Au lendemain des élections européennes, Bolloré le milliardaire breton et le président exclu des Républicains ont imaginé de concert l’annonce de son accord avec le parti d’extrême droite en vue des législatives des 30 juin et 7 juillet. Un plan soigneusement préparé. Les pitreries désastreuses de l’ex-Président de feu l’Ump ne sont donc pas le fruit du hasard comme l’explique le journal Le Monde. Le metteur en scène de ce qui ressemble à une pièce de boulevard avec ses cocus, ses portes qui s’ouvrent et se ferment, sa tendance « j’y suis j’y reste » a donc mis toute sa puissance de son système médiatique à la disposition de « fachodidacte » pour qu’il fasse exploser une droite que le milliardaire trouve trop timorée.

Dans le Monde on apprend que « le lundi 10 juin, juste au lendemain des élections européennes, Eric Ciotti a pris contact avec Jordan Bardella et Marine Le Pen. Il s’est aussi rendu au 51, boulevard de Montmorency, dans le 16e arrondissement à Paris, pour rencontrer Vincent Bolloré.  Cela fait longtemps, déjà, que Vincent Bolloré caresse l’idée d’une « union des droites », comme il appelle cette potentielle alliance entre le RN et LR. A plusieurs reprises, il en a esquissé la possibilité devant des journalistes et des éditeurs, collaborateurs de son groupe(..) » Bien que cette solution ait été vite malmenée par quelques chefs à plume de l’UMP… le mal était fait. »

Il faut retenir de cette séquence qui aurait été burlesque si l’on se contentait des images ressassées sur les télés que désormais les chaînes auxquelles ont a accordé des canaux relevant de la puissance publique sont au service du grand basculement. Cette visite dont bien évidemment on ne parle pas trop dans les étranges lucarnes a valeur de preuve. Certes il était difficile de croire que ces grands groupes médiatiques que l’on a laissé s’installer ne sont pas depuis des mois à la manœuvre pour permettre au RN d’accéder au pouvoir.

Parmi les propositions du parti arrivé en tête de la dernière consultation électorale on trouve (et ce n’est pas un sujet d’inquiétude pour les citoyens) la privatisation du service public de radio et de télévision. Les crédits ont été taillés en pièces, les fusions prévues stoppées par la dissolution de l’Assemblée, la sanction prise contre un humoriste constituaient dans le fond une préparation de cette destruction d’un pan entier de la libre expression. A-t-on vraiment conscience que la souffrance de la presse encore un tantinet libre n’annonce rien de bon ? Pense-t-on que la maîtrise totale de l’information par le monde du profit ne nous conduira pas à la dépendance totale du pouvoir à leur égard. Qui est le plus puissant dans la gestion du pays ?

Le Grand Guignol avec les « Ciotinepties » malsaines a permis de vite passer sur les analyses de la situation d’un pays intoxiqué par la répétition inlassable des mêmes slogans, des mêmes contre-vérités, de la négation des valeurs républicaines. Des heures de propagande reposant sur la reprise de ce que les médias présentent comme des vérités. Dans des milliers de villages il n’y a jamais eu le moindre incident depuis des décennies. Certains n’ont pas vu un immigré sauf si ce dernier est exploité dans l’agriculture où sa présence est indispensable. L’exemple le plus parlant est celui de la commune de Saint Germain d’Esteuil du Médoc où l’extrême-droite a atteint près de 66 % alors que dans les vignes les intervenants sont majoritairement d’origine étrangère…

Tout va être fait pour que le feuilleton de LR dure et qu’il occulte une bonne semaine de campagne électorale. Et quand il sera mourant on lui substituera un fait divers que l’on montera en épingle avec la complicité de personnages qui n’ont de journaliste que les oripeaux d’un métier en perdition. Une bonne déferlante sur les réseaux sociaux venue de Russie ou d’ailleurs aidera à accentuer les certitudes ou les inquiétudes. Quelques apparitions de l’occupant en CDD de l’Élysée cristalliseront le ressentiment et le rejet.

L’essentiel c’est que Grâce à la première circonscription des Alpes Maritimes le petit Eric retrouve sa place dans une travée brunie de l’Assemblée nationale. Son pote Bolloré, au cas où il lui arriverait un malheur, le consolera en en faisant un éminent spécialiste sur les plateaux de Cnews. Il y aura cependant pas beaucoup de monde à remplacer compte tenu de la performance réalisé depuis plusieurs mois. Dès le 7 juillet au soir Bolloré et Ciotti sabreront le champagne. Le Attila des LR aura fait place nette ! Il attendra sa nomination au ministère de l’intérieur et il réglera ses comptes. Estrosi, celui qui l’a fait grandir devra augmenter les caméras de sécurité dans sa ville car la revanche se mangera en salade niçoise.

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