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Le foot français s’est mis hors jeu financièrement

Le football français n’a plus qu’un club dans les derniers carrés des Coups d’Europe. Le Lyon est mort sur la pelouse de Manchester United après un match exceptionnel par ses revirements de situation. La France a la garantie de terminer à la cinquième place des pays européen et donc de conserver son nombre de participants aux compétitions européennes. Enfin ceux qui resteront encore capables d’avoir une équipe compétitive. Jamais en effet l’avenir des équipes professionnelles françaises n’ont été autant en danger. La gestion là-aussi hasardeuse de la LNFP a conduit en effet tout le monde hormis ceux qui sont la propriété de quelques milliardaires inconscients ou d’un État en mal de reconnaissance internationale. Les autres crieront famine avant la fin de la saison.

L’accord passé avec son diffuseur DAZN devient de plus en plus pourri. Au point que Les présidents des clubs veulent absolument sans débarrasser. Une demande qui plonge la très grande majorité d’entre eux dans le rouge et peut-être même des situations financières alarmantes. Pour l’instant les perspectives sont seulement inquiétantes puisque le diffuseur anglais veut bien partir mais avec non seulement ne non-paiement de ce qu’il aurait dû payer mais avec une « indemnité » cadeau de 110 à 125 millions d’euros qui correspondrait à l’indemnité de rupture de contrat que la plateforme devrait en partant de son propre chef. Un bras de fer juridique est engagé.

Désuni et traversé par des intérêts contradictoires la L1 et la L2 ont désormais le feu aux fesses. Ils Semblent qu’il aient pris conscience de la nécessité de constituer un front commun. Les rapports restent cependant très tendus entre DAZN et la LFP. Le premier nommé doit en effet verser 140 millions d’euros d’ici fin juin, avec deux échéances de 70 millions prévues les 30 avril et 30 juin. C’est le contrat en cours. Seulement voila devant les fiasco du nombre d’abonnés, la pauvreté du spectacle offert par rapport à celui de la longue période des Coupes d’Europe le diffuser propose de ne régler que 90 millions. La baisse de 50 millions serait fatale à quelques clubs. Ils ajoutent en plus une baisse des achats pour les saisons suivantes. La DNCG va se retrouver dans une situation pour le moins complexe !

La conflit risque de traîner s’il faut passer par les tribunaux de commerce et autres. Des joueurs ne seront pas payés même si la LNFP puise dans ses réserves pour débloquer des aides d’urgence. « J’appelle à la continuation du dialogue entre LNFP et DAZN pour permettre à nos clubs une pérennité économique, a affirmé le Président de la FFF lors d’un point presse à Paris. Il y a des difficultés très claires. Il n’y aura pas de solution miracle. » La situation est donc catastrophique.

Vivant pour la plupart au-dessus de leurs moyens réels en offrant des salaires disproportionnés au niveau réel des joueurs, les clubs seront contraints de « solder » leurs meilleurs éléments ou de ne pas renouveler des contrats. Seuls les sept qui accéderont aux compétitions européennes trouveront un espoir de s’en sortir. Comme Lille, Monaco, Brest, Lyon ont également récolté quelques millions et Rennes si les Pinault ne sont pas étranglés par la crise économique Trumpiste qui aborderont 2025-2026 avec un zeste de sérénité. Le PSG étant évidemment à part !

Une autre menace pèse sur le foot hexagonal. Celui d’une procédure engagée par DAZN devant les tribunaux et qui met en cause le « produit » L1 pas très aguichant. Elle porte en effet sur le fond avec à la clé une demande de 573 millions d’euros «pour manquement observé» et «tromperie sur la marchandise» (sic). Les Britanniques n’ont eu un nombre de seulement 500.000 abonnés avant une légère hausse ces dernières semaines, s’estiment lésés par le piratage et le manque de coopération des clubs. Le verdict peut surprendre !

Tous les regards se tournent alors vers Canal+ ! L’indifférence de la chaîne cryptée est normale quand on se souvient de l’offre mirobolante de Médiapro. Méprisé par la LFP qui se voyait nager dans les millions Canal a bâti des solutions alternatives (achat de la Coupe d’Europe des clubs Champions, Première Ligue anglaise et surtout le jackpot du rugby…) qui lui permettent d’afficher des audiences exceptionnelles(1). Alors il reste BeIn et… le Qatar ! Un sauveur aigri qui imposera des solutions « maison ».

