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16 January 2025, Baden-Württemberg, Stuttgart: Illustration - Tied bouquets of flowers with "Love 10 Euro" signs are offered for sale in front of a flower store. Photo: Helena Dolderer/dpa

Les fleurs contaminées, c’est le bouquet !

Nous sommes entrés dans une période où il est difficile de ne pas se méfier de tout. Nous avançons avec le sentiment que tout recèle un piège, un danger, une contrainte. Quel est l’acte de notre vie privée qui peut-être considéré sans risques. Utiliser sa carte bleue ? Prendre sa voiture ? Manger quoi que ce soit ? Regarder un écran ? Si l’on accumule les messages de prévention qui sont diffusés en permanence par tous les canaux possibles il est même devenu impossible de vivre d’amour (contaminations possibles, drogue insidieuse, attitudes critiques) et d’eau fraîche (pollution, prix, rareté). La preuve en ce jour commercial de la Saint Valentin il devient dangereux d’offrir un bouquet de fleurs à celle ou celui qui mérite pareille attention.

Le magazine Que Choisir qui ne cesse de lancer des alertes sur tous les sujets du quotidien, publie une étude qui met en garde sur la dangerosité de la très grande majorité des bouquets « industrialisés » tant pour ceux qui les manipulent que pour ceux qui les reçoivent. Dans son enquête, l’association estime également que « 80 % des fleurs coupées commercialisées en France sont importées de pays extérieurs à l’Union européenne (Colombie, Équateur, Kenya…) ». Or, « dans ces États, se pose un problème supplémentaire : de nombreux pesticides dangereux, interdits en Europe, y demeurent utilisés. » L’association précise que les consommateurs peuvent agir à leur niveau « en privilégiant « les fleurs bois ou de saison » par exemple. À défaut, « il reste l’origine France, qui garantit le respect d’un minimum de règles entourant l’usage des pesticides, à commencer par le bannissement des substances les plus dangereuses », conseille l’UFC.

Que Choisir ne jette pas des fleurs aux approvisionneurs des fleuristes et plus encore des grandes surfaces. Selon le magazine es bouquets français ne sont même pas épargnés, puisqu’« ils affichent un total de 14 résidus de pesticides, dont 7 présentant un danger pour la santé avéré ou suspecté (perturbateur endocrinien, cancérigène ou encore délétère pour la fertilité ou le fœtus). » La présence de ces pesticides a des conséquences directes sur les fleuristes, alerte l’association. « Une étude menée en 2019 par des chercheurs belges, montre que les urines de ces derniers contiennent en moyenne, aux périodes d’activités les plus intenses (Saint-Valentin, fêtes des mères…), deux fois plus de résidus de pesticides que ce que l’on trouve dans le reste de la population. »

En résumé de son travail d’enquête portant sur « 15 bouquets de roses, gerberas et chrysanthèmes achetés en boutique, en grande distribution et en ligne » conne un verdict global sans appel.  « Les résultats sont effarants : nous avons identifié dans chaque bouquet entre 7 et 46 résidus de pesticides différents » explique le magazine. Parmi ces pesticides, « près de 12, en moyenne, présentent possiblement ou certainement un danger pour la santé », alerte UFC quelques jours avant que des centaines de ces milliers de bouquets passent de main en main.

L’association appelle donc les autorités à élargir ses recherches afin d’évaluer également les risques pour les gens au contact de ces fleurs réputées naturelles et en particulier ceux qui manipulent régulièrement ces fleurs. Elle exige également des mesures immédiates, tant la situation est inquiétante comme « une réglementation stricte sur les doses maximales de résidus de pesticides dans les fleurs coupées ». Ils réclament aussi « l’interdiction d’importer des fleurs traitées avec des pesticides interdits en Europe avec un renforcement des contrôles par les autorités sanitaires et douanières ». Enfin, elle plaide pour « une obligation d’étiquetage pour informer les consommateurs sur l’origine et les traitements subis par les fleurs. L’élargissement des recherches de l’ANSES pour évaluer les risques sanitaires encourus par les consommateurs exposés aux résidus de pesticides présents dans les fleurs. » Éternel débat que celui des produits importés à bas coûts qui ne respectent souvent pas les critères sanitaires essentiels.

