Y-a-t-il en France un gâteau plus célèbre dans la cuisine familiale que le quatre-quarts ? Aisé à fabriquer car la recette est simple et mémorisable il laisse cependant peu de place à l’imagination. Le résultat ne déçoit jamais mais n’enchante jamais. L’origine bretonne de cette fabrication ancre le produit dans la tradition des desserts que l’on apporte lors du quatre heures ou des fêtes patronales mais jamais les jours de grandes fêtes. Le principe essentiel de la fabrication repose sur une équité absolue ne dégageant pas une tendance susceptible de lui donner un caractère exceptionnel.
En fait le résultat du premier tour de ‘élection présidentielle ressemble étrangement à la fabrication de ce gâteau industrialisé. On y retrouve à égalité le « beurre », la « farine », les « œufs » et le « sucre » permettant toutes les combinaisons possibles pour parvenir à un résultat sans grande tonicité. Les cuisiniers en charge cette semaine d’effectuer le fameux mélange qui donnera une pâtisserie acceptable pour le souper de dimanche prochain, jouent avec la récupération des ingrédients éparpillés de manière inefficace. Même au second tour la France n’est pas coupée en deux mais toujours et durablement en quatre parts égales.
La part de celle et ceux qui souhaitent ardemment continuer à faire leur « beurre » pèse par exemple un peu plus de 11,3 millions de voix. Le camp libéral est nettement en tête ce qui pourrait à terme rendre la pâtisserie extrêmement indigeste. Il faudra bien tout de même malaxer le tout pour obtenir un ensemble homogène car on sait que les provenances des produits sont bien différentes. Le premier quart ne domine pas suffisamment pour rester solitaire mais il a toutes les chances de dominer sur l’étiquette avec « pur beurre! »
Dans le camp de la « farine » où tout a été pulvérisé il faut maintenant cumuler avec la « poche insoumise » les fonds des autres qui ont beaucoup vieillis et sont éventés. Ce second quart qui n’a désormais plus aucune importance atteint cependant 11,2 millions de suffrages. Ayant été incapable de proposer une « production » commune la « farine » mise à gauche au cas où les prix augmenteraient, intéresse fortement le maître queue pour sa prochaine fabrication baptisé « conquête de Matignon ».
Le troisième quart avec 11,5 millions de soutiens espérait bien satisfaire ce qui n’en peuvent plus de ne pas arriver à se « sucrer ». La défaillance manifeste de la nouvelle marque « Z » à base exclusivement de « sucre blanc » a diminué les possibilités de donner une tonalité plus forte à cette recette bien française. On sait tous que le sucre reste cpendant déconseillé pour la santé mais il y a fort à craindre que les Françaises et les Françaises s’habituent pourtant à des taux de plus en plus élevé. La privation n’est pas pour demain.
Ne voulant absolument pas mettre les « œufs » dans un » panier » qui ne leur convient pas les abstentionnistes se comptent à près de 12,8 millions. Ce sont eux les plus nombreux et de loin. Nul ne sait si leur nombre ne continuera pas d’enfler au second tour. Ils se cassent les uns après les autres sous prétexte qu’ils ne se sentent pas bien dans le moule qu’on leur propose. Le quart-quart aux « œufs frais » a de l’avenir devant lui. Le « blanc » aaussi un grand acenir si l’on en croît les prévisions des spécialistes.
La vie politique française a perdu de sa superbe avec la disparition de ses affrontements de bloc à bloc flamboyants. La pièce montée par des alliances plus ou moins solides avaient son charme mais elle n’est plus du tout à la mode. Les goûts du public ont changé et dans le fond personne n’est satisfait par ce « quatre-quarts » indigeste mais il risque fort de peser sur l’estomac des futurs candidat(e)s aux législatives. Il s’agira en effet de dégager une majorité et de confectionner autre chose qu’un gâteau sans grand relief.
Le troisième tour prend une importance particulière quel que soit le verdict du second. Mais c’est mal parti puisque chacun a sa recette, affichant ses pourcentages avec la prétention d’imposer sa vision et surtout l’envie de « tuer » les autres. La France du quatre-quarts risque bel et bien de devenir ingouvernable avec en corollaire cinq années particulièrement agitées. On retournera alors probablement tôt ou tard devant la clientèle électorale avec le danger que cette fois le maître-pâtissier de l’Élysée impose sa recette.
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C’est vrai, cher Jean-Marie, le 4/4 électoral est risqué !
Avec une cuillère à café de levure chimique et un zeste de citron ou de vanille, il serait plus savoureux.
N’hésitons pas et Bon ap’
Gilbert de Pertuis
Personnellement, de ce quatre-quarts électoral je retiendrai… : le beurre, l’argent du beurre, le sourire carnassier de la crémière et… la nouvelle recette de l’Élysée.
Buenos dias, Laura mia. Me parece que no hablamos entre nosotros despues un siglo!
Je sais pas si t’as remarqué, mais JMD aime tellement le foot qu’il n’évoque même pas les trois-quarts. Sûr qu’il est pas fait pour jouer… à l’ouverture! Il préfère le footoir, et surtout électoral.
Et surtout pas un mot de son cousin (sûrement) de l’Inter qui a fait un match grandiose hier soir contre l’éternel rival municipal!!!
Bonne soirée à vous tous devant le débat que je zapperai pour voir un match de foot en Angleterre…
Sans rancune
@ a mi amigo Cristián…
¡ Me parece que no hablemos los dos desde hace un siglo !
Je te trouve bien sévère avec notre JMD ! Bien sûr, je sais que… « qui aime bien châtie bien » !