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Défiance envers la politique et délitement de la démocratie

Selon un sondage IPSOS effectué sur 1 001 personnes les Français sont absolument d’accord avec la phrase célèbre de Winston Churchill voulant que «la démocratie (soit) un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes”. Est6ce vraiment Une surprise. Le Conseil Économique Social et Environnemental (CESE) voulait mesurer l’état de l’opinion publique sur le fonctionnement de la société française. Il y a matière à s’inquiéter.

En fait on retrouve le principal fait de l’action politique française : la déconnexion croissante entre les sujets réputés essentiels chez les politiques et ceux de la majorité du pays. Il suffit par exemple de voir le déroulement des débats au sein de l’Assemblée nationale pour vérifier que l’écart se creuse. Plus personne ne suit ces trahisons pour des ambitions individuelles, ces dérapages oraux qui ridiculisent leurs auteurs, ces arguties réglementaires qui occultent tout vrai débet, ces hypocrisies permanentes. Et pourtant elle se poursuivent !

Le constat devient au fil des années de plus en plus catastrophique. Par exemple dans ce sondage la moitié des personnes avec un pouvoir d’achat contraint estime subir davantage d’inégalités que la moyenne (51% contre, pour rappel, 25% des Français dans leur ensemble). En d’autres termes, les Français les plus en difficulté se sentent en grande partie victimes et lésés par la société… un sentiment délétère qui explique sans doute en partie leur faible confiance dans l’avenir (73% de ceux qui estiment subir plus d’inégalités que la moyenne sont pessimistes vis-à-vis de l’avenir de la France, contre 63% des Français dans leur ensemble). Pour eux la démocratie ne protège que les classes au niveau de vie élevé et elle n’offre donc pour eux aucune véritable utilité.

Surreprésentés dans les zones rurales et parmi les Français avec un faible pouvoir d’achat, ceux qui déclarent le plus rencontrer des difficultés d’accès aux services là où ils vivent se sentent souvent en marge de la société (41% contre 24% sur l’ensemble de la population). Cette situation fragilise leur attachement à la démocratie : elle entretient l’idée selon laquelle le système en place ne chercherait pas, ou du moins ne parviendrait pas, à protéger tout le monde. Dramatique.

Ainsi, parmi les 25% des Français avec l’accès le plus difficile aux services publics, seulement… 60% estiment que ce système démocratique permet de trouver des compromis entre différents intérêts divergents (60% contre 76% au global). En conséquence, ils se disent un peu moins prêts que la moyenne à défendre la démocratie si elle était menacée (78% contre 84% de l’ensemble des Français). D’ailleurs, 59% estiment que s’engager politiquement est vain (contre 52% au global) et ce pourcentage ne cessera de grandir. Le système des partis ouvriers capables de mobiliser, d’éduquer, d’expliquer s’éteint peu à peu.

Personnellement je n’ai jamais cessé d’expliquer que l’avenir de la démocratie passe par le renforcement du fait associatif sincère et désintéressé. Or personne n’en parle. Personne ne prône son développement et sa sécurisation. Un peu plus d’un Français sur trois déclare ainsi être engagé auprès d’une association (35% au global, 43% parmi les retraités). Sans être marginal, l’engagement auprès de syndicats et organisations professionnelles est globalement plus limité (12%) de même que l’engagement pour des partis politiques (7%). Des pourcentages de misère !  Au total, 42% des Français sont engagés dans au moins un de ces types d’organisations (48% en zone rurale contre 34% en agglomération parisienne).

Rien n’est fait pour valoriser cet engagement citoyen au moins aussi important localement que celui de la démocratie représentative. La loi 1901 reste la pierre angulaire de la protection de la République. Elle offre la possibilité de gérer son propre environnement social, ses loisirs, ceux des autres ou de maintenir un lien social. Pus que jamais elle doit rester laïque et indépendante. Elle doit participer à la gestion de la cité. Or rien. Absolument rien ne la protège vraiment dans une Europe du profit qui ne reconnaît pas le bénévolat ou l’économie sociale et solidaire qu’elle assimile à une entreprise comme les autres.

