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Reconstruisons « Notre-Dame de Mayotte » dévastée

Le fait de se retrouver sans toit à Mayotte ne tient souvent qu’à l’épaisseur d’une tôle ou à la résistance de quelques planches mal ajustées. Le département le plus pauvre se trouve dans une situation globale extrêmement difficile, complexe et pour beaucoup irréversible. Le passage du cyclone rendra c’est une certitude, le contexte absolument intenable tellement les défaillances dans les domaines essentiels étaient déjà graves et insurmontables. Par exemple les conditions de vie concrètes d’une importante partie de la population demeurent très faibles, avec une extension des zones de constructions précaires qui est sans doute la première d’Europe : « 28 % des logements ne disposent pas d’eau courante, 59 % n’ont pas de toilettes à l’intérieur de l’habitation et 52 % n’ont ni baignoire ni douche.

21 % des logements n’ont pas d’électricité (sans compter les nombreux ménages qui bénéficient de raccordements illégaux). 47 % des habitations n’ont qu’une pièce ou deux (contre 19 % en Métropole) malgré une taille moyenne des ménages bien plus importante, ce qui fait que plus de la moitié des logements sont en état de surpopulation, avec une personne sur trois vivant dans un ménage de plus de quatre personnes dans une seule ou deux pièces (contre 0,5 % en Métropole). 79 % des ménages de Mayotte vivent en habitat précaire, et seulement 3 % bénéficient de logements sociaux. Désormais les survivants n’ont même plus ces conditions matérielles d’existence précaires ou misérables. Rien : Plus rien !

Les opérations policières Wuambushu visant à expulser quelques dizaines de migrants mahorais en situation irrégulière ressemblent à des pansements sur une jambes en bois. L’ouragan n’a pas distingué les gens en situation légale et les autres. Il a rasé ou gravement endommagé toutes les habitations. Les populations ont été mises à l’abri dans plus de 70 centres d’hébergement d’urgence mais c’est insuffisant. Les remontées d’informations sont pour l’heure très parcellaires avec une population confinée chez elle, en état de sidération, privée d’eau et d’électricité qui mettra des mois à revenir. Une grave crise sanitaire s’annonce car Mayotte était le seul département français dans lequel le choléra sévissait il y a encore quelques semaines.

Mayotte a traversé une crise de l’eau sans précédent. A l’exception de l’année 1997, il n’a jamais tombé aussi peu de pluie dans le département. Le niveau des rivières reste très bas et les nappes phréatiques n’ont pas pu se recharger normalement pour la saison. Le remplissage des retenues collinaires, nécessaires à la transition entre la saison humide et la saison sèche, est très faible. Le territoire ne disposera pas des ressources suffisantes pour assurer ses besoins. Les restrictions ont été très sévères et il est impossible que la distribution soit rétablie aisément. Le réseau électrique précaire sur lequel des milliers de foyers sont branchés illégalement a été anéanti et l’île ne possède pas les techniciens, les forces vives pour le remettre en état. Il est à bout de souffle mais rien n’a été fait, en dehors d’une extension d’une centrale thermique au fuel pour le sécuriser.

Les événements climatiques du type de celui qui a frappé Mayotte ne cesseront de se multiplier dans cette partie du globe. Les cyclones comme Chido reviendront à une cadence de plus en plus courte. Ce sont des milliards qui seraient nécessaires pour consolider de manière efficace les bâtiments essentiels et il est vraiment utopique de croire en l’aménagement de logements pouvant résister à des vents de plus de 200 kilomètres heure, en quantité suffisante. Quand on connaît la situation de la construction en France… c’est utopique de penser que là-bas un miracle est possible.

