Cent jours… Une durée qui est entrée dans l’Histoire depuis que Napoléon 1° a effectué une « remontée » triomphale depuis Golfe Juan jusqu’à Paris alors qu’elle n’a jamais été conforme à ce laps de temps. Débuté dans une sorte d’euphorie bonapartiste elle s’est achevée après la défaire de Waterloo. Ce n’est donc pas une référence en matière de réussite. Alors cetet approximation historique devrait son existence avec la fuite de Louis XVIII qui aurait été absent de la capitale durant cette période. Les spécialistes attribuent cette mesure temporelle au préfet de la Seine au nom original de Chabrol de Volvic, qui accueillit Louis XVIII à son retour en ces termes : « Sire, cent jours se sont écoulés depuis le moment fatal où Votre Majesté, forcée de s’arracher aux affections les plus chères, quitta sa capitale au milieu des larmes et des lamentations publiques ». Le regret n’était d’ailleurs pas vraiment exact puisque, entre le départ du roi le 20 mars et son retour le 8 juillet, il s’était écoulé cent dix jours ! N’empêche que désormais la référence existe.
Elle avait meublé tous les bandeaux des télés de la facilité désireuses de causer des Jeux olympiques. L’allumage de la flamme dans les esprits du peuple nécessitait une date symbolique servant d’étincelle au plus grand nombre. Les J.O. approchent. La situation est similaire à celle des élèves de terminale qui appréhendent un baccalauréat sans enjeu majeur mais qu’ils craignent malgré tout. Pour dissimuler les idées noires sur des résultats potentiellement négatifs les lycéens utilisaient dans les temps de prospérité alimentaire, la blancheur de la farine. Ce déluge de poudre blanche s’abattant sur la jeunesse a provoqué l’indignation, et a donc été interdit ou très surveillé.
En fait là-aussi on retrouve des racines militaires puisque ce rendez-vous a été celui de bidasses en folie fêtant la proximité de leur libération. Le fameux Père Cent a connu des adaptations au fil des ans. Héritier du fameux monôme de la fin du XIX° siècle durant lequel les étudiants défilaient à la queue-leu-leu ou au coude à coude dans les rues des villes en joyeuses sarabandes, il a dévié vers des mouvements beaucoup moins paisibles. Les œufs on rejoint la farine et les dégâts causés à milieu urbain ont singulièrement terni une démarche pacifique et réputée potache.
Avant-hier les « Cent jours » constituaient aussi une distance vers ce que le pouvoir considère comme sa planche de salut pour éviter le camouflet d’une dissolution de ma majorité minoritaire dans le marécage parlementaire. En revanche hier ils étaient cités pour rappeler que l’occupant de Matignon avait au moins tenu ce laps de temps. C’était donc l’heure de son bilan ponctué par un petit sondage de derrière les fagots sur l’appréciation portée par ces râleurs invétérés de Français sur ce sprint politique. Comme le veut désormais la tradition dans un bel échange de services l’Ifop-Fiducial a travaillé pour Sud Radio : tout va presque bien ! Et surprise les sondés ont une opinion seulement mitigée concernant Gabriel Attal puisque 49% d’entre eux sont satisfaits de son action, dont même 7% « Très satisfaits ».
En « Cent jours » il a donc résolu la crise agricole, effacé les événements violents qui s’enchaînent, redressé les comptes publics et relancé la croissance. Enfin c’est ce que doivent penser les personnes interrogées. Il lui reste à poursuivre son chemin en s’attaquant aux chômeurs, en tapant au porte-monnaie les malades, en préparant une TVA sociale pour le début de l’été et il aura plus de la moitié de la popualtion avec lui..
