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L’histoire abracadabrantesque du « nigaulogue »

La tendance actuelle consiste à se moquer des « géopolitogues » des réseaux sociaux qui auraient remplacé les infectiologues de comptoirs sachant tout et n’imporle quoi sur la pandémie. Un peu comme si dans le fond personne ne pouvait, à partir des informations en sa possession, tenter de se construire sa propre analyse d’une situation qui lui paraît pas aussi simple que l’on veut bien lui présenter. Le système médiatique est tellement parcellisé qu’il faudrait en effet trier, écarter, retenir, rassembler pour se forger sa propre opinion. Un travail de Titans.

Si elle est hostile aux pouvoirs en place cette opinion qui ne prétend pas à la vérité devient vraiment hérétique ou ridicule pour les partisans de l’ordre établi. La croyance ou l’adulation conduisent pourtant inévitablement à la mort du débat. Alors pour vraiment secouer les vertus des apparences je vous propose un « roman de politique fiction ». En tant que « nigauloque » avéré je n’ai  jamais été invité sur un autre plateau que celui qui sert à apporter le demi dont on rêve en pleine canicule etq ue l’on déguste à la terrasse. Toute ressemblance avec une situation dramatique actuelle ne serait nien évidemment que pure coïncidence.

« Il était un fois un apparatchik aussi glacial et calculateur que le système qu’il voulait conquérir. Cet homme sorti de l’ombre peu rassurante des services secrets et des complots politico-militaro-économiques avait profité de la dislocation d’une institution à bout de souffle pour se glisser dans le costume de sauveur de l’honneur perdu par un Peuple sans repères. Il s’installa par une stratégie machiavélique avec la complicité d’une cour de néo-milliardaires exploitant le dépeçage contrôlé et bien distribué des richesses réelles d’un pays. En construisant un système capitaliste sous contrôle partisan réservé à une élite soigneusement choisie, le pouvoir en place et son maître a réussi à s’installer dans la durée.

Un événement ordinaire de la vie humaine a perturbé singulièrement le cours des événements. Atteint d’un cancer et sous traitement affaiblissant son immunité, le hiérarque détenteur de toutes les clés de l’avenir de son pays, sait désormais que tôt ou tard il lui faudra transmettre ce qu’il a construit au prix de la négation de tous les principes élémentaires de la démocratie. Considérablement affaibli par une pandémie invisible, reclus pour éviter une contamination pouvant lui être fatale, ne pouvant accepter la simple idée de s’effacer, le despote mal éclairé se mit en tête de reconstruire ce qui a été abandonné par ses prédécesseurs. Impossible pour lui d’imaginer que son œuvre puisse être détruite pas les manœuvres oppressives du camp adverse. Une analyse des évolutions du monde, le persuade que faute d’actions de préservation calculées « l’héritage » serait vite menacé, fragilisé et disloqué.

Bien plus  que la luttre contre le réchauffement climatique, les trois axes des décisions essentielles à prendre pour l’avenir tournaient globalement autour de l’énergie, de l’alimentation et de l’eau. Tout le reste n’est pour lui qu’anecdotique. Les batailles latentes ou en cours partout sur la planète autour de ces trois thèmes alimentent sa paranoïa. Il bâtit un plan secret parfaitement calculé d’envahissement du pays voisin lui permettant de renforcer ses positions dans ces secteurs essentiels pour le second quart d’un siècle de plus en plus inquiétant. Inenvisageable pour lui que « d’autres »  mettent la main sur ce territoire indispensable à la survie du régime en place (blé, minerais, barrages, accès aux mers). Une adhésion du territoire visé à un organisme collectif de défense par exemple rendait l’espoir de reconquête définitivement vain. Plus cette hypothèse se précisait plus il lui fallait aller vite.

Pour un motif aussi fallacieux que celui qu’avait utilisé antérieurement les intervenants dans les affaires d’Irak et au moment où le couple franco-allemand seul en mesure de réagir se trouvait dans une période démocratique peu propice aux décisions robustes, il fit monter la pression. Le pari fut fait que sa défense commune n’étant pas très brillante et surtout très organisée, l’Europe n’interviendrait pas militairement contre le processus de conquête. Main basse sur les gisements, les usines, les barrages, les centrales nucléaires, les mers et les ports pour accumuler un pactole industriel d’avenir : le plan fonctionne chaque jour un peu plus au prix d’une guerre sale destinée à apeurer, angoisser ou terroriser des opinions publiques habituées au confort de leurs certitudes. Il ouvre des fenêtres jusque-là verrouillées sur la dangerosité d’un équilibre instables des forces. Et ça marche.

