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Le « mal traité » européen se réveillera en fâcheuse posture

Il paraît que les bandits de grand chemin après avoir arrêté les diligences ouvraient les portes eet sous la menace de leurs armes clamaient « la bourse ou la vie ! ». Cette formule affolait les personnes en voyage qui déliaient le contenant de la petite fortune qu’il possédait pour tenter de sauver leur existence. Désormais il existe des moyens plus sophistiqués pour piller les économies des passagers traînant sur les routes : péages, radars et autres barrages destinés à ponctionner le conducteur en faute. Tout cela au nom des jours qu’il lui reste à vivre !

Le quidam lui faut aussi se méfier des larcins effectués en ligne par des pêcheurs qui appâtent pour récupérer le couillon nageant entre deux eaux dans le numérique. Et depuis ce jour où les bourses se sont vidées sous l’influence des taxes douanières trumpiennes, les « petits porteurs » ont été détroussés en quelques heures. Heureusement que la retraite par capitalisation n’a pas eu l’huer de plaire au peuple de France. Il faudrait en effet réviser à la baisse les subsides des investissements mis dans la finance.

Tous les commentaires de ce qui ressemble à un gadin boursier international se ressemblent. Ils soulignent à des degrés divers que la mondialisation des échanges appartient au passé des idées libérales. Extraordinaire revirement que celui ayant vu un capitaliste forcené détruire le rêve du grand marché planétaire ouvrant les portes des profits aux entreprises cotées en bourses. Lorsque ces contestataires déphasés de gauche défendaient une régulation sociale de la production ils ricanaient emmitouflés dans leurs certitudes et les courbes de la croissance. Mieux ils ont pillé les pays les plus fragiles avec la seule obsession de gaver leurs outils de production des matières premières les moins chères pour accroître leurs bénéfices.

Quel politique évoquera l’adaptation que j’ai combattu de toutes mes forces du traité constitutionnel européen au concept du marché unique. Il a pesé depuis 2005 sur le vieux continent le condamnant à mourir à petit feu coulé par le seul principe de « fabriquer le moins cher » en refusant de voir la maltraitance humaine imposée par cette obsession du prix de vente ! Il a détruit le services publics et les a réduit à la portion congrue. Le terrible diktat de « la concurrence libre et non faussée » a conduit des filières entières des industries à la faillite et à la disparition. Le vrai problème c’est que si la mondialisation fout le camp elle laisse derrière elle un champ de ruines.

Le peuple idiot avait voté contre. L’alliance du « Oui » portée par les ténors actuels de la vie politique qui occupent le pouvoir ou aspirent à y revenir à permis de contourner une volonté qui n’était pas aussi insensée que la bien-pensance politique a bien voulu le prétendre. Nous allons crever du Traité Constitutionnel européen qui aura été le terreau sur lequel a prospéré le nationalisme, le populisme, le racisme puisqu’il a ravagé le monde du travail avec des dizaines ou des centaines de milliers de travailleurs sur le marché de l’emploi et a déclassé une grande partie d’un prolétariat plongé dans la précarité.

L’Europe corsetée dans des textes obsolètes voulus par les retraités bavarois pour préserver leur confortables retraites par capitalisation est dans la panade pour réagir. Le mythe de la croissance améliorant de manière exponentielle les dividendes s’effondre. A la crise du financement de l’action publique cédera la place à une crise économique et probablement une crise sociale ! Le Traité lui restera la Bible avec ses repères n’ayant plus aucun sens sur le déficit budgétaires, sur la libre circulation de marchandises, sur des frontières de Schengen qui n’existe plus face à l’expansionnisme des uns et des autres, le renversement des alliances, une inflation et un endettement qui vont repartir.

