C’est plié le club de football des Girondins de Bordeaux n’a plus aucune chance de ne pas rester en Ligue 2 la saison prochaine. La décision de la commission de discipline ne sera pas revue par le Comité Nationale Olympique et Sportif car il est difficile d’envisager que les garants de l’éthique (sic) du sport désavoue une mesure prise pour l’attaque d’un sportif par un spectateur… Les dirigeants du CNSOF resteront sur les principes et pas sur les circonstances pour le moins troubles de cet événement. Le barème a été appliqué hors du contexte de montée et de descente et le remettre en cause dans le contexte du comportement actuel des supporters serait gravissime. Le verdict ne sera pas annulé car ce serait ouvrir la porte à tous les abus en la matière. Il faut donc revenir sur le château de cartes qu’est le club bordelais et oublier le mirage.
1.- La situation du club. Il était annoncé que l’exercice 2022-2023 se terminerait sur un excédent (sic) financier ne tenant pas compte des toutes les dettes différées. Cette perspective devra être confirmée mais elle n’aura aucun impact sur l’avenir d’une structure qui ne survit que grâce à des reports « heureux » des sommes dues et des rentrées potentielles annoncées en dernière minute. D’abord il n’y aura la saison prochaine que 3,5 millions venant de la Ligue Nationale Professionnelle pour amortir le passage de LI en L2. L’indemnité a été encaissée en deux versements au cours des derniers mois. Ensuite il va falloir répondre à Fortness qui devait récupérer 10 millions lors du retour en L1. Il n’est pas là et il va falloir encore obtenir une nouvelle prolongation ce qui risque d’agacer sérieusement les Américains. Que se passera-t-il s’ils se lassent d’attendre ? Enfin le club doit le loyer d’occupation du Matmut de 4,7 millions annuels pour la mise à disposition du stade et l’entretien de la pelouse.
Il faut aussi rattraper les retards antérieurs des versements comme convenu. Et l’ardoise existe. En juin 2021, au moment de la reprise du club, la métropole a en effet « consenti à un effort conséquent » en étalant la dette du club de 5,8 M€ sur les saisons 2020-2021 et 2021-2022, et en lissant les loyers des deux années à venir jusqu’au terme de la saison 2024-2025. C’était reculer pour mieux imploser. La Métropole n‘étant au mieux financièrement ça va commencer à tousser dans la majorité. La garantie du paiement repose sur « une lettre d’intention » d’une société du Président… autant écrire une hypothétique couverture financière. Il restera à régler le problème du loyer avec la Mairie de Bordeaux du site du Haillan…dont le bail est arrivé à son terme.
Le patrimoine joueur n’a pas la même valeur que l’an passé au même moment. Jamais les Girondins ne récupéreront les 21,7 millions de l’an passé. Si l’on se fie à la valeur des joueurs accueillis leur valeur dépasse à peine 6,5 millions d’€ (les plus élevés sont à 2 millions). Brest a renoncé à Ellis qui n’a rien démontré depuis son arrivée en France. Qui en voudra maintenant ? Sauf à se priver de tous les hommes de base dans une équipe déjà fragile dans les matchs décisifs il est difficile d’imaginer qu’un pactole tombe du ciel anglais. L’entraîneur devrait partir et le flou va vite gagner les troupes. par ailleurs l’équipe féminine va être saignée à blanc et risque de disparaitre. La DNCG sera à l’affût car l’an passé elle a été dérangée par quelques tours de passe-passe non renouvelables. Le sauvetage à grand renfort d’attestations bancaires et de délibérations décalant les dettes risque d’être périlleux.
La situation du stade.- Depuis sa construction le stade reste un outil déficitaire et le Partenariat Public Privé que j’ai personnellement toujours condamné bat de l’aile. Les Américains voulaient prendre l’exploitation directe et même discuter de son rachat comme de celui du Haillan. C’est ce qui a provoqué leur départ. Ils auraient continué à investir mais avec des garanties en immobilier et surtout avec sa valorisation possible car ils ne comprenaient pas cette gestion mixte d’une étrange complexité . Pour le moment le déficit la société Stade Bordeaux Atlantique (SBA) se situe aux alentours de 20 millions… alors que le tableau initial prévoyait 8 millions en 2023. Quid avec une seconde saison en Ligue 2 ? La menace du dépôt de bilan si les Girondins sont sur le fil du rasoir financier existe.
La Métropole verse 11 millions à SBA pour le fonctionnement et reçoit en retour une part de recettes de 4,5 millions… Un micmac qui repose uniquement sur des résultats sportifs qui ne sont pas au rendez-vous. Deux grands concerts dans les semaines qui viennent, la Coupe du Monde rugby, les JO et les demi-finales du Top 14 aideront peut-être à rectifier la plongée financière des gestionnaires mais rien n’est encore certain. En 2025 après ces grands rendez-vous la mutuelle Matmut mettra fin à son contrat avec une perte sèche de 2 millions par an. Un trou de plus ! Le modèle des grands stades est sans avenir. Il est condamné à terme.
Le contexte actuel.- Quel que soit le résultat de la démarche au CNOSF il ne faut pas oublier que sportivement au moment de l’intrusion du « Mike Tyson » ayant d’une poussée provoqué une ITT de 24 heures à un joueur en pleine forme, les Girondins étaient encore très loin de la montée. Ils perdaient et une victoire 6-1 paraissait très hypothétique face à une équipe jouant sa survie. L’essentiel est là sur le plan sportif.
La DNCG a commencé à frapper fort en National avec déjà Sedan rétrogradé, Versailles et Cannes en sursis, Chambly sous surveillance, Nancy potentiellement repêché ! Angers est déjà en sursis…. et les canards boiteux pullulent. Or en cas de redoublement en Ligue 2, il était prévu aux Girondins un déficit de 15 millions d’euros sans baisse ou augmentation de la masse salariale et un coût de fonctionnement identique à la saison qui se termine en queue de poisson. Avec tout le reste ce n’est plus de la gestion financière mais de la prestidigitation qu’il faudra déplayer ! Le plus dur commence…
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Et quid du sport dans tout ça… ? !
Je m’en bats…
Etant une femme, j’ai choisi… l’œil !
J’avoue que je ne comprends pas grand chose.
Je constate quand même que ça brasse surtout du fric à en avoir le tournis.
Où est le sport là dedans ?
Pour un incompétent comme moi dans cc domaine, je conclurais facilement à première vue que » magouillage et tripatouillages financiers sont les deux mamelles du football professionnel ».
Ce qui est consolant quand même, c’est qu’il existe peut être encore des gens qui jouent au football pour le plaisir.
Oh! Jean-Marie, tu oses parler de fic et de froot à la veille des funérailles du fils caché de Mussolini, le meilleur allié de Trump et Johnson (sacré Boris) et le père de Cana Meloni. Pourtant, c’était un bon gars Bunga.