IL existe en effet des déclarations qui laisse planer un doute sur la suite que donnerait les gaziers qataris si le tout-puissant Nasser Al-Khelaïfi soupçonné de complicité d’abus de pouvoir au cœur d’une enquête complexe, et a été mis en examen le 5 février dernier. Ils ont lancé une menace qui aggraverait la situation : « Les Qataris en ont assez de tous ces abus. Fausses poursuites judiciaires, chantage, critiques quotidiennes, blâme pour l’incompétence totale des autres, tous les problèmes en France sont de leur faute, chaque fois qu’ils essaient d’aider c’est apparemment pour du ‘soft power’ – c’est de l’abus pur et simple et tout le monde en a assez », affirme une source proche du gouvernement qatari à RMC. Il va y avoir du… sport ! Pas celui espéré !

(1) audience de PSG-Aston Villa : 2,73 millions de téléspectateurs en moyenne sur Canal+ et record d’audience 

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Cet article a 5 commentaires

  1. faconjf

    Bonjour,
    voila un sujet dont perso j’ai rien à foot, sauf que … » Les clubs accumulent des déficits tant qu’ils sont couverts et solvabilisés par « l’actionnaire supporter ». Les autorités comptables, la DNCG, ne contraignent pas les comptes prévisionnels et laissent faire. Jusqu’à un point de rupture ? Avec 25 ans de laisser-faire, soutenu par les « 20 glorieuses » des droits TV, passés de moins de 150 millions d’euros dans les années 1990 jusqu’à plus de 700 millions d’euros sur la période 2016 – 2020, les clubs ne se sont pas couverts, n’ont pas constitué des fonds propres ni développé leurs infrastructures. En France, seuls Lyon et Auxerre sont propriétaires de leur stade, tous les autres les louent aux communes ou à un bailleur issu d’un partenariat public-privé. »
    Dit autrement ça devient  » tant que des sponsors bouchent les trous on fonce droit dans le mur d’une dette que les collectivités territoriales seront invitées à régler lorsque les sponsors prendront la porte » . Réjouissant !
    Pour compléter le tableau dressé par JMD la politique des clubs c’est on voit le mur donc on accélère .  » L’idée est simple, et totalement irrationnelle. Le sport, et le football en particulier, est à la fois touché par le virus de la passion et par un intérêt sportif avant un intérêt économique. Ainsi, les dirigeants, les actionnaires, les investisseurs, vont miser sur un club d’abord par passion, sentimentalisme et supporterisme, sans réfléchir aux pertes, aux coûts et aux dépenses. Ils vont continuer à le « subventionner » whatever it takes. Ensuite, dans la mesure où l’intérêt premier est de gagner sur le terrain, tous les bénéfices et les marges réalisées sont immédiatement réinjectés dans l’achat de joueurs, dans le versement de primes de performances ou dans l’augmentation des salaires des stars de l’effectif.  »
    Source: https://www.telos-eu.com/fr/economie/la-difficile-economie-du-football-professionnel-fr.html
    Bof! pas grave le rugby prend le relais. Sur les sept tests positifs professionnels à la cocaïne chez les sportifs cette année (2023!), cinq concernent des rugbymans. Faut-il s’en inquiéter ? Demande « rugbynistère » en voila une bonne question posée en 2023 et sans écho merdiatique ni réponse ministérielle.

    Bon repos de fin de semaine

  2. J.J.

    Des comptables apparemment aussi nuls dans la gestion des finances du sport que dans celles de la nation. C’est un championnat pour désigner le plus mauvais gestionnaire ?
    Je n’y connais rien en football mais j’ai l’impression que comme dans le royaume de Danemark , il y a quelque chose de pourri.
    Notre valeureuse équipe professionnelle de rugby angoumoisine, le SA XV, qui évoluait en deuxième division il me semble, à la suite de deux râclée va probablement être rétrogradée. On pleure dans les chaumières rugbystiques. De profundis !

  3. J.J.

    « deux râclées ». C’est à la relecture qu’on les voit !

  4. christian grené

    Bonjour Jean-Marie et ses fidèles suiveurs. Le marasme économique du football français était prévisible. Les Girondins de Bordeaux, sans être des précurseurs, en ont fait les frais. Et voilà maintenant que le Stade Malherbe de Caen, avec un certain Kylian M’Bappé à sa tête en tant qu’actionnaire principal (80%), suit le même chemin.
    Et mes Pingouins, où sont-ils?

  5. martine puyo

    des jeux et du pain. amen

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