Lentement la pression autour d’une application de la loi par un tribunal jugeant une affaire de détournement de fonds publics baisse. Nonobstant les faits une habile médiatisation a été développé sur une clause du jugement concernant l’une des vingt-quatre condamnés. L’opinion dominante en a oublié l’essentiel : les éléments indiscutables d’in dossier instruit à petits pas durant de longues années pour éviter toute polémique. Comme tous les coupables qui se respectent, les condamnés dans cette mise en œuvre d’une stratégie de tricherie sur le financement d’emplois parfaitement définis par le Parlement européen ont hurlé au scandale. Enfin pas tous puisque l’on apprend que seulement 9 d’entre eux prennent le risque de contester les peines qui leur ont été infligées.
Parmi les demandeurs d’un nouvel examen de leur dossier personnel, on trouve bien évidemment les élus en poste ayant écopé d’un peine d’inéligibilité exécutoire immédiatement qui se glissent dans le sillage du vaisseau amiral de la Marine nationaliste. Les autres préfèrent probablement tourner la page car ils ne souhaitent pas prendre le risque d’une aggravation des peines. Le sursis ou des durées relativement courtes démontrent que le principe de l’individualisation des condamnations a été parfaitement respectée par le tribunal. Globalement et en comparaison avec d’autres procédures elles ne sont donc pas si démesurées que ça. D’ailleurs on n’a pas entendu de réactions de la majorité des mis en cause… Ils préfèrent faire profil bas et se fondre dans la masse.
La manière dont a été traitée l’organisatrice de ce montage illégal n’a rien de scandaleux. Les références ne manquent pas où le système judiciaire a été bien plus sévère. En appel rien ne permet de certifier que les peines seront modifiées et surtout allégées. Les pires messages de désinformation circulent sur la Présidente du Tribunal et ce n’est pas nécessairement une aide pour le dossier de l’égérie du R N. D’ailleurs les appels au calme se multiplient. Il faudra ce dimanche revenir après des propos démesurés, aux discours lisses et « dédiabolisateurs » qui ont été oubliés. L’image du RN a été sérieusement écornée mais la société des outrances, des approximations, des croyances sort renforcée grâce au déversement médiatique inimaginable dont elle a été abreuvée toute la semaine. Et ce n’est pas fini !
Sous influence politique dite ou non-dite et probablement pour démontrer que le passage en appel ne gênait pas trop la hiérarchie judiciaire a commis une grave entorse à l’égalité de traitement des justiciables. En effet l’annonce du raccourcissement des délais de passage en appel met en jeu une faveur « politique » spécifique fragilisant le verdict. Il est possible de l’interpréter de deux manières : « vous clamez que vous êtes privée par la première instance de votre candidature à l’élection présidentielle alors nous vous offrons la possibilité de démontrer votre non-culpabilité avant les dates limites raisonnables de la campagne électorale » ou « venez on vous attend car la cour d’appel jugera avec encore plus de méthode et de détachement les quelques cas qui lui seront proposés. » Il n’y aura pas de quitte ou double. Dans quinze mois quelle sera la situation politique dans le monde et en France ?
Il est vraiment évident que la décision d’avancer au plus vite l’arrêt de la cour d’appel est une décision individualisée, au bénéfice de Marine soutenue par l’élite des démocrates, qui déroge à l’égalité devant la loi, « l’un des piliers de la démocratie » repris dans le jugement initial. Il faut aussi savoir qu’« en cas de violation de la loi pénale, les élus ne bénéficient d’aucune immunité » et du moindre privilège. En fait on offre une seconde chance (si c’est le cas c’est dangereux) à une condamnée dans des délais record alors que d’autres doivent attendre deux voire trois ans avent de bénéficier d’une telle possibilité.
Les attaques sur les juges se poursuivent sur les réseau sociaux via des classifications politiques de la Présidente du tribunal correctionnel, via des rappels de faits anciens imputables à des syndicats, via des accusations fausses. La porte ouverte vers la mise en cause populiste de tous les verdicts contre toutes les évidences d’une culpabilité. Il sera intéressant de noter qui participe à la manifestation organisée pour soutenir une citoyenne (comme dirait Bayrou) reconnue coupable de détournement de fonds publics et victime d’une « injustice » si l’on en croit ses laudateurs.
Il n’est pas inutile de rappeler qu’un 6 février il y a quatre-vingt-dix ans une plusieurs manifestations ont lieu simultanément à Paris. Les ligues d’extrême-droite comme l4Action française, qui jouent un rôle important dans l’entre-deux-guerres forment plusieurs cortèges lors d’un vaste rassemblement qui dégénérera en émeute. On en n’est pas encore là… mais sait-on jamais à l’avenir !
