Jamais le masque n’aura été aussi présent dans une société se prétendant ouverte et directe. Il a occupé depuis deux ans le devant des visages et celui de la scène de l’actualité. Pas un jour depuis les débuts de la crise sanitaire sans qu’il soit modifié, refusé, exigé, calomnié, enlevé, remis totalement ou partiellement en attendant d’être définitivement ôté. Insupportable ou accepté avec philosophie, ce « protège-virus » a été la protection primaire contre la pandémie avant que n’arrive le vaccin. Si l’on retrace les aventures de ce masque qui fut promis mais introuvable, qui devint une denrée rare spéculative, qui eut le label « fait maison » avant d’être importé de Chine, qui changea de forme pour trouver une efficacité qu’il avait eu du mal à démontrer.
Dès les premières communications relatives aux mesures de distanciation sociale il a été considéré comme un accessoire aux usages limités. D’ailleurs comme il n’y avait pas chez nous, selon les déclarations officielles, de risque de contamination il fut réservé aux personnes au contact direct des malades. Il faut bien dire que les stocks étaient insuffisants et même parfois inexistants. Il fut ainsi répété que le distanciation alors appelée « sociale » (qui s’en souvient?) suffisait avec le lavage des mains et les éternuements dans le coude pour sauver de la pandémie non encore officialisée. Avancer masque n’était pas nécessaire pendant un exercice ou une activité sportive, pas plus qu’au bureau ou à la maison et ailleurs on allait voir.
Certains spécialistes recommandaient que toutes les personnes — susceptibles d’être contaminantes — portent un masque, tandis que d’autres — notamment lors des phases liminaires de la pandémie — prétendaient que seuls les patients déjà diagnostiqués COVID-19 et leurs soignants devait le porter. L’objet était d’autant plus inefficace que personne ne pouvait en acquérir ce qui simplifiait la tâche. L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), au départ, affirmait elle-aussi que les masques n’étaient pas utiles pour lutter contre la pandémie comme d’ailleurs le ministre de la Santé. On attendit donc que les filières économiques de fabrication se mettent en route pour peu à peu évoluer vers… une obligation progressive.
Le masque devint donc à « usage unique » et son port fut décrété obligatoire quasiment partout et tout le temps. Des « cours » métode débrouillez-vous furent donnés afin de populariser l’utilisation de ce qui deviendra tellement jetable qu’on en retrouve partout dans les rues ou dans la nature. Les consignes pleuvent : il doit être posé et retiré sans le toucher avec lavage des mains préalable après un usage unique. Il ne doit jamais être porté sur le front, sur le cou ou dans la poche (sic), au risque de contaminer son porteur en cas de repositionnement Ces conseils avisés se heurtent à la pénurie de masques, même pour le personnel de santé, en raison d’une forte spéculation et d’un déficit de capacités mondiales de production, estimé à 40 % par l’OMS début mars 2020…
Ce fut alors en attendant la belle période des machines à coudre ressorties des placards. Elles connurent leurs heures de gloire car leurs utilisatrices se lancèrent dans l’auto-fabrication. Les journaux, les magazines, les autorités efficientes et même les stylistes lancèrent des modèles de protection dont on apprendra plus tard qu’ils avaient autant d’efficacité que les passoires présumées permettre de regarder canal+ sans décodeur. Ils sont devenus considérés comme « hygiéniques » même s’ils n’étaient pas tous en papier. Ils évitaient les postillons sur le gars ou la fille d’en face.
La pagaille s’installa puisque l’académie des Sciences annon9A qu’il n’était pas utile de laver celui qui est considéré comme réutilisable à 60°C. Elle précisa que les masques grand public pouvaient être nettoyés à la main ou en machine, à 30 ou 40 degrés avec le reste du linge. Elle recommanda de ne pas utiliser le même plus d’une journée, tandis que d’autres institutions préconisèrent de le changer toutes les quatre heures. On finira par abandonner ce fonctionnement : bas les masques en tissu ! Ils resteront pour la postérité.
La période d’accalmie de l’été ayant été favorable on est resté sur du « un coup je le porte dans certains endroits, un coup je ne suis pas contraint de me bâillonner »… L’oubli a gagné du terrain jusqu’à la fin 2021 où les protocoles ont effectué leur retour et les écoliers qui étaient censés ne pas avoir de risques majeurs de contamination ont retrouvé leur masque. Retour en fanfare de celui que l’on pensait en voie de disparition puisque les signaux étaient à nouveau au rouge mais pas pour les prières de Noël et les voeux du Premier de l’an.
