Les analystes des plateaux du prêt à consommer idéologique dès le matin, en raison du décalage horaire tentent de suivre les déclarations en zigzags de leur meilleur pourvoyeur de désinformations en tous genres. Ils se régalent de ses déclarations à l’emporte-pièce volontairement provocatrices. Ils oublient ses revirements face aux réalités. Son discours au Congrès était truffé d’autosatisfaction, d’affirmations péremptoires ou d’accusations véhémentes. Rien d’autre qu’une centaine de minutes destinées simplement à entretenir une propagande médiocre correspondant à ce qu’attend son électorat. Tous les médias se focalisent selon leur auditoire potentiel sur l’écume des propos trumpistes. L’essentiel est ailleurs.
Prenons l’exemple de la taxation aux frontières présentée comme la mesure salvatrice de l’indépendance des USA face à un déficit commercial exorbitant. Les pourcentages présentés de manière tonitruante ont eu un effet boomerang qui n’a pas atteint encore celui qui les a formulés. Ce qui devait être immédiat et massif devient étiré dans le temps avec des reculs importants. Le Trumpinator est rattrapé par la réalité du système capitaliste dont il trouve qu’il n’est pas encore assez libre. Le défenseur des milliardaires prêts à se gaver sur le dos du reste du monde perd pied chaque jour un peu plus.
Hier la Bourse de New-York a encore manifesté son inquiétude face aux tergiversations de celui qui devait leur ouvrir les portes de fortunes encore plus grandes. Elon Musk a ainsi perdu 116,3 milliards de dollars par rapport à son record de 464 milliards de dollars établi le 17 décembre dernier, lorsque l’action Tesla avait clôturé à un niveau record de 480 dollars par action. La dégringolade continue. Cependant, l’action Tesla a connu des difficultés depuis lors, clôturant à 272 dollars mardi, enregistrant ainsi son cours de fin de journée le plus bas depuis le jour de l’élection américaine.
Globalement les marchés commencent à se lasser des rebondissements relatifs aux tarifs douaniers et au dossier ukrainien. La tendance est au rouge vif avec les trois premiers indices qui chutent : le S&P 500 abandonne 1,3%, le Dow Jones 1% environ et le Nasdaq 1,7%. ! En plus hier les inscriptions au chômage pour la semaine close le 1er mars se sont établies à 221.000, nettement moins que les 235.500 et que les 242.000 de la semaine antérieure. Une étude sur les annonces de licenciements aux États-Unis fait quant à elle ressortir un nombre impressionnant de 172.017 destructions d’emplois annoncées en février, contre 49.795 en janvier. Il s’agit du plus haut niveau des annonces de licenciements depuis juillet 2020 ! Les retro-taxes appliquées éventuellement au Mexique, au Canada et surtout en Europe ne peuvent qu’accentuer à court terme les tendances actuelles.
Comme le déficit commercial record a été constaté pour janvier, avant la mise en place des tarifs douaniers majorés le Trumpivore commence à rétropédaler.. Il s’est creusé de 34% en comparaison du mois antérieur. Les importations ont augmenté de… 10% à plus de 400 milliards de dollars, un record, alors que les exports n’ont progressé que de… 1,2%. Alors qu’il avait lourdement menacé le Mexique dont la Présidente a annoncé sa volonté de répliquer par une réorientation des achats dans son pays, le Trumpimou a donc fait hier quelques pas en arrière. Il a annoncé que l’essentiel des droits de douane étaient suspendus… jusqu’au 2 avril. « Le Mexique n’aura pas à payer de droits de douane sur toutes les marchandises couvertes par l’Aceum », le traité de libre-échange qui régit les échanges commerciaux entre les deux pays.
