de 950 000 au seuil à 50 % et de 1,2 million au seuil à 60 %. Il n’existe qu’une seule proposition, celle de Benoît Hamon sur le revenu universel d’existence pouvant être mis en œuvre par étapes mesurées mais…elle est combattue au nom de la stricte logique financière.
Quant à la fraternité il est inutile d’en rajouter. Elle est moribonde face aux migrations ou aux guerres productrices de réfugiés… et elle n’a même plus le droit de cité ! Ce mot a disparu des estrades ou eds conférences de presse ! Pas rentable !
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Je suis sûr que le programme de Jean-Luc MELENCHON est plus approprié à la situation présente car dans la proposition de Hamon est la pale copie du Parti de Gauche !
Je trouve bien l’initiative du Maire de Loupiac de créer un conseil citoyen de surveillance des élus communautaires. Pour ma part je rajouterai que tous les élus devraient être surveillés par un conseil citoyen.
Salutations republicaines
Bonjour cher Jean-Marie
Tu frappes juste comme d’hab.
Je vais seulement m’arrêter sur tes trois dernières lignes en ajoutant mon très récent reportage aux 100 Photos et +, à NICE ce 10 février 2017 et le Jugement de Cédric HERROU – Les migrants – Palais de Justice de NICE (G.S.) : http://www.pertuisien.fr/flash.php?flash=83060
Très amicalement
Gilbert de PERTUIS 84120
Bonjour !
LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE ! ! Quel beau slogan, en effet, même si les jeunes le trouvent vieillot !
J’acquiesce totalement à ton propos, J-M, et au reportage de @Gilbert Soulet. Toutefois, je ne peux point écarter 2 faits … divers qui « punissent » deux beaux exemples de ce slogan : un jeune étudiant lyonnais (20 ans ! Et oui, ça existe !) tabassé pour avoir protégé deux amoureux qui s’embrassaient et qui, depuis le 11 Novembre, réapprend les gestes simples de la vie de même que le barman de l’Assemblée Nationale agressé ( 8/02/17) pour avoir secouru deux femmes âgées elles-même agressées et qui était encore dans le coma, il y a peu, avec un pronostic vital engagé ! Espérons que quelque député, fidèle et assidu des lieux osera, sur ce blog, nous apporter quelques nouvelles de ce (ces) HEROS !
Cordialement.
Attention aux faux amis, aux faux culs de campagne ! Qui donnent plus d’obligations que de droits aux pauvres cons dont je suis ainsi traitée. Ah le pouvoir il est beau, magnifique, plein allégresse.
» En toute liberte ,En toute Laicite »
» Accorde toi vite avec ton adversaire pour Eviter que ton adversaire ne te livre au Juge et que l’on ne te jete en prison »
« Amen, Je te le dis,tu ne t’en sortiras pas avant d’ avoir paye jusqu’au dernier sous »
» Si nous ne faisons pas de bonnes actions et meme si nous en sommes inconcients, nous en sommes quand meme responsables »
(Evangile selon Saint Mathieu)
Ces paroles ont ete prononcees par le Pere RUSSEL TORPOS
Au cours de son preche , Lors de la messe de dimanche dernier Celebree en l’ EGlise de Saint Denis de la Reunion . Parmis les fideles reunis se trouvait une certain FILLON
Le theme du preche est en fait une simple coincidence puisque c’est le VAtican qui determine le calendrier lithurgique des Evangiles…….
Pour une fois que le Vatican fait bien les choses et que l’évangile proclame des vérités !
Félicitations quand même à ce prêtre qui aurait pu, par « bienséance »édulcorer »les paroles de l’évangile, qui ne pouvaient mieux tomber.
Quel beau reportage nous offre Gilbert ! Ça me rappelle l’attitude des habitants de la région de Perpignan, qui accueillirent les Républicains espagnols pendant « la Ritirata ».
Il ne faut jamais désespérer du peuple.