La politique en France continue son chemin tortueux qu’elle a emprunté il y a déjà quelques années. Jamais elle n’aura témoigné d’une telle impuissance face aux difficultés multiples de la société ou du monde. Des réponses déconnectées de la réalité, des postures plus que des argumentations, des calculs strictement personnels et surtout une impuissance collective à gérer les rapports avec le monde de la finance. Dans l’Histoire du pays la référence de cette incapacité à imposer des décisions favorables à l’évolution favorables des valeurs progressistes date de 1924. C’était il y a un siècle.
Une coalition entre, notamment, radicaux et socialistes parvient au pouvoir à Paris : le Cartel des gauches. Rapidement, elle se heurte à de formidables obstacles matériels ainsi qu’aux limites politiques, institutionnelles et économiques qui condamnaient, dès le début, son action. Au premier rang de ces difficultés, l’endettement de la France et l’intransigeance du « mur de l’argent ». Le fameux « mur de l’argent » que dénonça Herriot.
D’ailleurs nous sommes nombreux à avoir en mémoire cette phrase de François Hollande prononcée en 2012 lors de la campagne présidentielle : « mon véritable adversaire, c’est le monde de la finance ». Il lui sera beaucoup reproché que cette formule choc soit restée un constat et non pas une vraie méthode d’action. Le problème c’est que son échec aura été celui de tous les Présidents ou tous les gouvernements en ce sens que la combat pour ceux qui ont eu le courage de l’entamer tourne toujours à l’avantage de « l’ennemi ». Depuis la mondialisation des échanges c’est encore plus évident.
Hier le Premier des Ministres a avoué que dans la réalité l’Assemblée nationale en charge de la gestion de la nation était sous tutelle des milieux financiers étrangers. Sa mise en garde révèle en effet la dépendance qui est la notre du bon vouloir des milieux financiers internationaux. Michel Barnier en envisageant une censure par « une alliance dans les votes, improbable mais possible, entre les voix de M.Mélenchon et les voix de Mme Le Pen auxquelles se joindraient le Parti socialiste, le Parti communiste et les Verts » a évoqué la suite. « Je tombe, le gouvernement s’arrête et qu’est-ce qui se passe ? Il n’y a plus de budget ». Pour le chef du gouvernement, « des turbulences graves sur les marchés financiers » surviendraient en cas de motion de censure adoptée,
Le vrai danger ne serait donc pas l’absence de budget mais… la réaction des financeurs des emprunts toujours plus nécessaires au fonctionnement de la France. Ils soutiennent les mesures proposées par le Premier des Inconnus ministériels et brandissent dans l’ombre une double menace : ne plus répondre aux appels de fonds ou de le faire en augmentant considérablement les taux d’intérêt de sommes prêtées. Dans le deux cas la catastrophe naîtrait non pas du désaccord politique franco-français mais de la prise de position des Américains, des Chinois ou des Émirats du Golfe sur la dette souveraine du pays. Et ce quel que soit la couleur du gouvernement !
Le Président s’est désormais érigé en arbitre des conflits mondiaux et se désintéresse ostensiblement de la situation française a accordé au monde de la finance dont il est issue tout ce qu’il était possible de lui offrir pour qu’il lui permette de dépenser sans compter. Son « collaborateur » placé sur un siège éjectable est visiblement plus inquiet que lui. « Nous empruntons déjà très haut nos taux d’intérêt, les taux d’intérêt que nous sommes obligés de respecter pour financer notre dette avec des investisseurs chinois ou américains. Ils sont actuellement presque au niveau de la Grèce », a-t-il annoncé. L’écart entre les taux d’intérêt de l’emprunt de référence sur dix ans entre la France et l’Allemagne a atteint son plus haut niveau depuis 2012 (+0,81%).
Le mur de la finance se profile. En 1924 la dette est de 335 milliards de Francs et la droite l’a laissée volontairement filer. Depuis 1919 les Conservateurs ont en effet refusé d’équilibrer les dépenses publiques et les recettes, laissant alors à l’inflation et à l’endettement la charge de boucler les comptes. En 1924, les charges d’intérêt représentent dix fois le montant de 1914 ! Nous en prenons le chemin si l’on compare 2014 et 2024.
Jeudi l’État a pu sans problème lancer quatre emprunts de 10,5 milliards d’euros qui devront être remboursés par nos enfants et leurs enfants entre 2033 et 2066. Les investisseurs étrangers ont répondu avec une demande plus de deux fois supérieure à l’offre pour chacun des quatre emprunts. C’est une opération qui entre dans le programme de lever au minimum 285 milliards d’euros cette année pour couvrir à la fois son déficit budgétaire et réemprunter pour rembourser les emprunts précédents qui arrivent à échéance. Oui mais à quel taux et pour combien de temps ?
