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Il faudrait vraiment renouveler les énergies

La transition énergétique est devenue une priorité pour tous les pays. Elle conduit à la recherche de solutions alternatives à l’utilisation d’énergies fossiles. Le nucléaire en est une. Le solaire, l’éolien, la biomasse, l’hydrolique en sont d’autres. Alors qu’il faudrait accélérer le rythme de création de nouveaux sites de production, la France pays de toutes les contradictions, met en place de procédures complexes qui freinent les investissements dans ces secteurs. Partout en Europe la recherche d’espaces utilisables pour ces productions ont été identifiés et sont rapidement équipés. Chez nous il faut des dizaines de mois voire des années pour réaliser de telles opérations.

Si des réserves peuvent être émises sur des équipements gigantesques ou destructeurs de paysages ou de secteurs indispensables au maintien de la biodiversité, il n’en va pas de même sur des réalisations beaucoup plus modestes. La simplification administrative dans ce secteur n’appartient pas aux réalités du fonctionnement des services de l’État ou des collectivités. Des aberrations subsistent conduisant à l’abandon de pose de quelques panneaux solaires domestiques. Dans le milieu agricole où, par exemple, le débat fait rage sur les revenus, il est devenu très compliqué de couvrir un hangar de dépôt du matériel de l’exploitation avec des équipements de production électrique. 

D’abord parce que les documents définissant le droit à construire du début de ce siècle n’ont absolument pas pris en compte ces besoins. La transition énergétique ne figure pas dans les priorités explicites des articles des Plans locaux d’Urbanisme. Faute de précisions sur la volonté des élus locaux et plus encore de concertation préalable avec la population, les conflits ne cessent de croître. Les besoins existent. Les réponses tardent. Les réalisations ne progressent pas à un rythme compatible avec les constats effectués sur la consommation d’énergies fossiles.

Actuellement dans toute l’Europe, la transition énergétique s’accélère partout mais avec une vitesse différente. Le résultat est indéniable : la production à l’échelle de l’UE équivaut à 475 TWh, ce qui représente une augmentation de 13 % par rapport à l’an dernier. La production de gaz (-15 %) et de charbon (-26 %) baissent donc de manière significative. Le vrai problème c’est que cette transition est portée par trois pays principaux : l’Allemagne, l’Espagne et le Danemark qui ont mis en place des législations propice au développement de ces sources d’énergie. Et ce n’est pas tout leur tissu industriel a muté beaucoup plus rapidement que chez nous. ainsi qu’un tissu industriel assez robuste.

Par exemple la France, malgré sa position plutôt confortable (troisième producteur européen), est encore en retard sur le développement éolien et les objectifs de Bruxelles demeurent encore hors d’atteinte dans la configuration économique et sociétale actuelle. Pour le photovoltaïque la filière a lentement décollé au cours des années 2000 grâce à la mise en place de subventions sous la forme de tarifs d’achat très supérieurs aux prix de marché, mais s’en rapprochant progressivement. Elle fournissait 4,3 % de la production nationale d’électricité en 2023 et couvrait en moyenne 5 % de la consommation d’électricité (en 2022 : 11,6 % en Nouvelle-Aquitain ; 10,3 % en Occitanie 9,8 % en Corse).

La France se situait en 2022 au quatrième rang des producteurs européens d’électricité photovoltaïque avec 10 % de la production européenne, derrière l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie. Le Portugal a plusieurs longueurs d’avance. La production d’énergies renouvelables dans ce pays a atteint en 2023 un nouveau record, en fournissant 61 % de l’électricité consommée. L’éolien a produit 25 % de l’électricité consommée l’an dernier, devant l’hydroélectrique (23 %), l’énergie photovoltaïque (7 %) et la biomasse (6 %). Le nucléaire n’est pas là-bas un sujet de discorde et de manifestation.

En France le principe est simple. Presque tout le monde est d’accord pour soutenir la transition énergétique à une seule condition : que les équipements qui la permettent, soient installés loin de chez eux ! L’une des solutions réside dans l’autoproduction totale ou partielle selon les possibilités locales car l’impact sur les factures sera dans l’avenir très conséquent. Pour la politique globale, l’État a mis en place une nouvelle « usine à gaz » avec les Schémas directeurs des énergies obligatoires sur tous les territoires (Communautés de Communes) dont je ne résiste par au plaisir de vous livrer la définition : « conjuguer mix énergétique, planification territoriale et urbaine », résultat d’une réflexion globale sur l’optimisation du mix énergétique dans la planification urbaine et l’aménagement opérationnel ». On va avancer !