J’ai brièvement suivi un projet d’aménagement d’un établissement spécialisé pour enfants handicapés (il n’y en a pas sur l’île) et j’ai vite compris combien il est ardu de créer à Mayotte.  Etant donné que c’est un département, les règles de fonctionnement de la vie sociale sont les mêmes que dans l’Eure, le Puy de Dôme, les Ardennes, les Hauts de Seine ou les Bouches du Rhône. Les fonctionnaires en charge de les faire respecter sont de passage car ils ne tiennent pas longtemps dans le contexte actuel. L’association dans laquelle j’ai œuvré quelques temps avait été obligé de négocier et avait au recours à un architecte spécialisé dans les chantiers de pays en guerre pour espérer se sortir de situations inextricables. Il faut des années et des années pour « sortir » un projet collectif. Alors maintenant…

Dans les circonstances actuelles l’état d’urgence avec des mesures exceptionnelles (présence de l’armée, adaptation des règles communes, aménagement d’équipements provisoires…) avec une sorte de plan Marshall local mis en œuvre directement pas l’État. Nous avons entendu tellement de louanges de l’efficacité de l’État dans la reconstruction de Notre-Dame que maintenant tout est possible… Mayotte vaut bien un effort similaire ! On peut toujours rêver d’une société qui préfèrerait l’Homme aux dieux. 

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Cet article a 8 commentaires

  1. J.J.

    Je ne décolère pas quand quand je prends conscience que l’on a dépensé des fortunes pour restaurer un tas de pierres, et que l’on laisse à l’abandon des populations, aussi bien dans la métropole que dans ces lointains territoires que l’on prétend français.
    Pinaud, Arnaud, Béthencourt, Niel, Bolloré, Drahi, Mulliez etc., seront ils aussi généreux pour Mayotte que pour leur dame, de Paris ?
    Où est le sens de l’humain là dedans ?
    Tout homme, toute femme, porte en lui, en elle, l’image de l’humaine condition. Montaigne, revu, corrigé et actualisé.

    1. François

      Bonjour @J.J. !
      Allons ! Du calme « l’éternel ronchonneur » car vous ne pouvez point ignorer, vous l’Instit, que « la colère est mauvaise conseillère » ! !
      N-D de Paris: Un tas de pierres ? Voilà un propos bien insultant qui dévalorise non seulement le travail des Anciens mais l’émergence nouvelle d’ouvriers hautement qualifiés … plus valorisant que les drogués ou transgenres tant et tant glorifiés! Bien qu’hostile au méprisant, je me dois de reconnaître qu’il y a des investissements utiles. Il y a soixante ans, j’ai visité un monument bien noir ! ! !
      Propos également regrettable, car, comme moi (même si je suis du pays de la pierre calcaire !), vous devez être incapable de tenir correctement un ciseau ou une gouge de sculpteur !
      Mayotte : Certes, les morts vont se compter « par centaines voire par milliers » et, bien sur, humainement, ça choque !
      Dans ces pays habitués aux tempêtes, cyclones et tornades (USA, Mexique, etc ), les constructions souvent en bois sont prévues … pour être facilement démontables et remontables même en dur ! Bien sur, les bidonvilles (amas de tôles, palettes, chevrons (empruntés (!) au chantier de J-M ! !) ne sont pas glorieux pour la métropole … comme à St Denis sauf qu’ils abritent souvent des comoriens …qui doivent être mieux que chez eux : la preuve , ils viennent s’entasser ! ! Je suis sur que, d’ici Noël, les constructions légères seront debout grâce aux matériaux des voisins ! !
      Concernant les autochtones, cela va (peut-être ?) les occuper. Selon les dires d’un enseignant parti la-bas (et revenu !) , c’est la bronzette permanente en faisant la manche aux aides. Si on voit un travailleur sur un chantier ou dans un service, c’est un métropolitain ! !
      Cessons de pleurer sur les dégâts et enterrons les morts car la santé des vivants est bien plus importante.
      Amicalement

