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La route de la banque pavée de mauvaises intentions

Peut-on craindre un effondrement du système bancaire sous l’effet des endettements faramineux des Etats ? Il est certain que ces derniers sont pour beaucoup sur le fil du rasoir et qu’il n’est pas évident de prévoir une situation assainie pour la fin de l’année. Chaque jour la progression du danger de « crack bancaire » se précise. Le principal danger vient des États-Unis où pour des raisons politiciennes le relèvement du « plafond de la dette » ne semble pas devoir être effectué dans les prochains jours.

Mi-janvier, avec 31.400 milliards de dollars (vous avez bien lu, le plafond américain de la dette était atteint. Depuis, le pays échappe au défaut de paiement, potentiellement dévastateur, à coups de mesures temporaires. Les États-Unis sont la seule grande économie développée dont le Congrès doit en effet régulièrement relever le plafond d’endettement public autorisé pour faire face aux dépenses. Si les Républicains refusaient cette mesure une chute en cascade des banques serait inévitable.

Je sais fort bien que ce sujet ne passionne pas les foyers empêtrés dans l’inflation et les fins de mois difficile. N’empêche que les conséquences sur notre quotidien deviendraient particulièrement angoissantes. La Chambre des représentants tenue par une courte majorité républicaine, conservatrice, est opposée au démocrate Joe Biden. Ces républicains emmenés par leur responsable, Kevin McCarthy, refusent de voter un relèvement du plafond maximal de la dette tant que Biden n’acceptera pas d’importantes coupes budgétaires.

Aujourd’hui, les recettes fiscales sont en effet plus faibles que les dépenses. Nous y sommes habitués : dans tous les systèmes libéraux il n’y a pas d’autre hypothèse que celle de diminuer les dépenses et on évite d’examiner une refonte des recettes avec un rééquilibrage des efforts par des ponctions plus élevées sur les plus hauts revenus.

Le plafond de la dette – le niveau que l’État ne doit pas dépasser sous peine de voir son fonctionnement bloqué – est fixé à 31 400 milliards de dollars (29 000 milliards d’euros). Or, la première économie mondiale a atteint ce niveau au mois de janvier dernier. Jusqu’à présent, la machine continue de tourner grâce à des artifices comptables et des petits arrangements budgétaires, mais la situation ne peut pas durer.

Il s’agirait d’une première dans l’histoire américaine : les fameux bons du trésor système permettant de prêter de l’argent aux États-Unis, sont aujourd’hui un investissement de confiance (sic). En cas de blocage, le pays ne pourrait plus rembourser ces bons, causant une crise mondiale car ils sont achetés par des investisseurs partout sur le globe. Une profonde crise se déclencherait également, puisque le gouvernement ne pourrait plus assumer une partie de ses dépenses courantes, comme le salaire des militaires par exemple. Joe Biden a envisagé la disparition rapide de 8 millions d’emplois détruits par un défaut de paiement : une perspective terrible pour l’économie mondiale.

Est-ce tellement différent en France ? Point du tout… Nous vivons sur des bases similaires puisque le déficit budgétaire ne cesse de s’aggraver. Le Président du Sénat LR canal historique a commencé à sonner le tocsin… surtout après l’annonce de la baisse hypothétique et non financée des impôts sur les classes moyennes. Selon lui le président actuel est devenu le plus dépensier de la Ve République. Il a critiqué une hausse des dépenses publiques de 240 milliards pendant le premier quinquennat, et de 220 milliards prévue pour les cinq ans à venir. « La tendance est deux fois plus rapide que sous François Hollande. Il faut revenir à la raison », a-t-il expliqué.

Bien évidemment De nombreux experts s’inquiètent de l’accumulation des milliards annoncés à tire- larigot et n’hésitent plus à évoquer une situation à la grecque qui en 2010 avait été contrainte de lancer un plan d’austérité sans précédent, plongeant des millions de personnes dans la misère absolue. Si des USA viennent une alerte sévère que donneront les marchés financiers sur la dette française ? Le romancier de Bercy aurait bien du mal à vendre son optimisme de façade.