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Cet article a 4 commentaires

  1. J.J.

    « conjuguer mix énergétique, planification territoriale et urbaine », résultat d’une réflexion globale sur l’optimisation du mix énergétique dans la planification urbaine et l’aménagement opérationnel ».
    Ah qu’en termes galants ces choses là sont dites !
    Jadis Sully avait déclaré que « labourages et pâturages sont les deux mamelles de la France. »
    Aujourd’hui on pourrait dire que lobbying et désinformation sont les deux mamelles du marasme national.

    Malgré les recherches et les trouvailles de nombreux chercheurs, il n’y a pas moyen de sortir de ces éoliennes géantes qui sont efficaces, certes, mais qui commencent un peu à mal vieillir et sont dépassées technologiquement.
    L’implantation des dites éoliennes est d’ailleurs freinée par des sous marins à la tète, ou plutôt comme scaphandrier nous retrouvons l’inénarrable mais néanmoins nuisible, le pseudo historien Berne, comme son nom l’indique ( https://reporterre.net/Ces-chatelains-prets-a-tout-contre-les-eoliennes).
    Avec des lascars comme ça on n’est pas « out of the inn », comme dirait Charles le troisième.
    On vient également de REDÉCOUVRIR le potentiel de l’énergie solaire non photo voltaïques (gratuite, renouvelable et quasi inépuisable) utilisable individuellement (chauffe eau solaire ménager ) ou industriellement.
    Des chauffe eau solaires avaient déjà été mis au point dans les années soixante dix, J’avais été convaincu par une expérience simple chez mon fournisseur de matériel de plomberie(j’étais en pleins travaux de « rénovation de mon habitat ») : un jour de pluie, peu ensoleillé, je m’étais lavé les mains avec de l’eau non pas bouillante mais étonnamment chaude pour un jour pluvieux : le rayonnement solaire, affaibli par les nuages reste cependant efficace.
    Problème, quand on évoquait ce sujet, la panoplie des « contre » était toute prête : cher à installer, difficile à entretenir, peu de rendement etc… On vient maintenant nous affirmer (timidement et avec des réserves) le contraire.
    Curieusement, les toitures du Lycée voisin (Lycée de l’Image et du Son ) sont équipées de quelques panneaux chauffe eau solaire, qui ne sont visibles que par ceux qui veulent les voir.
    Au fait où en est la Centrale solaire d’Odeillo, devenue centre touristique où l’on peut observer des expériences requérant des températures de plusieurs milliers de degrés ? Apparemment ses activités, son potentiel et son exploitation s’arrêtent là…

    1. facon jf

      @JJ la centrale de Thémis projet puis prototype que j’ai connu au travers des confidences de mes collègues travaillant sur place à la mise au point puis à la marche de la centrale.
      La centrale de THEMIS a été implantée à Targasonne, en Cerdagne, pour bénéficier des conditions météorologiques exceptionnellement favorables à l’exploitation de l’énergie solaire. La Cerdagne a près de 2400 heures de soleil par an, un vent très faible limitant les temps de non-fonctionnement des installations de la centrale, et une altitude favorisant la réception du rayonnement solaire direct. Sa construction débute en 1981. Son but est de tester la fabrication d’une électricité à base d’énergie solaire. L’installation est composée de 201 héliostats (miroirs géants orientés vers le soleil) qui concentrent les rayons du soleil vers une tour de 105 mètres de haut. En 1983 Thémis fabrique de l’électricité jusqu’en 1986, date à laquelle EDF se retire du projet. De 1986 à 2004 des astrophysiciens y étudieront le rayonnement gamma cosmique en compagnie des ingénieurs du commissariat à l’énergie solaire (COMES) . Mais oui monsieur ça a existé, c’était un temps où EDF trouvait de l’argent pour investir dans une vitrine censée démontrer que le nucléaire n’était pas la seule piste suivie par l’électricien national. Créée en mai 1982, l’Agence Française pour la Maîtrise de l’Énergie (AFME) future Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) reprend les attributions du COMES. La Centrale solaire de THÉMIS est inaugurée par EDF en 1983. Elle devient opérationnelle et emploie 48 personnes. Elle constitue alors une véritable référence internationale en matière de conversion de l’énergie solaire en électricité. Les technologies et leurs applications développées à THÉMIS seront d’ailleurs reprises avec succès à l’étranger, notamment en Espagne et aux États-Unis.