Cent jours tant pour l’avenir (les JO) que pour le passé (Matignon) c’est à fois très court et très long. Le grand risque c’est que dans les cent prochains jours qui se profilent les embûches se multiplient. Ce sera c’est certain, dans le cadre de la préparation olympique plutôt un cent-dix mètres haies… avec à franchir, la perspective des verdicts des agences de notation abreuvées d’annonces toutes plus improbables dans leurs prévisions les unes que les autres, une résurgence des soubresauts sociaux dans tous les secteurs, la menace peu crédible mais réelle d’une motion de censure de LR à la dérive, un échec retentissant aux élections européennes et une reprise de l’inflation liée au prix des carburants. Pas facile…
Le Président va commémorer tout ce qui peut être commémorer. Le premier des ministres promettra tout ce que l’opinion dominante voudra entendre. Le Maire de Bercy accusera la terre entière d’être responsable de ses déboires stratégiques. Les menaces d’attentat servira à un resserrement des libertés. Le vrai problème c’est que même à cent jours nul ne sait si on va vers Waterloo ou vers des rêves dorés provisoires. Le compte à rebours a commencé.
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» la fuite de Louis XVIII qui aurait été absent de la capitale et qui s’était réfugié en Belgique, ce qui lui valut le sobriquet de : Notre bon père de Gand.
Père Cent à l’ENA(École Normale d’Angoulême), dans le calme et la tranquillité, même pas d’abus de boisson.
Père Cent pour la fin du service : grosse colère de l’adjudant de compagnie contre un malheureux bricard en possession du corps du délit : le faire-part rédigé discrètement par un aspirant, un appelé chef de peloton, aidé de quelques « margis « du même métal ». une occasion de rigoler un peu et de rendre hommage à la beauté et la gentillesse des bordelaises…
Je dois en avoir encore un exemplaire dans mes vielles paperasses.
Bonjour,
notre beau pays est-il en passe de remporter la médaille d’or olympique de la bêtise? C’est la question que je me posais ce matin en écoutant les zinfos dans ma radio qui annonçait ni plus ni moins que la disparition de Biogaran. Cette filiale du géant de la pharmaceutique Servier détient un portefeuille de 900 médicaments et emploie 8 600 personnes. Actuellement, 50% de la production de Biogaran est effectuée en France et 90% en Europe. Il faut être aveugle pour ne pas voir l’odieux chantage du groupe Servier suite à sa condamnation en appel dans l’affaire du médiator. Dans son communiqué à la suite de la condamnation le PDG de Servier rappelle la sanction de la justice.
Pour les infractions d’escroquerie et d’obtention indue d’Autorisation de Mise sur le Marché et ses renouvellements, la Cour d’appel a condamné le groupe Servier et ainsi infirmé le jugement de première instance.
Concernant la tromperie aggravée et les homicides et blessures involontaires, la Cour d’appel a confirmé la condamnation de première instance.
Au total, les sociétés du groupe Servier ont été condamnées à une amende d’environ 9 millions d’euros et à rembourser environ 415 millions d’euros aux organismes sociaux au titre de l’escroquerie.
Olivier Laureau, Président du Groupe Servier, a tenu à préciser » le groupe Servier a pris la décision de former un pourvoi en cassation ». Déjà le contre-feux était actionné, en septembre dernier, sur franceinfo, le directeur général de Biogaran tirait la sonnette d’alarme sur les difficultés rencontrées par la filiale, en raison notamment d’une taxe sur les laboratoires. Jérôme Wirotius assurait ainsi avoir « alerté très fortement et très vivement les pouvoirs publics » que Biogaran ne pourrait pas « ni nous, ni les autres laboratoires de génériques, faire une année de plus avec un contexte de prix bas, d’inflation très forte et de nouvelles taxes […] qui sont aujourd’hui confiscatoires ».
Confiscatoire ! Le grand mot est lancé sublime alibi pour sauver les profits du groupe. Je lis dans les résultats du groupe Servier 2022/2023 » L’EBITDA pour l’exercice 2022/23 s’élève à 1,015 milliard d’euros, soit un ratio sur chiffre d’affaires de 19,1 %, comparé à un ratio de 17,6 % en 2021/22, en augmentation de 156 millions d’euros. Cette progression s’explique notamment par une augmentation du chiffre d’affaires, combinée à une bonne maîtrise des dépenses à travers le Groupe au cours de l’exercice. Pour l’exercice 2022/23, le résultat net de l’ensemble consolidé représente une perte de 623 millions d’euros, principalement due à la décision de la cour d’appel sur le dossier Mediator du 20 décembre 2023, l’augmentation de la charge d’impôts sur l’exercice ainsi que par l’impact de milestones dans le cadre des dernières acquisitions opérées par le Groupe. »
Que font les grands mamamouchis qui croient nous gouverner? Ils font les gros yeux et menacent ( mais oui !) « … si le repreneur vient de l’étranger, on mette des conditions à cette reprise, voire on la refuse » les actionnaires de Servier doivent trembler de peur.
