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Des évacuations qui demeureront en mémoire

Le feu, monstre ayant dévoré à cause de la folie humaine une belle part de la forêt girondine a été annoncé éteint. Des cérémonies d’hommage aux sapeurs-pompiers ont été logiquement multipliées. Il semble que l’on tarde à mettre autour d’une table toutes les parties concernées par ce drame exceptionnel comme si l’on attendait que l’on oublie l’urgence de la situation. En plus les premières critiques commencent à tomber comme autant de feuilles mortes lâchées au gré du vent des rumeurs.

« C’est fou confie Jean-Paul, médocain dont la maison a été menacée par les flammes combien j’ai entendu et vu de spécialistes de l’attaque d’un feu par les canadairs, du déploiement sur le terrain des moyens humains ou des regrets sur l’organisation du Service départemental d’Incendie et de secours. Maintenant que tout semble terminé il n’y a que des récrimination sur la défense de la forêt. J’ai entendu des critiques absurdes mais qui cheminent lentement. » Ce constat est confirmée par Laurent qui lui a été au cœur des incendies en Sud Gironde : « il faudrait vraiment clarifier la situation et vite tirer un bilan objectif de tout ce qu’il s’est passé »

Tous deux ont été évacués au plus fort du cataclysme. « J’ai eu moins d’une heure pour quitter ma maison. Une gendarmette est venue nous prévenir explique l’habitant d’une commune du Nord Médoc touchée à deux reprises par les flammes. Une gendarmette s’est présentée chez nous pour nous annoncer que nous devions partir. Bien entendu nous avons accepté cette invitation mais quand nous lui avons demandé où nous devions aller elle nous a répondu : où vous voulez ? Rien d’autre. Heureusement que nous avions anticipé en contactant des amis sur Soulac où nous sommes resté 48 heures seulement. Au retour nous avons constaté que le feu avait été arrêté à 500 mètres de chez nous ! » Cette situation a marqué les esprits car il a régné une certaine improvisation. 

« Pour ma part on nous a demandé la première fois de quitter notre domicile en raison de la toxicité des fumées. Nous ne nous sommes pas du tout affolés. Nous avons pris le strict minimum et nous sommes allés chez des proches. Lors de la seconde évacuation est arrivée en raison cette fois de l’avancée des flammes ce n’était pas du tout pareil. La reprise a été violente et rapide. Sur Hosteins et encore plus sur Saint Magne le danger était réel. Les bâtiments ou les maisons ayant brûlé à Belin ont inquiété tout le monde. Nous y pensons encore ! » On sent bien que des séquelles subsisteront et que si la forêt est détruite les esprits de toutes celles et tous ceux qui ont mis leur sort dans les mains des pompiers sont touchés.

« Ce qui é été formidable en Sud Gironde aura été l’extraordinaire solidarité entre habitants, pompiers et de très nombreuses personnes venues à notre secours alors que rien n’avait été exigé ou organisé. » Laurent et son épouse ont été volontaires par exemple pour dans leur secteur patrouiller la nuit pour signaler les reprises de feu. Des agriculteurs venus de très loin avec leurs citernes pour inlassablement arroser les lisières. L’accompagnement des intervenants a été vite mis en place avec une lare contribution. « Il faut néanmoins noter que ce fut souvent une organisation locale avec des moyens de débrouille. D’où l’utilité de discuter avec les citoyens et esquisser un plan tenant compte de l’implication rapide de toutes les forces disponibles. Dans ces situation ce n’est plus seulement les sapeurs-pompiers. »

En étant acteurs ces « renforts » ont découvert le fonctionnement d’un système confronté à la limité de ses moyens. Laurent ose dire ce que bien des gens du Sud-Gironde pense tout bas. «  La simultanéité avec l’incendie de La Teste ont conduit à privilégier la défense des habitations du Bassin d’Arcachon lâche-t-il. C’est admissible. La ligne de défense a été installée pour la protection des maisons et des villages. Ça été finalement très juste ! Entre le dépôt dé kérosène de la base de Cazaux et des hectares de pins le choix était inévitable. » Il lui paraît donc nécessaire que des réunions soient organisées dans les communes les plus touchées pour écouter et dialoguer en direct avec els élus et les services concernés.

« J’ai vu des camions de pompiers ne pas pouvoir entrer dans la forêt car les propriétaires avaient replanté après la tempête sur les pares-feux. J’en ai vu d’autres dans la même situation parce que le sol était à des centaines de degré après le passage du feu ce qui supposerait des matériels différents ! Personne n’avait rien dit ! » Il reste cependant le sujet épineux des causes de ce désastre. « Pour moi explique Laurent c’est certain la grande majorité des départs sont d’origine humaine avec une très faible part qui serait accidentelle » Jean-Paul et Laurent tombent d’accord sur ce constat. « Que certaines reprises aient été accidentels car liées aux combustions souterraines, je le veux bien mais les départs initiaux je n’y crois pas du tout ! » explique l’habitant d’Hosteins. Là encore les accusations , les mobiles, les explications pullulent… Le « feu » du doute, de la contestation, de l’exaspération et surtout des incertitudes à tous les niveaux couve partout.

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Cet article a 5 commentaires

  1. J.J.

    « Une gendarmette » pourquoi ce suffixe diminutif plutôt négatif et louisdefunèsien ?
    Une femme gendarme ne remplit pas les fonctions avec les mêmes devoirs et les mêmes risques qu’un homme ? UNE Gendarme aurait suffi, nous aurions compris.
    PS Je ne suis ni femme ni gendarme.

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à J.J.
      Et fier de n’être ni l’une ni l’autre ? Ne réponds pas à cette stupide question, tu aggraverais ton cas… ! Ah! Ah! Ah!

  2. christian grené

    Hors sujet, un petit cours d’histoire pour les nuls qui met en scène une femme-soldat. C’est par le feu qui avait atteint les côtes normandes, le 30 mai 1431, que Jeanne d’Arc qui avait le cul bas, selon certains historiens, a péri brûlé vive. Le pyromane, connu comme l’abbé des Cauchon n’a jamais été interpellé par les gens d’armes.

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à christian
      Tu m’épates… Il m’épate et j’en reste sans voix !
      Enfin… pas tout à fait ! Une question : quand tu parles de Jeanne d’Arc qui avait le… pourquoi éviter Cuba ? Peur des représailles !
      Un appel ignoré m’oblige à ce message personnel lancé de Londres : « je t’appelle… aujourd’hui ».

  3. christian grené

    S’cusez mo,i M’sieur, le mot « adresse » n’est pas d’usage.

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