Par ailleurs en ayant rendu ses « adversaires-clients » dépendant de ses perfusions énergétiques il se protégeait aussi de réactions immédiates. Près d’un milliard de dollars quotidien de vente de gaz et de pétrole ne cesse d’affluer car sauf à mettre en péril les démocraties utilisatrices de ces produits toujours indispensables elles continuent o cracher au bassinet. Il faudra des mois avant que des solutions soient trouvées pour que des sources différentes. Plus qu’il lui faudra pour atteindre ses objectifs. 

L’oligarque en chef, obsédé par sa faiblesse de santé contre laquelle il lui est difficile de lutter, n’a pas l’intention de négocier quoi que ce soit. Le temps lui est compté. Aucune folie dans ses actes mais simplement la mise œuvre d’un plan basé sur les faiblesses de ceux qui auraient voulu faire, avec d’autres moyens et d’autres procédés, ce qu’il fait sans se soucier outre mesure de la morale et du prix humainement exorbitant d’une guerre. Son successeur trouvera cet héritage… malsain mais essentiel.  » Bien entendu cette histoire n’est que celle d’un diplômé en « pipeaulogie » sans intérêt car non-partisan !

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Cet article a 14 commentaires

  1. Laure Garralaga Lataste

    Et que dire des contorsionnistes qui soutiennent sans soutenir tout en soutenant… ! ! !
    Car la puissance de cet oligarque en chef, c’est d’appuyer là où ça fait mal…, conduisant les grands de ce monde à la « neutralité des forces de frappe » ! Ceux et celles qui connaissent bien l’Histoire pour avoir vécu un douloureux précédent à qui manquait « un accueil chaleureux », ne sont nullement étonnés.es ! Un rappel à méditer et déjà paru dans « Roue Libre » … Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur.………
     » Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre. » Winston Churchill

  2. J.J.

    … le plan fonctionne chaque jour un peu plus au prix d’une guerre sale…
    Il existe des exemples de guerres propres ?

    L’Otan commence à baliser en prenant conscience qu’elle a foutu le feu dans la forêt.

    Comme d’habitude, hélas, c’est le peuple qui trinque et que l’on convie à se rendre avec enthousiasme au casse pipe.

    La vison occidentale par trop manichéenne de la situation n’arrange rien.
    Les critiques de la répression des mouvements pacifistes n’ont vraisemblablement pas ramassé des coups de tatanes des policiers (on n’avait pas encore inventé le LBD, c’était plus artisanal) en manifestant pour la paix en Algérie. Ils on tiré également un voile pudique sur le métro Charonne.

    On pourrait aussi évoquer la répression féroce des mouvements pacifistes en 1914 et après …ainsi que le refus des autorités officielles d’inaugurer le monument aux morts pacifiste de Gentioux, en Creuse qui porte l’inscription « Maudite soit la guerre ».
    Comme quoi on peut honnêtement se demander si l’on vraiment a le droite de donner des leçons aux autres. La paille et la poutre.
    Ceci dit, je n’approuve en rien l’intervention en Ukraine.

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à J.J.
      à méditer et surtout à ne jamais oublier… « l’homme est un loup pour l’Homme ! »(ce h et celui-ci H sont volontaires car… tout est symbole !).

  3. Laure Garralaga Lataste

    @ à J.J.
    Lorsque tu écris… « L’Otan commence à baliser en prenant conscience qu’elle a foutu le feu dans la forêt. »… Si tu en restes là, es-tu sûr d’être compris ?

  4. J.J.

    C’est compréhensible pour tous ceux qui ne se contentent pas de se renseigner auprès de la presse bien pensante et autorisée à s’exprimer.

