You are currently viewing L’inquiétant effet domino qui dissout tout

L’inquiétant effet domino qui dissout tout

Il existe une performance consistant à mettre en place des alignements sophistiqués de morceaux de sucre raffiné pour en déclenchant la chute du premier, entraîner une longue cascade d’effondrement des autres. Il est possible d’effectuer la même performance avec des dominos. Le record du monde de la cascade en série de ces derniers appartient à un ingénieur britannique de 23 ans. Il a réussi à faire tomber dans une magnifique réaction en chaîne, 169 712 dominos. Il faut une organisation signée et millimétrée pour parvenir à un tel résultat. Le Président de ce qu’il demeure de la République aurait pu s’inscrire à un autre type de performance, celle des dégâts en cascade causés par une décision personnelle improvisée.

Les événements qui se sont succédés durant toute la semaine écoulée s’enchaînent avec une vitesse prodigieuse et nul ne sait ce qui pourrait les arrêter. Dans les secteurs de la vie politique, de l’économie, de la géopolitique sa décision cause une série d’effondrements dont les effets sont colmatés à la hâte par ses partisans et ses opposants. L’utilisation de « l’effet domino » aura quoi qu’il advienne du scrutin des législatives, un impact irréparable sur le pays. Rien, absolument rien ne changera vraiment mais la défiance à l’égard de l’organisateur de cette performance augmentera de manière critique.

D’abord en dissolvant l’Assemblée nationale il a détruit son propre camp et même ses alliés putatifs déjà mal en point dans la situation politique découlant des dernières législatives. C’est désormais une certitude, les doigts des deux mains au maximum suffiront pour recenser les circonscriptions dans lesquelles les candidatures de Renaissance pourront accéder au second tour. De nombreux députés sortants découvriront à la rentrée les conséquences de la réforme de l’indemnisation du chômage qu’ils ont soutenue avec enthousiasme ou celle des retraites qui ne leur avait pas parue si inquiétante que ça depuis les travées du Palais Bourbon.

Le roi des dominos a détruit au passage toutes les lois en cours de discussion. Celle sur la fin de vie a disparu de la circulation. La réforme du collège électoral en Nouvelle Calédonie ne reviendra pas sur le tapis. Une éventuelle rectification des prévisions budgétaires 2024 attendra. Toutes les déclarations antérieures, toutes les grandes déclarations, toutes les promesses ont été dissoutes. Un florilège des propos présidentiels sur les deux dernières années constituerait une arme redoutable pour les opposants. Maintenant ça se voit !

Les réactions du monde de la finance qu’il était sensé protéger dénotent le coté impitoyable du comportement des possédants. La Bourse de Paris commence à paniquer car « le » rempart derrière lequel ils avançaient s’est effondré en quelques secondes. Ce vendredi le CAC 40 a abandonné 2,66% essuyant de loin son plus fort repli de l’année sur une séance. Sur l’ensemble de la semaine, l’indice a abandonné 6,2%. Il s’agit de la pire semaine depuis celle achevée le 4 mars 2022 où il avait abandonné plus de 10%, à la suite de l’éclatement de la guerre en Ukraine. Et ce n’est probablement pas fini car quel que soit le verdict des urnes la dégringolade ne s’arrêtera pas !

Dans le même temps, les conséquences de cette décision brutale sur la dette n’ont pas tardé. Deux risques sont au bout de la cascade des dominos marqués « taux d’intérêts » et « capacité à emprunter ». La première branche mène à un écart de 0,70 entre les taux allemands et français soit un bon milliard supplémentaire à trouver chaque mois. La difficulté à trouver des prêteurs constitue la seconde menace. La confiance dans la France ne cessera pas de se dégrader. Moins de fonds disponibles conduira à une augmentation sur 10 ans des taux d’intérêts. La spirale est infernale…

Sur la scène internationale la France pèse toujours moins. Sa crédibilité en Europe n’existe plus. Sa fragilité face aux nations avec lesquelles son Président comptait rivaliser, la rendra inaudible et elle le restera. On ne le voit pas annoncer des initiatives sur les conflits en cours… Le va-t-en-guerre devra calmer ses ardeurs. Il lui sera difficile de rester sur la réserve et c’est probablement un sujet d’inquiétude. Le monde aura les yeux braqués sur deux moments essentiels : le défilé du 14 juillet et la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques.

Les dominos ont cependant involontairement redonner des couleurs à la Gauche qui constituera l’une des mâchoires de l’étau dans lequel sera broyé le fameux troisième bloc centriste. Le Président enfermé dans son palais a voulu par dépit pour le vote de la partie la plus motivée du peuple mettre en œuvre pour son camp la réplique de Bernard Blier dans les Tontons flingueurs : « Je m’en vais lui faire une ordonnance. Et une sévère ! Je vais lui montrer qui c’est (Emmanuel). Aux quatre coins de Paris qu’on va le retrouver éparpillé par petits bouts façon puzzle. Moi quand on m’en fait trop, je correctionne plus : je dynamite, je disperse, je ventile… »

Ce champ est nécessaire.

