Tout le mode se réjouit de la stratégie des banques centrales consistant à diminuer le poids des dettes des pays en diminuant au maximum les taux d’intérêts. Les fonds disponibles coûtent en effet moins cher et permettent de diminuer les charges antérieures puisque beaucoup son contraints d’emprunter pour rembourser les emprunts antérieurs. Les collectivités locales, les particuliers bénéficient en cascade d e ces baisses des taux. Sauf que la Banque des Règlements internationaux (BRI) sorte de banque des banques centrales dans son 85e rapport annuel tire la sonnet d’alarme car selon son constat à l’échelle planétaire la croissance mondiale est inégale et les niveaux d’endettement sont élevés et en augmentation. En fait elle constate que tout le monde repart dans l’engrenage infernal de la crise puisque les déséquilibres financiers s’accumulent.
Pour la BRI, le principal facteur d’instabilité est à rechercher dans les politiques de taux d’intérêt « excessivement bas » mises en oeuvre en réponse à la crise financière mondiale de 2008-2009 et aux craintes de déflation alimentées par la forte chute des cours du pétrole dans la seconde partie de l’année dernière. Ces deux facteurs masquent la réalité et conduisent le monde à une faillite certaine. Le maintien des taux d’intérêt à ces niveaux historiquement très bas menace d’infliger de « graves dégâts » au système financier puisque la probabilité de turbulences va encore s’accroître si les conditions extraordinaires actuelles sont prolongées. « Plus on tend un élastique, plus il se contracte violemment » explique le directeur de la BRI ! En fait les 3 piliers de la crise antérieure sont réunis avec un excès d’endettement, dune insuffisance de croissance et des taux d’intérêt trop bas. En définitive
Le retour à des politiques monétaires normales sera « chaotique », estime la BRI notamment parce que les taux d’intérêt bas ont alimenté un « modèle vicié de croissance mondiale fondé sur l’endettement », qui était précisément à l’origine de la crise financière de 2008-2009. Le recours à l’emprunt se généralise en matière d’investissement sur la base de taux très bas et surtout de la baise du niveau d’autofinancement. Le pire ne se situe pas dans le secteur public de proximité bien que plus de 600 collectivités territoriales ont eu recours à la solidarité de l’État pour faire face à des contrats toxiques.
On continue à penser que le salut passera par un retour progressif de l’inflation afin de diminuer dans un second temps les capitaux dus. La BRI relève en particulier que la compréhension des anticipations d’inflation est « incomplète et que leur mesure est sujette à une incertitude considérable ». Ce qui est exact car une augmentation des prix et même des taux des emprunts à la consommation dans une période où les salaires sont gelés et où le gouvernement a tablé pour son redressement sur la politique de l’offre.
Une part de la crise de 2009 a reposé sur des actifs surévalués qui ne couvraient pas réellement des endettements très élevés . Or les valeurs monétaires de ces évaluations n’ont aucun sens et ne servent qu’à masquer une fragilité des entreprises ou des structures emprunteuses. La chute de 60% des prix du pétrole au second semestre 2014 crée selon la BRI les conditions de ce changement de perspective et les gouvernements ne devraient pas laisser passer cette occasion. En effet elle contribue, par exemple en France, à une amélioration de fait du pouvoir d’achat qui permettrait des ajustements de politiques mais pas forcément à réduire la dette.
2016 va conduire à de nouvelles désillusions car rares sont celles et ceux qui croient davantage dans les efforts consentis que ceux imposés par les circonstances. C’est même un combat puisque comme à l’échelle mondiale les apparences sont trompeuses. Combien de fois entend-on cette incitation : « empruntez car les taux sont très bas ! On a encore de la marge sur les capacités de désendettement ? On ne sait pas c qu’il se passera dans 20 ou 25 ans ! ».
En définitive très nombreux sont les décideurs qui veulent croire à la solution de facilité consistant à bâtir un stratégie sur une dette salvatrice car coûtant éternellement peu cher et qui serait effacée sur la durée par l’inflation. Le retour à la réalité va sonner d’ici peu puisque gouverner n’est plus actuellement prévoir mais subir ! Le référendum grec risque justement de faire s’effondrer le château de cartes des profits financiers. Et c’est pour cette seule raison que tous les tirs convergent vers eux. Ils seront désignées comme responsables et si on insiste un peu comme coupables ! Banques fermées, contrôles des capitaux et… des bourses européennes qui vont revenir au niveau qui est logiquement le leur !
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