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« mon véritable adversaire, c’est le monde de la finance »
Déclaration louable mais imprudente. Ces gens là sont sourcilleux si l’on s’avise de menacer leur « cassette », et malheureusement leurs pouvoirs sont considérables, fondamentaux, injustifiables et outrecuidants.
Alerte ! https://www.change.org/d%C3%A9fendonsstalingrad%C3%A0Bordeaux
J’ai écouté ce matin Pierre Vermeren,il explique très bien où nous a mené la désindustrialisation de la France,les mauvais choix de nos dirigeants politiques.Quelle est le formation des membres de leur cabinet,école de commerce,finance, ENA, Science po.!!!..Personnellement, ouvrier de formation,militant syndical, je partage ce constat et il y a longtemps qu’avec mes camarades nous en étions conscients.Qui produit la valeur ajouté en économie? Celui qui transforme,c’est ainsi chers amis.
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/france-culture-va-plus-loin-l-invite-e-des-matins/desindustrialisation-metropolisation-aux-racines-des-coleres-francaises-1060529
Bonjour,
100 ans plus tard le souvenir du cartel des gauches né sous le nom d’accord « minute » revient à la surface pour les passionnés d’histoire. La chambre « bleu horizon » de 1919 est bousculée par le cartel des gauches de 1924 minoritaire en voix et majoritaire en sièges. Pour faire barrage (déjà!) à l’élection de députés de droite, le scrutin de 1924 donne ainsi lieu à de multiples désistements tactiques. Les modalités du scrutin – la proportionnelle avec une importante prime au vainqueur – imposent aux partis de gauche de se coordonner. La victoire est sans appel : alors que 180 députés de gauche siégeaient dans l’hémicycle en 1919, ils sont 313 en 1924. En dépit des vives réticences du président de la République Alexandre Millerand (déjà!), c’est à Édouard Herriot que revient la tâche de former un gouvernement. Ce qui marque le premier passage d’Herriot aux manettes c’est l’ampleur de la crise financière à laquelle le gouvernement du Cartel a été confronté.
Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, les dépenses liées à la reconstruction grèvent péniblement le budget de l’État. Le Bloc national n’a cessé de creuser la dette publique en faisant voter des budgets déficitaires(déjà!). En 1923, les quelque 12,5 milliards de francs alloués à la reconstruction sont presque entièrement financés par la dette, laquelle a été multipliée par sept depuis 1913. Les rentrées fiscales ne couvrent pas les dépenses et les réparations allemandes n’arrivent pas. Pour tenter de limiter la dépréciation du franc, il existe un plafond légal à la monnaie en circulation et des avances de la Banque de France au Trésor. Mais avec une limite fixée à 41 milliards de monnaie en circulation et 23 milliards d’avances de la Banque centrale en 1920, la politique budgétaire française ronge son frein. La méfiance des possédants les pousse à sortir leurs capitaux, accélérant ainsi davantage la chute du cours du franc. Dépenses importantes, entrées limitées et plafond d’avance fixé…, l’équation est insoluble et les gouvernements recourent parfois au maquillage des bilans de la Banque de France pour rallonger leur marge de manœuvre. C’est le cas du Cartel qui, à partir d’octobre 1924, publie des bilans frauduleux pour masquer son recours aux avances de la Banque.
Les bilans insincères des gouvernements se multiplient ( déjà!) depuis 1913.
L’exercice a l’inconvénient de mettre le gouvernement à la merci de la Banque de France. Or, depuis sa création en 1800, l’Institut d’émission est un établissement privé, aux mains de son Conseil des régents dont les membres sont élus par l’assemblée de ses deux cents plus grands actionnaires. Une fois la supercherie comptable constatée, les régents peuvent s’inviter dans les cabinets ministériels et faire valoir leurs doléances, la révélation du trucage agissant comme une épée de Damoclès au-dessus des pouvoirs publics. À partir de janvier 1925, les passages d’Édouard de Rothschild, banquier et régent, à Matignon se multiplient.( déjà!)
En avril 1925, le gouvernement Herriot est renversé par le Sénat après plusieurs mois d’agonie. François de Wendel, industriel et président du puissant Comité des forges, a menacé de parler à la presse si le gouvernement n’avouait pas ses errements. Acculé, le gouvernement présente un projet de loi qui lui a été soufflé par la députation socialiste et qui vise à mettre en place un impôt sur le capital. Le texte n’a aucune chance de passer le Sénat : c’est un suicide maquillé, permettant à Herriot d’attribuer la responsabilité de la défaite à la Chambre haute plutôt qu’à sa politique budgétaire.
