Plusieurs dizaines de milliers de personnes attendent un logement à un prix modéré en Gironde. Il faut des années pour parvenir à décrocher une habitation ou un appartement conforme à ses besoins. Au rythme où vont les constructions une crise aiguë se profile pour la fin de la décennie actuelle. Tout se conjugue pour raréfier l’offre et donc accentuer la pénurie. Les motifs divers et souvent « avariés » s’empilent pour créer une situation sociale exacerbée dont on ne mesure pas l’importance.
La première raison se niche dans l’esprit de l’opinion dominante actuelle. Dès qu’un programme de constructions est envisagé ou programmé il soulève des oppositions pour des raisons politiciennes ou des arguments ignorant la réalité présente. Cette haine reposant sur des idées reçue utilisant la haine et le rejet des autres, s’appuyant surtout sur un égoïsme profondément ancré dans les esprits et de fausses arguties environnementales bloque de nombreux projets. Le logement surtout s’il est considéré comme « social » a mauvaise réputation. Le temps de concrétisation d’une opération dépasse largement cinq ans.
La pénurie de terrains constructibles accentue le phénomène. Durant des décennies bien des élus ont privilégié l’étalement des habitations consommant ainsi des hectares de terre utilisables pour d’autres destinations. En créant les fameuse zones à Zéro Artificialisation Nette (ZAN) le gouvernement va aggraver la situation. L’objectif fixé pour 2050 demande aux territoires, communes, départements, régions de réduire de 50 % le rythme d’artificialisation et de la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers d’ici 2030 par rapport à la consommation mesurée entre 2011 et 2020. La densification indispensable dans un tel contexte soulève que des critiques et des accusations de bétonnage de l’espace naturel alors qu’elle a été mise en œuvre dans tous les pays européens depuis longtemps.
Sans adaptation au contexte cet objectif louable va rendre impossible la réponse aux contraintes de la loi SRU sur les 25 % de logements sociaux… surtout en milieu rural ou rurbain. Une part des services de l’État exige des constructions pour être en conformité avec les textes sur le nombre et dans la même direction, les autres interdisent la création de réservation de terrains susceptibles d’accueillir les logements ! Le prix des espaces disponibles sont tellement élevés qu’ils deviennent inaccessibles pour la classe moyenne. La rénovation copte trop cher.
Dans le même temps les taux d’intérêt des emprunts ne cessent de grimper. Les investisseurs putatifs ne se bousculent plus au portillon car la location longue durée (conventionnée ou pas) n’est plus rentable. Le phénomène Airbnb se développe dans toutes les villes et les villages. Souple, fiable, financièrement intéressant ce système a détourné du marché du logement des centaines de locaux. Or les ruptures familiales de plus en plus nombreuses (50 % des unions sont rompues) nécessitent deux lieux de vie en cas de garde alternée… avec des moyens financiers limités pour chaque parti. Le nombre des familles monoparentales augmentent surtout dans les villes ayant des services de proximité.
Maintes fois dénoncée dans Roue Libre la réforme fiscale avec suppression de la Taxe d’habitation a des effets pervers. Rester locataire offre désormais bien des avantages et donc dès que l’on obtient un logement on y reste et probablement que l’on y restera de plus en plus. Pour la première fois en France depuis…40 ans la part de propriétaires de résidences principales. baisse En 2014, elle est passée de 57,8% d’ un total de 28,8 millions de résidences principales) à 57,4 % selon l’INSE. La diminution paraît insignifiante mais elle traduit une tendance qui est en passe de s’inverser. Ce n’est pas une bonne nouvelle.
D’abord le parc locatif va se saturer très vite. Ensuite la réforme fiscale locale a basé les recettes modulables des communes sur le… foncier bâti ! Les propriétaires auront chaque année et surtout en 2024 de douloureuses feuilles d’impôts (inflation sur les bases, taux en hausse sous la contrainte budgétaire qui se profile, augmentation du coût de la dette pour les investissements, mesures sur les salaires, coût de l’énergie…) puisqu’ils seront les seuls taillables et imposables à merci.
Se loger risque de virer au cauchemar. La chute des prix de l’immobilier et la diminution du parc disponible s’ajouteront à ce contexte dont bien évidemment il serait malsain de parler. En fait le vrai souci reste de savoir où va loger Prigojine !
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Il semble pourtant que la construction des bâtiments pléthoriques nécessaires au logement des personnels du grand barnum olympique n’a pas posé trop de problèmes.
