Désormais pour répondre aux événements sociaux qui ravagent la société il est indispensable d’avoir des solutions relevant d’une technicité avérée. Normal dans une période de restrictions budgétaires où l’on revendique une efficacité justifiable. Les ratios sont aussi applicables pour le lien social ou pour le bonheur qu’ils le sont pour l’économie ou les finances. C’est irrémédiable, nous filons vers un abandon des organisations réputées non rentables. Plus question de payer des impôts pour toute forme de solidarité non quantifiable. L’augmentation considérable des allocations individuelles dites de solidarité chaque mois sert de seul repère et tout est sacrifié à ces versements trop faibles qui donnent bonne conscience à certains et qui déchaînent l’ire de bien d’autres.
Cet été les dizaines de milliers de bénévoles qui œuvrent à l’organisation d’une fête, d’un festival, d’une exposition, d’un concert, d’un stage, d’une soirée vont pourtant fournir à cette société de plus en plus déshumanisée le plus précieux des remèdes! Personne au sein du gouvernement aura le bon sens d’aller les encourager, les réconforter, les valoriser alors qu’ils n’ont jamais été aussi mal ! Le fait associatif en France reste la dernière chance de sauver la République. Chaque coup qui lui est porté au nom des ratios ou des règles imposées par le monde du profit relève du « crime » contre la démocratie. Partout où meurt le bénévolat servant l’humain dans toutes ces composantes on voit monter les intégrismes, les égoïsmes, les extrémismes!
Tout doit être fait, sans relâche pour offrir au plus grand nombre des occasions de partage, de dialogue, de rencontre, d’échange en cet été 2014 de tous les dangers. Une table, des chaises, un spectacle gratuit et des plats diversifiés portés par chacun valent toutes les lois et tous les décrets en cours ou à venir. Ce soir va ouvrir la « piste sous les étoiles » festival Créonnais créée il y a 10 ans ! Personne ne se soucie vraiment de savoir quels sont les objectifs sociaux de ce type de cette animation culturelle ! Ils sont éminemment politiques et il faut qu’ils le restent ! Les élus locaux de proximité catalyseurs de l’engagement collectif de toutes les composantes de la société ont à accentuer leur soutien à ce qui relève du développement du vrai lien social !
Permettre à celle ou celui qui apporte son panier, celle ou celui qui vient pour la gastronomie, celle ou celui qui vient pour jouer à la belote, celle ou celui qui ne cherche que la musique, celle ou celui qui est à la retraite, celle ou celui qui travaille , celle ou celui qui aime le couscous ou pré ferme la lamproie, celle ou celui qui ne veut que respirer l’air de la fête, celle ou celui qui a voté FN et celle ou celui qui combat farouchement ces idées…de se retrouver sans se connaître, sans se haïr, sans se sentir marginalisé ou sanctifié constitue désormais un exploit !
Chaque jour de cet été pourri on exclut ou on stigmatise. Chaque Jour de cet été pourri on conforte directement ou indirectement la parcellisation de la société. Chaque jour de cet été pourri on sort des bilans macabres ou on montre des images horribles. Chaque jour de cet été pourri la fracture entre les « sous influence médiatique » passifs et sûrs du prêt à porter idéologique qu’on leur sert et ces bénévoles désintéressés véritables hussards de la fraternité dans l’action se creuse. Deux » continents » dérivent et ses séparent.
Les cuiseurs de frites, les poseurs de guirlandes, les caissières de sandwicheries merguez saucisse jambon beurre, les placeuses de spectacles, les plieuses ou plieurs de tables et de bancs, les distributeurs de tracts ou les couleurs d’affiches, les décoratrices de salles, les monteurs d’estrades n’entrent dans aucune statistique de Gattaz. Ils bossent pour rien car ils ont envie d’être reconnus et utiles à la collectivité. Ils font de la politique à leur manière, la plus belle, la plus désintéressée et n’auront pas de déclaration de patrimoine à faire ! Ils sont des intermittents de la fraternité qui n’entrent pas dans les cases sociales techniques. Cet été risque bien pour certains d’être le dernier car la tempête de la chasse au déficit et à la relance des activités rentables menacent !
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