La France a beaucoup de spécialités estivales mais la plus célèbre d’entre elles demeure l’instauration des « grandes » vacances . Elles appartiennent à l’histoire de l’école publique puisqu’il faut remonter à la 3° République pour trouver l’idée d’une interruption des cours durant la période des fortes chaleurs. Rien à voir avec les congés payés arrivés plus d’un demi-siècle plus tard mais par contre un lien direct avec la réalité sociale de l’enseignement.
En effet si Jules Ferry tente de « démocratiser » l’accès au savoir « primaire » il n’est absolument pas question de faciliter l’accès du plus grand nombre aux collèges et aux lycées. Les élites bourgeoises se protègent par le caractère élitiste de ces établissements. Les familles aisées prenant des vacances à la campagne, à la mer (peu) ou à la montage il devient important que les enfants bénéficient d’une coupure au creux de l’été. Ce qui fut fait du 15 août au 1° octobre, période durant laquelle, les propriétaires des fermes allaient surveiller les récoltes. On était sur la base de 6 semaines qui rapidement allaient évoluer car le milieu économique va vite s’emparer des rythmes scolaires.
Dans la France agricole au début de l’enseignement obligatoire on va rechigner à ne pas utiliser les enfants pour les petits travaux des champs. Une main d’œuvre bon marché que l’on va utiliser pour les moissons et les vendanges. Il faut donc selon les circonstances adapter les dates aux groupes de pression en vogue. 15 août pour un début c’est trop tard à cet égard.
En 1875, il est décidé qu’elles commenceront désormais le 9 août ; puis, à partir de 1891, le 1er août. Il y a alors deux ‘’rentrées’’ en réalité : celle du 1er octobre ( qui perdurera ) ; et celle de Pâques ( une vraie rentrée, car il restait environ quatre mois de classe avant les « grandes » vacances).
En 1912, le début des ‘’grandes vacances’’ est avancé au… 14 juillet ; mais elles durent toujours jusqu’au 1er octobre (milieu agricole oblige!) et ce seront les plus longues de l’histoire. On est donc passé de 1874 à 1912, d’un mois et demi de ‘’grandes vacances’’ à deux mois et demi et on y restera longtemps. Tous les plus de 50 ans se souviennent fort bien avoir regagner les salles de classes fin octobre ce qui paraît inimaginable maintenant ! En Bordelais les vendanges étaient terminées ou très avancées et les coupeurs de raisins pouvaient aller user leur fond de culottes courtes sur les bancs cirés des bureaux.
En 1959, les « grandes » vacances sont déplacées dans leur ensemble de deux semaines : elles commencent plus tôt ( le 1er juillet) et finissent plus tôt ( à la mi-septembre ).
En définitive, la durée des vacances scolaires de l’enseignement secondaire a doublé sous la troisième République, passant de 8 semaines à 16 semaines. Depuis, leur durée globale est restée intangible, même si leur distribution dans l’année a varié de façon sensible entre « petites » et « grandes vacances ». Et il y a fort à parier que personne n’osera y toucher dans « l’intérêt de.. l’enfant ! »
Chaque ministre (il y en a eu 22 au cous des 50 dernières années!) va pourtant ajuster le calendriers selon la durée de la semaine d’enseignement, selon les dates des examens mais aucun n’est revenu sur le principe des « grandes » vacances qui ne sont pas exagérées en France. Les autres très grandes vacances d’été se trouvent d’abord dans les trois pays baltes – Estonie, Lettonie et Lituanie -, où elles comptent entre douze et treize semaines. Figurent ensuite l’Irlande (treize semaines dans le secondaire et neuf dans le primaire), puis le Portugal (onze semaines dans le primaire et l’équivalent de nos collèges, mais douze à treize semaines à la fin du secondaire). Malte (onze semaines et demie), l’Espagne et la Hongrie (onze semaines), la Finlande et l’Islande (entre dix et onze semaines), la Slovénie (dix semaines) et enfin la Suède (entre neuf et dix semaines) .
Le « club » des vacances d’été les plus courtes, inférieures à huit semaines, est minoritaire, il ne regroupe que cinq pays. Toujours par ordre décroissant de durée, il comprend le Danemark (six à sept semaines, de fin juin à début août), suivi de l’Allemagne et du Lichtenstein (six semaines), et des Pays-Bas (environ six semaines, avec des variations régionales). S’y ajoutent trois régions du Royaume-Uni : Ecosse (sept semaines), Angleterre et Pays de Galles (six semaines). Il serait étonnant que l’Union européenne et ses « simplificateurs » ne décide pas un jour d’harmoniser tout cela par le bas…afin de ramener le déficit des budgets des pays trop généreux dans les proportions souhaitées par Bruxelles !
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Bonjour !
Désolé Monsieur l’Instituteur ( ou professeur des écoles ), mais, pour compléter notre information, tu devrais nous étaler comptablement par pays le nombre annuel de jours de VRAIE classe, par exemple de six heures ( 2 x trois heures coupées par dix minutes de récré -« conseil de classe ») cinq jours par semaine comme à la « Belle Epoque » d’avant 68, ce qui n’empêchait pas l’éducation religieuse du jeudi et les activités sportives et associatives. Les dégradations municipales étaient bien moins nombreuses: Bizarre, n’est-ce pas
Oui ! Je sais ! Je sens déjà un bon nombre de commentateurs s’ériger violemment contre cette idée rétrograde et …nulle comme disent les ados. Mais, devant la disparition programmée du Brevet ( BEPC très dégraissé ), le niveau du Baccalauréat qui va bientôt être inférieur au CEP de notre scolarité, le nombre toujours croissant d’inadaptés ( pas handicapés !) au travail mais très adaptés aux demandes d’aides pécuniaires, etc , face à ce désastre programmé et confronté aux remarques désabusées de ses enfants et jeunes amis travailleurs ( bientôt objets de musée car rares ), Papy est en droit de rechercher une réponse à cette décadence dont il sait très bien qu’il ne tient pas les rênes de l’attelage… sauf pour la case « Parents ». Là, ça fait peur !
Ah! J’oubliai que nous avons la Solution dans une espèce ( aussi envahissante que le liseron ) d’ hommes et de femmes aussi multicolores ( politiques, pas de races ! ) qu’incapables, une espèce très protégée ( même par Natura 2000 ) : les ENARQUES !
En bas de page, n’oublie pas de porter pour mémoire le pourcentage sans emploi / travailleurs ( ou à la rigueur population ) des années 60 et 2013.
Et oui ! ça fait mal ! Allons courage La Classe: la retraite ne signifie pas inactivité !
Cordialement.