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Bonjour,
les faits sont têtus et les voici relevés en page 12/154 du Délibéré dossier dit des assistants fictifs du RN- 31 mars 2025 que l’on peut trouver ici in-extenso https://lesjours.fr/ressources/document/delibere-marine-lepen/delibere-marine-lepen.pdf
« …
Ces fonds détournés à hauteur d’environ 2,9 millions d’euros ayant d’ores et déjà donné lieu à
des déclarations de culpabilité ont été utilisés à hauteur de près de 2,6 millions d’euros pour
rémunérer les sept personnes suivantes qui travaillaient en réalité pour le parti ou ses
dirigeants :
– pour la garde rapprochée de Jean-Marie LE PEN, président puis président d’honneur
du parti : Gérald GERIN (87 K€), son assistant personnel, Micheline BRUNA (555 K€),
sa secrétaire particulière ou encore Guillaume L’HUILLIER (510 K€), son chef de
cabinet, soit un montant total de 1 152 K€ ;
– Thierry LEGIER, garde du corps de Jean-Marie LE PEN puis de Marine LE PEN
(717 K€), vice-présidente exécutive en charge notamment de la communication et de la
propagande, ayant ensuite succédé à son père à la présidence du parti en janvier 2011 ;
– Catherine GRISET, assistante de Marine LE PEN (298 K€) ;
– ou encore Yann LE PEN qui travaillait au sein de la cellule « Evènements » (417 K€).
Les six autres assistants recrutés sous la 8ème législature représentent des détournements de
fonds publics à hauteur de 283 K€ entre juillet 2014 et août 2015, soit pendant une période
d’environ un an… »
Voila pour les faits les moins contestables de ce dossier. Pour le reste énoncé comme une mutualisation des ressources mises à la disposition du F haine rebaptisé R haine cela ressemble plus à une organisation mafieuse destinée à pomper l’argent public.
Ce faisant, nombre de spécialistes, ce qui est loin d’être mon cas, soulèvent le point crucial de l’ingérence des juges dans l’utilisation des fonds €uropéens. Je trouve cette observation fondée tant qu’il s’agit bien d’attachés parlementaires travaillant effectivement aux dossiers €uropéens et cela quelque soit le lieu de l’exercice de leur « véritable » emploi.
Ce qui n’est pas du tout le cas du chauffeur, du majordome ou du garde du corps de JLMP .
Le battage merdiatique soutenu de l’étranger par les U$ ou les Ruskoffs ou nationalement par Bolloré ne change rien au fond de l’affaire. Ni non plus les soutiens inattendus des ténors de tous les horizons… qui déclarent sans rire que le dernier mot revient à l’électeur et pas à la justice! Combien d’électeurs ont le temps et les moyens de suivre à la trace les fonds €uropéens? Si cela était le cas la présidente actuelle de l’U€ n’aurait pas été réélue. Ce débat demeure fondamental car il révèle en creux le problème de l’indépendance de la justice … Débat qui reste à conduire et ne le sera manifestement pas, le pouvoir exécutif reste désireux de garder la main. La véritable séparation des pouvoirs n’est qu’un miroir aux alouettes.
Bon repos de fin de semaine
Lorsque j’ai entendu les cris d’orfraie poussés par les « indignés d’une justice aux ordres du pouvoir », qui en réalité ne fait que veiller à faire appliquer les lois en vigueur(un détournement d’argent au préjudice d’une institution publique ou d’un particulier doit être jugée avec la même sévérité quels qu’en soient les auteurs), j’ai immédiatement pensé au « 6 février ».
Je suppose qu’un magistrat consciencieux doit dans un premier temps oublier le rang et la fonction du justiciable, et ensuite, compte tenu de ce rang ou de cette fonction, moduler la sévérité de la peine prononcée. Un voleur de pommes ne devrait pas être en principe jugé avec la même sévérité qu’un personnage tenant une place importante dans la société, qui devrait donc avoir une conduite exemplaire.
Nous en sommes loin, hélas, certaines institutions judiciaires n’entendant pas le tintamarre des casseroles traînées par certains politiques. Les dites autorités chargées des procédures ayant sans doute parfois été invitées à utiliser des « boules Quies ».
Je ne défilerai pas, mais je ne vais pas me défiler pour dire le bien que fait aux lecteurs les infos données dans « Roue Libre » avec Jean-Marie Darmian comme rédacteur en chef et ses deux adjoints.
Bon week-end à nos trois mousquetaires!
Bonjour,
pour prendre un peu de recul ou de distance avec le sujet prenons notre vieille bagnole de Gueux pour aller à la manif … Pas de bol la manif est en ZFE !!
je rigole mais le sujet est fondamental pour ce qui concerne l’égalité des citoyens devant la loi… Alexandre Jardin pose le problème de la déconnexion des Zélus face aux Gueux.
Alexandre Jardin (Prix du Premier Roman, Prix Fémina) est l’un des auteurs de langue française les plus lus. Il a publié une vingtaine de romans et une vingtaine d’albums jeunesse. Ses romans ont été lus par de générations de lecteurs (Le Zèbre, Fanfan, l’Ile des Gauchers, Juste une Fois, Le Petit Sauvage, les Coloriés, etc.), tout comme ses ouvrages autobiographiques (Le Roman des Jardin, le Zubial, Des Gens très Bien, etc…).
Dans cette vidéo et à travers son entretien avec le journaliste on mesure le mépris des escrologistes et de la technostructure d’un État déconnecté de la réalité… Pas étonnant de constater que nombre de personnes de ce pays se méfient de la justice.
https://youtu.be/bFovtj88RmY
Il est grand temps de ranimer la démocratie directe étouffée par la démocrature représentative.
Bon dimanche