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Quand les évêques font la leçon aux politiques

« Depuis plusieurs années, la politique dans notre pays ne cesse de voir son discrédit grandir, provoquant au mieux du désintérêt, au pire de la colère. Le temps qui passe voit le fossé se creuser entre les citoyens et leurs représentants et gouvernants. La crise de la politique est d’abord une crise de confiance envers ceux qui sont chargés de veiller au bien commun et à l’intérêt général. Des ambitions personnelles démesurées, des manœuvres et calculs électoraux, des paroles non tenues, le sentiment d’un personnel politique coupé des réalités, l’absence de projet ou de vision à long terme, des comportements partisans et démagogiques… sont injustifiables et sont devenus insupportables ». Le réquisitoire est sévère voire impitoyable. Il reflète bien des analyses que j’ai pu faire et surtout ce que pensent nombre de Françaises et de Français et ce n’est pas le débat sur les primaires entre copains et coquins de l’ex-UMP qui a pu les faire changer d’avis. Le vrai problème c’est que cette vision réaliste de la vie politique vient des… évêques de France ! Profitant de la déliquescence quotidienne d’un système ayant oublié ses valeurs fondamentales ils remettent les pendules à zéro en s’appuyant sur… des concepts moraux dévoyés. La nature ayant horreur du vide elle offre un boulevard à ceux qui osent simplement faire un constat véridique : il n’y a plus aucun fondement idéologique dans l’action politique actuelle.
« Il y a une insécurité sociétale chez les Français qui redoutent, plus que tous les autres Européens, de subir un déclassement dans leur niveau de vie. (…) Une France inquiète des injustices, et qui comprend mal, par exemple, le salaire indécent de certains grands patrons pendant que l’immense majorité des petits entrepreneurs se battent pour que leur entreprise vive et se développe. Mais la grande injustice – qui devrait être davantage la priorité absolue de notre vie en société – est le chômage. Le dernier rapport annuel du Secours catholique est alarmant sur ce point avec le constat d’une pauvreté qui ne cesse d’augmenter dans notre pays, et les conséquences que cela entraîne en termes d’exclusion et de déstructuration de vie, en termes aussi de stigmatisation des pauvres. (…) Enfin, parmi les catégories de ceux qui ont du mal à se sentir partie prenante au contrat social, il y a évidemment les personnes d’origine étrangère, en France depuis peu ou depuis plusieurs années, qui n’arrivent pas à trouver leur place. » ce sont encore les évêques qui l’écrivent et le prônent du haut de leur chaire épiscopale. Une claque monumentale pour les « aveugles » des ambitions personnelles oublieuses des grandes orientations politiques : il faut que ce soit des religieux qui prononce le mot de « contrat social » oublié par tant de ces fadas de l’identité nationale ou du social-libéralisme respectueux à l’extrême du monde du profit. Ce sont eux aussi qui vantent les mérites de la diversité quand un Président de la république élu par des femmes et des hommes de gauche s’égare lamentablement dans des propos pour le moins inquiétants !
« La France a eu longtemps une conception assez précise de ce qu’est l’identité nationale, qui supposait de façonner un citoyen français dans le creuset républicain où il s’appropriait l’idée d’un pays avec des références historiques et culturelles partagées. Cette idée d’une nation homogène, construction politique constituée souvent à marche forcée, en centralisant et unifiant de manière autoritaire et en gommant souvent les références, s’est trouvée bousculée par la mondialisation. Mais aujourd’hui, non seulement ce creuset, qui a plutôt bien fonctionné pendant des siècles, n’intègre plus ou pas assez vite, mais l’idée même d’un ‘récit national’ unifiant est largement contestée et remise en cause. Les identités et différences sont affichées, et la revendication communautaire met à mal l’idée d’une nation homogène. Il devient dès lors plus difficile de définir clairement ce que c’est d’être citoyen français, un citoyen qui s’approprie et partage une histoire, des valeurs, un projet. Certains restent ainsi en dehors du modèle français, étrangers à une communauté de destin. D’autres vivent mal ce sentiment de perte d’identité. C’est le terreau de postures racistes réciproques. Sans minimiser en aucune façon leur responsabilité ni celle des commanditaires qui ont manipulé leur destin, il convient de se demander pourquoi l’intégration n’a pu s’opérer, et comment notre société a laissé une partie de sa jeunesse se perdre dans de telles aventures mortifères et meurtrières « . Avez-vous entendu de tels propos chez les politiques ? C’est le contraire. Ils fuient leur responsabilité et se contentent de soigner les effets sans avoir le courage de traiter les causes…
« Notre pays est agité par un débat qui oppose les tenants d’une laïcité étroite qui voient dans toute religion un ennemi potentiel de la République et de la liberté humaine, et les partisans d’une laïcité ouverte qui considèrent la République comme la garante de la place des religions, de l’expression des convictions et des croyances, garante aussi de l’apport bénéfique qu’elles peuvent apporter à la vie de notre pays. La laïcité de l’Etat est un cadre juridique qui doit permettre à tous, croyants de toutes religions et non-croyants, de vivre ensemble. » Si c’est eux qui le disent…

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Cet article a 6 commentaires

  1. bernadette

    Avant la laïcité de l’état il y a l’homme ou la femme qui vivent différemment. Pour moi les religions peuvent être exercées librement sans nuire à quiconque, sans haine et sans discrimination sur le sujet.
    Il semblerait que le politique veuille recadrer cette façon de penser et d’agir. Le parti politique ressemble à ce genre de doctrine. D’ailleurs lors d’une élection pour un élu, on parle de « profession de foi »

  2. bernadette

    La France est le pays qui compte le plus d’elus (es).
    La place est bonne…
    Il en faudrait que la 1/2, voire le 1/3.

  3. Maïté Bougès

    je suis confortée dans mes idéaux, les évêques ont pris la mesure du sujet: la laïcité. Les cathos de gauche sont de retour. J’en suis.

    1. bernadette

      Bonjour,

      La laicite ne se superpose pas avec le religieux. La laicite est une liberte d’agir par rapport a soi.
      Catholique de gauche, oui, pourquoi ?

      1. bernadette

        La religion s’affecte a une ethnie avant un processus de civilisation.
        S’identifier comme catho de gauche, j’ai vraiment du mal a comprendre

  4. Christian COULAIS

    « Avez-vous entendu de tels propos chez les politiques ? C’est le contraire. Ils fuient leur responsabilité et se contentent de soigner les effets sans avoir le courage de traiter les causes… »
    Une très belle mise en lumière…céleste !

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