  5. facon jf

    Bonjour,
    en comptant l’Ukraine nous avons actuellement sur la planète plus de 20 conflits armés faisant plus de 1 000 morts tous les ans ! Certains de ces conflits remontent à 1948 ( Birmanie) et ne font plus la une des journaux depuis bien longtemps. Qui nous parle de la Guerre civile somalienne avec ses 500 000 morts depuis 1991? Ou de la guerre civile en Syrie où le décompte des victimes et des réfugiés devient impossible depuis 2011? Et la guerre du Yémen où nos avionneurs tricolores font de si bonnes affaires et où NOS armes ont contribué à plus de 100 000 victimes depuis 2014?
    Un clou chasse l’autre, c’est la loi des merdias !
    Le bombardement merdiatique répond au fracas des bombes sur les terres martyrisées.
    Le camp du bien contre le clan du mal, rhétorique indispensable de tout communiquant enfourchée par les belligérants chacun considérant ou faisant semblant d’ être dans son bon droit.
    Le grand Howard Zinn, (1922- 2010) le constatait en 1991 pendant la guerre du golfe « La population américaine a été bombardée comme l’a été la population irakienne. C’était une guerre contre nous, une guerre de mensonges, de désinformation et d’omission de l’histoire. Ce genre de guerre, écrasante et dévastatrice, a été menée ici aux États-Unis pendant que la guerre du Golfe se déroulait là-bas »
    En 1991, la « chaleur blanche » de nos armes robotisées était « belle » parce qu’elle signifiait que « nous » étions si sophistiqués, si civilisés, si compatissants, que seuls les palais et les bâtiments gouvernementaux de Saddam étaient « chirurgicalement » enlevés, pas les êtres humains. C’était un meurtre par un trou de serrure. En réalité sous les 88 500 tonnes de bombes qui ont suivi le lancement de la campagne aérienne le 17 janvier 1991 et l’attaque terrestre qui a suivi, 150 000 soldats irakiens et 50 000 civils ont été tués. Seuls 7 % des munitions étaient des bombes dites « intelligentes ».
    Prenons garde aux tambours merdiatiques qui nous poussent vers la guerre « juste » du camp du bien et qui font silence sur les invasions de l’Afghanistan et de l’Irak, la destruction de la Libye par l’OTAN, le bombardement du Yémen par la coalition dirigée par l’Arabie Saoudite, l’écrasement des Palestiniens par l’apartheid israélien.
    Le bombardement médiatique évoqué par Howard Zinn est-il une manifestation du pouvoir de la compassion humaine, ou une manifestation de pouvoir ?
    La défense du camp du bien c’est toujours : la liberté, la démocratie, les droits de l’homme ; avec pour réponse toujours les mêmes moyens : la confrontation, la violence, un déluge de bombes et de missiles (« les meilleurs »). Et toujours les mêmes résultats : contrôle de pays entiers, pour obtenir l’augmentation massive des budgets d’armement et le contrôle des ressources naturelles.
    A qui profitent ces crimes de masses ? Y a t’il des guerres justes ou juste des guerres terrifiantes ?
    Je vous laisse à ces réflexions. Bon repos de fin de semaine

    1. J.J.

      Une autre « face cachée » qui remet objectivement les pendules à l’heure, et l’occasion de rappeler le bombardement de la Serbie du 23 mars au 10 juin 1999 par les forces de l’OTAN qui avait « oublié » (quelle étourderie !)de demander l’avis de l’ONU.
      37465 raids aériens, entre autres réjouissance : largage de diverse munitions, un beau panel de diverses bombes, dont 30 000 projectiles à l’uranium appauvri risquant de polluer certaines zones pour des milliers d’années.

      Mais « tout va très bien, madame la marquise », c’était pourtant en Europe, mais on en moins, voire pas du tout parlé, et personne n’a organisé collectes ou manifestations en faveur des populations civiles qui ne furent pourtant point épargnées.
      Selon que vous serez….

    1. Bernie

      @jf.
      Merci pour ces informations sur Howard Zinn. J’ai lu il y a bien longtemps un de ces ouvrages.
      Bonne fin de semaine

    2. Bernie

      @jf
      Paul Quiles ancien ministre de la Défense a écrit un livre « arrêter la bombe »

  6. christian grené

    En prenant ma Roue Libre ce matin, j’ai pensé au livre de Bernard Rivière esquissant un portrait que j’ai fait mien: « Replongeant dans ses souvenirs, notre Nigaud vagabonde au son des billes s’entrechoquant à la récré, des bavardages incessants et de cette angoisse constante du tableau noir… »
    Excucusez-moi, M’sieur! Mais votre « nigaulogue », il me rappelle drôlement mon instit’ quand il me racontait une autre guerre. Celle des boutons. Il m’appelait « Le Nigaud ». Je comprenais même pas.

