L’un des symboles les plus emblématiques de la « culture » américaine s’engage sur le toboggan de la diminution de son chiffre d’affaire, de ses profits et de sa rentabilité pour ses actionnaires. Le comble. Malgré les efforts de promotion du « Trumpivore » pour la chaîne McDo ayant imposé un mode de vie, les difficultés ne cessent de croître. Dans un pays où ce genre d’indice est scruté par le milieu des affaires puisque le « moral » des consommateurs est essentiel pour les entreprises, la chute lente mais réelle prend des allures de tocsin. Les Américains boudant les burgers à pas prix c’est vraiment le révélateur d’une crise de confiance vis à vis de celui qui a deux fils que se touchent dans le cerveau. Heureusement à l’international la « firme » affiche de meilleurs résultats surtout sur le secteurs asiatique. Il serait intéressant par contre de connaître les chiffres européens.
La chaîne de restauration rapide a annoncé hier un recul répété de tous ses résultats pour les trois premiers mois de 2025. Cette situation découlerait de la moindre fréquentation des établissements de la marque sur le territoire US. Il s’agit même de la plus grande baisse des ventes aux États-Unis depuis le pic de la pandémie de Covid-19, il y a cinq ans. Les « trumpitiudes » y sont pour beaucoup. Elles plongent les couches populaires dans une incertitude absolue. Une situation désastreuse dans le temple de la loi du marché et de l’offre.
McDo a baissé ses tarifs avec une proposition de menu à cinq dollars qui n’a pas eu l’effet escompté. L’inquiétude provoquée par les dérapages incontrôlés de celui qui lors de son meeting du centième jour de son mandat a encore démontré un égo dangereusement surdimensionné, une incohérence totale de la pensée et une capacité à mentir hors du commun grandit dans une part de l’opinion dominante US. Ce contexte a fait naître une peur du lendemain en raison de ses annonces variables sur les barrières douanières et surtout avec la poursuite de l’inflation. Désormais en dehors de ses partisans fanatisés et obnubilés par l’immigration responsable selon leurs croyances de tous les maux dont ils souffrent, la défiance ruisselle dans le pays.
Conséquence de ce moral en berne : on sort moins et on serre les dépenses. Les ventes dans les McDo ont donc diminué de 3,6 % par rapport à l’année précédente, principalement en raison d’une baisse du nombre de clients. De janvier à mars, le chiffre d’affaires de l’entreprise a reculé à 5,96 milliards de dollars alors qu’il était attendu à plus de 6 millions. McDonald’s a reçu en effet moins de clients aux Etats-Unis qu’à la même période l’an passé, ce qui a plombé son chiffre d’affaires réalisé en six mois de -4,6 %, ce qui est très sensible.
Evoquer cette information permet de revenir à la situation de la France, non pas avec McDo mais dans les rapports entre la situation financière du pays et la consommation. Les dépenses des ménages français en biens de consommation ont fortement diminué en mars, reculant de 1% en volume sur le mois, à leur plus bas niveau depuis… novembre 2014, hors période Covid, a annoncé avant un grand pont l’Insee. Cette baisse des dépenses de consommation des ménages, qui est la plus importante depuis décembre 2022, est due principalement à une diminution de la consommation de biens fabriqués (-1%) et de la consommation d’énergie (-1,8%). La consommation alimentaire baisse également de nouveau (-0,5%). Sur l’ensemble du premier trimestre 2025, la consommation des ménages en biens recule ainsi de – 0,6%, après +0,1% au quatrième trimestre 2024. Les recettes de TVA seront donc encore moins élevées que prévu surtout si le phénomène se poursuit.
La baisse la plus sensible concerne les achats alimentaires qui atteint – 0,5% (après -0,8% en février), principalement sous l’effet d’une nouvelle réduction de la consommation de produits agroalimentaires. Elle est inférieure de 3,2% à celle de mars 2024. Ce recul, explique l’Insee, provient notamment de la forte baisse des achats de tabac (-7,2% après +1,1% au quatrième trimestre), dans un contexte de hausse des prix au 1er janvier. Beaucoup de commerçants de détail sont donc sur la corde raide. Les ventes faiblissent. Le volume des achats n’est plus le même.
Sur le marché de Créon, le mercredi matin, les habitués tournent pour rechercher le meilleur prix et plus nécessairement la meilleure qualité. Les « ponts » de mai ralentissent la consommation courante et plutôt que de fréquenter les espaces commerciaux les gens se replient sur leur pré carré familial. Les audiences télé sont exceptionnelles. Jamais la France n’a autant côtoyé le précipice. Sa crédibilité internationale s’effondre au moins aussi vite que celle des USA. Le remboursement de la dette devient de plus en plus difficile. Les prévisions de croissance ou de déficit public n’ont plus aucune crédibilité pour 2025. La fin d’année s’annonce problématique… avec ou sans hamburger au menu, elle sera difficile à digérer !
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la « culture » américaine ou l’art d’utiliser les oxymores.
On n’est pas sortis de l’auberge (ou du Mac Do).
Mac Do : voilà un genre d’établissement que je n’ai jamais fréquenté. Pour moi le hamburger que certains considèrent comme une sorte de nourriture est aux antipodes d’un produit consommable.
Je ne vois absolument pas ouvrir des mâchoires de crocodile pour ingurgiter une galimafrée digne des recettes de Casimir.
Dans un pays qui se voulait un modèle de l’art de la gastronomie « Le repas gastronomique des Français est inscrit au Patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO depuis 2010. » , il faut que nous soyons tombés bien bas dans la flagornerie pro US pour que des « chefs » renommés se prostituent et se creusent la toque pour trouver des adaptations de cette nourriture primitive.
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Alors qu’il existe des plaisirs simples : « casser la croûte » en tenant d’une main sa tartine sur laquelle trône un beau morceau de « grillon », que l’on mange (debout généralement) en déposant une petite part sur un bout de pain coupé dans la tartine avec son couteau de poche : des agapes agrestes agrémentées d’un bon coup de vin blanc, voilà qui vous remet le cœur en place à 8 heures du matin.
Merci Jean-Marie car tu me redonnes un peu d’optimisme: en effet, je me désespérais de voir nos jeunes s’adonnaient au rituel de Starky et Hutch: bouffer (car ça ne s’appelle pas manger) un espèce de sandwich rond au pain de mie entre 2 courses en voiture!
Je m’associe complètement au commentaire de J.J et me réjouis o’ combien de la dégringolade de Mc Do…
Je regrette seulement depuis longtemps et surtout depuis le Brexit qu’on pratique de plus en plus la langue de Shakespeare!
PS: Les Anglais sont de fieffés menteurs mais les Américains sont encore pire…(je parle au niveau géopolitique, bien sûr)