La « paix » en Ukraine qui semble moins aisée que prévue perturbe aussi les grands patrons US. La décision d’arrêter les livraisons d’armes à Kiev n’a pas fait que des heureux. En effet si du temps de Biden radars, obus, véhicules blindés, chars, hélicoptères, systèmes de défense anti-aérienne… ont été sortis dans les stocks du Pentagone, l4etat fédéral avait surtout subventionné le secteur militaro-industriel pour ravitailler les troupes ukrainiennes. Or si l’on en croît les décisions européennes il ne devrait plus y avoir dans les années à venir d’achats d’armes aux USA.
Le dernier constat n’en est qu’au début et risque de peser fortement sur l’électorat. D’après les derniers chiffres publiés, l’indice d’ensemble des prix à la consommation, qui mesure l’inflation aux États-Unis, a augmenté de 0,7 % entre décembre 2024 et janvier 2025. Et de 3 % en janvier sur un an. Le moral des ménages américains s’est également dégradé en février et la consommation a sérieusement ralenti. Toutes les rodomontades de Batrumpman avant son élection s’évaporent lentement mais sûrement.
En savoir plus sur Roue Libre - Le blog de Jean-Marie Darmian
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Dans les « temps jadis », il existait une attraction foraine qui s’appelait la « femme tronc » et offrait probablement un spectacle fort douteux.
Nous avons maintenant le spectacle barnumesque d’un homme Trump et de sa troupe de baladins qui apparaît vraiment lamentable.
Bonjour des plages de Mui Ne,
Les bourses Asiatiques trébuchent aujourd’hui vendredi dans le sillage de Wall street. Les investisseurs ici comme partout craignent l’instabilité et les foucades de perruque d’écureuil ne les rassurent guère. En fait la confusion règne devant les marches avant et marche arrière de l’administration Trump, l’enjeu de ce jour c’est la publication des chiffres du chômage au U$A.
Les investisseurs craignent une accélération des pertes d’emploi entraînant inéluctablement la consommation U$ . Les valeurs technologiques japonaises ont été les plus rapides à réagir Nitendo – 9 % Canon – 4,5 %… Les 25 % de taxes sur l’aluminium et l’acier posent des problèmes sur ce secteur d’activités notamment en Chine. Les cryptomonnaies sont en baisse déçues que Washington ne procède pas à un achat massif pour gréer la réserve fédérale.
Les banksters du monde entier redoutent le « Minsky moment », ce phénomène bancaire que nous avons connu en 2008 lors de la crise des subprimes. L’indicateur avant coureur de la chute des dominos c’est le cours du pétrole, il faut savoir que 30 % du pétrole consommé aux U$A provient du Canada et du Mexique toute taxation de ces importations aurait des conséquences économiques importantes.
Il ne faudrait pas se réjouir car si la finance U$ s’enrhume ce sont les bourses du monde entier qui vont à l’hôpital. La hausse du pétrole aux U$A provoquera la hausse du pétrole dans l’ensemble des économies occidentales . L’inflation se remettra au grand galop, les taux de crédit remonteront et l’activité économique ralentira et l’argent facile s’évanouira dans le néant. Lorsque la mer se retire on voit ceux qui se baignent à poil. Les spéculateurs en cryptomonnaies jouant à découvert feront s’effondrer le bitcoin révélant les failles de la dérégulation des crypto voulues par Trump. Le secteur bancaire mondial serait alors touché comme en 2008 et pas que !! la montée du pétrole entraîne tout derrière lui gaz, électricité, produits agricoles, transports… et comme corollaire licenciements et chômage. L’économie €uropéenne s’effondrerait à son tour dans une récession sans précédent. C’est alors que survient un énorme bank run la ruée bancaire pour retirer ses noisettes de la banque, comme en Grèce en 2015 ou au Liban en 2019. C’est la panique à bord, l’armée essayant de rétablir l’ordre les échauffourées se multiplient dans les rues partout en €urope et aux U$A…
Bon je me suis bien amusé, en espérant ne pas être un oiseau de mauvais augure, le soleil se couche sur la mer de Chine il est temps de faire quelques clichés .
Bonne journée