En savoir plus sur Roue Libre - Le blog de Jean-Marie Darmian

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Cet article a 8 commentaires

  1. facon jf

    bonjour,
    Lundi 10 juin, au lendemain de l’annonce surprise de la dissolution de l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron se rend à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne), ville martyre, dans le cadre des célébrations du 80e anniversaire de la Libération. Il croise un grand patron, familier de l’Élysée, qui lui glisse un mot d’encouragement : « Ça va, pas trop dures, ces journées ? » Le chef de l’Etat sourit : « Mais pas du tout ! Je prépare ça depuis des semaines, et je suis ravi. Je leur ai balancé ma grenade dégoupillée dans les jambes. Maintenant on va voir comment ils s’en sortent… »
    Le comportement typique des étudiants fils à papa qui organisent une soirée dans un gîte ou une salle des fêtes rurale se saoulent, se droguent détruisent tout et s’en vont en disant « on s’en fout on est pas chez nous! ».
    Les réunions  » anti-fa » qui se dérouleront aujourd’hui vont dégénérer sous l’impulsion des extrémistes des 2 bords manipulés en sous-main par les officines de la mac-Ronnie. Une fois de plus pour se sauver l’oligarchie va pousser à fond le levier de la peur en justifiant ainsi les débordements des forces de l’ordre. Le levier de la peur économique est aussi au maximum, poussé par le ridicule Nono de Bercy agitant le spectre de la dette qu’il a lui-même creusée.
    La trahison est dans tous les groupes, chez LR le burlesque atteint des sommets, chez RN le rétropédalage sur la retraite et tout ce qui fâche la grande bourgeoisie aux commandes se heurte aux électeurs démunis, au PS/PP où l’on mange son chapeau à tous les repas, chez les verts le nucléaire a du mal à passer, chez LFI c’est la consternation après la purge des frondeurs.
    « Aux quatre coins de Paris qu’on va le retrouver (le pays) éparpillé par petits bouts façon puzzle.  »
    Tout détruire en 7 ans, la stratégie du choc ! Tout effacer pour obtenir la page blanche et réécrire un futur furieusement libéral. Le darwinisme économique à l’état pur comme du cristal, la nouvelle religion de l’homo economicus* qui rejette toute humanité au profit de l’argent.
    La « start-up nation » promise par le candidat d’En marche ! serait « dépolitisée », « désidéologisée », visant l’efficacité. « Je n’aime pas la politique, j’aime faire », avait-il confié en 2017 à l’écrivain Philippe Besson, devant lequel il décrivait les élus et chefs de parti comme « des commerçants qui tiennent un bout de rue ».

    bonne journée

    *Sujet conçu par l’analyse économique comme un être agissant de manière parfaitement rationnelle. (Cette expression a été utilisée par les classiques comme A. Smith, mais également par l’école marginaliste, qui en fait la clé de voûte de son explication de l’activité économique.)

  2. Pc

    Wait and see (and vote of course). What else ?

  3. Alain.e

    Actuellement en cure de détox médiatique , je regarde tout ça avec distance depuis les hauteurs de mon olympe , ce que j’ en vois n’ est pas très joli en fait et me laisse coi …
    Non de Zeus , Jupiter souffre d’ une grave crise d’ égocentrisme et depuis longtemps et joue la république à la roulette Russe .
    Je m’ abstiendrais de défilé cette fois , les avis des cons vaincus d’ un coté ou de l’ autre ne changeront point …
    Cordialement

  4. J..J.

    _L’inquiétant effet domino qui dissout tout. « Et dix sous, c’est pas cher », prétendait Bourvil dans son célèbre sketch.
    Là, le prix risque fort d’être bien plus élevé que prévu.
    Au fait, malgré ses rodomontades, y avait-il quelque chose de prévu par ce folâtre personnage ?

    1. François

      Bonjour @J.J.!
      Voyons … Cher Ami … un træder, joueur par essence (!)… mais cela n’avance qu’à l’instinct, au pif ! ! !
      Bon ! Souvent, il arrive que le tapis rouge se dérobe et que le « bel oiseau » se casse le bec dans la poussière du déclin, victime de son égo … euh… son orgueil !
      Perso et suite au constat de @facon jf concernant « ceux qui bouffent leur chapeau à tous les repas », j’ai une pensée « attristée » (huuum!) pour tous les électeurs qui, en 2017 et 2022, ont voté pour le beau merle: ils vont renouveler leur réserve de … chapeaux ! ! ! ☺☺☺
      Amicalement.

  5. A. Blondinet

    Désolé Jean-Marie, mais le jeu auquel s’essaye le Mc Ronds de JJ n’est pas le domino. C’e jeu s’appelle L’EGO.
    Bonne fin de journée à tou(te)s

    1. J.J.

      « Ce jeu s’appelle L’EGO. »
      Ça c’est bien trouvé, il fallait y penser, criant de vérité !
      L’ennui c’est que ce genre de sonnerie risque d’engager l’avenir du pays. Et comme disait Baby Lapointe (Takatitakité) : Pour une sonnerie, c’est une belle sonnerie.

  6. J.J.

    Erratum : Boby et non Baby !

Laisser un commentaire