La méfiance des Français vis-à-vis de la politique n’a jamais été aussi élevée. Il faut avouer que le spectacle est affligeant.  Plus des trois quarts des Français considèrent que « tous les hommes et femmes politiques sont déconnectés des réalités des citoyens » (76%) et seulement un peu moins de la moitié juge qu’il y a des responsables politiques qui se soucient de leurs préoccupations et méritent leur vote (48%) et ce n’est qu’au niveau local. Pour eux ils soulignent l’inefficacité du système de redistribution (27%), le détournement des règles par certains (27%) ou encore l’iniquité territoriale dans l’accès aux services (20%). Une part importante des Français se plaint d’ailleurs de la difficulté d’accès au logement, à la santé et à l’emploi autour de son lieu de vie (respectivement 58%, 50% et 46%). Or ce sont les secteurs que lequel on ne cesse de taper depuis des années. L’avenir ne sera pas démocratique c’est certain !

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Cet article a 2 commentaires

  1. faconjf

    Bonjour,
    vous fermez votre article par : « L’avenir ne sera pas démocratique c’est certain ! « , p’têt ben qu’oui et p’têt ben que non dirait le Normand. P’têt ben qu’oui dans ce cas la dérive macronniste ira à son extrêmité de l’escroquerie d’une pseudo démocratie devenue illibérale. Soutenu par la ploutocratie qui détient les merdias la démocratie s’étiolera jour après jour pour devenir une coquille vide. En bon apprenti sorcier Mac-Ronds démontre une rare compétence à exploiter les failles de la Constitution. Avant la dissolution, lorsque le gouvernement utilise l’article 47-1, réservé au PLFSS (Projet de loi de financement de la sécurité sociale), il s’agit d’une manière de contourner une situation de blocage liée à l’impossibilité de tenir des promesses qu’en bon droit, on pourrait juger absurdes de faire. Demain, toute réforme sociale pourrait passer par l’article 47-1, réduisant à peau de chagrin les débats parlementaires.L’usage répété de l’article 49 alinéa 3 lors de la dernière législature et, de façon plus technique, le contournement des conventions parlementaires sont les symptômes de ce présidentialisme qui tente de survivre au changement de système. Après la dissolution du 9 juin, le chef de l’État ne dispose plus d’aucune majorité, même relative. Mac-Ronds a maintenu en fait un gouvernement démissionnaire pendant 2 mois faisant ainsi la démonstration qu’un gouvernement même renversé par les députés pouvait continuer d’exercer le pouvoir pendant une durée indéterminée. Ce qui revient à dire aux députés vous pouvez renverser le gouvernement, je le maintiendrait au pouvoir tant que je le jugerais bon!!
    Pour le p’têt ben que non, je dirais que seule une manifestation type GJ 2.0 pourrait modifier le cours de l’histoire de cette Vème république. La condition sine qua none c’est la prise de conscience du naufrage du bateau France conduite par des officiers corrompus qui font la fête sur la passerelle pendant que le bas peuple bosse dans la soute à charbon. Les gueux sont maintenus dans l’ignorance, ignorance indispensable au maintien en place des officiers de la passerelle.
    Seule la formation de tous peut réduire l’ignorance, c’est le constat du « père Hugo »
    « Chaque enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne.
    Quatre-vingt-dix voleurs sur cent qui sont au bagne
    Ne sont jamais allés à l’école une fois,
    Et ne savent pas lire, et signent d’une croix.
    C’est dans cette ombre-là qu’ils ont trouvé le crime.
    L’ignorance est la nuit qui commence l’abîme.
    Où rampe la raison, l’honnêteté périt. »
    Victor Hugo – 1802-1885 – Les Quatre vents de l’esprit, I,24, 1881

    Bien plus que l’école traditionnelle, il y a l’école de la vie, celle du travail, celle du milieu associatif, celle des partis politiques et des syndicats qui a construit les réformistes des avancées sociales d’après guerre. C’est avec 1936, la seule période ou les forces de progrès social étaient un véritable contre-pouvoir.
    L’acharnement du pouvoir réel à détruire ce qui reste des derniers bastions d’éducation populaire démontre sa volonté de maintenir les gueux dans la nuit de l’ignorance.
    Pour les politiques, comprendre la constitution ou les mécanismes économiques du monde « ça n’intéresse pas les Français » et ça les arrange!!!
    « Les grandes révolutions naissent des petites misères comme les grands fleuves des petits ruisseaux. »
    toujours le « père » Hugo – 1802-1885 – Choses vues, 1846
    Bonne journée

  2. christian grené

    C’est quand même pas une graine d’ananar qui va mettre son grain de sel dans un débat dont les médias font leurs choux gras!

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