  2. faconjf

    Bonjour,
    la mémoire courte une fois de plus, Mayotte de son vrai nom « Jazirat al Mawet » ou « Île de la mort », « Mawet » signifiant tout simplement « mort » et jazirat  » île » en arabe. C’est l’une des quatre îles de l’archipel des Comores, entendez « kamar » qui veut dire « lune ». Alors « Jouzor al Kamar » ou « îles de la lune » se trouvent en plein océan indien à plus de huit mille km du territoire français. La question c’est mais que fait la France là-bas? Les forces armées dans la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI) garantissent la protection du territoire national et animent la coopération régionale depuis La Réunion et Mayotte. Elles constituent le point d’appui principal du théâtre « océan Indien » pour lutter contre les menaces régionales, assurer la surveillance des zones économiques exclusives associées à l’ensemble des îles de la zone de responsabilité et conserver une capacité régionale d’intervention rapide. Il y a aux dires du ministère 2000 militaires et assimilés sur la zone. Ces forces permettent entre autre de garder sous contrôle Madagascar, Maurice, les Seychelles et les Comores et de surveiller le commerce par voie maritime qui représente 90% des échanges commerciaux intercontinentaux. Par ailleurs, la France semble vouloir de plus en plus s’incruster dans la région depuis que les États Unis se sont appropriés l’île de Diego Garcia en plein océan indien.
    « l’Île de la mort » porte bien son nom car depuis le visa Balladur-Pasqua introduit en 1995, empêchant la libre circulation entres les îles, bloquant les échanges économiques millénaires, déchirant les liens familiaux, il y a eu six à sept mille morts par chavirage, chiffre qui dépasse de loin le nombre de soldats américains tués en Irak, des milliers de personnes innocentes jetées en pâture aux requins. Régulièrement, des candidats à l’immigration décèdent en tentant de rejoindre Mayotte par la mer. Le scandale est que les grands merdias français, lorsque ils parlent de ces gens les traitent d’ « immigrés clandestins », faisant semblant d’oublier la Résolution 3385 de l’ONU qui condamne la présence illégale de la France à Mayotte. S’il y a bien des « immigrés clandestins » ça ne peut être que les français eux-même qui en dépit de toute légalité, viennent à de milliers de km de chez eux estropier un pays.
    Essayons donc de ranimer nos mémoires moribondes, Giscard d’Estaing président de la république française fraîchement élu, parlant de l’indépendance des Comores, déclare dans le Monde daté du 26 octobre 1974 :

    « C’est une population qui est homogène, dans laquelle il n’existe pratiquement pas de peuplement d’origine française, ou un peuplement très limité. Est-il raisonnable d’imaginer qu’une partie de l’archipel devienne indépendante et qu’une île, quelle que soit la sympathie qu’on puisse éprouver pour ses habitants, conserve un statut différent ? ... Nous n’avons pas, à l’occasion de l’indépendance d’un territoire, à proposer de briser l’unité de ce qui a toujours été l’unique archipel des Comores. »

    Le 22 décembre 1974, 93% de la population du Territoire d’Outre-mer des Comores se prononce pour l’indépendance. Le TOM des Comores,comprenant les îles de la Grande Comore, de Mohéli, d’Anjouan et de Mayotte va donc devenir une République indépendante. Les Comores deviennent ainsi un pays indépendant composé de quatre îles, reconnu par les instances internationales.
    C’est à partir de cet instant que la France nostalgique du grand empire colonial va troubler le jeu :
    Le 8 avril 1976 puis Le 11 avril 1976 la France organise deux consultations à Mayotte, alors que juridiquement cette île n’était plus française. Une majorité de Mahorais choisissent le rattachement à la France.
    Depuis 1974 jusqu’à aujourd’hui, malgré une vingtaine de résolutions de l’ONU qui demandent à la France le respect des frontières issues de la colonisation, jugeant irrégulier le décompte du référendum de 1974 et malgré la prise de position du Conseil exécutif de l’Union Africaine (UA) qui exige l’arrêt immédiat du processus de départementalisation, la France n’en démord pas. Il faut dire qu’il est tout naturel que la France en tant que membre permanent du conseil de sécurité soit au-dessus de la loi tout comme les États-Unis et Israël sixième pilier tacite du même conseil.
    Depuis sa recolonisation, Mayotte, pareille à une cellule cancéreuse, a semé la zizanie dans le métabolisme de l’archipel. Avec une économie sous perfusion, aidée par la « métropole », cette île prend des airs de riche provoquant l’affluence d’une population pauvre venant des autres îles. En fermant les frontières de Mayotte, la France a provoqué une vraie hécatombe de noyés, sacrifiés sur l’autel de la discrimination, et transformé des dizaines de milliers d’Anjouanais sans papiers en esclaves surexploités par les Mahorais, semant ainsi la haine et le mépris entre les citoyens d’un même pays.
    Mayotte, que beaucoup découvrent à la suite du nouveau malheur qui lui tombe dessus, s’avère un très gros problème. Héritage de la décision de Sarko qui permit aux Mahorais, par le référendum du 29 mars 2009, de devenir département d’outre-mer, à l’image des vieilles colonies de la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane et la Réunion.