L’UE a perdu sa boussole que les extravagances velléitaires de Trumplataxe a détraquée et il est le seul à ne pas perdre le Nord (le Groënland) de vue quand l’UE navigue à la corne de brume. Répondre à ses surtaxations c’est s’exposer à une surenchère de sa part qui achèverait les pays des matamores prétentieux ou des grenouilles voulant se faire aussi grosses qu’un bison obstiné et foldingue. Il lui faudra choisir entre la… bourse et la vie. Plus tôt que prévu. Personne ne reviendra sur le grand échec démocratique de ce début du XXI° siècle. Il serait trop dangereux dans le contexte populiste actuel de mettre en cause ce qui a été présenté comme la garantie d’un avenir radieux !

Vivre pour la majorité, survivre pour un nombre de plus en plus grand deviendra une obsession quotidienne. Le repli individualiste montera face au collectif solidaire, le communautarisme supplantera les derniers soubresauts de la fraternité et la liberté sera placée entre les mains de l’intelligence artificielle. Trump aura gagné ils iront tous lui manger dans la main… dans les prochains mois.

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Cet article a 6 commentaires

  1. J.J.

    « la concurrence libre et non faussée » , dogme européen à géométrie variable, qui semblerait facilement interprétable et contournable lorsqu’il s’agit d’avantager les petits copains, avec bien sûr la récolte des bénéfices y afférents. .
    « Personne ne reviendra sur le grand échec démocratique de ce début du XXI° siècle. »
    Et l’histoire nous montre que ce fut pratiquement toujours le cas : l’échec parfois sanglant des volontés d’émancipation des peuples au cours des siècles, face à la dictature de la ploutocratie (dont les membres ne se mangent pas ouvertement entre eux (selon la définition de Paul Valéry).
    Plus que jamais règne le principe bismarkien : « La force prime le droit ».

  2. Gilles Jeanneau

    Je reste convaincu que le non respect du vote des Français en 2005, il y a donc 20 ans, est à la base de tous les maux que nous ne pouvons que constater aujourd’hui, dont la passivité des électeurs et la contestation permanente face aux autoritarismes de tout poil!.
    Mais comme tu l’écris si bien, ce mal-traité aura détruit pour toujours nos hôpitaux et tous nos services publics à l’exception d’un seul mais qui n’est pas, juridiquement, un service public: la Sécurité Sociale.
    Ce statut particulier a sauvé pour le moment (mais jusqu’à quand?) nos retraites, nos allocations familiales et notre assurance maladie…
    Allez, bonne journée quand même!

    1. Philippe LABANSAT

      Désolé, mais pour le volet social, la destruction existe aussi, même si c’est plus sournois, parce que par étapes.
      La retraite passe à 62 ans, 64 ans (sans aucun vote) et le prochain objectif est l’alignement sur le reste de l’Europe : 67 ans, en attendant mieux.
      Pour la Sécu, c’est les déremboursements successifs, qui font que ce ne sont déjà plus que 50 % de tous nos soins qui sont pris en compte, le reste à nos frais, mutuelle complémentaire ou pas.
      Pour la branche famille, c’est le durcissement des critères et la fonte des aides qui en résultent.
      Enfin, pour les accidents du travail, c’est la disparition des inspecteurs du travail et c’est aussi le retournement de la preuve et donc de la responsabilité, au détriment du travailleur.
      Bref, l’objectif originel du traité européen se poursuit : aboutir à ce que l’individu se prenne en charge intégralement, délivrant la collectivité de ses maudites « charges », et libérant cette manne de cotisation pour alimenter, elle aussi, le capital !…

      1. JJM

        Je rajouterai que les mutuelles supportent la TSA ,taxe de solidarité additionnelle, d’un montant de 13,27% .La hausse a été de 7 % sous Sarko (6.27 % + 7 %) .Aujourd’hui une hausse de 2 % est envisagée! Sur 100 Euros de cotisation 15.00 Euro seront reversés à l’état.

