Il existe un mal profond dans la société française moderne. Il suffit d’être attentif quand on est dans un cercle de gens participant à une forme quelconque de pouvoir pour constater que l’ego de plupart d’entre eux est souvent proportionnel à leur niveau de responsabilité. Le constat est inquiétant car il dénote une vraie dérive des comportements vers un individualisme consternant. En tendant l’oreille vous noterez des expressions constantes du genre « ma » secrétaire, « ma » femme de ménage, « ma » collaboratrice , « mon » collaborateur, « mon » assistant-e-, « mes » services ; « mon » cabinet ; « mes »adjoint(e)s, « mes » enfants, « ma » femme, « mon » mari, « mes » ami(e)s, « mon » médecin et à un niveau plus élevé « mon » gouvernement, « mes » ministres, « mon »programme quand ce n’est pas « mon » pays. Et le « moi je » débute bien des propos !
Depuis des décennies on n’hésite plus à s’arroger une « possession » des êtres qui découlerait d’une fonction et d’un mandat pourtant éphémère. Cette propension enfle depuis ces dernières années et dénote simplement que le sentiment de toute-puissance colle à la peau des femmes et des hommes dotés d’une parcelle de pouvoir sur la vie individuelle ou collective des autres ! Rien ne s’arrange d’ailleurs depuis l’arrivée aux plus hautes responsabilités de « plantes » hors sol ayant fait des fortunes rapides ou des fortunes imprévisibles qui leur a vite gonflé la tête !
Le dernier numéro du New-York Times effectue un constat impitoyable sur cette évolution française en dressant un portrait réaliste du Président de notre République. « Son projet politique entier est bien trop concentré sur sa personnalité. Son attrait vient essentiellement de sa jeunesse, de son dynamisme, de son allure et de ses qualités oratoires », estime le quotidien américain « Cette approche hyper-personnalisée comporte toujours le risque qu’une fois le charme rompu, il ne reste rien à ses soutiens pour l’apprécier, ce qui est exactement en train de se passer », poursuit le journal, qui évoque notamment l’épisode du Congrès de Versailles et son impact sur les Français, « irrités par ses accents monarchiques ». La conclusion est d’ailleurs impitoyable sur cette gouvernance par et grâce à un ego surdimensionné se voulant à l’opposé du fiasco de la « normalité » de son prédécesseur : « Son attitude arrogante à l’égard du pouvoir a détruit l’image anti-establishment qu’il (Emmanuel Macron) a cultivé durant sa campagne ». En fait le seul qui a continué sur sa lancée dans ce domaine s’appelle Jean-Luc Mélenchon et ses député(e)s qui donnent à l’envi des symboles de contestation de l’ordre établi mais ne refusent en rien la personnalisation.
Cette imprégnation du charme ostentatoire de la personnalité est désormais présente à tous les étages d’une société cultivant la réussite individuelle et tentant d’inculquer le « chacun pour soi » dès le plus jeune âge à ses enfants. Elle est entrée dans toutes les strates des pouvoirs. Elle devient parfois insupportable. Elle conduit à des erreurs monumentales. Elle nourrit des conflits plus ou moins larvés. Elle est très tendance. Beaucoup de gens n’existent que par une autorité reposant sur la pression et pas nécessairement sur l’adhésion, la motivation, la conviction, la participation. Le journal américain pourtant adepte du « self-made man » effectue un constat objectif de la situation voulant que les « élus » de tous niveaux soient déconsidérés et que le mal empire dans un contexte de personnalisation excessive du pouvoir.
D’ailleurs les grandes « affaires » concernant les élus ont accentué ce sentiment populaire qu’ils appartiennent à une « caste » oublieuse de l’intérêt général pour ne se préoccuper que du sort individuel de ses membres. Les « partis » ou les « groupes » ne font plus recette et n’existe plus du tout. Il existe des « clubs » des « rassemblements » autour d’une personnalité qui d’ailleurs revendique son droit à la propriété intellectuelle sur les travaux effectués.