Ce n’est qu’en 1926, avec l’arrivée au pouvoir de Raymond Poincaré et la dévaluation de 80% du franc par rapport à l’or, que la situation se stabilise enfin. Poincaré en 1926, devant l’ampleur de la crise financière forme alors un cabinet d’union nationale (déjà!), en revenant à une politique d’austérité financière ; le franc germinal est remplacé par le franc Poincaré d’une valeur cinq fois moindre, dévaluation qui se borne à entériner le change réel. Il parvient cependant à présenter un budget de l’État en équilibre, ce qui n’arrivera plus qu’en 1965.
Pendant l’exercice du pouvoir par le front populaire en 1936-1937, le stock d’or de la Banque de France (qui a toutefois été de facto nationalisée en juillet 1936) fond inexorablement au fur et à mesure que les capitaux s’exilent tels de « grands oiseaux migrateurs » cherchant des contrées au « climat favorable à leur intérêt ou à leur fécondité », analysait Vincent Auriol à l’époque… Rien n’a changé depuis.
Sauf que la solution « miracle » de la dévaluation du Franc n’est plus possible, que reste-t-il ? Faire payer les pauvres et emprunter, emprunter pour rouler la dette et contraindre encore plus les pauvres à payer les intérets!
L’histoire ne se répète pas, mais elle se plagie.
Bonne journée
Tout cela me dégoûte et me donne envie de vomir…
Et vous voudriez que j’aille voter ? Non, mais vous plaisantez!
Allez bonne journée quand même.
Bonjour @ Gilles Jeanneau !
Soyons sérieux, Citoyen : Il faut VOTER ! ! bleu (foncé ou clair !), rose, vert, rouge, écarlate …ou blanc mais VOTEZ ! !
Au moins par respect pour ceux qui on versé leur sang pour ce droit d’expression démocratique…!
Amicalement
…qui onT versé … : Il est resté dans le clavier ! ! !
Bonjour @ Gilles Jeanneau !
Soyons sérieux, Citoyen : Il faut VOTER ! ! bleu (foncé ou clair !), rose, vert, rouge, écarlate …ou blanc mais VOTEZ ! !
Au moins par respect pour ceux qui on versé leur sang pour ce droit d’expression démocratique…!
Amicalement
et bien si! il faut voter
sinon ne donne pas ton avis
évidemment le pouvoir de l argent est toujours le vainqueur
sauf si le peuple se lève
relisons l histoire
« Celui qui ne connaît pas son histoire est condamné à la revivre
Bonjour @ JJM !
Tout d’abord, MERCI pour ce lien qui, même s’il s’agit du constat d’une situation connue et reconnue (enfin!) par beaucoup de « penseurs » (ou plutôt « panseurs » ) qui ont détruit notre économie depuis quarante ans, présente le gros avantage de rafraîchir la pensée ! ! ! On ne perd pas quarante minutes en écoutant cette séquence … même si j’ai zappé le Maghreb ! !
Comme JM, avec mes derniers cheveux blancs, je fais partie de cette espèce que les jeunes ont baptisé « les boomers- …radoteurs ». Sauf que nous avons (encore !) cette faculté que l’on appelle pudiquement la Mémoire … que les dit-jeunes ont confiée à leur bidule manuel dangereusement télé-programmable ! !
Cette Mémoire me rappelle soudain l’illustre Sully et son « Labourage et Pâturage sont les deux mamelles de La France » que nos instituteurs (à l’époque!) aimaient nous rappeler. Demandez donc aux jeunes brevetés qui est cette célébrité ? Comme à mon fils, ils vous répondront : « Un dealer , Monsieur ? »
Mais revenons à nos moutons !
Si je suis entièrement d’accord avec « la formation des membres de leurs cabinets » totalement HS ( hors sols !), vous n’avez pas à culpabiliser sur votre statut d’ouvrier militant ! Rassurez-vous : le déficit abyssal, ce n’est pas vous car vous savez que « porte-monnaie vide stoppe les frais ». Travailler pour les banksters (ex-usuriers!) ne fait qu’ augmenter le déficit même s’il y a retour sur investissement ! ! !
Qui fait la valeur ajoutée ? Bien sur, c’est l’ action humaine ! Sauf qu’elle nécessite de revenir chaque fois à une base épuisable (minière, pétrolière,etc) ou un service (commerce, services, ) pour se réaliser.
Dans ces colonnes prêtées par JM, j’ai déjà étalé ce concept d’économistes « 1950 ». Succintement, c’est la création par multiplication de valeurs fraîches. Un grain de blé semé en donne 40 ; on en reprend un pour recommencer et l’on met 39 valeurs fraîches dans l’Économie. Idem pour les élevages, la vigne (sans crise!), les fruits, le maraîchage, bref l’agriculture … de ce brave Sully !
Même si cet exposé vous paraît saugrenu, il vous apporte la raison des conséquences pécuniaires que nous ressentons car n’oublions pas que tout est basé sur l’argent … même la guerre !
Amicalement