Nul ne sait de combien sera le déficit de la France fin 2025 tant la situation devient préoccupante : hausse des taux d’intérêt liés à la dette faramineuse, ralentissement de la consommation donc baisse des rentrées basées sur les taxes, besoins accrus avec la relance de l’industrie de guerre, manque de ressources de nombreux établissements publics et contexte international angoissant. Il faudra pourtant dans les prochains mois aborder la préparation du budget 2026 ! Qui le préparera on ne le sait pas ? Quelles orientations seront données on n’en a aucune idée ? Quelles seront les conséquences du quoi qu’il en coûte devenu militaire ? Quelles seront les injonctions du FMI qui se réveillera tôt ou tard ? Les paramètres inconnus ou incertains se multiplient.

Les citoyens ne savent toujours pas quelle est la responsabilité (il n’y aura aucun coupable) dans la situation présente. La commission d’enquête de l’Assemblée sur les causes de prévisions catastrophiques n’a toujours pas bouclé son travail. Depuis plusieurs mois au sein de la commission, ses membres ont vu passer Bruno Le Maire, Élisabeth Borne, et ont tenté d’interroger Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Élysée qui a refusé de les rencontrer. Bien évidemment les conclusions qui auraient pu être fracassantes sont bloquées par cette manœuvre. Si Coquerel et Ciotti accélèrent ils n’auront pas de réponse sur l’attitude de celui qui joue à chat perché. Publier leur rapport c’est admettre qu’il a raison. Ils finiront par céder. Alors en attendant l’entourage du Président a allumé un second contre-feu.

Avant que le verdict soit révélé (vers le 10 avril) un député de ce qu’il reste de la Macronie parlementaire a pris les devants en organisant hier une conférence de presse pour annoncer en résumé : « circulez il n’y aura rien à voir ! » Une opération banalisant la communication de la commission dont il est membre constitue une astuce de déminage médiatique. La théorie du ce n’est pas de la faute des politiques mais des autres, ces galeux de fonctionnaires a été présentée sous forme de révélation anticipée par le rapporteur alors qu’il était soumis au secret.

S’exprimant à titre personnel, le député de la minorité gouvernante a devancé les conclusions de l’enquête, en imputant le trou abyssal à « une erreur technique lourde » plutôt qu’à une mauvaise appréciation de la part de l’exécutif d’alors ! « Il y a eu une erreur d’évaluation des recettes qui est majeure, de l’ordre de 60 milliards d’euros – 20 milliards d’euros en 2023, 40 milliards d’euros en 2024 (…) » Cette erreur est « imputable aux services de Bercy », a-t-il poursuivi. « Ce n’est pas une erreur politique dans la mesure où la recette fiscale ne fait pas l’objet d’un arbitrage politique », a-t-il renchérit. Si les autres arrivent à la conclusion contraire, ce seront donc des menteurs et des opposants sans scrupules !

En 2026, on assistera au même cinéma. Le sourd et muet de Bétharam n’aura rien vu, rien entendu, rien dit qui puisse mettre en cause sa gestion. Il aura été censuré courant avril selon le verdict du tribunal concernant les détournements de l’assistance publique européenne commis par la Marine nationaliste et ses potes. C’est, selon moi, la vraie échéance politique des prochaines semaines. Si elle est immédiatement inéligible je parie un vote de ses députés avec le NFP à la première occasion. Un seul espoir, celui que le Conseil constitutionnel dans les rangs desquels Juppé a été victime de cette sanction et garni de quelques membres compréhensifs, prononce la non-constitutionnalité d’une telle sanction immédiate…grâce à quelques arguties juridiques.

La porte-parole du gouvernement provisoire de la République a annoncé la couleur. Elle a prévenu que «chacun sera mis à contribution» (je décode pour ceux qui ne comprendraient pas : les retraités et les défavorisés)  pour réduire le déficit de « 5,4 à 4,7 % du PIB » . « Il va y avoir une grande conférence sur les finances publiques en avril qui associer » tout le monde, car le Premier ministre veut absolument aujourd’hui que ce budget 2026, qui sera un cauchemar tant les difficultés financières sont importantes, soit partagé », a-t-elle déclaré sur Public Sénat. Elle a ajouté dans un élan de sincérité ou de pessimisme lucide : « c’est un budget très difficile. Faire passer le déficit de l’État de 5,4 à 4,7% (en fait 4,6% qui ne seront pas atteints) du PIB, plus faire face aujourd’hui aux nouveaux challenges qui sont des challenges de réarmement et d’investissement dans notre industrie de la défense, ce sont des difficultés qui s’additionnent. »

La plus grave concerne la montée en flèche des frais de remboursement de la dette dont personne n’est responsable. Ils augmenteront considérablement entre aujourd’hui et 2027.Selon le rapport du Sénat, le remboursement des intérêts de la dette représente aujourd’hui un peu plus de 46 milliards d’euros. Et ça devrait augmenter en continu pour atteindre, en 2027 72 milliards. D’après le Fond monétaire international (FMI), d’ici 2030, la charge de la dette va s’alourdir beaucoup plus fortement en France car elle empruntait à 1% en 2022 tandis qu’aujourd’hui c’est quasiment 3% ! Préparez vos dons !

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