Il est vrai que cela ne représente qu’une (couteuse) goutte d’eau.
@ à mon ami J.J.…
Ne dit-on pas : « quand on aime, on ne compte pas… ? »
« Les propriétaires auront chaque année et surtout en 2024 de douloureuses feuilles d’impôts (inflation sur les bases, taux en hausse sous la contrainte budgétaire qui se profile, augmentation du coût de la dette pour les investissements, mesures sur les salaires, coût de l’énergie…) puisqu’ils seront les seuls taillables et imposables à merci. »…Merci de jouer la Pythie… Ayant atteint la zone des 40e rugissants, la seule solution… est-elle « de dire bail-bail » à ce monde que nous ne comprenons plus et qui n’est plus le nôtre ?
Merci de jouer la Pythie… Et comme chacun sait, la Pythie vient en mangeant …
Mais si les impôts augmentent pour les propriétaires, il est fort douteux que les propriétaires bailleurs ne répercutent pas l’augmentation sur le prix des loyers, en conséquence…
C’est vrai que le freluquet a une certaine aversion pour l’immobilier.
Bonjour,
Quand le fanatisme idéologique remplace le bon sens la catastrophe est au bout du chemin cette fois nous y sommes. L’idéologie catastrophiste a pris le pouvoir et les merdias agissent en chambre d’amplification sur l’opinion et sur les décideurs. La machine du consentement tourne à plein régime pour soit disant sauver une planète qui se passerait de la présence des bipèdes que nous sommes.
En vérité derrière le » sauver la planète » se dissimule très mal les intérêts d’un système à bout de souffle qui négocie sa survie. L’oligarchie en place s’est emparée des merdias dans l’unique but de la fabrication du consentement. Et voyez comme tout cela fonctionne à merveille, Un gros battage sur la possibilité de coupures électriques et les usagers réduisent leur consommation … Des milliards sont engagés dans des énergies prétendues vertes. Un tsunami d’information sur la sécheresse les Français souhaitent un nouveau mode de facturation de l’eau… Une cascade de financement d’études sur le sujet est alimentée. Une avalanche d’études sur le logement démontrant le gaspillage de terrains cultivables et tout le monde avale la pilule de la concentration de l’habitat… Les acteurs de l’immobilier se frottent les mains devant le pactole des ventes à double ou triple détente. Des rapports alarmants sur la consommation d’énergie de l’habitat et nos concitoyens se jettent sur les pompes à chaleur … Le gouvernement finance en partie les projets et les industriels augmentent les tarifs dans la même proportion.
Dans la même veine voici le DPE (diagnostic de performance énergétique)un dispositif très contesté. Une étude signée Hello Watt, conseiller en énergie pour les particuliers révèle ce résultat effrayant: 71% des notes de performance énergétique attribuées aujourd’hui aux logements seraient fausses.
Depuis la mise en orbite du nouveau diagnostic en juillet 2021, plus de 5 millions de DPE tous habitats confondus ont été réalisés. Les résultats du premier trimestre 2023 publiés par l’Ademe, concernant quelque 850 000 logements, classent 60 % du bâti sorti de terre avant 1948 E, F ou G. Autrement dit, assujettis à une obligation de rénovation d’ici 2034 pour ceux proposés à la location.
Une situation débile ! Croire que plus un bâtiment est ancien, plus il serait énergivore est une erreur. Une maison construite avant 1948 n’est pas forcément une passoire énergétique. Même lorsqu’elle n’a pas été restaurée. On le sait de longue date. Le projet BATAN mené à l’orée des années 2010 sous la houlette de l’ADEME et du ministère du Logement a montré que ce parc ancien se révélait bien moins énergivore que les bâtiments de la période 1949-1974. Pour être juste, le classement moyen de ce parc ancien devrait correspondre à une étiquette D et une consommation énergétique de 200 kWhEp.m².an, comme l’a montré BATAN.
Mais pourquoi s’embêter avec des considérations qui risquent de freiner les investissements dans la rénovation du bâti ancien qui va générer tant de profits ?
Au motif que les pauvres ne trouveront plus à se loger du fait de l’interdiction de location des passoires thermiques?
Pas grave du moment qu’ils installent leurs tentes dans la cambrousse! Mais gare à la fourrière si ils s’avisent de garer leur voiture logement dans les villes.
Nous vivons une époque foooormidable!!
Bonne journée