    Mais dès l’automne 2011, des émeutes violentes – avec mort d’homme – opposèrent la jeunesse de Mayotte aux policiers venus de métropole. Elles révélèrent une société coloniale très éloignée du rêve assimilationniste et dont le fonctionnement est assuré plutôt mal que bien par les « expatriés » ou « m’zungus » (administrateurs, enseignants, médecins). Certains de ces métropolitains blancs, riches de leurs salaires et de leurs primes, se laissent corrompre par l’atmosphère locale : soirées alcoolisées, consommation sexuelle de mineures, de drogues etc…
    Sans doute la départementalisation de Mayotte demeurera-t-elle dans l’Histoire comme le legs le plus coûteux et le plus lourd de conséquences de la présidence Sarkozy.
    Se racheter une bonne conscience en reconstruisant Mayotte coûtera bien plus cher que les 1000 piastres de 1841.
    – En 1841, le sultan qui régnait sur Mayotte, en bisbille avec son voisin de l’île d’Anjouan, céda son île à un capitaine de vaisseau français qui passait par là, en contrepartie d’une indemnité de 1000 piastres-.
    La mémoire courte je vous disait, en attendant il est impératif d’aider nos « concitoyens » de Mayotte, delà à reconstruire l’égalité républicaine… On en restera très loin.

