Les grandes explorations du monde du XV° siècle avaient généré des phénomènes inconnus dont un qui fut particulièrement dangereux pour les navigateurs partis à la découverte incertaine sur les océans : le scorbut. Il fut l’une de ces plaies qui décima des équipages entiers et provoqua les pires croyances. Considérée comme la première « maladie professionnelle » cette atteinte mortelle touchait en effet les équipages victimes d’un régime alimentaire insuffisant en vitamines C contenue dans les légumes et les fruits frais impossibles à emporter lors d’expéditions à la durée sur mer incertaine. Il a touché les navires de Vasco de Gama au bout de 12 semaines puis Magellan (15 semaines) cuasant la mort de 120 membres de l’équipage d’origine du premier et 247 pour le second sur 3 ans. Le navigateur anglais Richard Hawkins qu’en 20 ans de voyages il avait recensé près de 10 000 cas de décès liés au scorbut. Les progrès de la médecine ayant permis d’en identifier les causes, les conséquences mortelles de ce déséquilibre alimentaire ont été jugulées et le scorbut est devenue une « maladie historique » comme bien d’autres que l’Humanité considère comme disparue. Malheureusement le choléra, la peste, la typhoïde, la gale et bien d’autres atteintes à la santé reviennent en force dans un monde se prétendant moderne et surtout protecteur.
Des êtres humains meurent chaque minute de ce que l’on croyait n’être que des phénomènes sanitaires du Moyen-Age. Dans le camps de réfugiés, dans les zones en guerre et maintenant dans des pays « oubliés » ou « exploités » par le monde du profit on retrouve des résurgences de ces témoignages du fait que le progrès n’a pas changé les destins de tous. Mais de là à apprendre que le scorbut refait son apparition aux Etats-Unis il y avait de la marge !
Le plus grand pays du monde, dirigé par un agité du bocal soutenu par les pires défenseurs de l’inégalité sociale, raciale, économique a vu en effet le nombre des personnes atteintes de cette maladie d’un autre âge augmenter sans cesse depuis quelques temps. Ce phénomène n’est que la résultante d’insuffisances graves dans l’accès à la nourriture… essentielle. Il existe des millions d’individus aux USA qui ne peuvent plus se nourrir à base de produits frais ou qui mangent selon des principes dangereux. Plus d’argent pour manger… pas de couverture sociale, au nom des économies à réaliser sur le budget de l’Etat et on en arrive à ce témoignage d’un mèdecin d’un centre médical du Massachusetts, rapporté par divers sites sur la santé : « Nous avons diagnostiqué notre premier cas il y a cinq ou six ans. La première personne à s’être présentée à l’hôpital ne pouvait manger que du pain et du fromage. Entre ce moment et maintenant nous avons diagnostiqué quelque 20 à 30 cas de scorbut (…). De nombreuses personnes qui ont des difficultés à se nourrir ont tendance à choisir des aliments riches en matières grasses, en calories et très nourrissants (…) Si vous avez un budget alimentaire limité, ce sont les repas qui vous combleront et vous satisferont davantage que la consommation de fruits et de légumes ». Un constat qui bien évidemment n’est qu’un signe fort pour les autres pays du profit roi dans lesquels « manger sainement » (et il ne s’agit pas là de la seule qualité des produits) n’est pas considéré comme une priorité. Ainsi un rapport australien indiquait également une incidence choquante du scorbut – cette fois-ci chez un groupe de patients diabétiques qui détruisaient la vitamine C des légumes en les faisant trop cuire et ne mangeaient pas d’agrumes à cause du sucre ! Il y a aussi une vraie évolution aux USA dans le contenu de la nutrition avec des enfants et des adultes appartenant pas forcément aux classes les plus précarisées qui ne mangent plus absolument aucun légume ou aucun fruit.
Ainsi le scorbut et les carences similaires ne sont plus seulement un problème rare qui ne se manifeste que dans les pays moins développés et les camps de réfugiés. Si la pauvreté dans le monde expose à la violence et freine l’accès de beaucoup aux soins de santé, elle entraîne également une malnutrition qui peut parfois s’avérer mortelle. Nous voici en marche… arrière avec des débats parfois surréalistes de « riches » ou de « nantis » car il faut rappeler que par exemple en France une personne précaire sur deux ne mange pas ou trop peu.
La réalité devient préoccupante mais bien entendu notre système de santé actuel est réputé pouvoir pallier ces difficultés… sociales. Enfin comme le modèle européen reste celui de l’Oncle Sam on ne tradera pas à vérifier que les mêmes causes produisent les mêmes effets. On surtaxe à tout va pour rétablir les finances publiques des produits réputés dangereux pour la santé avec une certaine hypocrisie mais on épargne les multinationales de l’agro-alimentaire qui font tout autant de morts ou des lobbies surpuissants qui ne cherchent qu’à protéger leurs actionnaires qui eux ne risquent point d’avoir le scorbut !
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Tout est dit ! BAYER et les autres veillent pour le « plus grand bien des peuples » mais surtout de leurs actionnaires ! J’enrage. A quand la révolution ?