C’est fait ! Le Président a « démissionné » la Première des Ministres. Ce n’est guère une surprise. Mieux c’est le contraire qui en aurait été une. La constitution de la V° République qui rend l’occupant de l’Élysée intouchable à tous les aléas de la vie sociale et politique permet ce genre d’aberration démocratique. Selon son bon vouloir et en vertu d’un pouvoir qui ne lui a été conféré rappelons le que par une minorité des gens en âge de voter il a été décidé que la fin du gouvernement. Un acte démontrant que nous sommes depuis 1958 dans une « monarchie républicaine ».
Jamais désavouée par le Parlement, celle qui a en charge la conduite de la politique insufflée par celui qui l’a nommée paye l’addition alors qu’elle n’a que mise en œuvre les ordres présidentiels. La réforme des conditions d’accès aux pensions, le tripatouillage de la loi immigration sont des sujets expressément commandité par le Président. Le passage en force démontrait cette tendance croissante de considérer que seule sa volonté prime sur toutes les considérations démocratiques. L’éviction de celle qui a exécuté les ordres dénote un cynisme digne des préceptes de Machiavel. Elle le savait comme toutes celles et tous ceux qui sont tributaires de la décision favorable un jour, défavorable le lendemain, d’une seule personne. Elle a cru que le dévouement et la loyauté constituaient des valeurs respectées en politique.
Le jour où elle part, histoire de bien savonner la planche, le locataire de Bercy, probablement déçu de ne pas devenir Calife à la place de la Calife, savonne la planche du remplaçant. En guise de message de bienvenue il a dégainé les vœux les plus pessimistes de ces dernières années. « « Je rappelle que nous devons trouver au minimum 12 milliards d’euros d’économies en 2025. Appelons donc un chat un chat: en matière de finances publiques, le plus dur est devant nous », a déclaré le ministre. Déjà, le budget 2024 a été placé sous le signe d’économies massives provenant pour l’essentiel de la fin progressive des mesures de soutien exceptionnelles au pouvoir d’achat.
Bienvenue dans le monde de la dure réalité : la France peut changer tous ses ministres, ça ne modifiera en rien la situation inquiétante dans laquelle elle se trouve. Il a ainsi redit sa détermination à redresser les comptes publics de la France, en réduisant une dette colossale, supérieure à 3.000 milliards d’euros, et le déficit public à 4,4% en 2024 (contre 4,9% anticipés pour 2023).
« Les décisions que nous avons prises et celles qui nous restent à prendre sont des décisions difficiles. Nous ne reculerons pas devant la difficulté de ces décisions », a-t-il prévenu. Qui va trinquer ? Les services publics déjà mal en point ? Moins d’argent pour les services de santé ? Moins de crédits pour l’Éducation nationale ? Diminution des budgets consacrés à la solidarité ? Mise sous tutelle des collectivités locales ? L’avenir reposera toujours sur les mêmes principes : privatisation maximum, transfert vers les échelons territoriaux des pouvoirs régaliens de l’État, décalage de la mise en œuvre des multiples annonces faites en 2023, coupes sombres dans les dépenses sans volonté de rechercher des recettes nouvelles. Il a même prévenu les nouveaux postulants à un maroquin ministériel : « « nous serons intraitables sur les annonces ministérielles non financées. Toute annonce ministérielle doit respecter rigoureusement et strictement les crédits qui ont été approuvés par le Parlement ». Si après ça il y a encore des vocations !
Quel que soit le préposé à la location temporaire de l’Hôtel Matignon il n’échappera pas à ce contexte créé par justement par la volonté élyséenne. La perspective de nouveaux mouvements sociaux n’est pas à écarter. Les jeux olympiques vont finir par coûter « un pognon de dingue ». Le contexte géopolitique est aussi fragile que le cristal. La France n’a aucune maîtrise réelle de sa trajectoire. Même Trump dans sa campagne électorale a imité notre « maître des horloges » et expliqué comment en quelques mots il a rabaissé le caquet de celui qui pensait imposer les grandes entreprises US.
Dans la matinée après avoir analysé les retours des fuites calculées sur le prétendant au siège éjectable, le Président dévoilera son nom. Toute la nuit auront été négociés le départ des uns et le ralliement des autres. Les boîtes à archives se seront remplies. Les échanges de services auront été scellés. La Première des Ministre relira sa lettre de démission reprenant la fameuse phrase de celle de Michel Rocard : « Monsieur le président de la République, vous m’avez fait part de votre volonté de nommer un nouveau Premier ministre ». C’est quasiment en ces termes que Michel Rocard avait quitté ses fonctions le 15 mai 1991. « Monsieur le président de la République, vous avez bien voulu me faire part de votre intention de former un nouveau gouvernement », écrivait-il à François Mitterrand. Comme quoi Rocard reste une référence inusable.
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Ce remaniement se montre fort utile pour, « en même temps » , se débarrasser de personnages un peu encombrants au niveau des activités judiciaires, un en particulier un dont le sort va se jouer dans quelques jours et qui pourra passer à la trappe sans tambour ni trompettes..
Ainsi le nouveau staff pourra paraître plu vertueux jusqu’à la découverte de l’inévitable nouvelle affaire.
« Viens voir les comédiens, voir les musiciens
Voir les magiciens, qui arrivent… »
Quand on dépasse les Bornes , il n’ y a plus de limites , me disait récemment un ami géomètre.
Elisabeth , grande joueuse de 1000 bornes , avec utilisation de sa carte fétiche 49.3 a t’ elle été trop loin ??
pas forcément , car au royaume des aveugles , les bornes sont rois .
Il est possible que l’ ange Gabriel prenne sa place , un érudit , car Attal lit , c’ est certain .
En tout état de cause , il y a des licenciements qui sont bien moins douloureux que d’ autres , et puis , il faut savoir que son père s’ appelait Borne , elle est donc Borne née ….
Cordialement.
Dommage d’avoir détourné le « gamin » de l’Education Nationale pour l’installer sous le feu des futures européennes où il va se faire griller comme Icare s’échappant du Labyrinthe. Pour une fois qu’un responsable parlait de laïcité ! Sans connaître la constitution du nouveau gouvernement décidée par le président, je pense qu’il va pratiquer les chaises musicales avec des ministres le doigt sur la couture du pantalon.
Tel la mouche du coche, Macron continuera à s’agiter dans tous les domaines, moi, moi, moi…..
Alors les nouveaux maroquins institués penseront à l’époque enviée où le président inaugurait les chrysanthèmes !