    Bonne journée

  3. Michel Caron

    DE QUELLE SOLIDARITE SOMMES NOUS ENCORE CAPABLES? Les effets catastrophiques d’un cyclone particulièrement violent venu frapper nos concitoyens de Mayotte,constituent une épreuve de vérité pour notre communauté nationale. Et en premier lieu,j’affirme que l’Etat demeure le garant de la solidarité nationale;il appartient donc à ses représentants,jusqu’au plus haut niveau,de prendre toutes mesures répondant aux besoins de la population mahoraise,à la fois dans l’extrême urgence,mais aussi dans la perspective du court et du moyen terme.
    L’être humain a d’abord besoin d’être NOURRI ET PROTÉGÉ ; pour répondre à ces besoins essentiels,les autorités doivent mobiliser les opérateurs expérimentés de notre pays ,capables d’intervenir en situation de catastrophe naturelle ayant de graves conséquences humanitaires;établir un hébergement d’urgence,garantir l’approvisionnement et la survie alimentaire,organiser une assistance médicale renforcée,constituent la première étape,en n’oubliant pas de protéger la population du pillage résultant de la fragilisation de l’ordre public.
    Dans un moment où nos parlementaires s’interrogent dans des conditions de méfiance désespérante sur le prochain budget de notre pays,nous pouvons en tant que citoyens interpeler les familles de France les plus fortunées et les entreprises distribuant les plus gros dividendes à leurs actionnaires,non seulement pour rétablir nos finances publiques mais aussi pour faire œuvre de solidarité auprès de la population de Mayotte. Et il revient à nos associations et la Fondation de France,d’organiser cette solidarité deproximité,complèmentaire de l’action de l’Etat. A ce titre,la chronique de Jean Marie Darmian doit être relayée.
    Mais au delà de ce plan d’urgence qui devra se prolonger plusieurs semaines,il faudra impérativement inscrire l’action publique et la solidarité dans le court et le moyen terme. Les indicateurs de vulnèrabilité de Mayotte sont connus,et devront être pris en compte:un taux de chômage de 35%,un taux de précarité de 77%,un taux de familles monoparentales nettement plus important que la moyenne nationale,et la majeure partie de la jeunesse en grande difficulté d’insertion professionnelle. Et la pression migratoire venue des Comores aggrave la situation sociale de Mayotte.
    Un sursaut politique majeur est donc nécessaire;il doit prendre la forme d’un « plan Marshall » venant mobiliser d’importants investissements qui donneront à nos compatriotes de Mayotte les moyens de reconstruire un authentique avenir grâce à des infrastructures modernes et adaptées à leur environnement.
    La mise à niveau d’un habitat qui respecte la dignité des habitants,la modernisation des infrastructures garantissant l’accès à l’eau potable,à l’électricité,à la communication numèrique,aux voies de communication,mais aussi l’accès aux services publics et à la mise à niveau des équipements sanitaires,médical sociaux et d’éducation: tels sont les investissements
    Et chantiers d’intérêt général à engager résolument.
    Dans une perpective à court et moyen terme,il y a lieu d’engager une stratégie de formation et de qualification visant les jeunes Mahorais,venant enrichir la dynamique de scolarisation et diversifier les projets de ces jeunes. Une mobilisation exceptionnelle d’entreprises voulant faire œuvre utile,pourrait prendre la forme d’un plan exceptionnel dédié à l’apprentissage des jeunes Mahorais,dans des parcours alliant Mayotte à la Métropole.
    Il faut enfin concevoir un plan de développement économique et social capable de s’appuyer sur les initiatives et les projets des Mahorais qui s’enracinent dans la richesse des potentiels locaux que constituent l’agriculture,la pêche et le tourisme ,entre autres,en soutenant ce développement à l’échelle de la coopération et du développement porté par la communauté des états de l’Océan Indien et des pays bordant le canal du Mozambique,tout en accordant une attention particulière à l’avenir des Comores et de Madagascar.
    Tels pourraient être les premiers éléments d’une authentique politique de solidarité bénéficiant de la mob ilisation de l’Etat,des élus et des acteurs économiques et sociaux.