  3. faconjf

    Bonjour,
    commençons par tordre le cou à une légende urbaine laissant penser ou affirmant que les retraites aux U$A sont à capitalisation uniquement. C’est faux car la pension minimale obligatoire OASI est fédérale sans capitalisation. Cependant, Le régime de retraite Old Age Survivors Insurance (OASI) ne garantissant le remplacement que d’une faible proportion du salaire (56 % du salaire minimum fédéral, 42 % d’un salaire moyen et 28 % d’un salaire maximum), 50 % des assurés ont droit à une rente complémentaire émanant de compagnies d’assurances privées ou publiques ; la situation des intéressés diffère considérablement d’une branche à l’autre, mais ces rentes sont généralement financées intégralement par l’employeur en fonction de l’ancienneté dans l’entreprise.
    Le régime des pensions privées est un système de retraite par capitalisation consistant en des plans d’épargne retraite régie par l’Internal Revenue Code (Code des impôts) et des fonds de pension. Les défenseurs d’un système par capitalisation intégral sévissant ici entretiennent cette confusion en l’habillant de modernité U$ et on sait pourquoi.
    Parlons maintenant des malheureuses victimes U$ de la baisse de la bourse. Sii 58 % des Américains détiennent des actions alors que nous ne sommes qu’à 7 % en France, 95 % des actions sont détenues par 8% des Américains. Donc si je dois pleurer ce ne sera pas sur le sort des 8%. Reste que si l’immense majorité des gens, yankees ou pas, peut survivre à Krach boursier parce qu’ils n’ont pas ou très peu d’action, tous ces gens, l’écrasante majorité de nos populations ne peuvent pas survivre à la faillite de l’État dans lequel ils vivent.
    Sachez que la réalité n’est pas à l’image du méprisant Mozart de la dette bombant sa poitrine de Solex face à Trompe la bourse. En fait UVD La hyène, elle, préfère la capitulation en rase campagne. Je crois qu’il n’y a que Panama qui se soit rendu plus rapidement et le Mexique. Nous ce sont les délais européens. Il faut au moins 48 heures pour qu’une information atteigne le cerveau de la grosse commission. L’UE a proposé aux États-Unis une exemption de droits de douane totale et réciproque pour les biens industriels, mais oui vous avez bien lu! Sauf que le Donald , lui, ne veut pas négocier avec l’Union Européenne des mondialistes qui ne veulent pas de sa paix en Ukraine et veulent continuer la guerre.
    Stéphane Séjourné , commissaire européen préposée à “la Prospérité et la Stratégie Industrielle” (si, si c’est son titre officiel) déclare à contre-temps:
    « Nous pourrions décider de retirer l’ensemble des entreprises américaines des marchés publics européens. C’est le bazooka économique, mais ça fait partie des sujets sur la table. »
    Menacer Trump c’est oublier que les Américains ont :
    1/ Visa et Mastercard… va falloir ressortir les bons vieux billets et les pièces de monnaies pour les courses.
    2/ La main mise sur tous nos PC Microsoft.
    3/ Contrôlent nos téléphones Android ou Apple I-phone.
    4/ Le système financier mondial et bancaire…
    5/ Les agences de notation de notre dette souveraine.
    Alors Stéphane, soit sympa, allez range moi ce bazooka. Voilà, c’est bien. Tu es cerné. Rends toi Stéphane. Rien n’est perdu, tu n’as encore tué personne.
    Avec des défenseurs comme ça on est sauvéééé!
    Bonne journée

  4. Alain.e

    Le plus subtile pour taxer les cochons de payeurs , ceux qui peuvent encore payer , évidemment , c’ est de mettre des voitures radars sur nos routes et d’ observer leur conduite .
    En effet , en les suivant , on se rend compte que ceux ci , accélèrent , freinent , ont une conduite énervante pour vous inciter à les dépasser et vous flasher .
    La France n’ a pas de pétrole , mais des idées , ça c’ est sur .
    Je propose donc, pour calmer le Donald, de lui rappeler que nous détenons Blanche neige et les sept nains à Disneyland Paris.
    Ils lui seront remis contre une annulation des droits de douanes .
    Cordialement .

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