L’utilisation massive des pesticides est la résultante d« une combinaison de facteurs » selon un Institut technique de l’horticulture. Il évoque notamment le fait que « le marché de la fleur coupée est exigeant » et qu’« il faut que le produit soit irréprochable ». Essayez donc d’offrir des fleurs imparfaites, tachées et pas d’une couleur parfaite et vous verrez la réaction de de celle ou celui auquel elles sont destinées. Alors il faut accepter de continuer à absorber sans cesse davantage de produits dangereux. Selon l’Institut national du cancer (INCa), on estime à 433 136 le nombre de nouveaux cas de cancer pour l’année 2023 en France métropolitaine, 245 610 chez l’homme et 187 526 chez la femme.  Depuis 30 ans, le nombre global de nouveaux cas de cancer en France augmente chaque année…

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Cette publication a un commentaire

  1. faconjf

    Bonjour,
    Pourquoi offrir des fleurs vivantes à votre bien aimée pour la Saint Fleuriste? sans doute pour ensemble les regarder mourir dans un vase.
    En 2023, 1,4 million de foyers ont acheté des fleurs pour le 14 février et deux tiers des sommes dépensées étaient pour des roses, selon une étude Kantar pour Valhor et FranceAgriMer. Environ 85% des fleurs vendues en France sont cultivées à l’étranger, selon FranceAgriMer. Et la rose ne fait pas exception à la règle. Elle représentait même, en 2023, 40% de l’ensemble des fleurs coupées importées.
    Elles viennent en grande partie du Kenya, très grand importateur mondial de fleurs, ou d’autres pays d’Afrique comme l’Éthiopie. Elles sont également beaucoup produites en Amérique latine, par exemple en Équateur ou en Colombie… Des pays où les conditions météorologiques sont idéales pour les cultiver. Bien que le climat de ces régions permette une culture sans chauffage, cette culture est très énergivore puisque elle nécessite un éclairage permanent et un pompage de l’eau conséquent sans parler du transport par avion réfrigérés! ben oui frais comme une rose . Comme le souligne Bruno Schiffers, au Kenya, le lac Naivasha souffre des excès de l’industrie horticole. Les pesticides se retrouvent dans l’eau et les sols et contribuent à l’assèchement du lac. « Ça tue la biodiversité, par exemple les hippopotames ou les flamants roses et ça affecte également les populations locales pour avoir des roses impeccables en Europe », déplore-t-il. Une étude menée par des chercheurs belges, dont Bruno Schiffers, et publiée en 2019 a confirmé la présence de nombreux résidus de pesticides sur les fleurs coupées. Les scientifiques ont prélevé un total de 42 échantillons d’urine chez des fleuristes et constitué un groupe de contrôle. Dans ces échantillons, on retrouvait un total de 70 résidus: 56 pesticides et 14 métabolites (molécules issues de pesticides dégradées), avec en moyenne 8 résidus par fleuriste.
    Autre problème: plusieurs pesticides utilisés à l’étranger sont interdits à l’usage en France « en raison de l’impact sur la santé ou l’environnement » « Ils sont utilisés là-bas car ils sont moins chers et facilement disponibles », explique Bruno Schiffers.
    En outre, très souvent, avant d’arriver en France, les fleurs font d’abord un arrêt aux Pays-Bas, le principal grossiste de produits horticoles en Europe. En 2019, 84% des fleurs coupées vendues en France venaient de là. « D’ailleurs, lorsqu’on voit qu’une fleur est originaire des Pays-Bas, cela ne veut pas forcément dire qu’elle y a été cultivée mais souvent qu’elle y a seulement transitée en provenance de pays bien plus lointains ».
    Kenya et Éthiopie se livrent une concurrence voulue par les mêmes propriétaires pour faire baisser les salaires de moins de 1€/jour… Les fleurs sont bichonnées les salariés, majoritairement des femmes, mal traités et l’environnement saccagé. Durant la culture des fleurs, l’environnement est pollué par les engrais synthétiques et surtout les pesticides utilisés, qui nuisent gravement à la santé des travailleurs. Ces pesticides sont bien souvent plus puissants et plus toxiques que ceux utilisés en Europe – certains sont même interdits au Nord-. Beaucoup d’entre eux sont des substances cancérigènes avérées. Ces produits sont pulvérisés deux fois par semaine. Une demi-heure après le traitement, tout le monde est prié de reprendre le travail… et il n’y a pas toujours de quoi se protéger (manque de gants, chaussures fermées, vêtements de travail, etc.). Beaucoup de travailleurs souffrent de façon chronique de maux de tête, problèmes de peau, vision brouillée, pertes d’équilibre, insomnies, nausées, troubles de mémoire, dépression… ou sont confrontés, à plus long terme, au cancer ou à des maladies respiratoires, cardiovasculaires ou nerveuses.
    Bref, difficile d’offrir un bouquet en gardant la conscience pure comme le lys !
    Bon dimanche

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