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Le discours de la méthode… Coué

La prestation du Premier des Ministres en sursis a été à son image : prudente, sans éclat, modeste et reposant essentiellement sur le non-dit de manière beaucoup plus probante que les annonces égrenées comme autant de bonnes intentions constituant les pavés sur chemin de l’enfer qui l’attend. Il a pris soin essentiellement de ne pas agacer sur la droite de sa droite et il a habilement instillé le doute dans les rangs des sociaux-démocrates. En citant Mendés-France (ne jamais « sacrifier l’avenir au présent ») ou Michel Rocard ( « culture du compromis ») mais sans trop d’effets. Il a fait de multiples coucous au RN sans se mettre en péril. Bref il a louvoyé en permanence et à parfois beaucoup tourné en rond.

Le pire cependant c’est que devant un hémicycle où les revenants ayant soutenu mordicus la politique déployée pendant dix ans il soit parvenu à se faire applaudir alors qu’il a dézingué avec modération mais de manière certaine les décisions prises. Quand au perchoir de l’Assemblée un représentant de majorité minoritaire lâche :  « La véritable épée de Damoclès, c’est notre dette financière colossale (…) qui, si l’on n’y prend garde, placera notre pays au bord du précipice » . Il n’y pas eu l’ombre d’un remords dans les rangs du fameux bloc central. Affligeant et affolant. Tous ont soutenu des gouvernements et notamment un Ministre des Finances et ses seconds couteaux qui ont conduit à ce que leur successeur soit suspendu dans le vide des caisses. Il faudra si tout va pour le mieux plus de cinq ans pour espérer rétablir un déficit moins important. Comment peut-on être aussi aveugles, aussi godillots, aussi nuls (1) ?

Mais qui a donc conduit la France vers précipice ? Personne. Ni le Président qui a effectué des annonces fracassantes sans consulter personne, qui a exonéré, distribué sans contrepartie, privilégié ostensiblement et qui désormais joue au Ponce Pilate constatant le désastre. Qui a vraiment conscience de la situation ? Les députés du conglomérat de Droite « retailleausque » ? Ils continuent à soutenir l’insoutenable et à aspirer à une vérité qu’ils ont fui depuis de longs mois. La stratégie macroniste consistant à considérer que tous l’édifice de l’action publique doit reposer sur les rentrées des taxes sur toutes les formes de consommation conduit à la ruine. Et ce n’est pas une augmentation du SMIG d’un peu plus de 2 % qui changera cette réalité.

On a tellement instillé toutes les peurs dans le système social que désormais plus aucune mesure n’aura d’effet sur leur comportement. Peur du déclassement, peur des fins de mois, peur des autres, peur de ceux qui doivent les protéger, peur de la guerre, peur de sortir, peur pour leur santé, peur pour l’avenir de leurs enfants, peur de dire ce qu’ils pensent, peur de manquer de tout et de rien et ce n’est pas le discours du perche du perchoir qui changera cette donne. La peur reste le fonds de commerce des extrêmes et son enracinement leur garantit de beaux jours devant eux. Le fameux « compromis » mis à toutes les sauces centristes ne servira qu’à ripoliner une unité n’existant plus du tout dans le pays.

Le gouvernement provisoire n’est pas contrairement à ce que j’entends dans la main du RN ou alors de manière très artificielle. Depuis le discours mi-figue mi-raisin, mi- chèvre mi- choux il se trouve dans la paume très large de la finance internationale. Depuis quelques jours, la dette française coûte de plus en plus cher. Elle se finance sur les marchés à des taux supérieurs à ceux obtenus par la Grèce. Pour les obligations à cinq ans, le taux d’intérêt du gouvernement français était, jeudi, de 2,48 %, contre 2,40 % pour Athènes. En clair, à moyen terme et probablement à plus long terme, les marchés financiers font aujourd’hui légèrement plus confiance à un pays qui a connu une faillite retentissante il y a quinze ans qu’à la France. Pas un mot sur cette situation. La France se retrouve brinquebalée par les possesseurs de sa dette dont plus de 53 % sont non-résidents en France et pas mal d’entre eux le sont dans les pays du Golfe où l’on connaît la situation la plus incertaine qui soit.

Un budget replâtré à la hâte, aussi peu sincère et véritable que les précédents finira par être voté après un énième usage du 49-3 et ainsi voguera la galère. Le reste n’est que de l’agitation destinée à contenter les uns et les autres. Une immense cure d’austérité se prépare et elle sera longue. Elle ne s’appliquera pas à tout le monde. C’est une certitude. Le compromis du perchoir n’a aucune marge de manœuvre, aucun pouvoir, aucune possibilité de changer une chute inexorable. Il aurait pu citer jean Jaurès pour tenter d’amadouer quelques députés de gauche : « Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. »

(1) Ils auraient dû s’abonner à roue Libre depuis dix ans !!!!

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Cet article a 3 commentaires

  1. Jean

    Nickel !

  2. Pc

    J’en suis à mon huitième président eet sûrement 20 à 30 premiers ministres. A part peut-être Chaban et Rocard tous ont fait des discours dementis par les faits. Alors blablabla…

    1. J.J.

      P C @ Je te bats, j’en suis au douzième ….avec la même conclusion…

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