    1. faconjf

      @Michel Caron Il y a loin de la coupe aux lèvres pour ce qui concerne Mayotte et on peut parier sur une aide d’urgence parcimonieuse du coté de l’ état au motif de l’appel d’air causé par un plan de développement sur ce territoire.
      Quand à la levée de fonds solidaire, l’encadrement de l’utilisation des dits fonds ne sera pas une chose simple. Un état des lieux a été réalisé par l’iFRAP en février dernier si le sujet vous intéresse il est ici
      https://www.ifrap.org/etat-et-collectivites/mayotte-les-chiffres-cles-dune-situation-explosive
      Pour être tout à fait transparent, je précise que l’iFRAP est un Think-tank ultralibéral dirigé par Agnès Verdier-Molinié, née le 26 décembre 1978 à Talence (Gironde), qui est une lobbyiste ultralibérale1 et essayiste médiatique française. Elle dirige depuis 2007 la fondation iFRAP, un think tank « ultra-libéral »2, qui est inscrit comme représentant d’intérêts privés (ou lobby) auprès de l’Assemblée nationale. Elle est chroniqueuse dans l’émission C dans l’air sur la chaîne de télévision France 5 et est aussi intervenante sur plusieurs chaînes d’information privées. Diplômée en histoire contemporaine2, elle est l’auteur de plusieurs ouvrages prônant des réformes économiques néolibérales.
      L’étude de l’iFRAP se base sur les éléments publiés par les organismes de l’Etat Français ( Insee, enquêtes parlementaires etc.., ). extrait:
      Comme le relève le rapport des députés Marcangeli/Youssouffa de mai 2023[10], « d’après la préfecture de Mayotte, un peu moins de 50% de la population serait de nationalité étrangère, soit entre 140.000 et 150.000 personnes. » Cette affirmation dans notre tableau semble recouvrir les évolutions intervenues en volume entre 2020 et 2021, mais au contraire, le mode de calcul de la population estimée par l’INSEE permet de montrer que c’est désormais plus de la moitié de la population qui serait concernée qui à date serait étrangère. Par ailleurs « entre un tiers et la moitié de la population seraient en situation irrégulière : la préfecture estime ce chiffre compris entre 70.000 et 100.000 personnes. » Un chiffre qui s’explique dans la mesure où la législation française « interdit l’éloignement des mineurs s’ils ne sont pas accompagnés d’un adulte. »
      Dans ces conditions et compte tenu du délabrement des finances publiques et aussi de la délinquance hors norme, un plan Marshall n’a aucune chance de voir le jour. L’idée principale des politiques est de tarir l’immigration vers Mayotte pas seulement venant des Comores mais aussi de l’Afrique de l’Est .
      C’est en substance d’ailleurs ce que confirme dans sa récente interview à l’Humanité le Président de la République : « A cela s’ajoute un nouveau phénomène, ces derniers mois, compte tenu des difficultés sécuritaires dans la région des Grands Lacs : une arrivée massive de personnes en provenance de Tanzanie et d’autres pays. »
      L’attractivité du territoire reste très importante notamment pour les îles de l’archipel des Comores voisines : en effet, si l’on calcule cette fois le PIB/habitant, celui-ci ressort à Mayotte à 11.245 dollars courants (2017) contre 1.324 dollars aux Comores, l’attractivité du territoire semble donc irrésistible d’autant que ce PIB est d’abord d’origine publique de l’ordre de 3 milliards par an d’après l’iFrap.
      Je crains fort qu’un effort en faveur de Mayotte va se réaliser rapidement, mais cela restera une rustine provisoire sur un vieux pneu usé.
      Salutations cordiales

  4. ROCHER

    Ce ne sont pas quelques dizaines de  » migrants  » qui sont expulsés mais de mémoire mais 22000 plus 25000 depuis deux ans, sauf erreur il y a eu une cinquantaine d’Afrique de l’Ouest qui ont « la chance » d’être jugés et assignés à résidence dans un beau château d’Ile de France. Je suis désolé, les Comoriens de sont pas des migrants, mais le peuple originel ( comme les canaques dans le Pacifique) Leurs coutumes comme celle des eskimos chez qui on peut être l’enfant-esprit-d’un ayeul- échapppent à notre entendement occidental Vous, lecteurs, êtes pour la plupart de républicains comme le « raciste » Jules Ferry ( croyances d’un Le Pen sur les « sauvages » à qui nous allions apporter la civilisation)
    L’essentiel de mon propos n’est pas là. Plus trois degrés en 2100 c’est à dire un degré et demi de plus que l’accord de Paris montre que ces terres ne sont plus habitables. Comme Haïti dans les Antilles où plus rien ne pousse . Envoyer des milliers de policiers n’endiguera pas les pillages par les affamés. Comme les pieds noirs en 62 les cent mille qui ont un passeport doivent choisir entre  » la valise et le cercueil » Marseille est déja une grande ville comorienne

  5. Alain.e

    Un truc cloche , notre dame de Mayotte c’ est pas possible , la population étant à plus de quatre vingt dix pour cent de confession musulmane ……
    La misère est elle moins pénible au soleil , pas sur en ce moment , » misère , misère , c’ est toujours sur les pauvres gens que tu t’ acharnes obstinément » disait Coluche à juste raison.
    En finir avec le temps béni des colonies , n’ en déplaise à Sardou .
    Triste monde , triste époque .
    Cordialement .

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