Dans les officines, «cela fait longtemps que l’on est au courant de la mise en vente de Biogaran, commente Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France. Les laboratoires cherchent le plus gros profit, en se spécialisant sur les traitements innovants vendus à des prix indécents et en se débarrassant de leurs branches qui vendent des médicaments du quotidien essentiels, dits matures. Pour autant, Biogaran est rentable». Les ventes de médicaments génériques de Servier ont généré 1,29 milliard d’euros de chiffre d’affaires sur l’exercice 2022-2023, en croissance de près de 9 %.
La vente de ce laboratoire français pose évidemment, comme à chaque fois, le sujet de la souveraineté de notre pays et notre capacité à produire nos propres médicaments et de quoi pouvoir soigner notre population.
Quand on écoute Mac-ronds, c’est l’Europe qui a permis de nous sauver du Covid en nous permettant d’acheter ailleurs dans le monde. ( défense de rire !)
Ce qui est regrettable c’est que la France ne produise plus ses médicaments et que le président de ce qui reste de la ripoublique n’en ait même plus l’ambition à défaut d’en avoir la volonté.
Ce qui est encore plus regrettable c’est que nos grands esprits européens n’aient même pas l’idée d’un « airbus » des médicaments où chaque pays européen pourrait faire sa part de production pour l’ensemble de l’Union Européenne.
Mais quelle bande de clown dirige notre pays ?
Pauline Londeix, cofondatrice de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament, appelle aussi à une coordination de la production à l’échelle européenne et à la création d’un pôle public du médicament, rejetée par la majorité présidentielle en 2020. «On est dans la suite logique de ce que ce système permet. Vente au plus offrant, d’un acteur privé, certes touchant des aides publiques, à un autre acteur privé. Seules une production en partie publique de médicaments et des conditionnalités attachées aux aides publiques pourraient empêcher ce phénomène à l’avenir», réagit-elle.
Tout comme l’olympisme où les valeurs morales de l’amateurisme ont été détrônées par les valeurs sonnantes et trébuchantes du professionnalisme, et trop souvent bafouées par l’usage des produits dopants, la santé suit depuis trop longtemps la même direction.
Exit la morale face au désespoir des victimes des merdocs et du dopage, place à sa majesté pognon, les petits laquais politiques font leur spectacle pour distraire les badauds.
Bonne journée
« Pour les infractions d’escroquerie et d’obtention indue d’Autorisation de Mise sur le Marché et ses renouvellements »
Lesquelles autorisation sont obtenues semble -t-il auprès des experts(sic); se nourrissant à tous les râteliers : experts officiels mais également « collaborateurs » des dits laboratoires qui ne mégotent pas pour leur offrir toutes sortes bakchich plutôt plus que moins légaux.
Ce qui a valu à certains des condamnations pour corruption (enfin, un mot moins brutal a certainement été utilisé dans les attendus).
Cher Jean-Marie, je lis tes rubriques quotidiennes avec un immense plaisir. Un plaisir démultiplié par les commentaires de J.J. et facon jf qui l’agrémentent. Votre évocation des Cent Jours me fait mal quand même car je ne connais que d,es jours sans…
Tout ça ne cent pas bon , je me suis farsi le persan lors de mon service militaire comme tout un chacun.
Le sergent chef me disait souvent rentre dans Téhéran soldat, d’une manière à peine voilée .
Enfin , j’ai servier la France avec un faible cachet et des gauloises évidemment, sans ordonnance .
Cordialement