Les Ben-Hur des pays occidentaux n’arrêteront plus leurs chars. Au contraire dans une unanimité fracassante ils ont décidé de les expédier sur le front de cette guerre s’annonçant interminable entre les Ukrainiens et les Russes. Tout au long de la journée le nombre n’a cessé de grimper ! Les Allemands réalistes et prudents ont cédé à la pression inamicale de leurs « alliés » de l’OTAN. Les Ricains ont aussitôt emboîté le pas ainsi que quelques pays frontaliers avec le dangereux Poutine. Il s’agit d’un tournant dans un affrontement qui semble se trouver sur une bascule incertaine.

D’ailleurs « Papa Scholz » a résumé la situation en indiquant que « nous (Les Allemands) faisons ce qui est nécessaire et possible pour soutenir l’Ukraine, mais nous empêchons en même temps une escalade de la guerre, vers une guerre entre la Russie et l’Otan », Cette référence à un affrontement entre les Russes et l’Otan atout lieu d’inquiéter car il n’a pas dû être lâché à la légère. Son gouvernement avait auparavant décidé en conseil des ministres à la fois d’envoyer 14 Leopard 2 de type 2A6 issus des stocks de son armée, la Bundeswehr, mais aussi d’autoriser ses alliés occidentaux disposant de ces blindés du même type à faire de même.

L’annonce similaire de Biden arrivée avec le décalage horaire conforte dans l’idée que l’opération avait été coordonnée. « Si tu y vas j’y vais ! » ce qui n’est guère rassurant car c’est le genre de formule que l’on utilise quand on doit affronter un danger ou accomplir un geste dangereux. Ces engins constituent en effet une aide davantage psychologique que matérielle. Il faudra que les Ukrainiens tiennent au moins jusqu’au mois de mai pour que les premiers chars soient opérationnels. Même accélérées les formations pour maîtriser ces mastodontes sophistiqués ne seront pas en place dans des délais très courts.

Berlin va donc fournir, illico, 14 chars Leopard 2A6. La formation des tankistes ukrainiens va commencer très vite, et l’Allemagne fournira la logistique et les munitions à l’Ukraine. Le gouvernement allemand précise que l’objectif est la création rapide de deux bataillons de chars Leopard 2 pour l’Ukraine. Les Américains ont déjà les 31 Abrams probablement sur leurs bases européennes et eux-aussi devront vite trouver les équipages ukrainiens aptes à diriger un bunker se déplaçant à vive allure et réputé fragile.

Dans les deux cas mécaniciens, électroniciens, logisticiens qui accompagnent cette armada blindée seront probablement les plus difficiles à trouver. Les forces vives de l’Ukraine sont en effet entièrement mobilisées pour une guerre qui en durant provoque de lourdes pertes. On sent bien que derrière cette décision au forceps il y a des prévisions « d’usure » des effectifs humains de l’armée de Zelinsky. Durant tous les conflits un paramètre a influé sur leur issue : le mépris des dignitaires russes pour la vie humaine. Ils amassent des centaines de milliers de soldats qu’ils n’hésiteront pas à envoyer vers la mort pour submerger une armée qui s’érode au fil des jours.

La milice privée Wagner a progressé avec la stratégie de Stalingrad. Rappelons que c’est au prix du sacrifice de 600 000 du million de soldats engagés dans des conditions épouvantables que la bataille décisive sur le front de l’Est a été gagnée par Staline. L’armée de Kiev disposerait de 246 445 militaires dans le service actif, et environ 900 000 réservistes qui sont presque totalement en action. Face à elle Poutine prévoyait un effectif de 2 039 758 hommes dont 1 150 628 militaires au 1er janvier 2023 soit une hausse de 137 000 hommes par rapport à 2022. Et il a encore des centaines de milliers d’hommes pouvant être mobilisés. 

Même si tous les services de renseignements s’accordent à dire que les pertes de l’agresseur sont supérieures à celles de l’agressé puisqu’elles atteindraient 180 000 morts ou blessés proportionnellement elles touchent moins les forces russes. Ce constat dramatique et inhumain serait à l’origine des besoins en chars lourds formulés par Zelinsky. La ligne de front si elle était à nouveau étendue dans quelques semaines rendrait la résistance ukrainienne extrêmement difficile. L’escalade technologique devient alors inévitable sans que l’on sache où elle s’arrêtera. 

Le soutien matériel commence donc à poser des problèmes. Bientôt les pays de l’OTAN seront confrontés au problème de « l’humain » et là leur impuissance risque d’être au rendez-vous. Terrible sensation. La guerre en Ukraine est une mangeuse d’hommes insatiable comme les conflits frontaux antérieurs. Elle deviendra peut-être la plus dangereuse qu’ait connu une Europe disloquée et recroquevillée partout sur ses problèmes nationaux. 

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