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La malédiction du 9 juillet a encore frappé

Ah ! La veille du 9 juillet et ce jour lui-même laissent des souvenirs amers dans les souvenirs des soutiens de plus de 45 ans de l’équipe de France de football. En 1982 les Bleus affrontaient l’Allemagne en… Espagne lors d’une demi-finale de Coupe du monde, et hier soir ils rencontraient l’Espagne en… Allemagne au même niveau de la compétition européenne. Il y a 18 ans ce jour-là la finale de l’aventure mondiale face à l’Italie fut tout aussi négative. Il existe donc une malediction des 8 et 9 juillet. Elle a encore frappée. Dumoins c’est ce que pensent les supersticieux.

Deux incidents polémiques avaient émaillé ces rendez-vous. Un choc violent entre Schumacher et Battiston faillit effacer la réconciliation politique franco-allemande et le coup de tête de Zidane qui étendit sur la pelouse le grand comédien provocateur qu’était Materrazzi, causa la perte de son équipe. Ces deux séquences restent dans l’histoire du football. Elles planaient sur Munich. D’ailleurs Deschamps en appliquant une stratégie reposant sur le principe voulant qu’à l’inverse de ce que tous les stratèges prônent, « la meilleure attaque soit la défense » avait probablement en tête ces deux rendez-vous manqués douloureux avec la « gloire »

Laborieuses , maladroites, soporifiques par moment, ses troupes se trouvaient dans la situation de ces toréadors qui manquent systématiquement la mise à mort du taureau à chauqe sortie. Le peuple du football attendait donc un autre spectacle que celui de la pose manquée de multiples banderilles. Il avait avalé sa déception tant que le résultat obtenu à l’économie et avec une part réelle de chance lui a permis de conserver ses rêves de titre. Là, il souhaitait que les élus « Deschamps » face front avec brio et sérénité. Il fut vite rassuré et aussi vite déçu.

Mbappé ayant perdu le masque de zéro qu’il trimballait jusque là, effectua une passe décisive millimétrée pour cette fois offrir un coup de tête positif de Kolo Muani isolé au second poteau. Enfin ! Tout allait au mieux. Un beau soleil de France vite éclipsé par une extraordinaire inspiration d’un prodige espagnol au pied gauche agile. Une merveille que Mike le « gardiénator » ne put dévier hors de sa lucarne. Le doute succéda à la confiance initiale. La trouille et les maladresses qu’elle général provoquèrent des renoncements en série. On s’était cru sauvés. 

La guerre des milieux tourna instantanément au bénéfice de la Roja. En quatre minutes tout bascula. Une intervention malencontreuse d’un Koundé pourtant d’un bon niveau effaça définitivement la bonne impression initiale. La malédiction de la date s’installa sur la pelouse. Maîtrisant des enchaînements de passes déstabilisantes pour des adversaires timorés, les Espagnols imposèrent leur rythme et surtout une domination technique constante toite la fin de la première période. La France était en mode « Deux-Chevaux » quand sa concurrente se baladait en BMW, Allemagne oblige. Aucune accélération. Aucune inspiration. Aucune véritable révolte. La sensation d’une résignation contraire à celle que les appels au vote vigoureux contre le RN avaient combattue. 

Des centres mal ajustés, une absence de présence physique dans la surface de vérité et une maladresse latente facilitèrent la tâche de la Roja toute heureuse de gérer son avantage. Les changements effectués par Deschamps donnèrent cependant un supplément de Bleus à l’âme plus conquérante. Des spasmes entretinrent un zeste d’espoir. Rien de bien emballant. Rien de très dangereux. Toujours pas loin et toujours à côté, au-dessus ou dans les pieds espagnols. La France bafouillait même si Barcola s’érigeait en novillo impétueux. Un Mbappé fantomatique ou d’une insigne maladresse manquait tout ce qu’il avait dans les pieds. A l’image de son Euro sa prestation (hormis son service express initial) ne valait pas un kopeck. Loin d’être un « Don qui shoote » il aura du mal à devenir, c’est certain un Grand d’Espagne s’il reste à ce niveau. Il manqua même la seule véritable occasion de rédemption en expédiant le ballon en or de l’espoir dans le ciel munichois. A l’image de sa fin de saison. 

 La bande à Deschamps a plafonné. Elle n’a jamais été d’attaque. Elle a entretenu l’illusion d’un réveil offensif qui n’est pas venu. Engoncé dans cette certitude son sélectionneur est allé au bout de sa logique : préférer des cadres hors de forme à des tempéraments prometteurs ou toniques. Ses choix au milieu de terrain n’ont pas été durant une heure à la hauteur de celui de Roja tout en finesse, en sérénité et en solidité collective. Il était impossible que la France gagne une telle confrontation avec une telle formation sans imagination et ne reposant que sur un coup d’éclat. 