Le masque se vend désormais en grandes surfaces et devient lui qui avait connu une période de disette un produit de consommation courante. Il redevient à nouveau obligatoire presque partout mais il est annoncé partant… dès que sa présence ne sera plus nécessaire. Il est affublé d’un type dit FFP 2 quand il avait été UNS ou UNS 2 avec des fortunes diverses. C’est le sauveur. Quelques jours et c’est promis électoralement on se retrouvera à visage découvert en permanence à moins qu’un variant pour le moment masqué…
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Moi, moi mon colon, celle que j’préfère, c’est la guerre de 14-18. Parce qu’on avait des masques en gaze.
@ à christian
Toujours le mot pour rire…! Et la fin de ce « Roue Libre » me ramène à ce cher La Fontaine… « Comme il disait ces mots, surgit de l’horizon… » Restons prudents/es » !
Bonjour,
parler des masques en plein carnaval voila qui tombe ( le masque) bien à propos.
Les masques tombent un à un montrant à la face du monde la vérité toute nue, c’est trop cruel.
C’est aussi la période électorale du changement de costume pour les histrions de la politique. Histrion =Acteur antique qui jouait des farces grossières, avec accompagnement de flûte.
On peut aussi les qualifier de carême-prenant gens masqués et déguisés qui courent les rues pendant les jours gras. Jusqu’au XIXe siècle, le nom masculin carême-prenant a été utilisé en français à égalité avec carnaval. Donc vous choisirez le terme qui vous convient pour cette période où le principal candidat derrière son masque de lui même figé dans un rictus s’épargne les frais d’une campagne onéreuse.
De carême-prenant, on a dérivé deux expressions. L’une : « tout est de carême-prenant », pour parler de certaines libertés, en particulier dans le domaine des mœurs, qui se prennent ou prenaient traditionnellement pendant le carnaval. L’autre, pour désigner une personne costumée en carnaval, ou en général quelqu’un d’habillé de façon ridicule.
Mais comme c’est bizarre, c’est la période ou « tout est de carême-prenant », pour mettre en œuvre le « convoi de la liberté », belle occasion pour ressortir son Gilet Jaune en guise de costume de carnaval!
J’ai trouvé très cocasse la séquence de Cnews ou l’on voit un berger Lallement déguisé en préfet exposer les mesures militaires pour contrer le convoi de la liberté. Le lieu pourrait prêter à sourire puisque la séquence se déroule porte d’Orléans devant le siège de Pfizer France ! Coïncidence humoristique ou message subliminal?
On peut aussi rire aux éclats en constatant que les mesures anti-blocage de Paris par les manifestants se traduisent par un blocage de Paris par les forces de l’ordre ou du désordre ( rayez la mention inutile svp). Ce gouvernement pratique la politique de Gribouille qui bloque volontairement Paris pour ne pas qu’il soit bloqué.
Gribouille personnage emblématique des gouvernants, celui qui constitue le véritable phare de la politique Française.
Gribouille au XVIe siècle, employé comme nom propre d’un personnage populaire. Dérivé régressif de gribouiller. Par allusion à la formule Fin comme Gribouille, qui se jette à l’eau pour ne pas se mouiller, se dit d’un personnage naïf et malavisé qui, pour éviter un mal, se précipite dans un autre qui est pire.
Le décret du 3 mars 2020 interdisait aux pharmaciens de vendre des masques au public sous peine d’amende et de prison. le 23 mars 2020 un nouveau décret les autorisait à vendre des masques d’importation, rédigé dans un langage ministériel abscons, les potards n’ont pas compris qu’ils pouvaient en vendre. Il leur faudra se fendre d’un courrier le 30 avril au ministre pour apprendre qu’ils pouvaient en vendre depuis plus d’un mois! Il était temps les grandes surfaces sont autorisées à en vendre le 4 mai 2020…
Une chose est certaine les politiques ne vous prendront JAMAIS le titre « Roue libre » puisqu’en roue libre on ne peut pas rétropédaler.
Bonne fin de semaine
Cette histoire de « Gribouille masque anti Covid » serait risible si… elle n’était tragiquement scandaleuse ! Scandaleuse à en pleurer ! À pleurer devant pareille bêtise humaine.