      De nombreuses interruptions ont lieu, et de nombreuses erreurs des scientifiques sont générées avec l’absence de moyens informatiques. Le coût trop élevé des réparations après la tempête ayant détruit bon nombre d’héliostats, une production faible et un pétrole à nouveau à prix raisonnable conduisent à l’arrêt du financement de la centrale par EDF en septembre 1986.
      De 1987 à 2004, le site de Thémis est mis à disposition du CNRS (via l’IN2P3), du CEA et du CERN, qui tentent et réussissent à détecter le rayonnement gamma de très haute énergie produit par les objets astrophysiques, à partir du rayonnement Čerenkov produit par les particules secondaires créées dans l’atmosphère. Le site accueillera ainsi successivement les télescopes Thémistocle et ASGAT (1987-1996), CAT (Čerenkov Array at Thémis, 1996-2000) et enfin Céleste (2000-2004). Thémis rebaptisé TSI commence alors sa troisième existence. En 2004, un nouveau projet voit le jour et le Conseil général des Pyrénées-Orientales décide de réhabiliter la centrale solaire pour encourager la recherche dans l’énergie solaire et instaurer un développement touristique nouveau en Cerdagne. Le programme de reconversion du site vise à en faire l’un des premiers sites européens de valorisation solaire multi-technologique.
      Le site de la centrale Thémis couvre une superficie de 102 ha et se structure autour de 4 équipements principaux :
      * un champ d’héliostats, structures mobiles équipées de miroirs, qui suivent automatiquement la course du soleil pour réfléchir et concentrer en permanence le rayonnement solaire sur une cible en haut d’une tour. Sur les 201 prévus initialement, 195 héliostats sont aujourd’hui pleinement utilisables (les 6 autres ayant été démantelés pour les besoins des expériences d’astrophysique) ;
      * la tour de 105 mètres de haut, au sommet de laquelle se concentre le rayonnement solaire provenant des héliostats ;
      * un bâtiment usine, de 2 315 m2, qui abritait initialement l’ensemble de la centrale électrique et le système de conservation de chaleur. Aujourd’hui, ce bâtiment accueille le public pour les expositions d’été de la Cité des sciences et de l’industrie ;
      * un bâtiment de bureaux, qui a abrité jusqu’à l’été 2004 l’équipe du CNRS de l’IN2P3 travaillant sur la détection du rayonnement gamma.
      À la suite de leur rénovation terminée en 2014 par le département et la région, le bâtiment usine et le bâtiment bureaux accueillent des entreprises : startups, co-working… ou encore des évènements, dont des visites touristiques.
      L’argent public a financé trois fois la recherche, et qui a bénéficié des investissements et des innombrables recherches ? Trente ans après le premier arrêt de la centrale, plusieurs acteurs industriels français se sont positionnés sur cette technologie. Le groupe français Areva a par exemple racheté en 2010 la société australo-américaine Ausra. En France, Solar Euromed, avait lancé le programme Alba Nova en Corse afin de rattraper le retard industriel accumulé dans ce secteur par les acteurs français. La société a été liquidée en 2016. Et le projet Alba Nova enterré.
      Pas grave, les start-up subventionnées et le tourisme sont là !
      Pas grave non plus si les pays pauvres écrasés de soleil ne bénéficient pas de toutes ces recherches, des sociétés de droit privés sont prêtes à les aider … moyennant finance.

      1. J. J.

        C’est bien ce que je pensais: projet plus ou moins (plus que moins) saboté. Normal : difficile de coter en bourse le rayonnement solaire et y appliquer la TVA !

  2. Alain.e

    Au vu de la baisse des prix du photovoltaïque , j’ envisage sérieusement de tomber dans le panneau maintenant en autoconsommation , ma femme est solaire , et je suis aussi tombé dans le panneau avec elle .
    Elle me fournit une énergie renouvelable et peu cher , peuchère.
    Faisant feu de tout bois , en effet je dispose d’ un poil que j’ ai bien en main , ENGIE me rembourse ce mois ci 250 euros sur ma facture de gaz , je contiens donc mes dépenses .
    En conclusion , bois , gaz , et chaleur humaine , je diversifie mes sources d’ énergie , et tente de me renouveler assez souvent.
    Cordialement.

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