Les médias n’aiment plus du tout les aventures collectives. Dans tous les domaines ils valorisent les individus en bien comme en mal. L’ego, représentation et la conscience que l’on a de soi-même et de ce que l’on pense « valoir » l’emporte sur la solidarité active. Pas un éducateur sportif reniera ce constat, pas un bénévole associatif, pas un élu de base ne le contestera et dans toutes les organisations sociales collectives on s’use à éviter le choc des individualités, les affrontements particuliers, les crises de territoires réservés. L’abnégation devient partout une denrée rare. La « propriété » l’a remplacée. Il suffit de se référer à des réactions du genre « avec les impôts que je paye j’ai quand même le droit de stationner où je veux » ou « j’ai voté pour vous donc vous me devez une réponse positive» « A quoi servez-vous avec tout le pognon que je vous donne ? », pour vérifier que le réflexe devient pavlovien en matière d’égocentrisme dévastateur. Et dire qu’il y en a qui rêve de reconstituer le lien social !
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Bonjour Jean Marie,
Permettez moi de vous appeler par votre prénom.
L’information municipale n’existe pas. Les horaires des bus vers Libourne et Bordeaux via St André de Cubzac n’ont jamais existé dans le journal municipal de ma commune. Seuls lesur transports scolaires existent.
Aucune évolution cependant le pouvoir existe bien.
Avec une augmentation de population importante la révolution informationnelle s’est faite par un outil. Le journal municipal est bien l’outil utile au quotidien.
Il y a un déni de démocratie participative manque d’informations locales.
@+
je suis bien d’accord avec vous. manque d’information de la part de nos municipalités sur tout un tas de sujet dont elles sont informées mais qu’elles se gardent bien de transmettre.
» « En tendant l’oreille vous noterez des expressions constantes du genre « ma » secrétaire, « ma » femme de ménage, « ma » collaboratrice , « mon » collaborateur, « mon » assistant-e-, « mes » services ; « mon » cabinet ; « mes »adjoint(e)s, « mes » enfants, « ma » femme, « mon » mari, etc… » »Bien vu !
J’ai eu affaire à ce genre de personnage à l’ego surdimensionné, en la personne de « mon président » quand j’étais trésorier départemental de notre assurance mutuelle professionnelle. Celui que j’appelais « le président » ou simplement « Untel » me désignait toujours comme « son »trésorier, et j’étais évidemment « sa » chose, à « sa » botte et toujours à « ses » ordres, sans aucun respect pour mes opinions ou mes décisions personnelles : « – Je demanderai à MON trésorier de faire ….. »
Et de surcroît, toujours jamais content.
Je me suis très vite lassé de cette situation, et comme je ruais quelque peu dans les brancards il s’es débrouillé pour que je lui présente, à la fois avec soulagement et regret ma démission.
Nous avons actuellement à faire avec des individus dont nous ne pouvons démissionner, c’est dommage.
@Bonsoir JJ,
Nous sommes arrivés à l’âge de faire. Les mutuelles font partie integrante à l’économie sociale et solidaire. Dans ce système il y a les votes des adherents sur le rapport moral et financier. Ces rapports sont d’une extrême importance et doivent être présentés aux adhérents clairement dans les explications. De plus il y a élection du 1/3 sortant. C’ est très important pour le bureau composé du président, du trésorier et du secrétaire.
Il faut être clair dans la présentation pour que tous les adhérents votent.
Bonne soirée et @+
Selon vous est ce que tous les adhérents ont la liberté de voter ?
Non seulement ce n’est pas toujours clair, mais qui peut se venter de lire toutes les pages de présentation écrites, comme par hasard, en tout petits caractère. c’est décourageant !
Lorsque l’organisation d’une rencontre associative, politique ou syndicale n’existe pas c’est le chahut dans le publique.
Pourquoi M.Macron s’adresse t’il essentiellement au secrétaire syndical le plus représentatif. ?
Et les autres auraient besoin aussi de s’exprimer.
Je suis favorable au dialogue social parce ce qu’il me semble que c’est la voie la plus démocratique en petits groupes.
Cher Jean-Marie,
Je découvre tardivement ton blog de samedi dernier (9/09). j’ai eu quelques ennuies de santé qui m’ont obligés à être hospitalisé en urgence. Tout ce que tu as écrit est malheureusement vrai et prend de plus en plus d’ampleur. L’avenir a de quoi faire peur. Les réponses ne me semblent pas à la hauteur de cette situation, sauf celle de « J.J » qui est bien dans le réel et qui semble te rejoindre.
Un grand merci Jean-Marie et toute mon amitié