Toutes les ficelles de procédure seront donc utilisées pour bloquer le texte d’abolition du texte sur la réforme de retraites. Le seul fait de le discuter constituerait un signal d’incapacité du maître de l’Elysée à maîtriser une contestation de mesures de diminution d’une déficit parmi bien d’autres. « Fier comme bar-tabacs » comme l’aurait moqué Coluche le Président ne saurait revenir sur cet épisode non terminé de la vie sociale française. Alors on va attendre l’issue du bras de fer outre Atlantique… et il ne reste que moins de 15 jours pour qu’on sache vers quel côté va basculer le monde de la finance.

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Cet article a 4 commentaires

  1. J.J.

    On ne vivrait par hasard un tout petit peu au dessus de nos moyens(enfin, certains) ?

    Encore une fois, me revient le souvenir de notre maître nous expliquant en cours d’histoire ce qu’est une banqueroute.
    Si le mot a changé, la réalité reste.

  2. facon jf

    bonjour,
    et il ne reste que moins de 15 jours pour qu’on sache vers quel côté va basculer le monde de la finance.
    Le débat sur la dette et son plafond est un simulacre.
    Un simulacre dont la fonction systémique objective est double:
    -faire semblant que les États-Unis se préoccupent de rester solvables et d’honorer leurs engagements
    -peser sur le marché financier afin de créer un puissant ressort qui va se détendre lors du soulagement de la résolution de la fausse crise. Les TBTF ( too big too fail ) vont faire un profit considérable. Les gogos vont être grugés.
    indirectement il s’agit d’alimenter l’illusion d’une différence entre démocrates et républicains alors qu’ils sont d’accord sur le fond et ne constituent que les deux faces de la même médaille.
    En bourse les occasions comme celles qui sont fournies par les faux débats et les fausses craintes sont les meilleures. Elles mettent un tas de gens naïfs du mauvais coté du bateau et quand le vent tourne, elles les noient, entendre par là qu’elles les dépouillent.
    Pour moi, imaginer une minute que les possédants de l’économie des USA se saborderaient pour quelques dizaines de milliards de dettes supplémentaires ne relève que de la comédie à grande échelle. En fait qui est concerné par la dette US ?
    La dette publique fédérale américaine ne cesse de croître depuis 20 ans. Partie d’environ 10 000 Md$, elle approche désormais les 35 000 Md$. Elle est détenue par différents investisseurs depuis 20 ans, la dette publique fédérale américaine détenue par des investisseurs étrangers est passée de 1 700 Md$ en 2000 à 7 500 Md$. C’est notamment entre 2008 et 2015 que cette partie de la dette publique a fortement augmenté, de 4 000 Md$. Ensuite, c‘est la banque centrale américaine, la Fed, qui a pris le relais jusqu’en 2022 – permettant même un recul de cette dette détenue par l’étranger. La dette des USA est donc détenue à plus de 20% par les étrangers le premier est le Japon 1000 Md$ et la Chine qui se replie actuellement en deuxième position avec 840 Md$. Le marché US détient 65 % de la dette banque et fonds de pensions… Les gogos comptez vous!
    C’est une triste comédie que celle là.
    bonne journée

  3. J.J.

    C’est que ça coute cher de faire la guerre, même par procuration !

    1. facon jf

      @JJ deux évènements militaires sont passés sous les radars de la presse aux ordres: la destruction d’une batterie de missiles de défense aérienne Patriot par des missiles hypersonique Kinzhal et l’endommagement du radar de détection. L’affaire est prise au sérieux, les USA ont suspendu la fourniture de ces systèmes aux Ukrainiens et les a laissés sans défense aérienne. Le deuxième évènement c’est la destruction de l’entrepôt de Khmelnitsky, où étaient stockées des munitions perforantes à noyaux d’uranium appauvri pour véhicules blindés occidentaux. Les détecteurs gamma de surveillance radiologiques ont franchi les seuils d’alerte sans explication coté occidental. Et maintenant, l’Ukraine se retrouvait avec beaucoup moins de munitions. De plus, d’autres entrepôts ont également été détruits par des attaques répétées aériennes par bombes planantes.
      Effectivement la guerre coûte cher !! Les financiers occidentaux en veulent pour leur argent et poussent les Ukrainiens à la contre-offensive les pertes humaines sont sans importance pour eux.
      LA PAIX MAINTENANT !!!
      Pour ceux que la technologie militaire intéresse tout sur les missiles ici
      https://brunobertez.com/2023/05/18/document-anatomie-de-la-destruction-du-patriot-mim-104-tout-sur-le-missile-hypersonique-kinzhal/
      cordialement

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