La malédiction du 9 juillet a donc frappé. Il faudra éviter de jouer ce jour-là dans les compétions à venir. Et si on peut éviter la soirée du 8 juillet ce serait encore mieux. La France a quitté la zone Euro, la tête basse. Et pendant ce temps au Palais Bourbon on joue à qui perd gagne. Décidemment tout va mal en ce pays où faire front s’applique désormais au monde sportif. Il parait que c’est populaire.  

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Cet article a 2 commentaires

  1. facon jf

    Bonjour,
    comme vous le savez sûrement, j’en ai rien à foot(re) des pousses cailloux de la télé. Comme de toutes les diffusions de sport dans les étranges lucarnes diffusions destinées à faire la promotion des bières et autres pizzas surgelées. Produits aux vertus létales ou pour le moins grands fournisseurs de maladies graves pour la plus grande forme économique de Big-pharma.
    Rien ne remplace pour moi, tant que je le peux, une belle rando dans la nature.
    Je voudrais rappeler que selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, Une estimation de 140 milliards de dollars sont blanchis par le biais du football chaque année. Comment les clubs de football ont-ils été utilisés pour blanchir de l’argent ?
    Les criminels exploitent le football de diverses manières pour blanchir leurs fonds illicites :
    – Surévaluer les joueurs lors des transferts : en 2013, la star brésilienne du football Neymar a été transféré de Santos à Barcelone pour un montant annoncé de 57,1 millions d’euros. Cependant, il a été révélé plus tard que la valeur réelle du transfert était beaucoup plus élevée, certaines estimations la situant à plus de 80 millions d’euros. Le transfert a fait l’objet d’une enquête pour blanchiment d’argent et fraude fiscale. Le FC Barcelone et Santos ont été condamnés à de multiples amendes et l’affaire est toujours en cours à ce jour.
    – Droits d’image des joueurs : les droits d’image des joueurs peuvent être une source légitime de revenus dans le football, mais ils peuvent aussi faire l’objet d’abus à des fins de blanchiment d’argent et d’autres délits financiers. Le scandale des « Football Leaks » est une affaire de blanchiment d’argent et de droits d’image des joueurs dans le football. Il s’agit de la publication de documents confidentiels relatifs aux transactions commerciales de plusieurs grands clubs et joueurs de football, y compris des détails sur l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent par le biais des droits d’image.
    – Honoraires des agents : qu’il s’agisse d’honoraires gonflés, de montages plus complexes dus à leur influence ou de relations au sein des clubs de football, les honoraires des agents jouent un rôle important dans le blanchiment d’argent. Mino Raiola a reçu des honoraires d’environ 49 millions d’euros pour sa participation au transfert de Paul Pogba de la Juventus à Manchester United en 2016. Ce montant serait le plus important jamais versé à un agent dans le cadre d’un transfert de joueur de football. Le paiement a été jugé nettement disproportionné par rapport au travail accompli par Raiola, ce qui a suscité des inquiétudes quant à un éventuel blanchiment d’argent.
    – Achat et vente de clubs de football : Leeds United, racheté par l’homme d’affaires controversé, en est un exemple. Massimo Cellino en 2014. Cellino a déjà eu des problèmes juridiques et a été condamné pour fraude fiscale en Italie. Il a également été accusé d’avoir utilisé le club pour blanchir de l’argent et échapper à l’impôt.
    – Vente de faux billets : le 26 mai 2018, la finale de la Ligue des champions de l’UEFA s’est jouée entre Liverpool et le Real Madrid. Il a été rapporté que des milliers de supporters ont été affectés par des la vente de faux billets vendus à des prix exorbitants. Les supporters qui avaient payé ces faux billets ont été refoulés à l’entrée des stades et n’ont pas pu assister au match. Les bénéfices de ces ventes auraient été blanchis par l’intermédiaire d’un réseau de sociétés écrans et de comptes offshore.
    Voila, voila ce que vous encouragez vautrés sur votre canapé une bière à la main! Désolé chef j’ai glissé, toutes mes excuses aux fans de foot.
    Pour ce qui revient au match pitoyable d’hier, le journal « le quotidien du sport » titre aujourd’hui :  » Mbappé : un business colossal à plus de 100 millions d’euros par an ». Grand bien lui fasse.
    Bonne journée
    PS: conspirateur un jour, conspirateur toujours… Nous vivons une époque formidable.

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