  7. Robert Franceschi

    Bonjour,
    Merci pour toutes ces explications.
    Mais, plus préoccupé par l’avenir de mes petits-fils, leurs collègues, les jeunes générations, j’ai 2 questions :
    – quelle assurance que l’Ukraine est le seul objectif final ? Que penser du développement du nationalisme en Europe (et ailleurs – a-t-il été préparé par l’apparatchik ?)
    – pourquoi personne ne veut m’aider à traiter le mal à sa racine, inscrire la paix dans la DUDH (ma pétition qui n’a reçu aucune signature !!! ni commentaires !!!) ?
    Et je sais, pour y avoir été contraint toute ma carrière, qu’il n’est pas facile de se remettre en cause, de changer de paradigme).

    1. facon jf

      bonjour,
      difficile de savoir ou Vladimir compte arrêter son agression.
      La guerre médiatique fait rage et pour s’en convaincre voici les travaux d’Anne Morelli, exposés dans son remarquable petit ouvrage Principes élémentaires de propagande de guerre, qui reprend la grille de lecture de Lord Ponsonby, un député travailliste anglais pacifiste, réalisés à la fin de la première guerre mondiale. Elle les décrit ainsi, et montre leur remarquable permanence dans le temps (lors de différents conflits) et dans l’espace (employé en même temps par les 2 parties lors d’un même conflit), la propagande visant à faire croire :

      1. que notre camp ne veut pas la guerre. Nous ne voulons pas la guerre ;
      2. que l’adversaire en est responsable. Le camp adverse est le seul responsable de la guerre ;
      3. qu’il est moralement condamnable. Le chef du camp adverse a le visage du diable (ou « l’affreux de service ») ;
      4. que la guerre a de nobles buts. C’est une cause noble que nous défendons et non des intérêts particuliers ;
      5. que l’ennemi commet des atrocités délibérées (pas nous). L’ennemi provoque sciemment des atrocités, et si nous commettons des bavures c’est involontairement ;
      6. qu’il subit bien plus de pertes que nous. Nous subissons très peu de pertes, les pertes de l’ennemi sont énormes ;
      7. que Dieu, le Droit, la Justice, sont avec nous. Notre cause a un caractère sacré ;
      8. que le monde de l’art et de la culture approuve notre combat. Les artistes et intellectuels soutiennent notre cause ;
      9. que l’ennemi utilise des armes illicites (pas nous). L’ennemi utilise des armes non autorisées ;
      10. que ceux qui doutent des neuf premiers points sont soit des traîtres, soit des victimes des mensonges adverses (car l’ennemi, contrairement à nous qui informons, fait de la propagande). Ceux (et celles) qui mettent en doute notre version du conflit sont des traîtres.
      Dans le camp occidental ou dans le camp de Poutine les 10 principes sont appliqués chacun peut les retrouver dans la presse d’ici et là-bas. La différence est au point 10 où les dissidents Russes vont directement en prison avec ou sans jugement. Ici vous êtes taxé de complotiste, de traître vendu à Poutine… Ce qui est moindre mal.
      Face au rouleau compresseur de la machine à fabriquer le consentement il est difficile de: je vous cite « … de se remettre en cause, de changer de paradigme ».
      C’est exactement ce qui est arrivé à Chomsky qui, malgré le fait qu’il ait révolutionné la linguistique par ses travaux, a combattu toute sa vie la calomnie qui l’a accusé, lui, juif américain dénonçant les crimes des États-Unis et d’Israël, d’être un traître voire un antisémite…
      « La propagande est aux démocraties ce que la violence est aux dictatures. » [Noam Chomsky, Noam Chomsky éd. Seven Stories Press, 2002]
      https://www.anti-k.org/2015/11/23/auto-defense-intellectuelle-contre-la-fabrication-du-consentement-noam-chomsky/
      Et cela ne date pas d’hier l’expression bourrage de crâne apparue dans l’argot parisien à la fin du XIXe siècle se répand pendant la Première Guerre mondiale pour désigner la propagande outrancière et souvent mensongère de la plupart des journaux. Elle a été popularisée par le journaliste Albert Londres qui dénonça dans ses reportages la propagande pendant la Première Guerre mondiale.
      bon courage

      1. Bernie

        @jf bonjour
        Pour ma part et d’une façon très simpliste, il y a trop de sanctions emises de l’extérieur. Vladimir voit rouge.
        Avant ce conflit l’économie mondiale n’était pas florissante et maintenant c’est pire.

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